"Bon sang de bois !" ou "Bon sang de bonsoir !".

J'adore ces expressions du registre familier et du registre désuet en forme d'interjection, qui marquent l'étonnement ou l'indignation.

Et que j'utilise régulièrement dans J'aime les mots.

On dit par exemple : "Je ne supporte plus les anglicismes bon sang de bois !".

Ou : "Bon sang de bonsoir : je n'en peux d'entendre ces tics de langage, ces mots, locutions ou expressions à la mode et ces pléonasmes à longueur de journée !".

L'origine de ces deux formules est très ancienne. Elle trouve même son origine au Moyen Âge, lorsqu'il existait de nombreux jurons comportant le nom de Dieu. Ce qui était par exemple le cas de "Par le sang de Dieu", "Nom de Dieu" ou "Bon sang de Dieu".

La mention de Dieu étant considérée comme blasphématoire par le clergé devenu extrêmement puissant au XVe siècle, le nom de Dieu a disparu, cédant la place à des formules du type "Palsambleu", "Bon sang de bois" ou "Bon sang de bonsoir", qui évitaient d'avoir à le prononcer.

"Bon sang de bois !" est un idiotisme botanique et un idiotisme corporel.

Et "Bon sang de bonsoir !" est un idiotisme corporel.

"Prêcher pour sa paroisse" ou "Prêcher pour son saint".

Un homme qui prêche

Ces deux locutions verbales du registre familier, en forme d'idiotismes religieux, se disent, au sens figuré, d’une personne qui, bien qu’affichant une certaine objectivité, favorise, dans son argumentaire, son camp ou son groupe. 

Autrement dit : défende ses propres intérêts, parle pour son propre compte ; loue, vante une personne ou une chose par des motifs d’intérêt personnel.

On dit par exemple : "Je prêche pour ma paroisse, mais l'un des avantages de J'aime les mots est qu'il comporte le plus souvent des exemples et/ou des photos illustrant les définitions qu'il donne".

Sources : www.expressions-francaises.fr et wiktionary.org

"Dans mon for intérieur", "En mon for intérieur", "Dans son for intérieur" ou "En son for intérieur".

Ces différentes locutions du registre soutenu signifient respectivement :

  • "Dans mon for intérieur" ou "En mon for intérieur" : dans ma conscience, au fond de moi.

On dit par exemple : "En mon for intérieur je reconnais que je n'ai pas vraiment fait d'effort".

  • "Dans son for intérieur" ou "En son for intérieur" : dans sa conscience, au fond de soi.

On dit par exemple : "En son for intérieur, mon frère sait bien que j'ai raison".

Fondées sur l'étrange substantif masculin "For", elles ont une origine directement religieuse.

Source : wiktionary.org

"Alleluia !".

Ce mot d'origine hébreu est couramment utilisé comme interjection pour exprimer sa joie, sa très bonne humeur, saluer une chance incroyable, etc.

Dans la liturgie juive et chrétienne, "Alléluia" est un mot exprimant l'allégresse des fidèles. Ce terme est utilisé lors de prières ou à la fin de certains psaumes, spécialement pendant les fêtes pascales.

Ce cri de joie désigne le nom de Dieu dans la Bible, où il apparaît vingt-cinq fois.

Source : wiktionary.org

"Prêcher un converti".

Cette locution verbale du langage courant en forme d'idiotisme religieux signifie, au sens figuré : vouloir persuader une personne déjà convaincue.

Et est d'ailleurs synonyme de la formule dérivée, plus récemment apparue, ce me semble, "Prêcher un convaincu".

On dit par exemple : "Vous prêchez un converti : j'exècre moi aussi les anglicismes".

Source : wiktionary.org

"Nul n'est prophète en son pays".

J'aime beaucoup cette expression du langage courant en forme d'idiotisme religieux, qui daterait du XVIIe siècle.

D'origine biblique, elle signifie que le talent d'une personne est plus souvent reconnu à l'étranger que chez elle et que l'on a ordinairement moins de succès en son pays qu’ailleurs ; c’est parmi les siens, là où l'on vit, que l’on a le moins de chances d’être cru ou apprécié à sa vraie valeur, qu’on en impose le moins.

Il s'agit d'une paraphrase de la traduction des paroles prononcées par Jésus de Nazareth vers l’an 30, selon l’Évangile de Luc (4, 24) : "Mais, ajouta-t-il, je vous le dis en vérité, aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie".

Lorsque Jésus revint dans sa ville d'origine, Nazareth, tout le monde en effet se moquait de lui, et le considérait comme un simple fils de charpentier alors qu'il disait être le fils de Dieu.

Sources : wiktionary.org, www.linternaute.fr et www.expressio.fr

"Le diable est dans les détails", "Le diable se cache dans les détails" ou "Le diable se niche dans les détails".

Cette expression signifie - au sens figuré - qu'il est important de s'intéresser à tous les détails d'un problème ; un seul d'entre eux pouvant causer d'importants désagréments ou ennuis et compromettre tout un ensemble, voire faire échouer un projet.

Elle nous vient du poème philosophique "Ainsi parlait Zarathoustra", publié en 1885 par le philosophe allemand Friedrich Nietzsche.

Et la forme "Le diable se niche dans les détails" appartient au registre familier.

Source : wiktionary.org, www.expressio.fr et www.linternaute.fr

"Un travail de bénédictin" ou "Un travail de moine".

Ces deux locutions nominales du langage courant désignent un travail intellectuel de longue haleine, exigeant beaucoup de patience, de minutie et de soin.

Source : www.expressio.fr

"Avoir une confiance aveugle" ou "Avoir une foi aveugle" en quelqu'un.

Ces deux expressions signifient : s'en remettre totalement à quelqu'un, lui faire totalement confiance.

On dit par exemple : "Il avait une confiance aveugle dans son oncologue... avant que le cancer ne l'emporte".

Ou : "Avoir une foi aveugle en qui que ce soit me semble parfaitement personnellement parfaitement impossible".

"La contrition" et "Faire acte de contrition".

  • La "contrition" est un terme du vocabulaire religieux désignant l'acte de volonté par lequel le chrétien se détourne du péché et se dispose à recevoir la grâce pour revenir à Dieu.

Autrement dit : le repentir sincère d'avoir commis un péché et la volonté de ne plus en commettre.

Et, par extension, : "le remords, le repentir".

  • et "Faire acte de contrition" signifie donc se repentir sincèrement d'avoir commis un péché et avoir la volonté de ne plus en commettre.

Ou, par extension, : "se repentir, avoir des remords".

Source : www.cnrtl.fr et www.larousse.fr

"Une faiseuse d'anges"

On appelait "faiseuse d'ange" (ou "faiseur d'anges" lorsqu'il s'agissait d'un homme) une femme (le plus souvent non médecin) qui agissait de manière volontaire afin d'interrompre la grossesse non voulue d'une autre femme.

Ces interventions se pratiquaient de façon illégale, dans la clandestinité, souvent par des méthodes dangereuses (injection d'eau savonneuse dans l'utérus, pose de sondes dans le col, aiguilles à tricoter, massages etc.).

Les complications graves étaient fréquentes (lésions, infections, saignements) avec parfois des suites mortelles et étaient passibles de peines plus ou moins graves selon les époques.

L'idée était que ces embryons innocents devenaient des anges après la mort.

Dans la plupart des pays occidentaux, cette activité a disparu depuis la légalisation de l'avortement, qui est devenu une intervention médicale.

En France, c'est la loi du 17 janvier 1975 relative à l'IVG (Interruption Volontaire de Grossesse), dite "loi Veil", qui a encadré la dépénalisation de l'avortement en France.

Source : wikipedia.org