À croire que nous sommes tous militaires ou soldats !
Aussi surprenant que cela puisse paraître, nous utilisons au quotidien des centaines de mots, expressions ou locutions relevant directement du domaine militaire.
J’ai rassemblé dans cette collection l’ensemble des articles que je leur ai consacré.
Nombre total d’articles prévus dans cette collection : 173
Ces différentes expressions en forme d'idiotismes militaires signifient : aller mal, barder, être mauvais, dangereux, fâcheux ; avoir des ennuis, des problèmes, du souci à se faire ; se faire fortement gronder, punir, sanctionner, sermonner.
On dit par exemple :
"Si tu ne rentres pas tout de suite tu vas en prendre pour ton grade car les parents sont furieux",
"Ça va barder pour son matricule si Michel oublie encore l'anniversaire de sa gonzesse",
"Ça va chier pour ton matricule car le patron a appris que c'était toi qui avais rayé la carrosserie de sa bagnole",
ou : "J'en ai pris pour mon matricule au boulot car cela faisait trois fois que j'arrivais en retard cette semaine".
Toutes ces expressions remontent au début du XXe siècle et puisent leurs sources dans l'argot des casernes et des prisons.
Dans l'administration pénitentiaire ou à l'armée, en effet, le "Matricule" désigne d'abord : le registre où sont inscrits et répertoriés les noms des prisonniers ou soldats, avec leur numéro d'inscription sur ce registre matricule.
Et, par extension : le prisonnier ou le soldat lui-même.
"Pour son grade" ou "Pour son matricule" s'emploie donc à la place de "pour lui".
En terme de niveaux de langage :
"En prendre pour son grade", "Barder pour son matricule" et "En prendre pour son matricule" relèvent du registre familier,
tandis que "Chier pour son matricule" appartient au registre vulgaire ainsi qu'au registre scatologique.
Sources : www.languefrancaise.net et expressions-francaises.fr
"À la hussarde" est une locution adverbiale du registre familier signifiant :
brusquement, impétueusement et sans ménagement.
On dit par exemple : "Le Premier ministre a pris l'habitude de faire passer ses réformes à la hussarde".
brusquement, sans délicatesse ni distinction.
On dit par exemple : "Il est entré dans la villa à la hussarde, sans même avoir annoncé son arrivée ni sonné au portail".
à la manière des hussards(un "manteau à la hussarde" ou un "cheval équipé à la hussarde"),
ample aux cuisses et étroit aux chevilles, pour un pantalon (un "pantalon à la hussarde"),
dont la tige monte en s'évasant, pour des bottes (des "bottes à la hussarde"),
d'origine hongroise, pour la "danse à la hussarde" ou par ellipse "la hussarde".
"Faire l'amour à la hussarde" est une locution verbale du registre familier signifiant : avoir une relation sexuelle rapide, éventuellement un peu brutale, sans s'embarrasser des préliminaires.
On dit par exemple : "Ses nombreuses maîtresses ne l'ont jamais caché et c'est de notoriété publique : le président Chirac faisait l'amour à la hussarde. Ce n'est pas pour rien qu'on le surnommait Cinq minutes douche comprise".
Dans le même registre militaire, on dit également "Aimer à la dragonne".
et "Hussarder" est un verbe du registre familier signifiant : agir avec hardiesse, promptitude.
On dit par exemple : "Je n'aime pas perdre mon temps lorsque j'agis, quitte, je le reconnais, à hussarder".
Sources : wiktionary.org, www.larousse.fr et www.cnrtl.fr
Ces différentes formules et abréviations s'utilisent afin de signifier qu'un message a été parfaitement compris par le destinataire.
En vocabulaire radio professionnel, cette expression décrit une qualité de communication la plus élevée possible, c'est-à-dire un rapport signal-bruit maximal.
L'origine de l'expression vient de la codification des communications militaires qui dans de nombreux pays (en particulier ceux membres de l'OTAN) utilisent deux échelles numériques pour évaluer la qualité d'une communication : la première pour la force du signal reçu ("Fort") et la seconde pour la clarté du signal reçu ("Clair") ; chacune allant de un à cinq.
"Cinq sur cinq", parfois transcrit "5/5" ou "5x5", correspond donc à un niveau maximal sur chacune des deux échelles, tant en intensité qu'en clarté.
Mais la formule "Cinq sur cinq" s'utilise dans le langage courant, lorsque l'on dit par exemple : "Le message a bien sûr été reçu cinq sur cinq par le président".
Il s'agit des différents surnoms de l'homme politique français Pascal Lamy, né le 8 avril 1947 :
"Exocet", "Le chef de commando" ou "Le prussien" (mais aussi "Le moine-soldat") : tous ces surnoms relevant du registre militaire lui viennent de sa rapidité et de son efficacité en tant quedirecteur de cabinet du président de la Commission européenne Jacques Delors, et son sherpa au G7, de 1985 à 1994,
"Le rottweiler" est le surnom que lui avaient attribué les américains en raison de sa pugnacité comme commissaire européen au Commerce, de 1999 à 2004,
et "Le moine soldat" ou "Le Dalaï-Lamy" (calembour avec "Le Dalaï-lama", bien sûr) lui viennent de sa rigueur et de son physique de moine thibétain.
Ce haut-fonctionnaire appartient au Parti socialiste depuis 1969, et a été membre du comité directeur de 1985 à 1994.
Diplômes
Diplômé d'HEC Paris (1969), de Sciences Po Paris (section Service Public) (1971) et de l'ENA (Ecole Nationale d'Administration) (1975), il est également titulaire d'un diplôme d'études supérieures de droit.
Un parcours exemplaire
Pacal Lamy commence sa carrière dans la fonction publique à l'Inspection générale des finances (1975-1979) et au Trésor (1979-1981), où il est secrétaire général du CIASI (Comité Interministériel pour l'Aménagement des Structures Industrielles).
Après la victoire de la Gauche, il devient conseiller du ministre de l'Économie et des Finances Jacques Delors (avril 1981-juillet 1984) puis directeur-adjoint du cabinet du Premier ministre Pierre Mauroy (1983-1984).
Il exerce de 1985 à 1994 les fonctions de directeur de cabinet du président de la Commission européenne Jacques Delors, dont il est par ailleurs le sherpa au G7.
Il intègre ensuite le Crédit Lyonnais dont il devient directeur général et qu'il contribue à redresser jusqu'à sa privatisation, en 1999.
Pascal Lamy revient ensuite à Bruxelles, pour occuper le poste de commissaire européen au Commerce sous la présidence de Romano Prodi (1999-2004).
Enfin, il est élu, le 26 mai 2005, directeur général de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce). Seul candidat à sa propre succession (une première dans l'histoire de l'institution créée en 1995), il a été reconduit, le 30 avril 2009, à la tête de l'organisation pour un second mandat de quatre ans à l'issue d'un vote par acclamation de ses 153 membres. Son mandat prend fin le 31 août 2013 et Arancha Gonzalez, l'actuelle directrice du centre du commerce international, a été sa porte-parole et chef de cabinet durant toute cette période.
Une tentative politique ratée en 1993
En 1993, il est battu dès le premier tour dans la 5e circonscription de l'Eure (15,10 %), devancé par le candidat FN, alors que le sortant appartenait au PS.
Sources : wikipedia.org et archives.politiqueinternationale.com
La locution "Statu quo" que nous utilisons en français est une forme raccourcie de la locution latine "In statu quo ante bellum".
On utilise principalement cette locution "Statu quo" pour désigner une situation figée.
Et on la trouve par exemple dans des expressions telles que "Maintenir le statu quo" ou "Revenir au statu quo".
L'expression latine d'origine était "In statu quo ante bellum" signifiant littéralement "Comme les choses étaient avant la guerre".
Cette formule était employée dans les traités pour se référer à un retrait des troupes ennemies et à la restauration de la souveraineté qui prévalait avant le début du conflit. Utilisée dans ce sens, cela signifie qu'aucune des parties n'a eu de gains ou de pertes de territoires ou de droits politiques ou économiques.
L'expression opposée est "Uti possidetis juris", où chaque partie conserve les gains de territoire qu'elle détient à la fin de la guerre.
En psychologie, le "biais de statu quo" est une tendance à résister au changement qui s'explique par le fait que les risques pèsent plus que les bénéfices dans les décisions relatives aux nouveautés.
J'aime beaucoup ces expressions du registre argotique qui signifient naturellement "être idiot".
Beaucoup de gens sont persuadés que la première de ces deux formules - "Quand les cons voleront tu seras chef d'escadrille" - est une réplique écrite par Michel Audiard pour Jean Gabin, dans l'excellent film de Georges Lautner de 1968 "Le pacha".
La seconde, en revanche, - "Quand les andouilles voleront tu seras chef d'escadrille" - est extraite des paroles d'une chanson française à succès des années 1930 de celui que l'on appelait alors "L'amuseur public numéro un", Georgius :
"Quand les andouilles voleront, tu seras chef d'escadrille
Quand elles auront des éperons, tu seras chef d'escadron."
Gageons, comme le l'a fort justement fait remarquer un lecteur, que Michel Audiard avait évidemment moult fois entendu et apprécié cette formule qu'il avait habilement recyclée pour les dialogues du "Pacha".
Ces différentes formules du langage courant ont des significations bien différentes :
un "homme canon" et "une femme canon" (sans traits d'union) sont des personnes belles et séduisantes,
Un homme canonLa journaliste française Ludivine Sagna, épouse du joueur international de football français Bacary Sagna et "femme canon"
tandis qu'un "homme-canon" et "une femme-canon" (on parle aussi d'"homme-obus" ou de "femme-obus") ne sont pas forcément beaux ni séduisants, puisqu'il s'agit de personnes - dûmentbottées et casquées - éjectées d'un canon modifié, dans le cadre d'un spectacle de cirque ou d'un tour de foire!
Il s'agit en partie d'une illusion puisque l'artiste n'est pas propulsé comme un boulet par de la poudre à canon, mais par un ressort ou un jet d'air comprimé.
Dans un spectacle de cirque, on utilise en effet de la poudre noire pour produire l’effet visuel ou sonore et faire travailler l'imagination du public, mais en aucun cas pour la propulsion proprement dite.
L'homme-canon atterrit ordinairement sur un filet horizontal ou un matelas pneumatique, dont l'emplacement est déterminé par la mécanique newtonienne (ou plus sûrement par un essai avec un objet inerte de même poids que l'artiste...). Pour les spectacles en plein air, surtout en été, l'atterrissage se fait souvent dans l'eau, afin d'en accentuer encore le caractère spectaculaire.
Le premier "homme-canon" a été une femme : Rossa Matilda Richter alias "Zazel", qui en 1877 (elle avait alors 14 ans) se produisit au Royal Aquarium de Londres (Grande-Bretagne). Elle fut propulsée par un canon à ressort inventé par le canadien William Leonard Hunt (alias "le Grand Farini"). Par la suite elle voyagea en tournée avec le Cirque Barnum, mais sa carrière s'interrompit avant 1879, après quelques incidents d'atterrissage.
Le plus récent record de portée, avec 56,64 m, est détenu par David "Cannonball" Smith Sr. Cet exploit fut accompli le 29 mai 1998, à Kennywood, aux États-Unis. Et un calcul a révélé que l'artiste avait parcouru les airs à une vitesse d'environ 110 km/h.
En France, la femme-canon américaine Robin Valencia se produisait encore au Cirque d'Hiver, à Paris (75) en décembre 2017.
Cette formule en forme d'idiotisme militaire ne s'utilise fort heureusement plus aujourd'hui, en France, qu'au sens figuré, lorsque l'on demande à quelqu'un "Quelles sont les nouvelles du front ?", ce qui signifie simplement "Quelles sont les nouvelles ?".
"Quelles sont les nouvelles du front ?" s'emploie notammentlorsque l'on parle par exemple d'un projet ou d'une chose relativement complexe, occasionnant fréquemment des difficultés : la construction d'une maison, le lancement d'une société, l'organisation d'un spectacle, un déménagement, une expatriation, etc.
Cette expression qui relevait autrefois du domaine militaire, signifiait au sens propre : mener une charge au rythme des tambours, placés derrière les bataillons et chargés de battre la cadence sur les champs de bataille.
Elle signifie de nos jours, au sens figuré, :
Mener quelqu’un avec autorité, énergiquement, vivement, sans ménagement, le presser.
On dit par exemple : "Le professeur a mené tambour battant le jeune perturbateur chez le proviseur".
Mener une affaire rondement, avec énergie et rapidité, conduire une action avec détermination.
On dit par exemple : "Le notaire a mené toute cette affaire tambour battant et la vente a été finalisée très rapidement".
Ces deux locutions nominales en forme d'idiotismes militaires désignent : un pompier et des pompiers.
Les pompiers sont en effet des personnes principalement entraînées à combattre le feu.
Des pompiers de la BSPP (Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris)
Mais les pompiers sont également aptes à offrir une gamme de secours de diverses natures (inondations, accidents, sauvetages, secours et assistance à personnes, etc.) ; leur mission principale étant de protéger les personnes, les biens et l'environnement.
Il est assez logique de les qualifier de "Soldats" lorsque l'on sait qu'ils ont une origine directement militaire.
L'incendie du 1er juillet 1810 qui décida Napoléon 1er a créer le corps militaire des sapeurs-pompiers de Paris (75)
Le 1er juillet 1810, en effet, alors que Paris célèbre le mariage de l’archiduchesse Marie-Louise avec Napoléon Ier, le bal donné par l’ambassadeur d’Autriche en l’honneur des nouveaux époux tourne à la catastrophe : la salle de bal, mince construction de bois élevée dans le jardin de la résidence, s’embrase, faisant de nombreuses victimes.
L'incendie du 1er juillet 1810 qui décida Napoléon 1er a créer le corps militaire des sapeurs-pompiers de Paris (75)
Furieux de l’inefficacité des secours, Napoléon prend des sanctions et crée, par décret du18 septembre 1811, le Bataillon de sapeurs chargé des pompes à incendie de la Ville de Paris. La capitale est ainsi dotée d’une particularité unique au monde, qui subsiste encore aujourd’hui : un corps de pompiers militaires.
Les sapeurs-pompiers de la ville de Paris (Image d'Épinal)
En créant les sapeurs pompiers de la Ville de Paris en 1811, Napoléon sanctionne un échec : celui des gardes-pompes civils créés en 1716, lorsqu'un ancien comédien, Dumouriez du Perrier, avait alors obtenu du Régent la direction générale d’un service de 32 hommes.
La décision de l’empereur crée une triple ambivalence : le nouveau corps est militaire, mais il est placé sous les ordres du préfet de police ; pour former la nouvelle unité, Napoléon délègue une partie des sapeurs du Génie, chargés de la protection des palais impériaux, mais ne s’oppose pas à la réintégration d’une partie des anciens gardes-pompes civils ; enfin ce corps militaire n’est voué qu’à des missions pacifiques.
Des pompiers de la BSPP (Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris)Des pompiers de la BSPP (Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris)
Après l’annexion des communes voisines de Paris en 1860, Napoléon III transforme le bataillon en régiment en 1866. Sa compétence est étendue à l’ensemble du département de la Seine en 1939 et le régiment est transformé en brigade en 1968 : l’actuelle BSPP (Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris).
Celle-ci participe chaque année au défilé du 14 juillet, sur les Champs-Élysées.
Les pompiers de la BSPP (Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris) défilant sur les Champs-Élysées, le 14 juillet 2017La BSPP (Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris) défilant sur les Champs-Élysées, le 14 juillet 2013