"Contre vents et marées".

Cette expression en forme de métaphore marine remonte au XVIIe siècle, où elle était utilisée au singulier : "Contre venT et maréE".

Elle fait naturellement référence à l'obstination des marins parvenant à faire avancer un navire en dépit d'un vent contraire et même de la marée venant à leurs devants en sens inverse.

Et symbolise, transposé dans la vie courante, la persévérance d'une personne bravant les difficultés pour parvenir à ses fins.

"Contre vents et marées" signifie donc, au sens figuré : en dépit de tous les obstacles qui se présentent, en poursuivant obstinément ses projets, en persévérant malgré toutes les difficultés qui s’y opposent.

On dit par exemple : "Cette femme est une véritable héroïne : elle s'est battu contre vents et marées pour construire son entreprise, puis son groupe".

Sources : www.linternaute.fr, www.expressions-francaises.fr et wiktionary.org

"Sucrer les fraises".

J'aime beaucoup cette expression du registre familier en forme de locution verbale et d'idiotisme alimentaire.

"Sucrer les fraises" s'utilise depuis le tournant du XXe siècle et signifie, par plaisanterie (un tantinet douteuse), au sens figuré : avoir les mains qui tremblent de façon visible, être agité de tremblements nerveux incontrôlés.

Et par extension : être gâteux, atteint d'une maladie dégénérative, manifester des signes de vieillesse.

On dit par exemple : "La grand-mère de ma copine est vraiment très très âgée : elle sucre les fraises".

Ou : "J'espère bien pouvoir un jour m'offrir un beau voyage avec mes filles avant de sucrer les fraises".

Ce type de tremblement des mains ressemble en effet beaucoup au mouvement que font celles-ci lorsque l'on sucre les fraises au sens propre :

Coupelle de fraises en morceaux

  • armé d'une main d'une coupe pleine de ces fruits rouges,

Main en train de sucrer avec une cuillère

  • et de l'autre d'un sucrier à trous ou d'une cuillère à sucre (percée de trous), il faut secouer la seconde main au-dessus de la première afin d'obtenir des fraises au sucre.

Cette expression ne doit pas être confondue avec la locution verbale "Être aux fraises".

Sources : www.expressions-francaises.fr, www.expressio.fr et wiktionary.fr

"Un estomac sur pattes" ou "Un ventre sur pattes".

Ces deux amusantes locutions nominales du langage courant en forme d'idiotismes corporels désignent - au sens figuré - : un animal ou une personne ayant tout le temps faim, qui mange beaucoup, qui a un très gros appétit, voire incapable de contrôler son alimentation.

Sources : www.dictionaire.reverso.net et wiktionary.org

"Prendre au trébuchet".

Cette expression du registre familier signifie, au sens figuré : amener habilement quelqu’un à faire une chose qui lui est désavantageuse, ou qui est contraire à ce qu’il avait prévu.

Et elle fait référence à un type de piège à oiseaux appelé "Trébuchet".

Source : wiktionary.org

"N'y avoir pas photo", "Ne pas y avoir photo", "Il n'y a pas photo" ou "Y a pas photo" et "Y avoir photo", "Y a photo" ou "Il y a photo".

Ces différentes expressions du registre familier nous viennent directement du domaine de la course hippique, puisqu'elles constituent une ellipse de :

  • "N'avoir pas BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH", "Ne pas avoir BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH", "Il n'y a pas BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH" ou "Y a pas BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH".

Autrement dit : il n'y a aucun doute, il y a une nette différence, le résultat est clair et se voit à l'oeil nu ou s'impose à l'évidence. Il n'y a donc pas à discuter.

On dit par exemple : "Il n'y a pas photo : le maire sortant va l'emporter dès le premier tour".

  • et : "Y avoir BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH", "Y a BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH" ou "Il y a BESOIN DE RECOURIR À UNE photo-FINISH".

Autrement dit : cela se discute, il y a un doute, la différence n'est pas évidente, le résultat n'est pas clair et l'entendement humain ne peut seul décider.

Le recours à une vérification s'impose. Qu'il s'agisse de photographie ou de bande sonore.

On dit par exemple : "Pour moi y a photo : l'équipe de Bernard a répondu en premier";

Sources : www.expression.fr, www.linternaute.fr et www.mots-surannes.fr

 

"Excentrique" ou "Un excentrique".

Cet adjectif et ce substantif masculin polysèmiques du langage courant peuvent avoir différentes significations en fonction des circonstances :

  • "Excentrique" :
    • en géométrie : dont le centre s'éloigne d'un point donné.
    • éloigné du centre (un "quartier excentrique")
    • bizarre, extravagant(e), original(e), singulier(ère) (un "garçon excentrique").
  • "Un excentrique" :
    • un mécanisme conçu de telle sorte que l'axe de rotation de la pièce motrice n'en occupe pas le centre.
    • un individu, une personne bizarre, extravagant(e), original(e), singulier(ère).

Source : www.larousse.fr

"Un travail de bénédictin" ou "Un travail de moine".

Ces deux locutions nominales du langage courant désignent un travail intellectuel de longue haleine, exigeant beaucoup de patience, de minutie et de soin.

Source : www.expressio.fr

"Avoir une confiance aveugle" ou "Avoir une foi aveugle" en quelqu'un.

Ces deux expressions signifient : s'en remettre totalement à quelqu'un, lui faire totalement confiance.

On dit par exemple : "Il avait une confiance aveugle dans son oncologue... avant que le cancer ne l'emporte".

Ou : "Avoir une foi aveugle en qui que ce soit me semble parfaitement personnellement parfaitement impossible".

"Cinq sur cinq", "5/5", "5X5" ou "Fort et clair".

Ces différentes formules et abréviations s'utilisent afin de signifier qu'un message a été parfaitement compris par le destinataire.

En vocabulaire radio professionnel, cette expression décrit une qualité de communication la plus élevée possible, c'est-à-dire un rapport signal-bruit maximal.

L'origine de l'expression vient de la codification des communications militaires qui dans de nombreux pays (en particulier ceux membres de l'OTAN) utilisent deux échelles numériques pour évaluer la qualité d'une communication : la première pour la force du signal reçu ("Fort") et la seconde pour la clarté du signal reçu ("Clair") ; chacune allant de un à cinq.

"Cinq sur cinq", parfois transcrit "5/5" ou "5x5", correspond donc à un niveau maximal sur chacune des deux échelles, tant en intensité qu'en clarté.

Mais la formule "Cinq sur cinq" s'utilise dans le langage courant, lorsque l'on dit par exemple : "Le message a bien sûr été reçu cinq sur cinq par le président".

Source : wikipedia.org

"Le roi est nu".

Cette formule est couramment utilisée par les journalistes politiques pour décrire un dirigeant ne bénéficiant d'aucun pouvoir ou d'aucun soutien.

On dit par exemple : "Le président Macron ne dispose pratiquement d'aucun fusible : le roi est nu".

On ignore souvent qu'il s'agit d'une citation directement issue de "Les Habits neufs de l’empereur" (ou "Le Costume neuf de l'empereur"), un conte écrit en 1837 par le danois Hans Christian Andersen, qui lui a reconnu des origines espagnoles.

Résumé du conte d'Andersen

Il y a bien longtemps vivait un empereur qui aimait par-dessus tout être bien habillé et avait un habit pour chaque heure du jour.

Un beau jour, arrivent deux escrocs, qui prétendent savoir tisser une étoffe que seules les personnes sottes ou incapables dans leurs fonctions ne peuvent pas voir et proposent à l'empereur de lui en confectionner un habit. Celui-ci pense que ce vêtement sera exceptionnel et qu’il pourra lui permettre de repérer les personnes intelligentes de son royaume.

Les deux charlatans se mettent alors au travail.

Quelques jours plus tard, l’empereur, curieux, vient voir où en était le tissage de son habit. Mais il ne voit rien car il n’y a rien. Troublé, il décide aussitôt de n’en parler à personne, car personne ne voudrait d’un empereur sot.

Il envoie alors plusieurs ministres inspecter l’avancement des travaux. Lesquels ne voient rien non plus, mais n’osent pas non plus l’avouer, de peur de paraître idiots.

Tout le royaume parle de cette étoffe extraordinaire.

Le jour où les deux escrocs décident que le précieux vêtement est achevé, ils aident l’empereur à l’enfiler.

Ainsi "vêtu" et accompagné de ses ministres, le souverain se présente à son peuple qui, lui aussi, prétend voir et admirer ses vêtements.

Seul un petit garçon ose dire la vérité : "Mais il n’a pas d’habits du tout !" (ou dans une traduction plus habituelle : "le roi est nu !"). Et tout le monde lui donne raison. L’empereur comprend alors que son peuple a raison, mais continue sa marche sans dire un mot.

Source : wiktionary.org

"Avoir une cervelle d'oiseau" ou "Être une tête de linotte".

Linotte

Ces deux expressions du registre familier en forme d'idiotisme animalier signifient, au sens figuré : être écervelé, étourdi, distrait, superficiel ; agir à la légère.

Cette utilisation péjorative du nom de la "Linotte" vient de ce que ce petit oiseau passereau au plumage brun et rouge a la réputation de construire fréquemment son nid avec insouciance, pas très loin du sol, sans trop sembler se préoccuper de le dissimuler aux yeux des prédateurs, ce qui entraîne souvent la destruction de la nichée.

On dit par exemple : "Mon cousin a une cervelle d'oiseau : il part toujours sans ses clés et parfois sans veste".

Ou : "Mon directeur est une tête de linotte : il oublie toujours la moitié de ses affaires et au moins un rendez-vous sur deux".

Source: wiktionary.org

"Prendre la tangente".

En géométrie, une droite est appelée "Tangente" lorsqu'elle ne touche un cercle qu'en un seul point.

La locution verbale "Prendre la tangente" signifie donc :

  • au sens propre : s'écarter d'un mouvement.

On dit par exemple : "Sous la présidence de Donal Trump, de plus en plus de pays et de dirigeants ont pris la tangente par rapport aux États-Unis d'Amérique".

  • et au sens figuré, dans le registre familier :
    • s'échapper, s'enfuir, s'en aller, partir.

On dit par exemple : "Une partie des collégiens a pris la tangente pour aller au parc".

Cette utilisation date du XIXe siècle et nous vient en droite ligne de l'argot des étudiants de l'école Polytchnique, qui l'employaient pour dire "S'enfuir de l'école".

Ils utilisaient le mot "Tangente" pour désigner leur épée, car, correctement portée, celle-ci est tangente aux bandes rouges du pantalon de leur uniforme, vue de face.

    • ou : s'esquiver, se tirer d'affaire adroitement.

On dit par exemple : "J'ai pris la tangente avant le discours".

Source : wiktionary.org, www.defense.gouv, www.languefrancaise.net, www.expressions-francaises.fr et www.linternaute.fr