"Frapper un noeud" ou "Pogner un noeud".

Ces curieuses locutions verbales québecoises appartiennent au registre familier.

Et - à l'instar de notre formule "Tomber sur un os" - elles signifient, au sens figuré : rencontrer une difficulté imprévue, un obstacle insurmontable.

Elles évoquent en effet une personne qui, sciant du bois, tombe sur un noeud, ce qui lui complique inévitablement la tâche.

 

Un noeud dans un tronc d'arbre
Un noeud dans un tronc d'arbre

Source : wiktionary.org

"Rabattre le caquet à quelqu'un", "Rabattre le caquet de quelqu'un" ou "Rabattre son caquet de quelqu'un" et "Rabaisser le caquet à quelqu'un", "Rabaisser le caquet de quelqu'un" ou "Rabaisser son caquet à quelqu'un"..

Ces différentes locutions verbales font référence au substantif masculin "un caquet", qui désigne le gloussement de la poule lorsqu'elle pond.

Appartenant au registre familier, elles signifient, au sens figuré : faire taire une personne, la réduire au silence, l'obliger à se taire, lui clouer le bec ; la remettre à sa place, la forcer à être moins insolente, dégonfler son orgueil. En lui infligeant par exemple un démenti.

On dit par exemple : "Je n'en pouvais plus d'écouter pérorer cet insolent bouffi d'orgueil ; il fallait absolument que je trouve le moyen de lui rabattre le caquet".

Sources : dictionnaire.reverso.net, wiktionary.org, www.expressio.fr, www.expressions-francaises.fr et www.larousse.fr

"Ne pas se trouver sous le sabot d'un cheval" ou "Ne pas se trouver sous les sabots d'un cheval".

"Ne pas se trouver sous le sabot d'un cheval"

Cette locution verbale en forme d'idiotisme animalier remonterait au XVIIe siècle, où elle était connue sous la forme : "Ne pas se trouver dans le pas d'un cheval'', le mot "pas" signifiant ici, à l'époque, "trace".

Et elle signifie, au sens figuré, dans le registre familier : être très rare, difficile à trouver, ne pas se trouver facilement, comme par miracle ; surtout en parlant d’argent ou de choses de valeur.

On dit par exemple : "Tu me fais rire : où veux-tu donc que je trouve cette somme ? Ça ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval !".

Ou : "Je vous conseille de ne pas laisser passer cette occasion : un tel objet ne se trouve pas sous les sabots d'un cheval".

Sources : wiktionary.org et www.pourquois.com

 

On n'écrit pas : "Une trève" !

Mais : "Une trêve" !

Avec un "ê".

Et ce mot signifie :

  • au sens propre : une cessation provisoire des combats, une suspension temporaire des hostilités durant un conflit, en vertu d'un accord entre deux belligérants,

On dit par exemple : "Une trêve de douze heures avait été décidée, afin de permettre l'évacuation des cadavres et des blessés";

  • par extension : une interruption dans une lutte, une suspension provisoire d'un conflit entre des personnes,

On dit par exemple : "Les deux candidats ont convenu d'une trève durant ces trois jours de deuil national".

  • et au sens figuré : une suspension, un arrêt dans le déroulement d'une action dure, pénible, dangereuse, etc.

On parle par exemple de la trêve dominicale, pour le travail, ou de la trêve hivernale, en sport.

Sources : Le Robert, www.cnrtl.fr, www.linternaute.fr et wiktionary.org

"Lâcher la bride sur le cou" ou "Laisser la bride sur le cou".

Un cheval blanc, la bride sur le cou

Ces deux locutions verbales, qui remonteraient au XVIe siècle font référence à la "Bride", partie du harnais d'un cheval, composée de courroies (mors, têtière, rênes), que l'on passe autour de la tête et du cou de l'animal, afin de le diriger et de le guider.

Shéma détaillé du harnais d'un cheval

Et elles signifient par conséquent :

  • au sens propre, pour un cheval : le laisser aller librement, les rênes flottantes,

On dit par exemple : "Connaissez-vous un seul cheval qui n'apprécie pas qu'on lui laisse la bride sur le cou ?".

  • et au sens figuré, pour une personne : lui donner toute liberté d'agir à sa guise, de faire ce qu'il veut, sans contrôle ni contrainte ; relâcher son autorité, assouplir la discipline.

On dit par exemple : "Je me permets de vous rappeler que laisser la bride sur le cou à vos directeurs de filiales peut s'avérer très dangereux".

Sources : www.cnrtl.fr, www.expressio.fr et www.languefrancaise.net

"Picorer".

Ce verbe du langage courant signifie :

  • au sens propre, pour un petit oiseau : chercher sa nourriture avec le bec, manger.

On dit par exemple : "Les poules picorent dans la cour".

Des poules qui picorent

 

  • et au sens figuré, pour un être humain (ou par exemple un animal d0mestique tel qu'un chat) : manger très peu, grignoter ; avoir très peu d'appétit.

On dit par exemple : "Avec ce que mange ta soeur elle ne risque pas de grossir : elle picore !".

On utilise également les idiotismes alimentaires et animaliers "Manger comme un moineau" ou "Avoir un appétit d'oiseau".

Ainsi que l'idiotisme alimentaire "Manger comme une mauviette".

Picorer, au sens figuré

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Manger abondamment".

"Je m'en vais comme un prince !".

Les candidats de "Tournez ménages !" Jean-Pierre (Didier Bourdon) et Mohamed dit "Momo" (Pascal Légitimus)

Cette phrase est entrée dans le langage courant depuis - très exactement - le 19 mars 1990 !

Et elle est désormais régulièrement utilisée, de façon ironique, lorsqu'une personne fait mine d'être offensée et de quitter les lieux.

À l'instar de l'humoriste français Pascal Légitimus, membre du trio humoristique "Les Inconnus", qui interprète le rôle de Mohamed, dit "Momo", un candidat du jeu télévisé matrimonial "Tournez ménages", dans la célébrissime saynète homonyme, diffusée le 19 mars 1990 sur la chaîne de télévision publique Antenne 2, dans le cadre de la toute première émission de "La télé des inconnus".

En compagnie d'un second candidat prénommé Jean-Pierre (Didier Bourdon), Momo tente d'y séduire l'une des deux candidates, Nathalie (Bernard Campan) et Ingrid (une mannequin prénommée Marianne), par l'entremise de l'animatrice Fabienne (Michèle Laroque).

Il s'agissait naturellement d'une extraordinaire parodie du jeu télévisé matrimonial français "Tournez manège !", diffusé tous les midis, du 9 septembre 1985 au 4 juillet 1993, sur la chaîne de télévision française TF1, et animé par les animatrices de télévision Fabienne Égal, Évelyne Dhéliat et Simone Garnier (celle à qui Guy Lux lançait son fameux "En voiture, Simone !").

Les animatrices de l'émission de télévision française "Tournez manège !", sur TF1 (1985-1993) : Simone garnier, Fabienne Égal et Évelyne Leclercq
Les animatrices de l'émission de télévision française "Tournez manège !", sur TF1 (1985-1993) : Simone garnier, Fabienne Égal et Évelyne Leclercq

"Mettre sa main au feu".

"Mettre sa main au feu" (© Ça m'intéresse)

"Cette locution verbale appartient au langage courant.

Et elle signifie, au sens figuré : être sûr de quelque chose ; affirmer, assurer énergiquement, fermement quelque chose ; soutenir une idée, une opinion avec ferveur, par tous les moyens ; et montrer la force de sa conviction en acceptant d'en répondre à ses risques et périls.

On dit par exemple : "C'est vrai mon chéri qu'il s'agit de ton assistante . Car elle semble n'avoir qu'à peine 20 ans et ne pas parler le français. J'aurais mis ma main au feu qu'il s'agissait d'une prostituée !".

Ou : "Je mettrais ma main au feu que la Macédoine du Nord, pour sa première participation au championnat d'Europe de football, en juin et juillet 2021, ne parviendra pas en demi-finale".

L'expression fait référence au Moyen Âge, une période durant laquelle l'une des manières de rendre la justice consistait à soumettre l’accusé à l’épreuve du feu (généralement un fer rouge) du jugement de Dieu (ou "Ordalie"). Cela consistait par exemple à saisir avec la main droite une barre de fer rougie au feu et à la porter pendant une dizaine de pas. Ou à placer la main dans un gantelet de fer également rougi au feu. La main était par la suite bandée dans un sac de cuir scellé par le juge. Pour savoir si l'accusé était coupable ou innocent, on regardait trois jours plus tard l'évolution de la plaie. Une "belle" plaie, correctement cicatrisée était considérée comme synonyme d'innocence. Une vilaine plaie au contraire prouvait la culpabilité ; la sentence étant proportionnelle à l'état de la plaie !

Mais inutile de préciser que - les miracles étant peu fréquents - les "belles" plaies se faisaient rares.

Instaurée par les Francs au VIème siècle, cette pratique barbare sera interdite par un édit de Saint Louis, en 1258.

Sources : www.expressio.fr, wiktionary.org,www.caminteresse.fr et www.historia.fr

"Inconnu au bataillon" ou "Être inconnu au bataillon".

Le pourquoi du comment de l'expression "Inconnu au bataillon"

Cette locution adjectivale et cette locution verbale appartiennent au registre familier.

Et elles signifient respectivement, au sens figuré :

  • "Inconnu au bataillon" :
    • ne figurant pas dans une liste, un répertoire, ou tout simplement dans les connaissances de quelqu’un.

On dit par exemple : "Patron, on me demande si vous auriez eu un employé du nom de Robert Dumas... Cela vous dit quelque chose ?". "Pas du tout : inconnu au bataillon !".

    • et par extension : complètement, parfaitement, totalement inconnu.

On dit par exemple : "J'ai un ami qui parcourt le monde et visite de minuscules pays inconnus au bataillon".

  • et "Être inconnu au bataillon" : être un illustre inconnu ; quelqu'un que l'on n'a jamais vu et dont l'on n'a jamais entendu parler.

On dit par exemple : "J'ai voulu effectuer des recherches pour savoir qui était la personne qui a donné son nom à ma rue mais je n'ai curieusement rien trouvé : il semble être inconnu au bataillon !"

Il s'agit de formules directement issues du jargon militaire, puisque le substantif masculin "Bataillon" désigne une troupe et, de nos jours, un corps d'infanterie composé de plusieurs compagnies.

Et que l'expression "Inconnu au régiment" est utilisée lors de l'appel militaire, lors duquel elle constitue la réponse réglementaire faite à l'appel d'un nom inconnu, non identifié. "Inconnu au bataillon !" signifie : impossible à identifier, à retrouver, ou sans papiers d'identité.

Sources : www.defense.gouv.fr et Dictionnaire historique de la langue française, Alain Rey, Nathan, 2011

"Pleurer comme un veau" et "Beugler comme un veau"

Ces deux locutions verbales en forme d'idiotisme animalier appartiennent au registre familier.

Et elles signifient respectivement :

  • "Pleurer comme un veau" : pleurer abondamment et bruyamment,

On dit par exemple : "À peine avait-elle perdu sa tétine, que ma fille pleurait comme un veau, lorsqu'elle était petite",

  • et "Beugler comme un veau" : hurler, gueuler (registre argotique),

On dit par exemple : "Tu n'as pas fini de beugler comme un veau : ils vont te le rendre ton ballon".

"Pleurer comme un veau "

Ces deux formules font naturellement référence au veau, le petit de la vache, qui, lorsqu'il appelle sa mère, émet un son bruyant appelé "Beuglement".

Elle est très proche de l'idiotisme religieux "Pleurer comme une Madeleine" et des idiotismes corporels "Pleurer à chaudes larmes" et "Pleurer toutes les larmes de son corps".

"Pleurer comme une Madeleine".

"Pleurer comme une Madeleleine" (© Jill Greenberg 2012)

Cette locution verbale du registre familier signifie :

  • pleurer beaucoup, abondamment ; être particulièrement triste, sembler inconsolable,
  • voire : pleurer de façon quelque peu excessive et légèrement injustifiée.

Elle est très proche de l'idiotisme animalier "Pleurer comme un veau" et des idiotismes corporels "Pleurer à chaudes larmes" et "Pleurer toutes les larmes de son corps".

On dit par exemple : "Mon chéri, lorsque tu auras fini de pleurer comme une Madeleine parce que le PSG a perdu, tu penseras à aller chercher les enfants chez tes parents, s'il te plait".

"Pleurer comme une Madeleine" ne constitue pas un idiotisme alimentaire mais un idiotisme religieux.

En effet, la Madeleine dont il est ici question n'est pas le petit gâteau sucré à pâte molle, en forme de coquille...

Des madeleines

... mais Marie de Magdala ou Marie la Magdaléenne ("Marie Madeleine"), pleurant aux pieds du Christ dans la Bible.

Source : wiktionary.org

"Une taille de guêpe".

Une femme avec une "taille de guêpe"

Cette locution nominale en forme d'idiotisme animalier appartient au langage courant.

Elle signifie : avoir une taille très fine.

Et elle utilisée pour désigner un type de silhouette (essentiellement féminine) caractérisée par une différence de proportion très marquée au niveau de la taille, entre un buste relativement étoffé et des hanches larges.

"Une taille de guêpe" est naturellement une formule qui tire son nom de la similitude entre ce type de silhouette et le corps segmenté de la guêpe, dont le thorax (sur lequel sont fixées six pattes et quatre ailes) et l'abdomen (arborant des couleurs vives avec à son extrémité un aiguillon relié à une glande à venin) sont très nettement séparés :

Une guêpe

Avoir une "taille de guêpe" est généralement rendu possible grâce au port prolongé :

  • d'un corset,
Un corset
Un corset
  • d'une gaine,
Une gaine affinante
Une gaine affinante
Une guêpière
Une guêpière

Quelques célébrités féminines dotées d'une "taille de guêpe" :

  • La chanteuse et actrice française Polaire, nom de scène d'Émélie Marie Bouchaud (14 mai 1874 - 11 octobre 1939),

La chanteuse et actrice française Polaire, nom de scène d'Émélie Marie Bouchaud (14 mai 1874 - 11 octobre 1939), célèbre pour sa "taille de guêpe"La chanteuse et actrice française Polaire, nom de scène d'Émélie Marie Bouchaud (14 mai 1874 - 11 octobre 1939), célèbre pour sa "taille de guêpe"

  • l'actrice belge Antoinette Clifford (29 juin 1885 - 28 juin 1971) est une actrice belge,

  • ou l'actrice britannique Audrey Hepburn, nom de scène d'Audrey Ruston (4 mai 1929 - 20 janvier 1993).

L'actrice britannique Audrey Hepburn

"Taille de guêpe" est également une marque de thés de Chine ainsi qu'une marque spécialisée dans la vente de gaines et de produits aidant au maintien de la forme de la femme.

Logotype de la marque de thés de Chine "Taille de guêpe"

Source : wikipedia.org