"Des larmes de crocodile" ou "Verser des larmes de crocodile".

Une tête de crocodile, toutes dents dehors, en gros plan

Ces deux formules amusantes en forme d'idiotismes animaliers relèvent du registre familier.

Et elles s'emploient au sens figuré.

  • La locution nominale féminine "Des larmes de crocodile" désigne une manifestation émotionnelle simulée, fausse, non-sincère ou hypocrite, destinée à émouvoir et tromper son interlocuteur ou son entourage.

On dit par exemple : "Arrête-donc avec ces larmes de crocodile : personne n'y croit !".

Des larmes de crocodile : Jonathann Daval, le 5 novembre 2017, à Gray-la-Ville (70), le jour des obsèques de l'épouse qu'il a assassiné, aux côtés de ses beaux-parents, Jean-Pierre et Isabelle Fouillot
Des larmes de crocodile : le sinistre Jonathann Daval, le 5 novembre 2017, à Gray-la-Ville (70), le jour des obsèques de son épouse (qu'il a assassiné), aux côtés de ses beaux-parents, Jean-Pierre et Isabelle Fouillot
  • Et la locution verbale "Verser des larmes de crocodile" signifie : feindre la tristesse afin d'obtenir quelque chose.

On dit par exemple : "Verser des larmes de crocodile ne m'a jamais attendri ; ma belle-fille ne l'a jamais compris".

Elles seraient issues d’expressions grecques et latines, elles-mêmes fondées sur une antique légende égyptienne, en vertu de laquelle les crocodiles du Nil avaient la réputation d’attirer leurs futures proies en gémissant à fendre l’âme. Naturellement les naïfs qui s’approchaient des crocodiles pour les consoler ou pour tenter de comprendre ce qui pouvait provoquer de tels pleurs n’avaient guère de chances d’échapper à leurs dents acérées.

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré au "Syndrome de Bogorad" ou "Syndrome des larmes de crocodile".

Sources : wiktionary.org, wikipedia.org et www.caminteresse.fr

 

"Petit à petit, l'oiseau fait son nid".

Cette expression proverbiale en forme d'idiotisme animalier signifie "En avançant par petites étapes, avec de la patience et de la persévérance, on atteint son but".

Elle s'apparente en partie aux expressions proverbiales "Paris ne s'est pas fait en un jour", "Paris ne s'est pas faite en un jour", "Rome ne s'est pas fait en un jour" ou "Rome ne s'est pas faite en un jour".

Mais celles-ci s’emploient plutôt à propos de quelque chose de terminé, alors que "Petit à petit, l’oiseau fait son nid" est davantage utilisée pour un processus en en cours.

"Pondre".

Ce verbe du langage courant désigne :

  • au sens propre : faire un oeuf ou déposer un oeuf, pour une femelle "ovipare" telle que la poule ou la tortue.

On dit par exemple : "Mes poules pondent tous les jours".

  • et au sens figuré :
    • dans le registre familier : concevoir un texte, un document, une production de l'esprit.

On dit par exemple : "Je dois pondre une circulaire pour mon chef de service d'ici demain" ou "L'auteur de ces lignes pond tous les jours au moins une dizaine de nouveaux articles pour son blogue J'aime les mots".

    • et dans le registre populaire :
      • mettre au monde un enfant.

On dit par exemple : "Ma voisine du sixième étage à encore pondu un gamin le mois dernier".

      • ou déféquer.

On dit par exemple : "Ma fille est constipée : voila trois jours qu'elle ne pond plus".

"Tourner comme un lion en cage".

Cette expression du langage courant en forme d'idiotisme animalier signifie, selon le contexte, :

  • s’agiter en vain dans une situation où l’on ne voit pas d’issue ; être incapable d'agir face à une situation qui nous tourmente,
  • ou montrer un ennui profond en marchant de long en large,

... comme le font souvent les fauves dans leurs cages.

Un lion fou de joie en quittant la cage en fer dans laquelle il était enfermé depuis 13 ans !

En 2006, l'association brésilienne Rancho dos Gnomos s'est mobilisée pour que Will puisse quitter le cirque et vivre en plein air dans un grand enclos. L'association a filmé ce moment où il est sorti de sa cage pour goûter à sa nouvelle semi-liberté.

Visiblement très heureux de pouvoir enfin se dégourdir les pattes, on peut y découvrir le lion se rouler dans l'herbe, une scène très touchante.

Après sa libération, Will le lion a passé une retraite paisible de cinq ans dans son nouvel enclos. Avant d'y mourir de vieillesse en 2011. "Ici, il a eu l'occasion d'interagir avec d'autres lions. Il aimait se coucher dans l'herbe et regarder le ciel. C'était un lion très heureux", explique Marcos Pompeo, le fondateur de l'association.

Sources : wiktionary.org et fr.metrotime.b

"Laisser pisser" ou "Laisser pisser le mérinos".

Cette expression idiomatique, qui relèvent du registre vulgaire signifie "Laisser faire sans rien dire, laisser aller, laisser couler, laisser les choses suivre leur cours".

Elle date du XIXe siècle et fait référence aux conducteurs d'attelages ou de troupeaux, qui avaient pour habitude de laisser les animaux faire leurs besoins à l'arrêt pour éviter les soucis en route.

Quant au "Mérinos", il s'agit d'une race de mouton.

Moutons mérinos

"Avoir de la chatte" ou "Avoir de la moule"

Ces deux expressions du registre vulgaire en forme d'idiotismes animaliers signifient "Avoir de la chance, être très chanceux".

On dit par exemple : "Didier deschamps a une chatte terrible : il bénéficie souvent de tirages au tort favorables à l'équipe de France".

Leur connotation sexuelle et leur vulgarité font naturellement que ces formules sont avant tout utilisées par le sexe "dit fort" et - le plus souvent - en l'absence de représentantes de la gent féminine.

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Avoir de la chance" en français.

"Partir la queue entre les jambes" ou "S'en aller la queue entre les jambes".

Cette expression du langage courant, qui daterait du XVIe siècle, n'a aucune connotation grivoise, puisqu'elle évoque simplement l'attitude d'une personne qui, par honte, s’éclipse sans demander son reste, après un échec, un affront ou une erreur.

Elle évoque naturellement le comportement du chien qui revient la queue basse, entre les pattes, avec avoir échoué à rattraper un animal ou perdu un combat contre un de ses congénères.

Toujours par comparaison avec le chien, il existait également deux autres expressions du même type utilisant le mot "queue", mais dont l'utilisation s'est aujourd'hui perdue en raison du sens qu'à pris ce mot dans le registre argotique, où il désigne couramment la "verge".

Sources : wiktionary.org, www.expressio.fr et www.linternaute.fr

L'expression "Être copains comme cochons" n'a strictement rien à voir... avec les "cochons" !

Cette expression du registre familier signifie "être très amis, être liés par une très grande amitié".

Couramment utilisée sous sa forme actuelle depuis le XIXe siècle, elle était déjà employée sous la forme "Camarades comme cochons" au XVIe siècle, puis "Amis comme cochons" au XVIIIe siècle.

Le terme "Cochon" utilisé dans cette expression n'a cependant strictement rien à voir avec le porc : il est emprunté à l'ancien français "Soçon"", lui-même tiré du latin "Socius", qui signifie "Compagnon" !

On dit également "Être comme cul et chemise" ou "S'entendre comme larrons en foire".

Et l'expression antonyme est "Être comme chien et chat" ou "S'entendre comme chien et chat".

Sur thème contigu, je vous recommande la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "S'entendre très bien".

"Les bronzés font du ski" : Copain le cochon.

Affiche du film français "Les bronzés font du ski" de Patrice Leconte (1979)

Depuis maintenant 40 ans, l'expression "Copains comme cochons" fait souvent penser à une drolatique scène du film de 1979 de Patrice Leconte "Les bronzés font du ski".

Dans celle-ci, en effet, le médecin Jérôme (Christian Clavier), de retour à son cabinet, a la surprise de découvrir un couple de paysans, venus accompagner... un cochon, étendu sur la table d'examen !

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"Durer la vie des rats", "En avoir pour la vie des rats" ou "Prendre la vie des rats" !

"La vie des rats" est une locution adverbiale marseillaise en forme d'idiotisme animalier relevant du registre populaire.

Et elle signifie : très longtemps, une éternité.

On dit par exemple : "Je suis allé à la réunion de mercredi : ça a duré la vie des rats" .

Ou : "Ma femme veut s'acheter une nouvelle robe : ça va prendre la vie des rats".

"S'en aller la queue levée" et "Voir sa queue reluire".

Contrairement à ce que nombre d'entre vous pensez certainement, ces deux expressions n'ont en réalité aucune connotation grivoise.

Relevant du registre désuet, elle signifiaient autrefois "content et joyeux" et "éprouver de la fierté" (en relation avec un beau poil brillant).

À l'instar de la formule "Partir la queue entre les jambes" ou "S'en aller la queue entre les jambes", elles se référaient naturellement au comportement du chien.

Mais leur utilisation s'est aujourd'hui perdue, en raison du sens qu'à pris ce mot dans le registre argotique, où il désigne couramment la "verge".

Imaginez-vous, aujourd'hui, dire à vos amis, en parlant de votre enfant qui vient de brillamment obtenir son baccalauréat : "Mon époux voit sa queue reluire et s'en va la queue levée" !

Sources : wiktionary.org, www.expressio.fr et www.linternaute.fr