"Les bras m'en tombent" !

J'aime beaucoup cette locution verbale en forme d'idiotisme corporel.

Relevant du registre familier, elle est présente dès 762 dans le Dictionnaire de l’Académie Française.

Et elle signifie, au sens figuré : c'est incroyable, inimaginable ; je suis extrêmement surpris, stupéfait, ébahi, accablé, déconcerté.

On dit par exemple : "Les bras m'en tombe : en 2023, plus des 2/3 de la population malgache ne dispose toujours pas de l'électricité !".

Sources : wiktionary.org, la-conjugaison.nouvelobs.com et dedexpressions.com

"Bas de plafond" ou "Bas-de-plafond".

Des combles aménagés bas de plafond

Cette locution adjectivale en forme d'idiotisme architectural signifie :

  • au sens propre : possédant un plafond peu élevé, en parlant d'un lieu.

On dit par exemple : "Le rez-de-chaussée de cette maison est vraiment bas de plafond".

Un rez-de-chaussée bas de plafond

  • et au sens figuré, de façon ironique, dans le registre argotique : limité(e), bête, stupide, sot(te).

On dit par exemple : "Le nouveau voisin de ma mère est très gentil, très serviable, mais il est un peu bas de plafond".

Et l'on emploie également la formule en forme d'idiotisme corporel "Bas du front".

"Être habillé pour l'hiver" ou "Être rhabillé pour l'hiver" et "Habiller pour l'hiver" ou "Rhabiller pour l'hiver" !

"Être rhabillée pour l'hiver"

Ces différentes locutions verbales en forme d'idiotismes textiles et vestimentaires relèvent du registre familier.

Et elles signifient respectivement, au sens figuré :

  • "Être habillé pour l'hiver" ou "Être rhabillé pour l'hiver" : être couvert de propos méprisants, de vilenies, à l'image d'une personne accumulant les couches de vêtements pour lutter contre le froid.
  • et "Habiller pour l'hiver" ou "Rhabiller pour l'hiver" : dire beaucoup de mal de quelqu'un, couvrir une personne de propos méprisants, de vilenies.

"Le pape de" ou "La papesse de".

Ces deux locutions verbales en forme d'idiotismes religieux désgnent : la personnalité considérée comme le chef incontesté d'un mouvement, d'un parti, d'une profession, d'une école littéraire ou philosophique.

On surnommait par exemple le philosophe français Jean-Paul Sartre "Le pape de l'existentialisme" .

Le philosophe français Jean-Paul Sartre

Ou l'éditrice française Françoise Verny "La papesse de l'édition".

L'éditrice française Françoise Verny

Source : www.cnrtl.fr

"Garder l'église au milieu du village" ou "Remettre l'église au milieu du village".

Ces deux locutions verbales en forme d'idiotisme religieux relèvent du langage courant.

"Remettre l'église au milieu du village" (L'église de Saint-Martin d'Oydes (09 ))
L'église de Saint-Martin d'Oydes (09 )

Et elles signifient, au sens figuré :

  • garder les priorités en vue, construire la vie civile autour de la réalité spirituelle,
  • en Alsace : agir pour respecter les convenances,
  • en Belgique : se prévenir des extrémismes, des heurts, garder l’ordre,
  • et en Suisse : donner toutes les précisions, y compris les plus détaillées, expliquer très clairement et fermement quelque chose à quelqu’un qui ne comprend pas ou ne veut pas comprendre.

Sources : witionary.org

"Une date à marquer d'une pierre blanche" "Un jour à marquer d'une pierre blanche".

Ces deux formules en forme d'idiotisme chromatiques relèvent du langage courant.

Et elles désignent toutes deux : une date mémorable, un événement important, dont il faudra se souvenir pendant longtemps, parce qu'un événement heureux, favorable, positif et relativement exceptionnel qui s'y est produit.

Sources : www.expressio.fr et www.lalanguefrancaise.com

"Bellassiennes".

Ce mot n'est nullement un gentilé.

Les paroles de l'excellente chanson du groupe français Louise attaque "Les nuits parisiennes" (1997) parlent en effet de "soirées belles à Sienne" et non "bellasiennes".

Les nuits parisiennes

J'vis toujours des soirées parisiennes
Et j'voudrais vivre des soirées belles à Sienne
Et vivre au vent, à feu à sang
M'ouvrir aux sentiments
Commencer par voir si l'amour bat son plein
Et si Lucien il a perdu son chagrin
J'voudrais t'emmener au dessus d'un volcan
Brûler mes os, faire transpirer mes sentiments
Et j'vis toujours des soirées parisiennes
Et j'voudrais vivre des soirées brésiliennes
Et t'emm'ner haut t'saluer bas, chanter des chansons
Chanter tout bas notre amour pour les quatre saisons
Commencer par voir si c'est pour aujourd'hui
Ou bien tout ça si c'est pas compris

J'voudrais bénéficier de ton absence
J'voudrais savoir
Oh ce soir
Et j'vis toujours des soirées parisiennes
Et j'voudrais vivre des soirées brésiliennes
Mais moi j'vis toujours des soirées parisiennes
Et j'voudrais vivre des soirées belles à Sienne

J'vis toujours des soirées parisiennes
J'voudrais vivre des soirées belles à Sienne

J'vis toujours des soirées parisiennes
Et j'voudrais vivre des soirées belles à Sienne

Moi J'vis toujours des soirées parisiennes,
Et j'voudrais vivre des soirées belles à Sienne

Et j'vis toujours des soirées parisiennes,
Et j'voudrais vivre des soirées belles à Sienne

Et j'vis toujours des soirées parisiennes,
Et j'voudrais vivre des soirées belles à Sienne

Et j'vis toujours des soirées parisiennes,
Et j'voudrais vivre des soirées belles à Sienne

Source : www.paroles.net

"Les français sont des veaux".

Le militaire et homme politique français Charles de Gaulle, lors de sa conférence de presse du 24 mai 1968 (© Paul Harle / Ina / Ina via AFP)

J'aime beaucoup cette locution verbale péjorative, en forme d'idiotisme animalier, qui nous vient du général Charles de Gaulle.

Son fils, l'amiral Philippe de Gaulle, en témoigne dans "De Gaulle, mon père, Entretiens avec Michel Tauriac", paru en 2003 :

"Il l'a souvent employée quand il les voyait ne pas réagir ou se considérer comme battus avant même d'avoir engagé le fer. Au début de juin 1940, par exemple, à Londres, à l'hôtel Connaught, à voix basse pour ne pas être entendu des convives qui dînent à la table voisine. Il vient de stigmatiser l'armistice au micro de la BBC. Je le vois alors serrer son couteau nerveusement avant de le reposer avec délicatesse. Puis il me souffle : Ce sont des veaux. Ils sont bons pour le massacre. Ils n'ont que ce qu'ils méritent".

Quand j'apprenais l'histoire de France au collège Stanislas et que je m'étonnais de telle ou telle défaite militaire que nous avions essuyée, il me disait : "Les Français sont comme ça depuis les Gaulois. Hannibal, qui recrutait des légions pour battre Rome, écrivait à son frère Hasdrubal, qui levait des mercenaires en Espagne et dans les pays voisins : Ne prends pas trop de Gaulois. Ce sont des ivrognes. Ils sont courageux dans l'action, téméraires au combat, mais vite découragés et jamais contents.

Il ajoutait : Ils sont palabreurs et n'arrivent à s'unir que face au danger. Tu vois, concluait-il, deux cents ans avant Jésus-Christ, on définissait assez bien les Français d'aujourd'hui".

Sources : www.dicocitations.com et www.lorientlejour.com

"Des pudeurs de gazelle".

C'est à l'homme politique français Jean-Luc Mélenchon que nous devons cette superbe locution verbale en forme d'idiotisme animal, appartenant depuis 2017 au jargon journalistique ainsi qu'au jargon politique.

Et qui désigne : une gêne, un embarras à dire certaines choses, subtilement évoquées de la manière la plus naturelle qu'il soit, afin d'affecter l'innocence.

L'homme politique français Jean-Luc Mélenchon

Il l'a d'abord employé sur son blogue jeanlucmelenchon.fr, lors de la campagne pour les élections régionales de 2010 : "Je n'ai pas non plus de pudeur de gazelle".

Une gazelle de Thomson
Une gazelle de Thompson

Mais surtout, le 21 mars 2017, lors du premier débat télévisé de l'élection présidentielle, opposant les 5 principaux candidats (François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et lui-même) sur la chaîne de télévision française TF1, au cours duquel il avait lancé à la journaliste française Anne-Claire Coudray :

"J'ai admiré vos pudeurs de gazelle quand vous dîtes que la campagne a été polluée par les affaires de certains d'entre vous. Pardon, pas moi. Je tiens à le préciser. Ici, il n'y a que deux personnes qui sont concernées : monsieur Fillon et madame Le Pen. Les trois autres, nous n'avons rien à voir avec tout ça. Alors s'il vous plaît, ne me mettez pas dans le même sac".

Source : www.leparisien.fr

 

Source :

"Donner sa main à couper" et "En mettre sa main à couper".

Ces deux locutions verbales en forme d'idiotisme corporel relèvent du langage courant.

Et elles signifient, au sens figuré, par hyperbole :

  • "Donner sa main à couper" : être sûr et certain de quelque chose.

On dit par exemple : "J'aurais donné ma main à couper que j'avais posé mes lunettes ici !".

  • et "En mettre sa main à couper" : certifier quelque chose, en répondre à ses risques et périls.

On dit par exemple : "Je te garantis que tu seras couvert en cas de problème avec les autorités locales".

Sources : wiktionary.org

On ne dit pas "Une tentacule" !

Mais : "UN tentacule" !

Ce substantif masculin nous vient du latin "tentaculum", lui-même dérivé du verbe "temptare", qui signifie "toucher, tâter".

Et il désigne :

  • au sens propre : le bras de certains mollusques céphalopodes tels que les poulpes ou les calamars.

Cet organe allongé muni de ventouses leur sert notamment aux céphalopodes (les poulpes, les calamars) leur sert à tâter le terrain ou saisir des éléments, notamment des proies.

Un tentacule de pieuvre

  • et par analogie (idiotisme animalier) : ce qui est long et sert à s’emparer de choses ou à se mouvoir.

Comme par exemple un bras articulé.

Un bras articulé industriel

Sources : Le Robert, www.laculturegenerale.com et aufeminin.com