Nous usons et abusons des apocopes, ces chutes d’un ou plusieurs phonèmes à la fin d’un mot (« ordi » pour « ordinateur » ou « télé » pour « télévision »).
J’ai rassemblé dans cette collection un certain nombre d’articles évoquant ce sujet.
Nombre total d’articles prévus dans cette collection : 39
dans le domaine sportif : "Un gardien de but" ou, par ellipse lexicale, "Un gardien" !
Ce mot est effet l'apocope du terme anglais "Goalkeeper" signifiant "Gardien de but".
On parle également, dans le jargon sportif de "Portier".
Il s'agit du joueur chargé de protéger le but de son équipe, de manière que le ballon n'en franchisse pas la ligne.
Contrairement aux joueurs de champ, il a le privilège - dans la surface de réparation - de pouvoir utiliser toutes les parties du corps.
Il peut également évoluer sur tout le terrain, alors avec les mêmes restrictions que les autres joueurs. S'il touche le ballon intentionnellement de la main ou du bras hors de sa surface de réparation, il est, comme le seraient tous les autres joueurs, coupable d'une faute d'anti-jeu et, passible d'une sanction (carton jaune ou rouge).
Dernier rempart entre le ballon et le but de son équipe, le gardien occupe donc un poste essentiel.
et dans le domaine de la gestion et des ressources humaines : "Un objectif" !
Parce que tout le monde connaît le clandé sicilien !
Explication du calembour
Il résulte de l’homonymie entre « le clandé sicilien » et « Le clan des siciliens », titre d’un célèbre film franco-italien réalisé en 1969 par Henri Verneuil et réunissant Alain Delon, Jean Gabin et Lino Ventura.
Ces trois termes désignent : un guide d'apprentissage permettant d'aider l'utilisateur novice ou le débutant à se former de manière autonome, à lui faciliter l'utilisation d'un appareil ou d'une machine, ou la mise en oeuvre d'une technique.
ils étaient à l'origine principalement utilisés dans le domaine informatique, pour un logiciel, un langage de programmation ou un jeu interactif,
mais leur utilisation s'est progressivement généralisée et s'est étendue à toutes sortes d'activités, telles que le bricolage, la mécanique, la photographie, la vidéo, le jardinage, les loisirs créatifs, etc.
"Un tuto" est l'apocope de "Un tutoriel" et relève de ce fait du registre familier.
J'ai toujours été très étonné par la richesse du vocabulaire français permettant de désigner ce type d'établissement. Qui est, je pense, tout à fait révélatrice de l'importance occupée par ce type de lieu dans la société française d'avant avril 1946.
C'est en effet le 13 avril de cette année-là que date la loi Marthe Richard abolissant le régime de la prostitution, réglementée en France depuis 1804, et ordonnant leur fermeture.
Le terme le plus courant et le plus célèbre est "un bordel", qui appartient au registre argotique.
Sans surprise, c'est bien sûr dans ce registre que l'on trouve le plus de mots synonymes, avec "un bobinard", "un boxon" ou "un claque".
Mais également les apocopes "un box" (pour "un boxon") et "un clandé" (pour "un établissement clandestin").
Sérieusement : combien de français sont à même de comprendre que les mots "Caps" et "Tabs" sont les apocopes des mots anglais "CAPSules" et "TABletS" et signifient respectivement "Gélules" et "Comprimés" !
Certes ces traductions figurent bien en petit, plus bas, sur les boîtes, mais il est concrètement impossible de distinguer autre chose que les mots "Caps" et "Tabs" à deux mètres de distance, derrière un comptoir.
Comme toujours dans les articles de cette collection, je m'élève contre la commercialisation dans notre pays de produits portant des noms anglais. Mais dans ce cas particulier, mon agacement est accentué par le fait qu'il s'agit de médicaments, domaine pour lequel l'information devrait être, à mon sens, la plus claire possible.
Et surtout, je suis choqué de constater que cette commercialisation se fait, au surplus, depuis la fin 2015, à travers le biais d'écrans publicitaires télévisés, là où la réglementation prohibait jusque là la publicité pour les médicaments.
Le quotidien "Le Monde", s'en préoccupait d'ailleurs en ces mots, le 12 janvier 2016 :
"Un spot pour le Doliprane au milieu des sonaux de Noël et des publicités pour les jouets. Voilà ce que les Français ont pu découvrir, fin 2015, sur leurs petits écrans ; une première pour cet incontournable des pharmacies. Commercialisé depuis plus de cinquante ans, le Doliprane était jusque-là interdit de publicité, comme tous les médicaments disponibles sur prescription et remboursés par la Sécurité sociale.
Afin de contourner cet obstacle, Sanofi, son fabricant, a eu recours à une astuce : il a lancé en octobre une nouvelle gamme d’antalgiques en accolant à sa célèbre marque des suffixes tels que "Tabs" ou "Caps".
Tous contiennent le même principe actif que le Doliprane - du paracétamol - mais ils sont vendus sans ordonnance et ne sont pas pris en charge par l’assurance-maladie. Cela donne le droit à Sanofi d’en faire la promotion et d’en fixer librement le prix. La nuance est subtile, mais rien dans le code de la santé publique n’interdit ou n’encadre cette pratique. "Le développement des "marques ombrelles" va dans le sens de l’automédication responsable parce qu’elles permettent une identification rapide du produit et de l’aire thérapeutique par le patient" ose affirmer le fabricant. "La marque est un gage de réassurance. Cette gamme vient compléter la gamme remboursable existante. L’idée n’est pas de substituer une offre à une autre, mais de compléter l’éventail de solutions contre la douleur pour satisfaire tous les patients".
Ben voyons ! Prenez-nous pour des crétins en plus !
Naturellement, tous les laboratoires se sont engouffrés dans la brèche, et les étagères de vos pharmacies sont désormais envahies de "Caps" et de "Tabs"...
C'est au français Léon Bouly, aujourd'hui pourtant bien injustement méconnu, que nous devons ce mot, construit à partir du grec, qui signifie littéralement "Art d'écrire le mouvement".
Léon Bouly a en effet baptisé ainsi, en 1892, l'appareil de prise de vues dont il avait déposé le brevet.
Les frères Lumière lui ont cependant repris l'appellation, dont il avait perdu la propriété en cessant de payer les droits les années suivantes.
Le mot "Cinéma" est polysémique car il désigne tout à la fois :
l’art filmique (on parle du "cinéma", comme du "théâtre" ou de l'"opéra"), que l'on appelle également "le septième art" ou "7e art",
les techniques de prises de vue animées et de projection (on dit par exemple "Je travaille dans le cinéma"),
Un tournage de cinéma en studio
mais aussi la salle dans laquelle les films sont projetés au public (on dit "aller au cinéma").
Une salle de cinéma
Le mot "ciné" en revanche désigne avant toute chose la salle de projection.
On dit ainsi : "En sortant du boulot on pourrait se faire un ciné".
Mais très rarement : "Je préfère le ciné au théâtre et à la littérature" ou "Mon frère travaille dans le ciné".
Car tel est le titre de l'émission vespérale d'information axée sur l'actualité présentée, du 26 août 2019 à juillet 2020, par le journaliste français Bruce Toussaint sur la chaîne de télévision française 'information en continu BFM TV.
Elle remplace l'émission "Grand Angle", présentée par Jean-Baptiste Boursier d'août 2014 à juillet 2018 et par Bruce Toussaint d'août 2018 à juillet 2019. Et a été remplacée, le 24 août 2020, par l'émission "22h max", présentée par Maxime Witek.
Sans doute ce dernier a-t-il considéré que "Les informations du soir de Bruce Toussaint" ou - puisque la familiarité et les apocopes semblent désormais de rigueur - que "Les infos du soir de Bruce" ne sonnaient pas assez modernes...
Comme l'a fait l'animateur français Cyril Hanouna, le 5 décembre 2019, dans son émission vespérale "Touche pas à mon poste", sur la chaîne télévisée française C8, à l'instar de nombre de ses collègues animateurs ou journalistes.
Le mot "Prestation" ne désigne en effet en aucune façon le fait de se produire en public et de montrer ses talents :
que ce soit dans le domaine du spectacle, puisqu'il s'agit alors d'une "Exhibition",
ou dans le domaine des sports, puisqu'il s'agit alors d'une "Performance".
Mais, selon le contexte ou les circonstances, :
l'action de fournir ou d'accomplir,
ou le résultat de cette action, le service ainsi fourni.