Ainsi qu'à pu lamentablement le déclarer, à deux reprises, le 5 mars 2023, l'ancien entraîneur français Raymond Domenech, dans l'émission vespérale "L'Équipe du Soir", sur la chaîne de télévision française L'équipe.
Les syllabes et les mots ne sont pas comestibles : cessons donc de les avaler !
Je souhaite dénoncer, à travers les articles de cette collection, l’épouvantable tendance que nous avons tous – moi le premier, hélas, je le confesse – à « avaler » ou à « manger » nos mots, avec des formules du type : « C’que j’veux dire », « C’qu’y a », « I’ pleut », « T’es là ? », « Qu’est ce tu veux ? », « I’ en a plus », « I sait pas c’qui veut », etc.
Force est malheureusement de constater, en effet, à quel point l’immense majorité d’entre nous – lettrés, enseignants, professionnels de la communication ou de la langue compris -, est désormais pratiquement incapable de parvenir à prononcer correctement, sans les mutiler, les mots les plus simples et les plus courants de notre langue ! Et ce, ne fût-ce que quelques minutes.
La preuve en est : si, d’aventure, vous parvenez à prononcer simplement de manière normale plusieurs phrases consécutives – c’est à dire en énonçant correctement l’ensemble des mots et sans en « avaler » la moindre syllabe – votre auditoire se demande aussitôt ce qu’il vous prend de vous mettre à parler ainsi !
Et vous allez avoir de grandes chances de passer aussitôt pour un pédant affecté et précieux, souhaitant se faire remarquer !
Faites-en donc l’expérience, amis lecteurs, vous m’en direz des nouvelles !
J’ai réuni dans cette collection l’ensemble de mes articles consacrés à ce sujet.
Nombre total d’articles prévus dans cette collection : 684
Pourquoi dire : "Allez, quoi : next !", "Fake ou pas fake ? Mais n'empêche que c'est ça" et "Breaking news !" ?
Ainsi qu’a lamentablement pu le déclarer, le 26 février 2023, le journaliste sportif français Dave Appadoo, dans l’émission vespérale "L’Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française L’Équipe.
Et pas simplement, en français :
- "Allez, quoi : ON PASSE À AUTRE CHOSE !",
- "VRAI ou PAS ? Mais IL n'empêche que c'est ça",
- et : "DERNIÈRE NOUVELLE !".
Il me fait pitié le pauvre.
Pourquoi dire : "Depuis qu'je suis humoriste, je vis my best life" ?
Ainsi que peut le déclarer l'humoriste franco-marocain Amine Radi, dans sa saynète "Business class"...
Et pas, en français : "Depuis quE je suis humoriste, je vis LES MEILLEURS MOMENTS DE MA VIE" !
Et : "CLASSE AFFAIRES" !
Pour faire croire qu'à défaut de maîtriser le français, on connaît quelques mots d'anglais ?
On ne dit pas : "En vrai, dans son logiciel à lui, c'est ça qu'i d'mande" !
Ainsi qu’a lamentablement pu le déclarer, le 26 février 2023, le journaliste sportif français Dave Appadoo, dans l’émission vespérale "L’Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française L’Équipe.
Mais : "C'est CE qu'iL dEmande en VÉRITÉ" !
On ne dit pas : "J'peux pas éclairer vos chandelles" !
Ainsi que peut lamentablement le déclarer une jeune femme appelée par téléphone par l'humoriste français Jean-Yves Lafesse, dans l'un de ses drolatiques canulars téléphoniques, rediffusé le 29 janvier 2022, sur la radio Rire & Chansons.
Mais : "Je nE peux pas éclairer voTRE LANTERNE" !
"C'est con, v'z'auriez dû v'nir !", "De là à c'qu'un grossier soit malpoli !", "Prop' sur lui" et "Tu t'demandes" !
C'est bien sûr au formidable Coluche que nous devons ces quatre superbes formules,.
Relevant du registre populaire, elles sont toutes extraites de sa saynète "Le blouson noir", datant de 1975.
Et s'écrivent et se prononcent normalement :
"C'est con, vOUS auriez dû vEnir !", "De là à cE qu'un grossier soit malpoli !", "PropRE sur lui" et "Tu tE demandes" !
Pourquoi dire : "I' nous avaient fait quand même un brief sur le soft power" ?
Ainsi qu’a pu le déclarer, le 14 février 2023, le journaliste français Didier François, dans l’émission "Brunet, Hammett et compagnie", sur la chaîne de télévision française d'information en continu LCI.
Et pas , en français : "ILS nous avaient fait quand même un TOPO sur lA MANIÈRE DOUCE" !
On ne dit pas : "Qu'ce soit moins pire que c'qui était prévu" !
Ainsi qu’a pu le déclarer, le 14 février 2023, le journaliste sportif français Bertrand Latour, dans l’émission vespérale d’Olivier Ménard "L’Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française L’Équipe.
Mais : "QuE ce soit moins GRAVE que cE qui était prévu" !
"Aussi pire" n'est qu'un affreux barbarisme.
On ne dit pas : "Est-ce qu'on peut juste rappeler les deux semaines de débat qu'on vient d'faire" !
Ainsi qu’a pu le déclarer, le 14 février 2023, le journaliste sportif français Giovanni Castaldi, dans l’émission vespérale d’Olivier Ménard "L’Équipe du soir", sur la chaîne de télévision française L’Équipe.
Mais : "Est-ce qu'on peut SIMPLEMENT rappeler les deux semaines de débat quE L'on vient d'AVOIR" !
Cet emploi de juste, calqué sur celui de l'anglais "just" est erroné.
On ne dit pas : "J'chuis au bout d'ma vie" !
Pourquoi dire : "Il va remonter un p'tit peu l' bizness" !
Ainsi qu'a pu le déclarer, le 1er février 2023, la commissaire-priseur Diem Crenais, dans l'émission "Affaire conclue", présentée par Sophie Davant, sur la chaîne de télévision publique France 2.
Et pas : "Il va REDRESSER un peu L'AFFAIRE" !
On ne dit pas : "Ces gestapistes i' z'ont un mess" !
Ainsi qu'a pu le déclarer le journaliste et historien français Thomas Snégaroff, dans son documentaire "Du bagne à De Gaulle, l'incroyable histoire de Raymond Vaudé", réalisé en 2021 et diffusé le 3 février 2023, sur la chaîne de télévision publique franco-allemande ARTE.
Mais simplement : "Ces gestapistes ont un mess" !