"Avoir perdu la tête" et "Ne pas avoir de tête".

Ces deux expressions du langage courant ne signifient absolument pas la même chose :

  • "Avoir perdu la tête", c'est en effet être devenu fou.

Ou avoir été décapité, autrefois, mais la formule n'a que rarement été utilisée en ce sens, sinon au second degré...

  • tandis que "Ne pas avoir de tête", c'est être terriblement distrait, toujours tout oublier.

"Avoir borné" et "Être borné".

  • "Avoir borné" se dit - en argot policier - du téléphone portable d'une personne ayant signalé sa position grâce à la triangulation effectuée avec le signal capté par différentes antennes relais.
  • tandis que "Être borné", c'est :
    • ne faire preuve d'aucune ouverture d'esprit, être obtus, voire intellectuellement limité.
    • ou être doté de bornes, pour un terrain.

"Indissolublement lié à" et "Indissociable de".

J'aime beaucoup cette locution adverbiale et cet adjectif du registre soutenu, qui signifient respectivement :

  • "lié selon des liens que l'on ne peut défaire, délier" ; la formule s'utilisant aussi bien au sens propre qu'au sens figuré.

On dit par exemple : "La carrière de l'acteur états-unien Yul Brynner est indissolublement liée à son rôle de son rôle du roi de Siam dans Le roi et moi".

  • "qu'il est impossible de dissocier" (ou parfois "qui ne peut pas être séparé en plusieurs parties").

On dit par exemple : "La carrière de l'acteur états-unien Yul Brynner est indissociable de son rôle de son rôle du roi de Siam dans Le roi et moi".

"Tout va" et "À tout-va".

Ces deux locutions ont des significations radicalement différentes :

  • "Tout va !" est en effet une locution adjectivale en forme d'interjection utilisée dans les casinos par les banquiers ou croupiers afin d'indiquer que le montant de la mise n'est pas limité ou que tout l'argent laissé sur le tapis participe au coup qui va être joué.
  • tandis que "À tout-va" est :
    • une locution adjectivale du registre familier signifiant : immodéré, inconséquent.

On dit par exemple : "Je n'aurais jamais dû confier mon numéro de carte de crédit à mon mari : il l'utilise à tout-va !".

    • ou une locution adverbiale du registre familier signifiant : n'importe où, n'importe comment, sans limitation, imprudemment.

On dit par exemple : "Aux États-Unis d'Amérique les armes à feu se vendent à tout va !".

Sources : www.larousse.fr et wiktionary.org

"Mettre au placard" et "Sortir du placard".

Ces deux expressions du registre familier ne signifient absolument pas la même chose.

  • "mettre au placard", c'est en effet - en matière de ressources humaines -, évincer quelqu'un, le mettre à l'écart de manière indirecte, en lui retirant des tâches ou des responsabilités,
  • tandis que "sortir du placard", c'est -pour une personne - révéler publiquement et volontairement son orientation sexuelle et, notamment, son homosexualité.

"Remercier de" et "Remercier pour".

On peut "remercier quelqu'un DE quelque chose" ou "remercier quelqu'un POUR quelque chose".

Les deux formes sont parfaitement correctes. Mais elles ne s’utilisent pas dans les mêmes cas.

La différence est dans la nature de ce pour quoi on remercie. Et la règle est très simple :

  • On remercie quelqu’un DE lorsqu'il s'agit d'un nom abstrait ("aide", "amabilité", "accueil", etc.) ou d'un verbe,

On dira donc : "Je vous remercie de votre gentillesse" ou "Je vous remercie de m'avoir aidé".

  • et on remercie quelqu'un POUR lorsqu'il s'agit d'un nom concret ("cadeau", "courrier", "fleurs", "objet", etc.).

On dira donc : "Je vous remercie pour ce beau tableau" ou "Je vous remercie pour vos jolies fleurs".

Source : www.sophieviguiercorrectrice.com

"Hirsute" et "Hirsutisme".

Ces deux mots correspondent à des réalités bien différentes :

  • "Hirsute" est un adjectif qui signifie ayant le poil (de barbe, notamment), le cheveu très fourni et en désordre, ébouriffé, échevelé.

Enfant, j'adorais ce mot que je massacrais allègrement en le prononçant (dans ma tête) "isurte"' ! Et plus d'un demi-siècle plus tard, j'hésite toujours à l'utiliser verbalement tant je crains - à raison - de me ridiculiser en le prononçant comme je l'ai fait "dans ma tête" des années durant...

Je l'avais en effet découvert à la fin des années 1960 dans les aventures des "Six compagnons", une série française de romans pour la jeunesse écrits par Paul-Jacques Bonzon et publiés à compter de 1961 aux éditions Hachette, dans la célèbre Bibliothèque verte. La série, dont j'avais immédiatement dévoré tous les titres, narrait les aventures d'un groupe de six garçons et d'une jeune fille ainsi que de leur chien, Dagobert, qui vivaient à Lyon dans le quartier de la Croix-Rousse.

L'un d'eux, "Gnafron", surnommé ainsi parce qu'il habitait au-dessus de la boutique d'un cordonnier (Gnafron étant un personnage du guignol lyonnais, incarnant un savetier), très agile et futé, était cependant souvent moqué pour sa petite taille et sa tignasse hirsute !

  • Tandis que "Hirsutisme" est un substantif désignant l'apparition d'une pilosité répartie selon un type masculin, dans des zones normalement glabres chez la femme (visage, cou, thorax, ligne blanche, régions fessières et intergénitocrurales).

L'hirsutisme ne doit pas être confondu avec l'hypertrichose.

Il ne s'agit nullement d'une pilosité envahissante, mais d'une pilosité de type masculine normale mais chez la femme ; les poils du corps poussant selon une distribution masculine, ce qui s'avère souvent un sujet de préoccupation tant cosmétique que psychologique.

L'hirsutisme est un symptôme plutôt qu'une maladie mais peut être le signe d'une indication médicale plus sérieuse, surtout s'il se développe bien après la puberté.

Source : wikipedia.org

"Valoir son pesant d'or", "Valoir son pesant de plomb" et "Valoir son pesant de cacahuètes".

  • L'expression proverbiale "Valoir son pesant d'or", apparue dès le XIIIe siècle semble-t-il, signifie :
    • au sens propre : être très précieux, très onéreux, valoir extrêmement cher.

On dit par exemple : "Certains épices valent leur pesant d'or".

    • et, au sens figuré, :
      • être excellent dans son genre.

On dit par exemple : "Ce lapsus de Jean-Pierre Foucault vaut véritablement son pesant d'or !".

      • Ou : dont on peut vanter les bonnes qualités, en parlant d’une personne.

On dit par exemple : "je ne me séparerais de ma femme de ménage pour rien au monde car je vous assure que cette femme vaut son pesant d'or !"

  • A contrario, l'expression "Valoir son pesant de plomb" est apparue au XVIIe siècle dans le but de se moquer des défauts d'une personne.

On disait par exemple : "Ce type est un parfait incapable : il vaut son pesant de plomb".

  • Et la forme récente (deuxième moitié du XXe siècle) "Valoir son pesant de cacahuètes" désigne quelque chose de ridicule.

On dit par exemple : "Je t'assure que ce navet vaut son pesant de cacahuètes".

"La maladie de Barlow" et "Le syndrome de Barlow".

Bien qu'associées à un même patronyme, ces deux maladies n'ont absolument rien à voir ! :

  • la première, également appelée "Scorbut de l'enfant", tire en effet son nom du britannique Thomas Barlow, né le 4 novembre 1845 et mort le 12 janvier 1945,

John B. Barlow

  • tandis que la seconde est une valvulopathie cardiaque, également désigné "Ballonisation de la valve mitrale", "Ballonisation valvulaire", "Prolapsus de la valve mitrale" ou "Prolapsus mitral", qui tire son nom du cardiologue sud-africain John Brereton Barlow, né le 24 octobre 1924 et mort le 10 décembre 2008.

"Faire écho", "Faire écho en moi", "Faire écho à" et "Se faire l'écho de".

Ces quatre locutions verbales contenant le mot "Écho" ont des significations radicalement différentes :

  • "Faire écho", c'est produire de l'écho, résonner ou répéter.

On dit par exemple :

    • "Débarrassé de tous ses meubles, le salon fait écho".
    • "L'ensemble des manifestants faisaient écho aux slogans initiés en tête de cortège".
  • "Faire écho en moi", c'est m'affecter, m'interpeller, me toucher, me parler, me dire quelque chose.

On dit par exemple : "La confession de cet homme a fait écho en moi".

  • "Faire écho à" c'est répondre à, régir à.

On dit par exemple : "Cette mesure faire écho à une attente des usagers".

  • tandis que "Se faire l'écho de", c'est répéter, propager, répandre une information ou une rumeur.

On dit par exemple : "La presse va rapidement se faire l'écho de la nouvelle".

Ne pas confondre : "L'Histoire" ou "La grande Histoire" et "La petite Histoire".

  • le terme "l'Histoire", que l'on écrit ainsi souvent avec un "h" majuscule, ou la locution "la grande Histoire", désignent à la fois :
    • une science qui étudie les faits et événements passés, dignes ou jugés dignes de mémoire, afin de les connaître et de les relater,
    • ainsi que l'ensemble des faits et événements ainsi relatés.
  • tandis que la locution "La petite histoire" s'applique à une description de l'Histoire essentiellement centrée sur les anecdotes et sur les détails.

Utilisée comme expression, souvent placée en début de récit ou de phrase, la formule "Pour la petite histoire" signifie ainsi que l'on va révéler quelque anecdote savoureuse ou croustillante.