La polysémie est la caractéristique d’un mot ou d’une locution ayant plusieurs sens ou significations différentes.
Elle est souvent à l’origine de confusions ou d’erreurs, surtout lorsque l’on ne maîtrise par parfaitement toutes les subtilités de notre langue.
La vocation de cette collection, qui réunit l’ensemble de mes articles consacrés à ce sujet, est donc de faire éventuellement découvrir à mes lecteurs les différents sens d’un mot ou d’une locution.
Par exemple : « Une grue » désigne à la fois un animal et un engin de chantier. Mais encore une prostituée, dans le registre argotique ! Ce qui explique l’existence, par ailleurs, de ma collection « Attention au niveau de langage« .
Nombre total d’articles prévus dans cette collection : 897
Ces différentes formules en forme d'idiotismes animaliers relèvent du registre familier.
Et elles signifient respectivement, et selon le contexte :
"Un mal de chien"(locution nominale) :
une douleur violente, une souffrance terrible,
On dit par exemple : "Ma femme a eu un mal de chien lorsqu'elle s'est cassé la cheville".
ou : beaucoup de difficultés,
On dit par exemple : "J'ai eu un mal de chien à obtenir mon baccalauréat au rattrapage".
"Faire un mal de chien" (locution verbale) : souffrir atrocement,
On dit par exemple : "Mes côtes fêlées me font un mal de chien".
et "Se donner un mal de chien" (locution verbale) : déployer une quantité déraisonnable d’énergie à la résolution d’un problème, mais avec un résultat généralement positif.
On dit par exemple : "Je me suis donné un mal de chien pour préparer la fête d'anniversaire de mariage de mes grands-parents".
Ce substantif féminin polysémique désigne selon le contexte :
une danseuse de ballet,
ou : une chaussure de femme rappelant un chausson de danse, fermée et décolletée à bouts ronds et souvent plate possédant parfois un talon très mince ou aucun talon.
"Devise" ou "Devises" est un mot polysémique du langage courant signifiant, selon le contexte :
"Une devise" ou "Des devises" :
dans le domaine économique et financier :
tout actif financier liquide libellé en monnaie étrangère,
et par métonymie : l'unité monétaire d'un pays étranger, par opposition à la "monnaie", qui est l'unitaire monétaire de son propre pays,
On dit par exemple : "L'arrivée de l'euro a bien simplifié la vie des voyageurs en Europe, qui ne sont plus obligés de se procurer des devises différentes pour chacun des pays visités".
en héraldique : une figure emblématique accompagnée d'une courte formule qui, généralement, s'y rapporte,
par métonymie : la formule seule,
On dit par exemple : "La devise de la République française est Liberté, Égalité, Fraternité".
par analogie : une courte formule exprimant un sentiment, une pensée, une attitude, un mot d'ordre, résumant une règle de conduite ou un idéal ; un adage, une maxime, une sentence,
On dit par exemple : "J'adore être pris pour un con par les imbéciles : telle est ma devise".
et "Je devise" et "Tu devises" :
je converse, je discute, je m'entretiens familèrement avec quelqu'un, ou tu converses, tu discutes, tu t'entretiens familièrement avec quelqu'un.
On dit par exemple : "Je devise souvent avec des collègues à l'heure de l'apéro".
et pour nos amis Suisses : j'établis un devis ou tu établis un devis.
Bien qu'elle soit couramment utilisée en France au sein de certains services commerciaux, cette acception du verbe "Deviser" constitue un helvétisme.
Source : www.journaldunet.fr, www.larousse.fr et www.cnrtl.fr
Ce substantif féminin polysémique appartient au langage courant.
Et il désigne, selon le contexte :
un fait ou une chose dérisoire, insignifiant, auquel on ne doit pas attacher d'importance, qui ne mérite pas que l'on s'y attarde ; une fadaise, une vétille,
On dit par exemple : "Tu ne vas quand même pas te formaliser pour ces broutilles".
un objet de peu de valeur, une babiole, une bricole,
On dit par exemple : "Ne vas pas croire que je me sois ruiné, il ne s'agit que d'une broutille".
Ou : Ne t'inquiète pas si tu ne retrouves pas ces broutilles".
ou : un bourgeon naissant à l'aisselle des feuilles de la vigne.
Sources : www.larousse.fr, Le Robert, www.linternaute.fr et wiktionary.org
Ce substantif féminin possède plusieurs significations, puisqu'il peut tout aussi bien désigner :
ausens propre, dans le langage courant :
un animal hybride femelle (les mâles sont appelés "Mulet"), presque toujours stérile, né de l'accouplement d'un âne et d'une jument, ou d'un cheval et d'une ânesse, et utilisé pour le transport des marchandises,
par analogie avec les mules utilisées en batellerie, comme animaux de trait, pour le halage : un engin de halage,
ou : une pantoufle laissant le talon découvert.
et au sens figuré, dans le registre familier :
une personne entêtée, butée, têtue.
On dit par exemple : "Mais quelle mule, ce type !".
Et on utilise la formule en forme d'idiotisme animalier "Être une tête de mule".
ou, dans le jargon des douanes, de la police et des trafiquants : une personne transportant d'un lieu à un autre des marchandises illicites - en particulier, de la drogue - pour le compte d’organisations criminelles.
De nombreuses mules transportent même dans leurs intestins, après les avoir avalées, des boulettes de drogue, enveloppées dans du film plastique.
Le réalisateur états-unien Clint Eastwood a réalisé en un film, intitulé "La mule", dans lequel il interprète lui-même une mule
Sources : www.cnrtl.fr, wiktionary.org et www.larousse.fr
Ce substantif féminin relève du langage courant et il désigne :
une barque vénitienne aux extrémités très effilées, dont l'avant se relève par un large fer en forme de hache, et pilotée au moyen d'un seul aviron, à tribord arrière,
ou, dans le domaine de la mercatique et dans le jargon du commerce et de la distribution : un meuble à plateaux superposés, utilisé dans les magasins en libre-service pour la présentation des produits.
Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à la locution nominale féminine "Une tête de gondole".
Ce substantif féminin du langage courant peut avoir différentes significations, puisqu'il peut désigner, selon le contexte :
l'état, la qualité, le fait d'être mère, les droits, devoirs, sentiments et attitudes liés à cette fonction.
On dit par exemple : "La maternité est une énorme responsabilité, que je n'aurais pas su assumer plus jeune".
le fait de porter et de mettre au monde un enfant.
On dit par exemple : "Votre maternité s'est bien passée, je crois".
un établissement hospitalier public ou privé, service d'hôpital ou de clinique, réservé aux femmes sur le point d'accoucher ou présentant des complications dues à leur grossesse.
Ces différents substantifshomophonographes mais de genres différents ne doivent surtout pas être confondus :
"Un casse" désigne en effet, dans le registre argotique : un cambriolage, et en particulier une attaque de banque à main armée, effectué par des "casseurs".
tandis que "Une casse" désigne, dans le langage courant :
autrefois, dans le domaine de l'imprimerie et plus précisément de la typographie :
un casier en bois, divisé en casiers contenant l’ensemble des caractères en plomb, bois ou matière plastique d’une même fonte (c’est-à-dire de même corps, style et graisse d’une police donnée).
La casse est divisée en cases appelées "cassetins", dont les dimensions et les emplacements (du moins pour les "bas de casse" c'est-à-dire les lettres minuscules, et les signes de ponctuation les plus courants) sont définis par la fréquence d'utilisation des lettres et la commodité d’accès.
Pour chaque police, les caractères les plus fréquemment utilisés - ceux représentant les minuscules - sont rangés à portée de main, donc en bas de la casse. Les capitales se trouvent en haut de la casse. Les casses forment des tiroirs et sont rangées dans un meuble appelé "rang". Et les petites casses, destinées à recevoir des caractères particuliers, ou des blancs, cadrats, cadratins, espaces, interlignes, des filets, des vignettes ou culs-de-lampe, etc., sont appelées "casseaux".
Un meuble d'imprimeur ou "Rang", destiné à ranger les "casses", qui constituent des tiroirs
L'appellation "bas de casse", utilisée pour désigner l'ensemble des caractères représentant les minuscules, a été reprise dans les polices informatiques.
Par extension, on parle de "Casse" pour désigner l'alternative entre "capitale" (ou "majuscule") et "minuscule". La casse est généralement régie par les conventions typographiques, le français exigeant par exemple une majuscule en début de phrase et aux noms propres.
et de nos jours, par ellipse : une casse automobile, c'est à dire un entrepôt de ferrailleur spécialisé dans les véhicules accidentés ou hors service appelés "épaves automobiles", appelé "casseur" et faisant généralement le commerce des pièces détachées.
et "La casse", dans le même langage courant :
l'action ou le fait de casser, briser ou détériorer des biens mobiliers, comme par exemple des vitrines ou du mobilier urbain.
Ainsi que le résultat de cette action.
On dit par exemple : "Encore une fois, la manifestation de samedi a dégénéré et il y a eu beaucoup de casseurs et de casse".
ou : un objet en vente dans un magasin.
On dit par exemple : "Attention à la casse, les enfants : si vous faites tomber un vase, nous allons devoir le payer !".
dans le domaine de la viticulture et de l'oenologie : une altération, dégradation de la couleur du vin.
et dans le domaine militiaire : une peine consistant à dégrader un officier.
On dit par exemple : "En agissant ainsi, vous risquez la casse".
Sources : www.linternaute.fr, wikipedia.org et www.cnrtl.fr