La polysémie est la caractéristique d’un mot ou d’une locution ayant plusieurs sens ou significations différentes.
Elle est souvent à l’origine de confusions ou d’erreurs, surtout lorsque l’on ne maîtrise par parfaitement toutes les subtilités de notre langue.
La vocation de cette collection, qui réunit l’ensemble de mes articles consacrés à ce sujet, est donc de faire éventuellement découvrir à mes lecteurs les différents sens d’un mot ou d’une locution.
Par exemple : « Une grue » désigne à la fois un animal et un engin de chantier. Mais encore une prostituée, dans le registre argotique ! Ce qui explique l’existence, par ailleurs, de ma collection « Attention au niveau de langage« .
Nombre total d’articles prévus dans cette collection : 897
Ce substantif féminin possède plusieurs significations, puisqu'il peut tout aussi bien désigner :
ausens propre, dans le langage courant :
un animal hybride femelle (les mâles sont appelés "Mulet"), presque toujours stérile, né de l'accouplement d'un âne et d'une jument, ou d'un cheval et d'une ânesse, et utilisé pour le transport des marchandises,
par analogie avec les mules utilisées en batellerie, comme animaux de trait, pour le halage : un engin de halage,
ou : une pantoufle laissant le talon découvert.
et au sens figuré, dans le registre familier :
une personne entêtée, butée, têtue.
On dit par exemple : "Mais quelle mule, ce type !".
Et on utilise la formule en forme d'idiotisme animalier "Être une tête de mule".
ou, dans le jargon des douanes, de la police et des trafiquants : une personne transportant d'un lieu à un autre des marchandises illicites - en particulier, de la drogue - pour le compte d’organisations criminelles.
De nombreuses mules transportent même dans leurs intestins, après les avoir avalées, des boulettes de drogue, enveloppées dans du film plastique.
Le réalisateur états-unien Clint Eastwood a réalisé en un film, intitulé "La mule", dans lequel il interprète lui-même une mule
Sources : www.cnrtl.fr, wiktionary.org et www.larousse.fr
Ce substantif féminin relève du langage courant et il désigne :
une barque vénitienne aux extrémités très effilées, dont l'avant se relève par un large fer en forme de hache, et pilotée au moyen d'un seul aviron, à tribord arrière,
ou, dans le domaine de la mercatique et dans le jargon du commerce et de la distribution : un meuble à plateaux superposés, utilisé dans les magasins en libre-service pour la présentation des produits.
Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à la locution nominale féminine "Une tête de gondole".
Ce substantif féminin du langage courant peut avoir différentes significations, puisqu'il peut désigner, selon le contexte :
l'état, la qualité, le fait d'être mère, les droits, devoirs, sentiments et attitudes liés à cette fonction.
On dit par exemple : "La maternité est une énorme responsabilité, que je n'aurais pas su assumer plus jeune".
le fait de porter et de mettre au monde un enfant.
On dit par exemple : "Votre maternité s'est bien passée, je crois".
un établissement hospitalier public ou privé, service d'hôpital ou de clinique, réservé aux femmes sur le point d'accoucher ou présentant des complications dues à leur grossesse.
Ces différents substantifshomophonographes mais de genres différents ne doivent surtout pas être confondus :
"Un casse" désigne en effet, dans le registre argotique : un cambriolage, et en particulier une attaque de banque à main armée, effectué par des "casseurs".
tandis que "Une casse" désigne, dans le langage courant :
autrefois, dans le domaine de l'imprimerie et plus précisément de la typographie :
un casier en bois, divisé en casiers contenant l’ensemble des caractères en plomb, bois ou matière plastique d’une même fonte (c’est-à-dire de même corps, style et graisse d’une police donnée).
La casse est divisée en cases appelées "cassetins", dont les dimensions et les emplacements (du moins pour les "bas de casse" c'est-à-dire les lettres minuscules, et les signes de ponctuation les plus courants) sont définis par la fréquence d'utilisation des lettres et la commodité d’accès.
Pour chaque police, les caractères les plus fréquemment utilisés - ceux représentant les minuscules - sont rangés à portée de main, donc en bas de la casse. Les capitales se trouvent en haut de la casse. Les casses forment des tiroirs et sont rangées dans un meuble appelé "rang". Et les petites casses, destinées à recevoir des caractères particuliers, ou des blancs, cadrats, cadratins, espaces, interlignes, des filets, des vignettes ou culs-de-lampe, etc., sont appelées "casseaux".
Un meuble d'imprimeur ou "Rang", destiné à ranger les "casses", qui constituent des tiroirs
L'appellation "bas de casse", utilisée pour désigner l'ensemble des caractères représentant les minuscules, a été reprise dans les polices informatiques.
Par extension, on parle de "Casse" pour désigner l'alternative entre "capitale" (ou "majuscule") et "minuscule". La casse est généralement régie par les conventions typographiques, le français exigeant par exemple une majuscule en début de phrase et aux noms propres.
et de nos jours, par ellipse : une casse automobile, c'est à dire un entrepôt de ferrailleur spécialisé dans les véhicules accidentés ou hors service appelés "épaves automobiles", appelé "casseur" et faisant généralement le commerce des pièces détachées.
et "La casse", dans le même langage courant :
l'action ou le fait de casser, briser ou détériorer des biens mobiliers, comme par exemple des vitrines ou du mobilier urbain.
Ainsi que le résultat de cette action.
On dit par exemple : "Encore une fois, la manifestation de samedi a dégénéré et il y a eu beaucoup de casseurs et de casse".
ou : un objet en vente dans un magasin.
On dit par exemple : "Attention à la casse, les enfants : si vous faites tomber un vase, nous allons devoir le payer !".
dans le domaine de la viticulture et de l'oenologie : une altération, dégradation de la couleur du vin.
et dans le domaine militiaire : une peine consistant à dégrader un officier.
On dit par exemple : "En agissant ainsi, vous risquez la casse".
Sources : www.linternaute.fr, wikipedia.org et www.cnrtl.fr
Attention à la polysémie de ce substantif féminin, qui peut avoir plusieurs significations, puisqu'il désigne, selon le contexte :
au sens propre, dans le langage courant :
un instrument articulé permettant de faire du bruit, tel que :
une sorte de crécelle, formée de lames de bois fixées autour d'un axe et heurtées, destinée à servir d'avertissement ou de signal de la présence de celui qui l'agite.
dans le domaine religieux : un instrument, également appelé "Claquoir", ressemblant à un livre et formé de deux planchettes reliées par une charnière, que l'on heurte l'une contre l'autre afin de donner un signal, principalement pendant les offices,
dans le domaine militaire et dans le domaine musical : un instrument de musique militaire, formé de deux lanières garnies de grelots, que l'on frappe ensemble en les tendant brusquement, afin d'imiter le bruit du fouet,
des chaussures légères, sans talon, portées à l'intérieur comme à l'extérieur, également appelées "Nu-pieds", et "Chlarpes" ou "Schlaps" par nos amis suisses.
Conçues pour être légères et confortables, et pour faciliter la respiration du pied lorsqu'il fait chaud, les claquettes sont surtout utilisées à la plage ou à la piscine, comme les tongs. Elles se distinguent de ces dernières par leur lanière d'empeigne, qui ne sépare pas le gros orteil du reste des orteils du pied.
Une tong
Cette empeigne peut être lisse et continue ou bien avoir des attaches, comme des boucles ou des velcros :
Une claquette avec boucleUne claquette avec velcro
Mais, à l'inverse des babouches et des mules, qui sont fermées à l'avant, les claquettes ne sont jamais fermées à l'avant, laissant les orteils apparents et à l'air libre.
Des babouchesUne mule
Enfin, on notera que, dans la langue française couramment parlée en Nouvelle-Calédonie (988), ce terme de "Claquettes" désigne les "Tongs".
des plaques métalliques fixées à la pointe et au talon des chaussures, jouant le rôle d'instruments à percussion, et permettant d'exécuter des pas de danse rythmés,
On dit par exemple :"Le numéro de claquettes de ce danseur était époustouflant".
en football : un geste du gardien de but, lorsqu'il arrête un tir ou éloigne le danger de sa cage en claquant le ballon d’une main,
et en basket-ball : l'action de remettre la balle dans le panier sur un rebond offensif après un tir manqué, sans reprendre appui au sol,
et ausens figuré, dans le registre familier : une personne très bavarde.
On dit par exemple : "Ma concierge est une vraie claquette".
Sources : Le Robert, www.cnrtl.fr et www.larousse.fr
Ce substantif féminin relevant du langage courant peut avoir trois significations différentes :
il s'agit d'abord d'un bruit de sabots ou de talons frappant le sol.
On dit par exemple : "J'ai été réveillé par la talonnade des infirmières dans le couloir".
dans le domaine médical, il s'agit d'unedouleur du talon suite à une chute ou une réception très violente (gymnastique, saut…). Mais une talonnade peut également survenir si les crampons sont mal situés ou usagés (football, rugby).
La douleur est immédiate, avec l’impossibilité de mettre le pied par terre. La chute entraîne un écrasement du coussin talonnier qui est divisé en petites loges contenant de la graisse. De ce fait, l’os du talon est moins protégé contre les chocs, et la douleur est très importante dès la reprise de la marche.
tandis que dans le domaine du football, il s'agit d'ungeste technique, consistant en une passe ou un tir effectué avec le talon.
Parce qu'ils sont très peu fréquents, les buts marqués ainsi sont souvent spectaculaires. Jugez-en plutôt !
Sources : www.medecinedusportmontpellier.com (Docteur Douglas Lévy Biau), wiktionary.org et wikipedia.org
Ce joli substantif masculin polysémique, qui relève du registre soutenu, nous vient du grec "néo" ("nouveau") et "phyton" (plante") c'est à dire "nouvelle pousse", "nouveau-né".
Et il signifie en français, selon le contexte :
dans l'Église primitive, une personne nouvellement convertie au christianisme et récemment baptisée.
par analogie : un nouvel adepte d'une religion, d'une doctrine, d'un parti.
On dit par exemple : "Cette manifestation a été organisée grâce à l'enthousiasme des néophytes ; tous ces récents adhérents venus s'inscrire après les récentes élections".
par extension : un novice, une personne abordant un nouveau domaine d'expérience. Et n'ayant donc aucune connaissance particulière en la matière.
On dit par exemple : "Cet athlète est un néophyte sur cette distance".
Ou : "Mon père est un néophyte en informatique".
et en botanique : une plante récemment entrée dans un écosystème.
Ce substantif féminin polysémique désigne selon le contexte et le niveau de langue :
de la vieille écorce de chêne moulue, dont le tanin résiduel a été extrait à l'eau.
Ce produit résiduel, sorte de sciure provenant de la préparation des cuirs, était utilisé autrefois comme combustible bon marché, ou comme engrais, par les jardiniers,
dans le registre populaire et le régistre désuet : une volée de coups, une raclée,
On dit par exemple : "Je vais me prendre une de ces tannées... j'ai laissé la bagnole de mon darron sous un échaffaudage et elle est pleine de peinture !".
et dans le registre familier :
un défaite sévère et humiliante,
On dit par exemple : "Rater deux penalties et perdre 6-0, moi j'appelle à une tannée".
ou : une difficulté, une galère.
On dit par exemple : "J'ai fait tomber le puzzle de 1 000 pièces, que mon père assemblait depuis des semaines, et j'ai dû l'aider à tout recommencer pendant plus de deux jours... quelle tannée !".
Sources : Le Robert, www.larousse.fr et wiktionary.org
Ce substantif féminin polysémique peut désigner selon le contexte :
dans le domaine juridique, autrefois (registre désuet) :
une copie, un double d'une décision de justice (jugement ou arrêt) ou d'un acte notarié, comportant la formule exécutoire.
Dans le Code des procédures civiles d'exécution, cette appellation a été remplacée, depuis le décret du 26 novembre 1971, par celle de "Titre exécutoire".
l'écriture en gros caractères pour les copies des actes, par opposition à la "minute" (écriture en caractères menus),
dans le domaine du commerce, autrefois (registre désuet) : une douzaine de douzaines, c'est à dire 144 unités de quelque chose,
On dit par exemple : "Je vais prendre une grosse de boucles et deux grosses de boutons",
ou, par ellipse de "une grosse femme" et de façon péjorative, dans le registre familier : une femme de forte corpulence, en surpoids.
On dit par exemple : "Regarde-moi cette grosse en robe à fleurs".