"Un marocain" et "Un maroquin".

Atention : ces deux substantifs parfaitement homonymes et souvent confondus n'ont absolument pas la même signification :

  • "un marocain" est une personne originaire du royaume du Maroc, en Afrique du Nord.

Localisation du Maroc

  • tandis qu'"un maroquin" (mot dont on a tiré le mot "maroquinerie") peut désigner, selon le contexte, :
    • au sens propre : un cuir de grande qualité, constitué d'une peau de chèvre ou de mouton, tannée et teinte (souvent en rouge), selon un procédé qui aurait été mis au point au Maroc.

Le maroquin était notamment utilisé pour la reliure de livres de valeur.

Livres reliés en marocain rouge

Ou la confection de sacoches, porte-documents.

Porte-documents sacoche en cuir maroquin rouge doré au fer (XVIIIe siècle)
Porte-documents sacoche en cuir maroquin rouge doré au fer (XVIIIe siècle)

Et portefeuilles.

Portefeuille maroquin grenat et portefeuille maroquin vert olive
Portefeuille maroquin grenat et portefeuille maroquin vert olive
    • et par extension : une fonction ministérielle.

On parle ainsi  de "Maroquin ministériel" ou de "Portefeuille ministériel", héritage de l'époque où les ministres venaient au Conseil munis de leur maroquin de cuir.

    • ainsi que, dans le domaine maritime : un "étai" ou cordage tendu entre le haut du mât de misaine et le haut du grand-mât, afin de rigidifier la mâture.

Source : wiktionary.org

"Un collet".

Ce mot polysémique possède de très nombreuses significations.

Dans tous les cas cependant, le substantif masculin "Collet" concerne des choses :

  • soit en rapport direct avec le mot "Cou" :
    • c'est d'abord un piège en crin ou en laiton, utilisé par les braconniers pour attraper par le cou les oiseaux et les petits mammifères, tels que le lièvre,
    • mais également le morceau de viande correspondant au cou chez le veau et chez le mouton, également appelé collier,
    • la partie de la peau du bœuf qui recouvrait les épaules et le cou de l'animal, en peausserie,
    • ou une partie du vêtement entourant le cou (petit col, amovible ou non, ou rabat de linge ou de dentelle).
  • soit qui, par leur forme ou leur position, rappellent le cou de l'homme :
    • la ligne de jonction entre l'émail et le cément d'une dent, séparant la couronne de la racine,
    • ou le rétrécissement de l'uretère, en anatomie,
    • la zone de passage entre la partie aérienne et la partie souterraine d'une plante, généralement située au niveau de la surface du sol,
    • la partie la plus étroite des marches d'un escalier à vis,
    • le bourrelet qui termine le goulot d'une bouteille,
    • la partie où s'assemblent les deux bras et la verge d'une ancre,
    • la partie en saillie de différentes pièces, en mécanique,
    • et, enfin, un élargissement pratiqué à l'extrémité d'un tuyau de façon à y fixer une bride, en plomberie.

"Une auberge espagnole".

Cette expression signifie :

  • au sens propre :
    • une auberge où l'on ne sert pas à manger, et où l'on ne mange que ce que l'on a apporté,
    • ou un repas consistant à manger ce que les différents convives ont amené, également appelé "Repas-partage", "Repas partagé", "Repas tiré du sac" ou "Buffet canadien".

Nos amis belges utilisent également la formule "Auberge espagnole".

Mais nos amis suisses parlent de "Buffet canadien", "Repas canadien", "Souper canadien" ou "Pique-nique canadien" !

Une "auberge espagnole", c'est à dire : un repas partagé

  • et au sens figuré :
    • une idée à la mode, un peu creuse, à laquelle chacun donne le sens qu’il veut bien,
    • en politique, enfin, un groupe, parti ou liste électorale composite, dont les participants ou membres proviennent d'horizons divers et variés, voire initialement opposés.

On a ainsi beaucoup dit que LaREM était une auberge espagnole.

Affiche du film français "L'auberge espagnole", de Cédric Klapisch (2002)

L'excellent film français "L'auberge espagnole", réalisé en 2002, à Barcelone (Catalogne) (Espagne), par Cédric Klapisch, a largement contribué, par son succès, à populariser ce terme.

La colocation à Barcelone (Catalogne) (Espagne), dans "L'auberge espagnole", de Cédric Klapisch (2002)

Tout en laissant malheureusement penser cependant, à de nombreux spectacteurs qui ne le connaissaient pas, que ce mot constituait une sorte de synonyme de "Colocation", ce qui n'est pas du tout le cas.

La colocation à Barcelone (Catalogne) (Espagne), dans "L'auberge espagnole", de Cédric Klapisch (2002)

Source : wikipedia.org

"La déflation".

Ce mot peut avoir deux significations radicalement différentes, en fonction du domaine d'utilisation :

  • en économie, la déflation est la baisse générale des prix (le contraire de l'inflation),
  • tandis qu'en géomorphologie, la déflation est un processus éolien d'érosion affectant les sédiments meubles des climats désertiques.

Les particules fines (limon, sable, voire des graviers) sont arrachées par le vent, produisant ainsi des dépressions ou des bassins dans les régions de dunes.

"Un va-t-en-guerre".

Ce terme, que l'on entend souvent mais avons parfois du mal à écrire correctement, peut avoir deux significations :

  • au sens propre, il s'agit d'un belliciste, d'une personne poussant à la guerre ; partisane de la force pour la résolution d'un conflit,
  • tandis qu'au sens figuré, il désigne une personne recherchant l'affrontement, le combat.

Source : wikipedia.org

"Un décapsuleur".

Ce mot désigne :

  • au sens propre, un petit ustensile, destiné à ouvrir les bouteilles fermées par des capsules métalliques en déformant celles-ci.

Il en existe trois sortes :

    • le décapsuleur à lames ou à lèvre.Il est constitué d'un manche percé à une de ses extrémité d'une ouverture rectangulaire, souvent arrondie ou évasée sur ses côtés, suffisante pour permettre le passage partiel de la capsule.L'utilisateur doit engager la capsule dans l'ouverture de telle manière que la lame prenne appui sous la couronne et que son côté opposé repose au centre de la capsule. Par une pression de bas en haut, la lame entraîne quelques dents, ce qui déforme le métal et libère le col de verre enserré.

Le manche de l'instrument est parfois habillé de bois ou de plastique et peut ainsi servir de support publicitaire. Les professionnels utilisent souvent des modèles dépouillés et de petite dimension ; un second trou percé dans le manche permettant d'enfiler un lien, cordelette ou chaînette, destiné à l'accrocher à une ceinture ou à un bouton pour éviter de l'égarer.

 

Et lorsque l'on y intègre un tire-bouchon, le décapsuleur devient un "limonadier".

    • le décapsuleur à fourche, griffe, dent ou crochet. Il est constitué d'une petite lame métallique ayant une pointe découpée en opposition d'un point d'appui ; le tout formant une sorte de pince rigide. L'utilisateur engage la pointe sous un des plis de la collerette et place le bord opposé au centre de la capsule. Là aussi, par une pression de bas en haut, la lame entraîne quelques dents, ce qui déforme le métal et libère le col de verre enserré.

Ce modèle est souvent présent sur les couteaux à lames multiples de type "couteau suisse".

    • le décapsuleur mural, enfin, qui combine les deux procédés : une pince fixe élargie avec une lame d'accroche, le corps de la bouteille faisant office de levier.

Un récupérateur de capsule disposé sous le décapsuleur complète généralement le dispositif ; ce type d'équipement étant généralement implanté derrière le comptoir des débits de boissons.

  • et au sens figuré, dans le registre vulgaire, celui qui a fait perdre sa virginité à une femme, l'a dépucelée.

"Un grand-bi" n'est pas un individu de grande taille, attiré par les personnes des deux sexes !

Celui-là s'écrit "Grand bi", par apocope de "Grand bisexuel" !

En revanche, le "Grand-bi" avec un trait d'union est un type de bicyclette apparu au début des années 1870 et ayant connu une grande popularité parmi les sportifs durant les années 1870 et 1880.

Le grand-bi possède une roue avant d'un très grand diamètre - environ 120-130 cm de diamètre, mais pouvant atteindre 150 cm - et une roue arrière beaucoup plus petite, ne dépassant pas 40 cm de diamètre.

La roue avant, sur laquelle sont attachées des pédales, est la roue motrice. Et l'absence de roue libre oblige le cycliste à pédaler en permanence.

Les roues sont en acier et entourées d'une fine bande de caoutchouc, afin de diminuer les chocs de la route.

L'intérêt de la grande roue avant est d'augmenter la distance parcourue pour un tour de pédale ; avantage accentué par le fait que le grand-bi est le premier type de bicyclette sur lequel le cycliste pose sur les pédales l'avant de ses pieds, plutôt que le milieu, ce qui permet de gagner en efficacité de pédalage.

Malgré tout, la vitesse moyenne ne dépasse guère 10 à 15 km/h.

Le grand bi est relativement peu utilisé par le grand public car sa dangerosité le réserve plutôt aux jeunes hommes aventureux : l'apprentissage se révèle difficile, il est impossible de rester sur la selle à l'arrêt, et ile est compliqué de monter et de descendre. Surtout, le cycliste se trouve très haut perché et peut ainsi facilement perdre l'équilibre.

Le "Grand-bi" fut donc supplanté, à partir de 1890, par ce que l'on appela la "Bicyclette de sécurité" - parce qu'elles avaient la réputation d'être moins dangereuses que celles avec de grandes roues hautes - , ancêtre de la bicyclette moderne.

Source : wikipedia.org

11 parties du corps humain que nous associons au mot "Coup".

La langue française comporte un certain nombre de locutions nominales, relevant de différents registres de langue, qui associent différentes parties de notre corps au mot "Coup" :

  • Ainsi, "donner/filer/mettre un coup de boule" signifie, dans le registre argotique, "Donner/filer/mettre un coup de tête."
  • Les locutions nominales "Un coup de chatte", "Un coup de cul" ou "Un coup de moule" désignent dans le registre argotique - voire dans le registre vulgaire - "Un coup de chance".
  • Et que donner/filer/mettre "Un coup de pied au cul" (registre familier), "Un coup de pied au derrière" ou "Un coup de pied aux fesses" (langage courant) à quelqu'un, c'est, au sens figuré, lui adresser une remontrance, une réprimande.

On dit par exemple : "Mon entraîneur m'a filé un coup de pied au cul lorsqu'il a su que j'étais allé en boîte à deux jours de la rencontre".

  • "Donner un coup de pouce", c'est, dans le registre familier, une aide ponctuelle accordée à un proche, dans le cadre d'une situation qui lui est défavorable ou dans le but d'atteindre un objectif.

On dit par exemple : "Mon oncle m'a donné un coup de pouce lorsque j'ai crée mon entreprise".

  • "Donner un coup de coude" ou "Faire du coude" à quelqu'un, c'est toucher légèrement de son coude le corps de de cette personne, afin attirer son attention discrètement, de lui manifester de l'étonnement ou de marquer un acquiescement complice.
  • "Un coup de coeur" est, selon le contexte :
    • un sentiment soudain ; une impulsion ; une attirance forte et soudaine pour quelque chose ou quelqu'un.

On dit par exemple : "J'ai eu un coup de coeur pour l'une de mes collègues" Ou : "Mon épouse et moi avons eu un coup de coeur pour cette maison".

    • ou : un favori, une recommandation.

On dit par exemple : "Je te conseille ce film : c'est mon coup de coeur".

  • "Un coup de menton" désigne :
    • au sens propre :
      • un geste péremptoire du menton pour approuver ("Approuver d'un coup de menton").
      • un geste d'un orateur qui pointe le menton vers son auditoire en signe d'autorité, de fermeté.

On dit par exemple : "Dénué de toute crédibilité ou autorité naturelle, le ministre de l'intérieur est un adepte de la politique du coup de menton".

    • au sens figuré, de façon péjorative : une annonce ou une déclaration spectaculaire énoncée d'un ton martial, mais généralement non suivie d'effets.
  • Enfin, "Un coup de tête" est, au sens figuré et dans le registre familier, une prise de décision sans vraiment réfléchir aux conséquences de ses actes ; un acte imprévu et hardi, effectué sans trop de réflexion et de manière quelque peu étourdie

On dit par exemple : "Il s'est marié sur un coup de tête, quatre semaines après avoir rencontré sa femme".

Sources : www.linternaute.fr, wiktionary.org, Le Robert, www.cnrtl.fr et www.larousse.fr

Ne pas confondre : "Un côlon", "Un colon" et "Un colon"

Ces trois mots parfaitement homonymes n'ont absolument pas la même signification :

  • le "côlon" est, chez les mammifères, la partie moyenne du gros intestin.  Situé dans l'abdomen, il mesure environ 1,5 m de long et 4 cm de diamètre chez l'homme,
  • le "colon" est la personne partie exploiter ou peupler une colonie,
  • et le "colon", apocope du mot "colonel" relève du registre argotique.

Voir également mon article : "Ben, mon colon !".

"En cas" et "En-cas".

Le tiret à tout son importance, vous allez le voir, puisque :

  • "En cas" est une locution qui signifie "dans le cas".

Par exemple : "En cas de crevaison, il est bien utile de disposer d'une rue de secours".

  • Tandis qu'"En-cas" est un mot masculin invariable, qui désigne:
    • au sens propre : une personne ou une chose, tenue en réserve pour servir ou être utilisée en cas de besoin.

Et notamment :

      • un repas léger, en général froid, pouvant être consommé immédiatement,
      • une collation tenue en réserve à côté de ou dans la chambre à coucher du roi, des personnes de la haute société ou des classes aisées,
      • ou le petit meuble conçu pour servir ce type de repas,
      • une ombrelle pouvant également servir de parapluie, également appelée "en-tout-cas",
      • ou un carrosse, une voiture hippomobile.
    • et au sens figuré :
      • une ressource ultime ou transitoire, applicable à une situation imprévue : "Disposer d'un en-cas sous la main".
      • un événement possible, une hypothèse, une éventualité : "Les en-cas d'un périple".

 

"Une bassinoire"

Ce mot désigne :

  • au sens propre, un bassin de cuivre à couvercle perforé et à long manche qui, rempli de braises, servait autrefois à chauffer les lits.

Également appelé chauffe-lit, cet ancien ustensile ménager se trouvait encore fréquemment dans les campagnes françaises ou européennes jusque dans les années 1950.

  • et, au sens figuré, dans le registre populaire et dans le registre désuet, un importun.

"Bassiner".

Ce verbe peut avoir d'assez nombreuses significations :

  • au sens propre :
    • humecter, mouiller légèrement une partie du corps, afin de la rafraîchir,
    • ou quelque chose, afin de l'assouplir, en artisanat par exemple,
    • humidifier une plante au feuillage sensible à l’humidité (cyclamen, orchidées, plantes épiphytes), en la plaçant dans un récipient plein d’eau, celle-ci ne devant pas dépasser le collet de la plante. Et en faisant ensuite s'égoutter totalement le pot, une fois celui-ci sorti de l’eau, l'excès d’humidité s'avérant souvent nocif,
    • ou chauffer un lit avec une bassinoire, que l'on passait entre les draps, afin de les réchauffer,

  • et, au sens figuré, dans le registre familier : ennuyer, importuner, de manière lassante.

On dit par exemple : "Il me bassine celui-là avec ses sempiternelles histoires de boulot !".

Source : www.larousse.fr