"Ne pas faire un pli".

Cette locution verbale en forme d'idiotisme textile remonterait au XVIIe siècle.

Relevant du registre familier, elle signifie, au sens figuré : ne pas poser de problème, ne causer aucune difficulté, se dérouler sans anicroches.

On dit par exemple : "Ça n'a pas fait un pli : mon père nous prête sa maison pour l'été".

Sources : www.academie-francaise.fr, www.expressio.fr et www.linternaute.fr

"Mettre les mains dans le cambouis".

"Mettre les mains dans le cambouis"

Cette locution verbale en forme d'idiotisme corporel relève du registre famiier.

Elle fait référence au "Cambouis", cette graisse ou huile noircie par le frottement des organes d'une machine.

Et elle signifie, au sens figuré : se confronter à un problème de manière pratique ; effectuer un travail ingrat ou difficile ; régler soi-même un problème.

On dit par exemple : "Notre patron n'hésite pas à mettre les mains dans le cambouis et à aider ses équipes lorsque cela s'avère nécessaire".

Trois autres locutions verbales idiomatiques utilisées au sens figuré et relevant également du registre familier ont à peu de choses près la même signification :

  • "Faire le sale boulot",
  • "Se salir les mains" (idiotisme corporel),
  • "Mettre la main à la pâte" (idiotisme alimentaire).

Sources : www.expressio.fr et wiktionary.org

"Indécrottable".

J'aime beaucoup ce charmant adjectif qui relève du registre familier.

Il signifie :

  • au sens propre : qui ne peut être décrotté.

On parle par exemple de "chaussures indécrottables".

Mais "Indécrottable" est peu usité en ce sens.

  • et au sens figuré :
    • en parlant d'une personne : qui n'est pas susceptible de s'amender ; qui persiste dans ses défauts, ses erreurs ; que l'on ne parvient pas à débarrasser de ses manières grossières ou de ses mauvaises habitudes ; endurci, impénitent, incorrigible, incurable, invétéré.

On dit par exemple : "Mon fils est un cancre indécrottable".

    • et en parlant d'un trait de caractère :  que l'on ne parvient pas à corriger ; qui est enraciné.au sens figuré : incorrigible, invétéré, impénitent ; .

On dit par exemple : "Mon voisin est un indécrottable feignant".

Sources : Le Robert, www.cnrtl.fr et www.larousse.fr

"Avoir la peau dure".

Cette locution verbale en forme d'idiotisme corporel relève du registre familier.

Et elle signifie, au sens figuré :

  • en parlant d'un être vivant : être très résistant.

On dit par exemple : "Cette satanée bestiole a la peau dure : je croyais l'avoir tuée, mais elle s'est encore échappé".

  • et en parlant d'un concept ou d'une idée : perdurer.

On dit par exemple : "Cette théorie absurde a mlheureusement la peau dure !".

Source : wiktionary.org

"La sauter" ou "Je la saute".

Ce verbe signifie, selon le contexte, dans le registre argotique :

  • avoir très faim.

On dit par exemple : "Bon, on bouffe quand ? Je la saute, moi".

Un bébé affamé

Sur un sujet contigu, je me permets de vous suggérer la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Avoir faim" ou "Avoir très faim" en français.

  • ou : coucher avec une personne de sexe féminin ; avoir une relation sexuelle avec elle.

On dit par exemple : "Si je connais la frangine de Kevin ? Mais ça fait deux piges que je la saute !".

"Marcher sur les pieds" de quelqu'un et "Se laisser marcher sur les pieds" ou "Ne pas se laisser marcher sur les pieds".

Ces deux locutions verbales en forme d'idiotismes corporels relèvent du registre familier.

Et elles signifient respectivement, au sens figuré :

  • "Marcher sur les pieds" de quelqu'un : l'importuner, le maltraiter, le dominer, profiter de lui.

On dit par exemple : "Cela fait bien dix ans que ces imbéciles me marchent sur les pieds".

  • "Se laisser marcher sur les pieds" : laisser couler, ne pas répondre alors qu’on serait en droit de se plaindre pour obtenir de quelqu’un d’arrêter de faire une chose que l’on considère préjudiciable.

On dit par exemple : "Si tu commences à te laisser sur les pieds, tu n'as pas fini, mon vieux !".

  • et "Ne pas se laisser marcher sur les pieds" : ne pas se laisser importuner.

On dit par exemple : "Ce n'est pas à soixante balais que je vais comencer à me laisser marcher sur les pieds !".

Source : www.linternaute.fr et wiktionary.org

 

"Un caractère bien trempé".

Cette locution nominale relève du registre soutenu. Et elle désigne, au sens figuré : un caractère énergique, fort, vif, vivant.

On dit par exemple : "Tout jeune déjà, j'avais un caractère bien trempé : je savais ce que je voulais !".

L'adjectif "Trempé" fait en effet référence à la "Trempe", immersion dans un bain froid (d'un métal, d'un alliage chauffé à haute température).

Source : Le Robert, wwww.linternaute.fr et www.dictionnaire.lerobert.com

"La trempe" ou "Une trempe" et "De cette trempe", "De la même trempe" ou "De la trempe" de.

  • "La trempe" ou "Une trempe" est un substantif féminin désignant, selon le contexte :
    • l'immersion dans un bain froid d'un métal ou d'un alliage (fer, acier, bronze) ou de verre chauffé à haute température en vue d'un refroidissement rapide, afin de donner des propriétés particulières à la matière.

La trempe

On parle ainsi d'"acier trempé" ou de "verre trempé".

Et de "Trempeur" pour la personne chargée de cette tâche.

Un trempeur

    • la qualité de dureté, d'élasticité ; la résistance au choc et à la la flexion, qu'un métal ou que le verre acquiert par cette opération,

On dit par exemple : "La trempe de cette épée est exceptionnelle".

    • dans le domaine de l'imprimerie : l'action de tremper, d’humecter le papier sur lequel on veut imprimer.

Qui est également appelée "Trempage".

    • dans le registre familier : une volée de coups, une bastonnade, une dérouillée (registre populaire), une raclée (registre populaire).

On dit par exemple : "Mon copain a mis une trempe au type qui m'avait mis la main aux fesses dans le bus".

Une raclée

  • tandis que la locution adjectivale "De cette trempe", "De la même trempe" ou "De la trempe" de signifie, au sens figuré : de ce niveau, de cette nature, de cette qualité physique ou morale.

On dit par exemple : Jamais je n'aurais dû affronter un joueur de cette trempe".

Ou : "Ce joueur est de la trempe des Platini ou des Ronaldo".

Sources : www.dictionnaire.lerobert.com, wiktionary.org et www.cnrtl.fr

"Rigoler".

Ce verbe relève du registre familier.

Et il signifie selon le contexte :

  • au sens propre :
    • rire (souvent bruyamment), bien s'amuser,

On dit par exemple : "Ce flm nous a bien fait rigoler".

Et je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Bien rire" ou "Rire beaucoup" en français.

    • ne pas parler sérieusement, plaisanter.

On dit par exemple : "Attention les amis : il ne faut pas rigoler avec l'alcool au volant".

Ou : "Tu rigoles ? On ne va se baigner ici !".

    • ou, dans le registre désuet et le registre populaire  :
      • prendre du bon temps, faire la fête, la noce,

On disait par exemple : "Le samedi on va rigoler au bord de la Marne".

      • ou faire l'amour.

On disait par exemple : "Le Mathieu i' pense rien qu'à rigoler dans la grange".

  • et au sens figuré, dans le domaine sportif : fonctionner parfaitement, bénéficier d'une certaine réussite, échapper à la malchance.

On dit par exemple : "Ça a rigolé dès le début de la seconde mi-temps avec deux buts en sept minutes".

Ou : "Si ça rigole, on sera trois français dans les cinq premiers".

Sources : Le Robert et www.cnrtl.fr

"Voler dans les plumes" de quelqu'un ou "Se voler dans les plumes".

Un combat de coqs en Martinique (97-2)

Cette locution verbale en forme d'idiotisme animalier relève du registre familier.

Et elle signifie, au sens figuré : s'en prendre violemment à quelqu'un, se jeter sur lui, l'attaquer ou le critiquer.

On dit par exemple : "Une espèce de fou m'a volé dans les plumes à la sortie du boulot et j'ai dû à moitié l'asommer pour m'en débarrasser".

Ou : "À la prochaine réunion de l'association, je compte bien voler dans les plumes du secrétaire : cela fait trois fois qu'il n'envoie ni ordre du jour ni compte-rendu".

Elle fait référence aux combats de coqs, très populaires en France au XIXe siècle et jusqu'à la Première Guerre mondiale.

Les volatiles se jetaient brusquement l’un sur l’autre dans le "gallodrome", battant des ailes avec fureur, parfois jusqu’à la mort. Et semblaient ainsi littéralement se "voler dans les plumes" l’un de l’autre.

Aussi a-t-on commencé à utiliser la formule au sens figuré à propos des spectateurs qui en venaient aux mains après des paris ayant mal tourné.

Depuis lors, les combats de coqs sont passés de mode et ils ne sont plus autorisés que dans les Hauts-de-France et dans certains territoires d’outre-mer.

Mais l’expression, elle, a perduré, au sens figuré.

Sources : www.cnews.fr et www.larousse.fr

"Tirer sa révérence".

Cette locution verbale relève du langage courant.

Elle fait référence à la révérence, un salut cérémonieux et respectueux adressé en s'inclinant et en se découvrant, qui s'adressait, au XIIème siècle, aux personnages haut placés ou aux ecclésiastiques.

Tirer sa révérenceTirer sa révérence

Avant de devenir un geste de civilité principalement envers les femmes pour prendre congé.

Tirer sa révérence
President Barack Obama and First Lady Michelle Obama meet with the family of Staff Sergeant Robert J. Miller in the Oval Office, prior to awarding him the Medal of Honor posthumously in a ceremony in the East Room of the White House, Oct. 6, 2010. (Official White House Photo by Pete Souza)

Tirer sa révérence

C'est à partir du XVIIIe siècle que la formule "Tirer sa révérence" apparaît - par ellipse - pour signifier :

  • saluer en s'en allant, en s'inclinant,

On dit par exemple : "N'oublie pas de tirer ta révérence en partant".

On disait déjà en effet "Tirer le pied en arrière" ou "Tirer la jambe en arrière", pour évoquer le fait de porter le pied (ou la jambe) en arrière pour effectuer une révérence.

Et "Tirer sa révérence" constitue donc une ellipse de "Tirer le pied en arrière pour effectuer sa révérence".

  • et par extension :
    • partir, s'en aller ; prendre sa retraite, quitter un poste,

On dit par exemple : "Ce grand champion a annoncé q'après ce dernier tournoi il tirerait sa révérence".

    • s’éclipser sans demander son reste,

On dit par exemple : "Mon frère était épuisé : il a tiré sa révérence discrètement".

    • abandonner, renoncer à quelque chose.

On dit par exemple : "Nous sommes désormais seuls sur ce marché : notre dernier concurrent a tiré sa révérence".

    • ou : décéder, pour une personne célèbre.

On dit par exemple : "Le prince Philip a tiré sa révérence le 9 avril 2021.

Sources : www.larousse.fr, www.linternaute.fr, telavivcat.unblog.fr et wiktionary.org