"Un rapporteur".

Ce substantif masculin polysémique peut avoir différentes significations, puisqu'il désigne tout à la fois :

  • un instrument :
    • un instrument en forme de demi-cercle gradué, utilisé en géométrie pour mesurer ou rapporter des angles et construire des figures géométriques.

Un rapporteur plastique d'écolier

    • par analogie : un instrument de mesure en forme de carré, dont le centre est évidé, dont les bords intérieurs présentent des graduations à l'échelle des plans à établir, et qui est utilisé, en dessin industriel, pour la transcription topographique des points de triangulation ("rapporteur de coordonnées") :
      • Les rapporteurs utilisés par les élèves sont la plupart du temps gradués en degrés, mais il existe plusieurs variantes : certains ont une double graduation (en degrés et en radians, ou en degrés et en grades), certains forment un disque complet alors que d'autres ne sont que des demi-disques.

      • Le rapporteur trigonométrique est un instrument de mesure matérialisant le cercle trigonométrique et fournissant une correspondance degrés-radians.

 

      • Dans l'artisanat et l'industrie on utilise plus volontiers des rapporteurs métalliques composés d'un secteur circulaire associé à une règle pivotante et un dispositif de blocage.

 

      • Dans le domaine maritime on utilise un rapporteur nautique.

 

  • ou une personne :
    • dans le domaine politique : un député ou sénateur, désigné au sein d'une commission d'étude, afin d'analyser un projet de loi ou une proposition.

Ce "rapporteur parlementaire" présente en séance publique son point de vue, ses observations et ses amendements.

Le député français LaREM Sacha Houlié

    • ou : un écolier ou une personne, qui rapporte à un adulte ou à un supérieur hiérarchique, les agissements cachés d'une autre personne.

On utilise également les substantifs masculins de délateur, de dénonciateur ou de mouchard (registre argotique).

Un écolier et son maître, dans les années 1960
Un écolier et son maître, dans les années 1960

Sources : wikipedia.org, www.cnrtl.fr et Le Robert

"Un bafouillage" ou "Des bafouillages".

J'utilise parfois dans mes articles ce substantif masculin qui désigne laction de bafouiller ou le résultat de cette action :

  • dans le langage courant : une élocution confuse, des propos incohérents,

On dit par exemple : "Je n'ai pas voulu écouter plus longtemps les bafouillages de ce crétin".

  • et dans le registre soutenu : un ou des écrits incohérent(s) en raison des idées confuses et embrouillées de l'auteur.

On dit par exemple : "Pareil bafouillage ne mérite pas d'être publié".

Source : www;cnrtl.fr

"Un beau vieux", "Un beau-vieux" et "Un vieux beau".

Ces trois locutions nominales n'ont absolument pas la même sinification.

  • "Un beau vieux" désigne en effet dans le langage courantun beau vieillard, C'est à dire un homme beau mais âgé.
Un "beau vieux" hindou
Un "beau vieux" hindou
  • et que  "Un vieux beau" désigne, à l'instar, par exemple, de l'homme d'affaires états-unien et ancien président des États-Unis d'Amérique Donald Trump (né le  14 juin 1946), un homme séducteur d'un certain âge ; élégant mais d'une élégance surannée, coquette, précieuse, recherchée, ou au contraire tape-à-l'oeil ; un homme un peu âgé cherchant à paraître plus jeune par sa tenue, son attitude, etc.
Un vieux beau" : l'homme d'affaire états-unien Donald Trump, devenu président des États-Unis d'Amérique
Un vieux beau" : l'homme d'affaire états-unien Donald Trump, devenu président des États-Unis d'Amérique

Sources : www.linternaute.fr, www.languefrancaise.net et www.languefrancaise.net

"Carrément !" n'a jamais signifié "Absolument !", "Bien sûr !" ni "Tout à fait !" !

Je n'en peux plus d'entendre cet adverbe du langage courant désormais couramment employé sous cette forme interjective abusive.

Ainsi par exemple de cette publicité radiophonique pour les services à la personne de mars 2021, dans laquelle une jeune fille répond à son père : "Carrément ! mais comment ?".

"Carrément" ne peut en effet signifier en français que :

  • dans le registre désuet : d’une manière carrée, à angles droits.

On dit par exemple : "J'ai empilé mon bois de chauffage carrément".

  • et dans le registre familier :
    • d'une façon nette, décidée, sans détours ; franchement.

On dit par exemple : "Mon patron m'a parlé carrément et annoncé que la société allait bientôt être en faillite".

    • ou : absolument, fermement, nettement, complètement.

On dit par exemple : "Cette charpente est carrément pourrie".

Sources : Le Robert et wiktionary.org

"Le fumier" ou "Du fumier" et "Un fumier".

  • "Le fumier" ou "Du fumier" désigne dans le langage courant : un mélange de litières (paille, foin, etc.) et d'excréments d'animaux d'élevage (d'étable ou d'écurie) décomposé par la fermentation sous l'action de micro-organismes, et utilisé comme engrais.

Du fumier

  • Tandis que "Un fumier" désigne, dans le registre argotique et de façon extrêmement injurieuse : une personne véritablement méprisable, odieuse.

On dit par exemple : "Ce fumier a violé ses enfants pendant des années".

Et l'on dit également : "Une ordure".

Le violeur et meurtrier belge Marc Dutroux, condamné pour au moins 7 viols sur mineures, dont 5 suivis de meurtres
"Un fumier" ou "une ordure" : Le violeur et meurtrier belge Marc Dutroux, condamné pour au moins 7 viols sur mineures, dont 5 suivis de meurtres

Sources : wiktionary.org et www.cnrtl.fr

"Un acolyte".

Ce substantif masculin désigne :

  • dans le langage courant, dans l'Église catholique, dans l'Église orthodoxe et dans l'Église anglicane : une personne dont la fonction est d'assister le prêtre et le diacre, à l'autel, lors des célébrations liturgiques. Il peut s'agir de laïcs depuis 1972, et de femmes depuis le 11 janvier 2021.

De jeunes acolytes

  • et par extension, de façon péjorative, dans le registre familier :
    • un compagnon et serviteur habituel d'une personne à laquelle il est subordonné ; un aide subalterne, un affidé,

On dit par exemple : "Le maire a venu participer à la réunion avec ses acolytes habituels".

    • voire : un individu en aidant un autre dans des actions peu recommandables ; un compère, un complice,

On dit par exemple : "Gino la calabrais a débarqué au garage avec ses deux acolytes".

Des hommes de main

Sources : www.cnrtl.fr, www.larousse.fr et wikipedia.org

"Trinquer".

Trinquer

Ce verbe nous vient de l'allemand "Trinken", qui signifie "Boire".

Et il peut avoir en français deux significations différentes, en fonction du niveau de langage :

  • dans le langage courant, "Trinquer" signifie en effet : choquer ou entrechoquer son verre contre celui d'une autre personne  avec laquelle on s'apprête à boire, en formulant un voeu, un souhait, un engagement.

On dit par exemple : "Ce midi, j'ai trinqué avec mes collaborateurs à la réussite de notre nouvelle gamme de produits".

  • et dans le registre familier : subir un dommage, un désagrément, une perte ; écoper.

On dit par exemple : "Si ce groupe industriel s'effondre, c'est toute la sous-traitance de la région qui va trinquer".

Ou : "L'entreprise de mon voisin a sérieusement trinqué après l'arrestation très médiatisée de son frère".

Sources : Le Robert, wiktionary.org, www.cnrtl.fr et wikipedia.org

 

"Elle est bonne" ou "Être bonne".

Cette locution verbale polysémique signifie selon le contexte et le niveau de langue :

  • dans le langage courant : sa température convient parfaitement pour se baigner, en parlant de l'eau.

On dit par exemple : "Comment est  l'eau ?". "Elle est bonne".

"Elle est bonne !" : un homme teste la température de l'eau d'une piscine

  • dans le registre désuet, par ellipse de "bonne à tout faire" : elle est domestique, employée de maison.

On dit par exemple : "Que fait-donc ta nièce à Paris ?" "Elle est bonne".

Une bonne et son employeur
Une bonne et son employeur
  • et dans le registre vulgaire, par ellipse : elle est très jolie, "bonne à baiser".

On dit par exemple : "Elle est comment la meuf à Kevin ?" "Elle est bonne !".

"Elle est bonne" se dit par ellipse, dans le registre vulgaire, d'une très jolie femme, considérée comme "Bonne à baiser"

"Embobiner".

Ce verbe peut avoir deux significations différentes selon le sens (propre ou figuré) et selon le niveau de langage, puisqu'il signifie tout à la fois :

  • au sens propre, dans le langage courant :
    • enrouler (quelque chose) autour de quelque chose de circulaire.

Et notamment : enrouler un fil (ou un câble) sur une bobine, ou "Bobiner".

Son antonyme est "Débobiner" (dérouler ce qui était en bobine) ou "Désembobiner".

Et "Rembobiner" consiste à embobiner de nouveau.

"Bobiner" ou "Embobiner" au sens propre : enrouler un fil sur une bobine

    • envelopper ou empêtrer (quelque chose ou quelqu'un) dans quelque chose ou au moyen de quelque chose.

On dit par exemple : "Mon grand-père m'a embobiné le bras dans une écharpe avant de m'emmener chez le médecin".

  • et au sens figuré, dans le registre familier : tromper en embrouillant ; séduire dans le but de duper ; enjôler.

On dit par exemple : "Je me suis fait embobiner par le vendeur, qui m'a refilé un vieux modèle en me faisant croire qu'il venait de sortir".

Sources : Le Robert, www.cnrtl.fr et www.larousse.fr

 

"Épandre" et "Répandre".

Ces deux verbes paronymiques du langage courant ne divent pas être confondus.

Ils signifient respectivement :

  • "Épandre":
    • dans le domaine agricole : étendre sur le sol en étalant, en dispersant uniformément (une semence, du foin, du fumier, un engrais ou un produit phytosanitaire).

L'action d'épandre s'appelle "L'épandage" et celui-ci peut être effectué de manière manuelle ou mécanique.

Une agricultrice en train d'épandre du fumierL'épandage mécanique du fumier dans un champ par un tracteur

    • et, dans le registre soutenu : donner en abondance, répandre, verser.

 

 

 

  • et "Répandre" :

 

Sources : www.cnrtl.fr et XXX

"Demi-sel", "Le demi-sel" et "Un demi-sel".

  • "Demi-sel" est un adjectif s'appliquant au beurre ou au fromage et signifiant : légèrement salé.
Une plaquette de beurre demi-sel
Une plaquette de beurre demi-sel
  • tandis que "Le demi-sel" constitue une ellipse lexicale désignant : un fromage fermier au lait cru, d’un poids d'environ 100 grammes et de forme carrée, devant son nom à sa pâte faiblement salée.

Il s'agit d'une appellation fromagère non protégée du Pays de Bray. Aussi trouve-t-on des fabrications industrielles au lait pasteurisé élaborées un peu partout dans le Nord-Ouest de la France.

  • et que "Un demi-sel" est un substantif masculin en forme d'idiotisme alimentaire et d'idiotisme numérique désignant :
    • dans le registre argotique : un proxénète exerçant par ailleurs un métier régulier et n'appartenant pas à la pègre, dont le milieu se méfie,

On dit par exemple : "Mimile le stéphanois a dit de se méfier de lui : il paraît que ce demi-sel fait aussi dans l'élevage de chevaux".

    • et par extension, dans le registre populaire : une personne dont un milieu quelconque considère qu'elle ne fait pas, ou pas encore complètement partie des siens.

On dit par exemple : "C'est un demi-sel : il n'a rejoint notre petit groupe que depuis moins d'un an".

Sources : www.cnrtl.fr, wikipedia.org et www.larousse.fr

"Un tutu" ou "Le tutu".

Ce curieux et très court substantif masculin en forme de gémination désigne :

  • dans le langage courant :
    • une jupe de gaze évasée, faite de plusieurs rangées superposées de tulle, tarlatane ou mousseline très apprêtées, portée par les danseuses de ballet classique.
Un tutu noir
Un tutu noir
    • et par extension : le costume de danseuse de ballet classique, composé d'une jupe (le "Tutu" proprement dit), montée sur un empiècement décolleté ou "Corselet", et recouvrant une culotte courte appelée "Trousse".

Une danseuse de ballet classique en tutu

"Le tutu" ou "les fesses"

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "les fesses" en français.

Sources : Le Robert et www.cnrtl.fr