"L'attelage" ou "Un attelage".

Ce substantif masculin du langage courant est polysémique puisqu'il désigne tout à la fois :

  • "L'attelage" : l'action ou manière d'atteler :
    • un animal ou un groupe d'animaux de trait,
    • un véhicule (automobile, tracteur, remorque, wagon, etc.),
  • et "Un attelage" :
    • l'animal ou le groupe d'animaux attelés à un même objet à tirer.
    • la partie du harnais attelant l'animal de trait à la voiture (dispositif de liaison).
    • le dispositif de liaison mécanique des véhicules entre eux. Par exemple entre une automobile et une remorque ou une caravane.
Un crochet d'attelage d'automobile
Un crochet d'attelage d'automobile
Un crochet d'attelage d'automobile
Un crochet d'attelage d'automobile

Ou entre un tracteur et une remorque, des outils ou des machines.

Boule d'attelage de tracteur
Boule d'attelage de tracteur
    • spécifiquement dans les mines : le système de fixation de la cage au câble qui la soutient.
    • ou dans le domaine ferroviaire : le dispositif d'accrochage entre les wagons.
Un attelage de wagons
Un attelage de wagons
Un attelage de wagons
Un attelage de wagons
    • généralement, dans le domaine technique : un type de liaison articulée de deux pièces, l'une tractrice, l'autre tractée.

Sources : www.larousse.fr, wiktionary.org et www.cnrtl.fr

"La montagne a accouché d'une souris", "La montagne accouche d'une souris", "C'est la montagne qui accouche d'une souris", ou "Être la montagne qui accouche d'une souris".

"La montagne qui accouche" : illustration de la fable de Jean de La Fontaine (livre V, fable X) publiée en 1668 par Gustave Doré

J'aime beaucoup cette expression du langage courant en forme d'idiotisme animalier, qui date du XVIIe siècle et nous vient directement d'une fable de Jean de La Fontaine, publiée en 1668 (livre V, fable X) : "La montagne qui accouche" .

Elle s'utilise lorsque l'on souhaite évoquer la disproportion entre un projet ambitieux dont on attend beaucoup, car il a été annoncé comme très important (métaphoriquement : la montagne) et l’inconsistance, la médiocrité ou le ridicule du résultat final (métaphoriquement : la souris).

On dit par exemple : "C'était bien la peine de prendre six mois et de déployer autant de moyens pour nous proposer un texte aussi incomplet et mal conçu : c'est la montagne qui accouche d'une souris !".

Texte original

La montagne qui accouche (livre V, fable X)

"Une montagne en mal d'enfant
Jetait une clameur si haute
Que chacun, au bruit accourant,
Crut qu’elle accoucherait sans faute
D’une cité plus grosse que Paris.
Elle accoucha d'une souris.
Quand je songe à cette fable,
Dont le récit est menteur
Et le sens est véritable,
Je me figure un auteur
Qui dit : Je chanterai la guerre
Que firent les Titans au Maître du tonnerre.
C'est promettre beaucoup : mais qu'en sort-il souvent ?
Du vent".

Jean de la Fontaine (1668)

Sources : wikipedia.org et www.linternaute.fr

"Une baïonnette".

Types de baïonnettes

Comme sa consonance l’indique, c’est dans la ville française de Bayonne (64) que cet accessoire apparaît au XVIe siècle.

Localisation de la ville de Bayonne (64)
Localisation de la ville de Bayonne (64)

Initialement utilisée pour la chasse, la baïonnette est directement fixée dans le canon du fusil afin d’achever l’animal blessé. L’objet obture alors l’arme, neutralisant ainsi la capacité de faire feu.

Malgré ce défaut, la baïonnette intéresse assez rapidement les militaires. Au XVIIe siècle, la cadence des armes à feu est en effet très faible, tout comme la portée de tir. À cent mètres, les soldats ont généralement le temps de ne faire feu qu’une seule fois avant de devoir engager un combat au corps à corps.

Baïonnettes à douille
Baïonnettes à douille

Afin d’allier la force de la poudre et celle des bras, le célèbre ingénieur de Louis XIV, Vauban, conçoit donc la baïonnette "à douille", munie d’un coude. Grâce à elle, le soldat peut désormais équiper son fusil de la lame, tout en étant capable de faire feu sur son ennemi. Et Vauban intègre l’accessoire au paquetage du soldat français.

Avant que celle-ci ne connaisse un succès planétaire.

Mais c’est durant la Grande Guerre qu’elle prit cependant toute son importance, la guerre de position qui l'a caractérisé étant en effet favorable aux assauts meurtriers se terminant souvent en combat rapproché.

La baïonnette contribua ainsi pleinement à la cruauté des mêlées sanglantes de la Première Guerre mondiale.

Baïonnette française Rosalie de la première Guerre mondiale
"Rosalie" : la baïonnette française de la première Guerre mondiale

Les Poilus lui donnèrent plusieurs surnoms : "le cure-dent", "la fourchette", "Rosalie", "le tire-boche" ou le "tourne-boche".

Fusil d'assaut français FAMAS (Fusil d'Assaut de la Manufacture d'Armes de Saint-Etienne)
Fusil d'assaut français FAMAS (Fusil d'Assaut de la Manufacture d'Armes de Saint-Etienne)

De nos jours, la baïonnette équipe toujours le FAMAS (Fusil d'Assaut de la Manufacture d'Armes de Saint-Etienne). Elle est principalement utilisée lors des cérémonies, pour les piquets d’honneur ou le défilé de troupes en armes.

Soldats de la Légion Etrangère équipés du FAMS (Fusil d'assaut français FAMAS (Fusil d'Assaut de la Manufacture d'Armes de Saint-Etienne) baïonnette au canon
Soldats de la Légion Etrangère équipés du FAMS (Fusil d'assaut français FAMAS (Fusil d'Assaut de la Manufacture d'Armes de Saint-Etienne) baïonnette au canon

Sur un sujet contigu, je vous recommande la lecture de mon article consacré à la locution nominale "Baïonnette au canon".

Source : www.defense.gouv.fr et "Nouveau Dictionnaire des Origines, Inventions et Découvertes" de M. Noel et M. Carpentier (1923)

"Prendre la mouche".

Cette très ancienne locution verbale du registre familier en forme d'idiotisme animalier signifie, au sens figuré : se vexer mal à propos, s'irriter tout à coup, se froisser, s'offusquer, s'énerver brusquement, s'emporter sans raison apparente, se fâcher pour une raison futile, s'irriter pour une chose anondine.

On dit par exemple : "Mon cousin est assez susceptible : il prend la mouche très facilement".

Ou : "Il ne faut pas prendre la mouche pour si peu, ma chérie. Je t'assure que je ne connais pas cette masseuse nue qui a dû s'introduire ici durant mon sommeil !".

La formule du registre soutenu "Prendre ombrage" a une signification assez proche de "Prendre la mouche".

En revanche, seuls les esprits mal placés iront imaginer que l'expression "Prendre la mouche" puisse être utilisé au sens propre dans son acception de "posséder sexuellement" et constitue ainsi un synonyme de l'expression "Sodomiser les dyptères"...

Sources : www.linternaute.fr et www.expressio.fr

Politiquement correct oblige : il sera désormais interdit de demander à un gardien de but de couleur de "Rester dans sa cage" ou de "Retourner dans sa cage" !

Celui-ci pourrait en effet vous attaquer pour propos diffamatoires, votre demande portant atteinte à son honneur et à sa considération !

Explication
La « Cage » désigne – dans les sports de balle collectifs, tels que le football, le handball, le hockey sur gazon, le hockey sur glace et le water-polo – l’ensemble des poteaux, de la barre transversale et des filets, devant lequel se tient le gardien de but et non l’endroit clos (par des barreaux ou du grillage) servant à tenir enfermés des animaux vivants.

Des cages de sports de balle collectifs :

Une cage de football
Une cage de football
Une cage de handball
Une cage de handball
Une cage de hockey sur gazon
Une cage de hockey sur gazon
Une cage de hockey sur glace
Une cage de hockey sur glace
Une cage de water-polo
Une cage de water-polo

Des cages pour animaux :

Une cage à chien
Une cage à chien
Une cage à hamster
Une cage à hamster
Des cages à lapins ou "Clapiers"
Des cages à lapins ou "Clapiers"
Une cage à oiseaux ou "Volière"
Une cage à oiseaux ou "Volière"
Une cage à poules pondeuses
Une cage à poules pondeuses
Une cage piège à souris ou "Nasse"
Une cage piège à souris ou "Nasse"
Des tigres en cage
Des tigres en cage

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article "Les dérives de la novlangue : mais que va-t-on donc pouvoir - ou devoir - dire la prochaine fois pour désigner les personnes de couleur noire et celles originaires d'Afrique du Nord ?".

Source : www.larousse.fr

"Anadrome" ou "Potamotoque".

Ces deux adjectifs parfaitement synonymes - mais, il me semble, totalement méconnus - qualifient des poissons vivant en mer mais naissant et se reproduisant en eau douce.

C'est par exemple le cas du saumon, qui remonte les cours d'eau vers les sources pour aller pondre ses oeufs.

Saumon remontant une rivière vers sa source pour aller pondre

"Un cheval d'arçons".

Un cheval d'arçon

Un "cheval d'arçons" est un des six agrès en GAM (Gymnastique Artistique Masculine). Les mouvements de cet appareil sont toujours circulaires, que ce soit le mouvement de base qui est un cercle sans attraits jusqu'aux ciseaux américains.

Un des premiers cheval d'arçons (Photo par Bundesarchiv, Bild 102-12352)
Un des premiers cheval d'arçons (Photo par Bundesarchiv, Bild 102-12352)

À l'origine, le "cheval d'arçons" était un objet en bois imitant le dos du cheval et servant à entreposer une selle.

Et les "arçons" sont les deux pièces de bois cintré formant la structure de la selle d'équitation.

À partir de cet objet, le gymnaste états-unien Kurt Thomas (29 mars 1956 - 5 juin 2020) a inventé l'agrès de sport de GAM (Gymnastique Artistique Masculine) du même nom qui est devenu une épreuve aux Jeux olympiques.

Gymnaste sur un cheval d'arçonsGymnaste sur un cheval d'arçons

Le "cheval d'arçons" utilisé est un gros bloc de bois ou d'acier, de 1,60 m de long, rembourré et recouvert de cuir ou d'une matière synthétique similaire. Il mesure 1,15 m de haut et comporte en son milieu deux larges poignées pour prendre appui, les arçons. La distance entre les arçons est de 40 à 45 cm.

L'exercice au cheval d'arçons doit présenter un mouvement régulier et continu, alternant les balancements circulaires, les ciseaux, les cercles avec les deux jambes tout en utilisant toutes les parties du cheval.

Sources : wikipedia.org et gymstembert.be