28 façons de dire "Avoir peur".

"Se chier dessus" relève du registre vulgaire.

Comme souvent, le registre argotique est d'une étonnante richesse avec : "Avoir la pétoche", "Avoir la trouille", "Avoir les foies", "Avoir les pétoches", "Baliser", "Avoir la frousse","Avoir les jetons", Faire dans son froc", "Pétocher" ou "Trouiller".

Ainsi que l'anglicisme "Flipper" ou sa variante "Flipper sa race", utilisée par les jeunes.

Le registre familier nous propose : "Avoir la frousse", "Avoir les fesses qui font bravo", "Avoir les chocottes", "Avoir les pépettes" ou "Se dégonfler".

Tandis que "Angoisser", "Appréhender", "Craindre", "Être appeuré", "Être effrayé" et "Faire dans son pantalon", "Frousser", "Redouter", "S'effrayer" ou "Trembler" appartiennent au langage courant.

On ne dit pas : "Trafic interrompu après qu'une personne se soit jetée sur les rails" !

Mais : "Trafic interrompu après qu'une personne S'EST jetée sur les rails" !

Quoique l'on pense souvent, la locution "Après que" doit être suivie d'un verbe à l'indicatif et non au subjonctif.

Pour s'en souvenir, il suffit de penser aux paroles de la chanson de Charles Trenet "L'âme des poètes" (1951) : "Longtemps, longtemps, longtemps, après que les poètes ONT disparu". Et non "aient" disparu !

Il en va tout à fait différemment de la locution "Avant que" qui doit être suivi d'un verbe au subjonctif.

On dit par exemple : "Il faut s’attaquer au mal avant qu’il n’APPARAISSE" et non "Il faut s’attaquer au mal avant qu’il n’apparaît".

 

Sources : alafortunedumot.blogs.lavoixdunord.fr et www.projet-voltaire.fr

"Toucher sa bille".

Cette expression du registre argotique ne signifie nullement "Tripoter l'un de ses testicules" !

Mais simplement : "S'y connaître, être expert dans un domaine".

On dit par exemple : "Mon pote Kevin touche sa bille en informatique !".

"Être jeté aux oubliettes", "Jeter aux oubliettes" ou "Tomber aux oubliettes".

Une oubliette

Ces différentes locutions verbales relèvent du langage courant.

Et elles signifient, au sens figuré :

  • "Être jeté aux oubliettes" : être oublié de tous, disparaitre,

 

  • "Jeter aux oubliettes" : plonger dans l'oubli, faire disparaître,

 

  • "Tomber aux oubliettes" : sombrer dans l’oubli, tomber dans l'oubli ; être progressivement oublié de tous.

Elle nous vient en droite ligne du Moyen Âge, puisque les "Oubliettes" étaient alors de petites pièces isolées, situées au coeur des châteaux forts médiévaux, sous le donjon, c’est à dire la tour principale du château, dans de grandes salles souterraines.

Ces petites pièces sans portes ni fenêtres n'étaient accessibles la plupart du temps que par une trappe et une échelle. Et pouvaient ainsi servir de grenier pour stocker les réserves de nourriture à l'abri des rongeurs ou des insectes.

Une oubliette

Et non pas, comme l'historiographie officielle du XIXe siècle nous l'a longtemps fait croire, en raison d'une malheureuse erreur d'interprétation des cachots souterrains ou des fosses, dans lesquels on enfermait les condamnés à la prison perpétuelle et où les seigneurs précipitaient ceux dont ils voulaient se débarrasser secrètement..

Sources : wiktionary.org, www.chosesasavoir.com et www.lumni.fr

"Les nuits d'un damoiseau" deuxième version ou : 27 expressions imagées évoquant la fellation et la masturbation

Cette amusante chanson constitue une parodie méconnue de la célèbre chanson grivoise de 1963 "Les nuits d'une demoiselle", écrite par Guy Breton, composée par Raymond Legrand et interprétée par Colette Renard.

Comme dans celle-ci, l'interprète - dont j'ignore le nom - y énumère pas moins de 27 expressions imagées du registre argotique évoquant la fellation et la masturbation, envisagée cette fois du côté masculin.

Les nuits d'un damoiseau

Que c'est bon d'être damoiseau, car le soir, dans mon petit lit,
Quand l'étoile Vénus brille haut, quand sur la ville tombe la nuit,

J'me fais soupeser les valseuses,
Je m'fais user le calisson,
Je m'fais gonfler les caverneuses,
Je m'fais mesurer l'espadon,
J'me fais polisher la calandre,
J'me fais déboucher le gicleur,
J'me fais ramoner l'échappement,
J'me fais tarauder l'injecteur,
J'me fais fouetter la Chantilly,
Je me fais lécher le chinois,
J'me fais réchauffer la bouillie,
J'me fais dérouler l'ver à soie,
Je m'fais défroisser l'col roulé,
Je m'fais amidonner l'baveux,
Je m'fais égrener l'taboulé
Je me fais moucher le morveux
Je m'fais souffler dans la trompette,
Je me fais suer le colosse,
Je m'fais rissoler l'andouillette,
Je m'fais museler le molosse,
Je m'fais stimuler la prostate,
Je m'fais curer la vespasienne,
Je me fais nouer la cravate,
Je m'fais monter la canadienne,
Je m'fais une séance de ciné,
J'me fais l'ami des amygdales,
J'me fais irriguer le veiné,
J'me fais gâter par Philippe Val,

Mais vous me demanderez peut-être ce que je fais le jour durant,
Oh, cela tient en très peu de lettres, le jour, je m'branle, tout simplement.

Pour les amateurs : il existe une autre version de cette chanson, interprétée par un certain "Robeurt Féneck" et "poétiquement incorrecte", énumérant 17 autres façons imagées d'évoquer la fellation et la masturbation masculine, en partie fondées sur des calembours.

Devinette : "Pensez-vous que la famille Deboux soit facilement joignable ?".

Réponse
« Oh non : on a parfois du mal à joindre les Deboux !« 

Une jeune femme qui téléphone

Explication du calembour
Il résulte de l’homophonie entre la locution « Joindre les Deboux » (les obtenir au téléphone) et l’expression « Avoir du mal à joindre les deux bouts »

 

L'étonnante raison pour laquelle l'équipe nationale de rugby néo-zélandaise s'appelle les "All blacks" depuis 1955...

Les All blacks : léquipe nationale de rugby néo-zélandaise interprétant avant une rencontre son célèbre haka, chant de guerre traditionnel maori

Sans doute pensiez-vous, comme la plupart des gens, que l'équipe nationale de rugby néo-zélandaise s'appellait les "All blacks" parce qu'elle joue tout de noir vêtue !

Les All blacks : léquipe nationale de rugby néo-zélandaise interprétant son célèbre haka, chant de guerre traditionnel maori
Les All blacks : léquipe nationale de rugby néo-zélandaise interprétant avant une rencontre son célèbre haka, chant de guerre traditionnel maori

Figurez-vous qu'il n'en est cependant rien puisque ce surnom de "All Blacks" a, en réalité, été accordé aux joueurs de rugby Néo-Zélandais en 1955... à la suite d'une simple erreur !

Un journaliste britannique avait en effet appelé les Kiwis "All Back", en référence à leur jeu de passes à l'arrière ("Back» en anglais).

Mais le typographe ayant cru déceler là un "bourdon" avait corrigé le "All Back" en "All BLack" (devenu par la suite "All BlackS"), en référence à la couleur du maillot de la sélection...

Les All blacks : léquipe nationale de rugby néo-zélandaise interprétant son célèbre haka, chant de guerre traditionnel maori
Les All blacks : léquipe nationale de rugby néo-zélandaise interprétant son célèbre haka, chant de guerre traditionnel maori

Mes lecteurs habituels savent qu'il n'est pas dans mes habitudes de me gausser de qui que ce soit : ce n'est pas le genre de la maison !

Mais il est tout de même amusant de constater que la corporation des journalistes sera également à l'origine d'une erreur concernant le célèbre surnom des "Pumas" accordé aux joueurs de l'équipe nationale argentine dix ans plus tard, en 1965.

Source : Le Figaro, 24 septembre 2015

"Non, peut-être".

J'ai toujours été littéralement fasciné par cette incroyable expression typiquement belge, signifiant pour nos amis d'outre-Quiévrain... "Oui, bien sûr", "Oui, évidemment", "Oui, sûrement" !

Ainsi, à votre question : "Tu sauras te retrouver dans le métro parisien ?", votre interlocuteur belge vous répondra, avec ironie et sur un ton légèrement sarcastique : "Non, peut-être !"

58 façons de dire "Énerver".

Le registre vulgaire nous propose : "Casser les burnes", "Casser les couilles", "Péter les burnes" et "Péter les couilles".

Comme souvent, le registre argotique est extrêmement riche, avec les verbes ou locutions verbales "Casser les bonbons", "Emmerder", "Faire caguer", "Faire chier", "Faire iéch" (verlan), "Faire péter un câble", "Faire péter une durite", "Faire péter un plomb", "Foutre la rage", "Foutre les boules", "Foutre les glandes", "Gaver",  "Gonfler", "Mettre la rage", "Mettre les boules", "Mettre les glandes" ou "Péter les pruneaux", "Plomber", "Saouler" (ou "Soûler") ou les formules de djeun's "Foutre le seum" et "Véner" (verlan).

Mais ma préférée est incontestablement la désormais légendaire formule "Les briser menu", immortalisée par l'extraordinaire Lino Ventura, dans le film de 1963 de Georges Lautner "Les tontons flingeurs", dialogué par le génial Michel Audiard.

Je vous rappelle la phrase complète  : "Patricia, mon petit, je voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L'homme de la pampa, parfois rude, reste toujours courtois... Mais la vérité m'oblige à te le dire: ton Antoine commence à me les briser menu !".

Aujourd'hui totalement oublié, le verbe "Canuler" appartient au registre populaire et au registre désuet.

"Assommer", "Barber, "Bassiner", "Crisper", "Donner de l'urticaire", "Filer de l'urticaire", "Embêter", "Empoisonner", "Faire suer", "Horripiler", "Raser", "Rendre fou" ou "Taper sur les nerfs relèvent du registre familier, lui aussi très fourni.

De même que "Escagasser", utilisé par les provençaux et les marseillais.

Nous disposons également de "Agacer", "Crisper", Embêter", "Ennuyer", "Faire perdre son sang-froid" ou "Fatiguer", dans le langage courant.

Ainsi que de l'extraordinaire formule : "Agir très efficacement sur le gros colon".

Tandis que, pour finir, le registre soutenu nous offre "Courroucer", "Exaspérer", "Excéder", "Importuner", Incommoder", "Insupporter", "Irriter" ("au plus haut point", "fortement" ou "passablement"), et surtout : "Déclencher l'ire" ou "Provoquer l'ire".

Et que le registre désuet nous propose : "Échauffer la bile".

"La cité aixoise", "La capitale des comtes de Provence", "La capitale du comté de Provence", "La cité du Roi René", "La cité du Roy René", "La capitale de la Provence", "La capitale provençale", "La capitale culturelle de la Provence", "La Florence provençale", "La ville aux mille fontaines", "La capitale du calisson", "La ville la plus coquine de France", "La ville la plus sexy de France" et... "Eggs-in-Provence".

Localisation de la ville française d'Aix-en-Provence (13)

Il s'agit des très nombreux surnoms d'Aix-en-Provence (13), la ville où je demeure depuis juillet 1999.

La mairie d'Aix-en-Provence (13)

Aix a été la première ville romaine sur le territoire de la France actuelle, fondée dès 122 av. J.-C. par le consul romain Gaius Sextius Calvinus.

D'où son nom latin d'Aquae Sextiae ("les eaux de Sextius").

Album des Voyages d'Alix "Aquae Sextiae Aix-en-Provence" de Yves Plateau, Alex Evang et Jacques Martin (2013)
Album des Voyages d'Alix "Aquae Sextiae Aix-en-Provence" de Yves Plateau, Alex Evang et Jacques Martin (2013)
  • Elle est souvent surnommée "La capitale des comtes de Provence", "La capitale du comté de Provence", "La cité du Roi René" ou "La cité du Roy René".

Cette dernière locution résulte du surnom de "Bon Roy René", attribué par ses sujets au plus célèbre des comtes de Provence, René d'Anjou, également appelé René Ier d'Anjou, René Ier de Naples et René de Sicile. Celui-ci a tout à la fois été seigneur puis comte de Guise (1417-1425), duc de Bar (1430-1480), duc consort de Lorraine (1431-1453), duc d'Anjou (1434-1480), comte de Provence et de Forcalquier (1434-1480), comte de Piémont, comte de Barcelone, roi de Naples (1435-1442), roi titulaire de Jérusalem (1435-1480), roi titulaire de Sicile (1434-1480) et d'Aragon (1466-1480) et, enfin, marquis de Pont-à-Mousson (-1480).

Pas question de cumul des mandats à l'époque !

  • Par simplification, on surnomme ainsi souvent Aix-en-Provence "La capitale de la Provence" ou "La capitale provençale".
  • Son riche passé historique vaut à la ville d'accueillir de nombreux musées, les ANOM (Archives Nationales d'Outre-Mer), le Centre Chorégraphique National du Pavillon Noir ou la Fondation Vasarely, expliquant son surnom de "La capitale culturelle de la Provence".
La place d'Albertas et sa fontaine, à Aix-en-Provence (13)
La place d'Albertas et sa fontaine, à Aix-en-Provence (13)
  • Le surnom de "La Florence provençale" résulte de son architecture et des couleurs de ses façades, aux teintes de sable doré, rose, orangé ou rouge.

La fontaine de la Rotonde à Aix-en-Provence (13)

  • Celui de "La ville aux mille fontaines" est assez largement exagéré, puisque le nombre total de fontaines publiques ou privées n'est que de ... 250 !
Le cours Mirabeau à Aix-en-Provence (13), la fontaine moussue et la statue du Roi René, au loin
Le cours Mirabeau à Aix-en-Provence (13), la fontaine moussue et la statue du Roi René, au loin

Et dire que les habitants d'Aix-en-Provence osent - à l'instar de tous les français - se gausser de la tendance à l'exagération de leurs voisins marseillais !

  • La ville doit son surnom de "La capitale du calisson" à sa spécialité culinaire, une confiserie créée au XVIIe siècle, réalisée à base de pâte d'amandes aromatisée au melon et à l'orange confits.
Calissons d'Aix-en-Provence (13)
Calissons d'Aix-en-Provence (13)
  • Son surnom de "La ville la plus coquine de France" tient à sa place de numéro un au classement des ventes de jouets sexuels par tranches de 100 000 habitants...
  • Et celui de "La ville la plus sexy de France" à sa place, là encore, de numéro un... au classement des ventes de lingerie par habitant !

Peut-être que l'on finira par surnommer Aix-en-Provence... "Sex en Provence" ?

Mon préféré

  • Enfin, et c'est de tous les surnoms de ma ville d'adoption celui que je préfère - même s'il est dans la langue de Shakespeare - : les paléontologistes états-uniens appellent Aix-en-Provence... "Eggs-in-Provence" !

On a en effet découvert, au cours du demi-siècle écoulé, une quinzaine de gisements d’oeufs de dinosaures issus du Crétacé supérieur, au sein du parc départemental de Roques-Hautes.

Oeuf de dinosaures trouvés dans le parc départemental de Roques-Hautes (13)
Oeuf de dinosaures découverts dans le parc départemental de Roques-Hautes (13)

Situés sur les communes d’Aix-en-Provence, de Beaurecueil, du Tholonet, de Saint-Antonin-sur-Bayon, et de Saint-Marc Jaumegarde (13), en contrebas du célèbre massif de la Sainte-Victoire, ses 800 hectares de relief accidenté constituent l'un des plus grands gisements européens d'oeufs de dinosaures et en font indubitablement l'un des haut-lieux de la paléontologie mondiale.

Panneau du Parc départemental de Roques-Hautes (13)

Tout en offrant aux scientifiques états-uniens l'opportunité de concevoir cet excellent calembour fondé sur la paronymie entre le mot anglais "Eggs" et le mot français "Aix" !

www.aixenprovence.fr

"Faciliter le transit intestinal".

J'adore cette locution du langage courant, utilisée au sens figuré, permettant de signifier très clairement à quelqu'un de manière extrêmement correcte qu'il vous indispose profondément.

Ainsi, dire à votre interlocuteur "Tu me facilites le transit intestinal", vous évite de recourir au classique "Tu me fais chier", qui relève naturellement du registre vulgaire.