"Être repasseman".

J'aime beaucoup cette très originale expression relevée dans les dialogues écrits par Michel Audiard pour "Le gentleman d'Epsom", un film français de 1962 de Gilles Grangier, avec le génial Jean Gabin.

Elle relève de ce que l'on appelle "l'anglais de cuisine" et signifie "Se faire enculer", "Se faire mettre" (registre vulgaire), "Se faire repasser", "Se faire entuber" (registre argotique), "Se faire avoir" (registre familier), "Avoir été dupé" (registre soutenu).

"Railler" et "Dérailler".

En dépit de ce qui pourrait sembler être un préfixe en "" signifiant d'ordinaire l'action ou l'état contraire, inverse, :

  • Railler , c'est tourner en ridicule par des moqueries (registre soutenu), manifester de l'ironie devant une situation ou un comportement que l'on déplore, dont on remet en cause le bien-fondé et que l'on juge ridicule.
  • alors que Dérailler, c'est :
    • au sens propre :
      • sortir des rails, pour un véhicule (train, tramway, métropolitain),
      • sortir du dérailleur ou d'un pignon, pour une chaîne de bicyclette,
    • et au sens figuré :
      • dévier, s'écarter de son but, s'engager dans l'erreur,
      • s'écarter de la ligne mélodique, en musique,
      • s'écarter du bon sens, du sens commun, déraisonner, divaguer, "Devenir fou" (registre familier).

"Les 3 Suisses".

L'origine du nom de cette société est, je trouve, assez cocasse.

En 1909, en effet, un cafetier français du nom de "Jean Suis" ouvre un bistrot à Mouvaux (59), dans le Nord. Ce monsieur étant père de trois filles et ayant eu la mauvaise idée d'avoir appelé son café "Le Progrès" - du même nom qu'un établissement voisin ! -, les habitants du quartier le rebaptisent très vite, afin de le distinguer du premier, "Chez les 3 Suis", puis "Chez les 3 suisses" ; un nom rapidement devenu un lieu-dit, puis un carrefour avec la rue de Roubaix (59), sur le Grand boulevard entre Marcq-en-Baroeul (59) et Tourcoing (59).

Et c'est ce nom curieux qui, en 1932, inspire Xavier Toulemonde, le fondateur du futur géant de la VPC, lorsqu'il y installe sa filature de laine, qui prend d'abord le nom de "Filatures des 3 Suisses", avant de devenir, plus simplement, "Les 3 Suisses".

Sources : www.etymo-logique.com et www.journaldunet.com

Pourquoi les habitants de Saint-Pétersbourg sont-ils incapables de prononcer le mot : "Rouge" ?

Réponse
Parce que leur palais dit « Vert » !
Explication du calembour
Il résulte de l’homophonie entre les locutions « Palais (paroi supérieure de la bouche) dit vert » et « Palais d’Hiver » ; ce dernier étant, de 1732 à 1917, la résidence officielle des monarques russes, et sa prise d’assaut, en 1917, étant devenue un symbole de la révolution russe.

15 façons de dire "On n'y voit rien".

"On n'y voit que dalle" appartient au registre argotique.

L'expression "Il fait noir comme dans le trou du cul d'un nègre" relève du registre vulgaire et ne peut naturellement plus être employée de nos jours sans se voir immédiatement traité d'épouvantable raciste.

En revanche, l'église catholique, apostolique et romaine s'avérant sensiblement moins sourcilleuse et susceptible que certaines associations de défense des "minorités visibles", sans doute doit-on plus aisément pouvoir continuer d'utiliser la formule "Il fait noir comme dans le cul d'une nonne" (registre argotique).

Dans le registre familier, on dit : "On n'y voit goutte" ou "On n'y voit que pouic" (qui appartiennent également au registre désuet).

Et nos amis québecois utilisent l'idiotisme animalier "Il fait noir comme dans le cul d'un ours".

Le langage courant nous offre quelques autres possibilités, avec "Être dans le noir", "Il fait nuit noire", "Il fait noir comme dans un four", "Il fait noir comme dans un tunnel", "Il fait noir comme dans la gueule du loup" (idiotisme animalier) ou "On n'y voit pas clair".

Mais c'est naturellement le registre soutenu qui nous propose les formules les plus élégantes, avec "Être dans la plus totale obscurité",  ou "Il règne un noir d'encre" ou "Nous sommes plongés dans les ténèbres".

Ne dites pas : "I' z'ont traité c't'empaffé de fils de pute pasqu'i' s'était gouré et qu'il avait chouravé la tire à m'sieur Paulot." !

Mais au moins : "Ils ont traité ce salaud de fils de pute parce qu'il s'était trompé et avait volé la voiture de monsieur Paul !". (langage courant)

Et, idéalement, : "Ils ont attribué à ce malandrin une ascendance douteuse pour avoir malencontreusement dérobé l'automobile de M. Paul !". (registre soutenu)

 

 

 

"Se taper des barres" ou "Se taper des barres de rire".

"Se taper des barres" ou "Se taper des barres de rire" : Boris Eltsine et Bill Clinton, le 23 octobre 1995

Sans doute vous demandez vous d'où peut bien venir cette curieuse expression du registre familier, récemment apparue et qui signifie "Rire de bon coeur", "Rire aux éclats" ?

Tout simplement de l'anglais, bien sûr, pour changer un peu !

Il s'agit en effet d'une mauvaise traduction de la formule anglaise "Barrels of laughs" (anciennement "Barrels of fun"), signifiant "Barils de rire", déjà sensiblement plus parlante... mais qu'il aurait davantage convenu  - me semble-t-il - d'utiliser dans notre langue sous une forme du type "Des caisses de rire".

Sur le même sujet, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à  "Toutes les façons de dire "Bien rire" ou "Rire beaucoup".

En illustration, l'un des fous rires les plus célèbres de l'histoire : le président des États-Unis d'Amérique Bill Clinton, plié de rire aux propos du président russe Boris Eltsine lançant aux journalistes : "C'est vous qui êtes un désastre !".

La rencontre se déroule à New York (New York) (États-Unis d'Amérique) le 23 octobre 1995. Boris Eltsine et Bill Clinton sortent d'un long tête à tête où ils ont parlé de sujets qui fâchent : les accords de Dayton sur l'ex-Yougoslavie et l'intervention de l'OTAN que Moscou voit d'un très mauvais oeil remplacer les Nations Unies en Bosnie. La veille, à la tribune des Nations Unies, le président russe avait, avec véhémence, dénoncé les velléités expansionnistes de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. Mais lors du point de presse commune, le ton a changé du tout au tout...

Source :

"Sur l'air des lampions".

L'expression "Sur l'air des lampions" désigne, de nos jours, de façon générale, la manière dont une foule scande un slogan, quel qu'il soit.

Et cela, depuis le célèbre "CRS - SS !" des manifestants, aux traditionnels "On a gagné !" et autres "Et 1, et 2, et 3-0 !" des supporteurs, aux "Une autre !, une autre !" des spectateurs enthousiastes ou au "Remboursez !, remboursez !" des spectateurs mécontents !

L'expression "Sur l'air des lampions" a une origine parfaitement connue et un caractère tout à fait historique, puisqu'elle date de la proclamation provisoire de la Deuxième République, en février 1848.

Le roi Louis-Philippe venant d'être chassé par une insurrection, les républicains montrèrent leur joie en illuminant leurs fenêtres. Mais, comme il y avait finalement peu de ces éclairages spontanés, les bourgeois parisiens étant dérangés par les émeutes, les gens dans les rues se mirent à scander "Des lampions ! Des lampions !", ce qui fit augmenter le nombre de fenêtres éclairées et écrire à Victor Hugo : "En un clin d'oeil, la ville fut illuminée comme pour une fête".

C'est de cet appel répétitif, d'une seule note et de trois syllabes que nous vient donc cette expression.

Et si, à l'origine, et pendant un moment, "L'air des lampions" était bien limité à trois syllabes et une seule note, il a fini par désigner tous les slogans scandés par de nombreuses personnes en séparant les syllabes et sur très peu de notes.

Source : www.expressio.fr

On ne dit pas : "Je m'excuse" et encore moins "J'm'excuse" !

Mais, à tout le moins, : "Excuse-moi" ou "Excusez-moi" ! (registre familier)

Et, mieux encore : "Je te/vous prie de m'excuser". (registre normal)

Voire : "Je te/vous prie de bien vouloir m'excuser" ou "Je te/vous prie de bien vouloir avoir l'obligeance de m'excuser". (registre soutenu)

On ne dit pas : "Honni soit qui manigance" !

Comme l'a très astucieusement fait Coluche dans ce génial calembour, que l'on peut retrouver dans "Les inoubliables", un recueil d'aphorismes posthume, publié en 1992 aux Éditions Fixot.

Explication du calembour
« Il résulte de l’homophonie entre la formule inventée par Coluche « Honni soit qui manigance » et la devise du Très noble ordre de la Jarretière « Honni soit qui mal y pense » . »

Mais "Honni soit qui mal y pense".

  • Cette expression constitue en effet la devise (en français) du très noble ordre de la Jarretière, le plus élevé des ordres de chevalerie britanniques et le plus ancien subsistant encore au XXIe siècle.
  • Et elle s'emploie chez nous, de nos jours, à l'attention de ceux qui suspecteraient des intentions malicieuses ou malveillantes derrière des paroles prononcées ou des actes accomplis sans aucune arrière-pensée.

Ce qui pourrait se dire de manière plus moderne par une formule du type : "Honte à celui qui voit le mal (dans mon geste ou dans mon propos)".

On dit par exemple : "Honni soit qui mal y pense : lorsque je regarde la femme du directeur je suis  en admiration car je trouve qu'elle a un corps sublime".

www.expressio.fr

 

"La sérénité".

Ce joli substantif féminin du langage courant désigne :

  • au sens propre, dans le registre désuet et dans le registre soutenu : l'état du temps, du ciel ou de l'air lorsqu'ils sont sereins,

On dit par exemple : "La sérénité du temps nous permet de faire toutes les sorties en mer que nous voulons".

  • et, au sens figuré : la tranquillité, le calme, la confiance, l'absence de trouble ou d’agitation,

On dit par exemple : "Avec des collaborateurs aussi performants, je peux partir en toute sérénité".

  • mais il constitue également, un titre honorifique accordé autrefois à certains souverains ou princes ("Votre sérénité").

Source : wikipedia.org