Telle est encore une fois la devise publicitaire en anglais que nous inflige la marque de whiskey états-unienne Jack Daniel's sur ses affiches françaises d'octobre 2019.
Qui cette fois, au moins, a le mérite de l'avoir traduit correctement, mais en tout petit, en bas de l'affiche, : "Des milliers de whiskeys. Un seul Jack".
Cette expression du registre familier signifie "Arriver bon premier, réussir, gagner le gros lot, un prix, quelque chose ou obtenir quelque chose, parvenir à ses fins".
On dit par exemple : "Tu sais que samedi dernier Jean-Mi a décroché la timbale : il est sorti avec Catherine !".
Telle est, encore une fois, la teneur du texte que nous inflige la marque de whiskey états-unienne Jack Daniel's sur ses affiches françaises d'octobre 2019.
Tout en nous traduisant son texte "L'origine de Jack", ce qui - à ma connaissance - n'est pas correct !
Une formule comme "Le pays de Jack" ou "Le pays d'origine de Jack" m'aurait davantage semblé convenir, mais je ne suis pas traducteur.
Interdire purement et simplement la présence de toute langue étrangère sur les publicités me semblerait quoi qu'il en soit la meilleure des solutions pour éviter cette invasion, permettre à mes compatriotes de pouvoir comprendre les messages qu'on leur adresse et éviter ce genre d'idioties !
Ce mot de "Baragouin", ainsi que le verbe qui en découle, proviennent presque directement du breton, puisqu'ils sont constitués d'une contraction des mots "Bara" ("pain") et "Gwin" ("vin"), qui étaient très souvent prononcés par les premiers conscrits bretons !
Mais je ne me permettrais pas pour autant d'effectuer le moindre sous-entendu ou allusion douteuse sur la réputation actuelle de mes amis bretons à l'égard des boissons alcoolisées.
Source : Almanach Hachette. Petite encyclopédie populaire. 1906
Ce substantifpolysémique peut avoir pas moins de... 16 significations différentes :
c'est d'abord ainsi que l'on appelle une ecchymose, dans le registre familier,
ou, au sens figuré, une blessure infligée à la psyché, aux sentiments ou à la pensée (on parle par exemple de "bleus à l'âme"),
mais également une personne sans expérience, un novice, nouvellement arrivé ou engagé, à l'armée ou au travail (registre familier),
un policier ou un gendarme (registre familier),
un sportif de haut niveau français, sélectionné dans l'équipe nationale de sa discipline,
un fromage dont les champignons contenus dans la pâte forment des veines de couleur bleue,
unvêtement de travail ("bleu de travail") utilisé pour la mécanique ("bleu de mécanicien") ou la chaufferie ("bleu de chauffe"),
un plan, schéma ou croquis reproduit sur papier au ferro-prussiate,
le document relié en bleu représentant le budget proposé par le gouvernement (par opposition au "vert", le budget voté par le Parlement),
un document de travail interministériel relatif à un projet de loi,
une maladie du lait et du vin blanc, causée par des bactéries.
Et c'était également autrefois :
un soldat des armées de la République durant la guerre de Vendée (surnom donné par les chouans),
puis, par extension, un républicain, par opposition aux "blancs" (royalistes) ou aux "rouges" (communistes),
un soldat états-unien nordiste confédéré durant la guerre de Sécession (par opposition aux "gris" sudistes unionistes),
un télégramme (registre familier),
un document utilisé dans la seconde moitié du XXe siècle par les coloristes de bande dessinée, afin d'appliquer leurs couleurs en aplats ("bleu d'imprimerie" : copie de la planche au format de parution, où les traits encrés apparaissaient en bleu clair).
Comme le fait le whisky Haig Club sur ses affiches publicitaires placardées en mai 2019 sur nos murs ; "est" étant évidemment, pour qui du moins parle couramment l'anglais, ce qui n'est naturellement le cas - à ma connaissance - que d'une infime partie de la population française, une abréviation du mot anglais "Established".
Sauf que, et c'est là que l'on touche - pour moi - au génie, : alors que vous passeriez pour une pauvre victime de la publicité dans ces deux hypothèses, absolument personne n'a conscience de quoi que ce soit en ce qui concerne la "Pause-café". Ce qui est la preuve absolue que les auteurs de ce coup de maître ont magnifiquement réussi leur affaire !
Historiquement, la pause-café date du XIXe siècle et a pour origine la ville de Stoughton (Wisconsin) (États-Unis d'Amérique) et il s'agissait d'une pratique apportée par des immigrants norvégiens.
Mais au début des années 1950 le café n'est absolument plus une boisson à la mode. Il est même considéré comme plutôt ringard et sans grand intérêt ; voire mal vu, car jugé populaire, bas de gamme. À l'inverse du thé, historiquement associé à l'aristocratie.
La mercatique allait toutefois, sans tarder, radicalement et durablement inverser la tendance !
Face à la très inquiétante baisse de la consommation, le Pan-American Coffee Bureau parvient à populariser de nouveau le café au moyen d'une fantastique campagne publicitaire, qui mobilise quelques unes des plus grandes vedettes du moment (le grand John Wayne en personne !) et inonde le pays tous supports confondus : radio, télévision, affichage et presse.
Son slogan - "Give yourself a Coffee-Break" ("Offrez vous une pause-café") - marque tellement les esprits qu'il perdure 70 ans plus tard !
John B. Watson, un psycho-sociologue ayant travaillé avec la firme Maxwell House, rendit les "Pauses-café" à la mode dans les entreprises et la courte pause que faisaient les ouvriers d'usine au cours de leur service fut rebaptisée "Coffe-Break". Au point qu'à peine une année plus tard, 80% des entreprises accordant cette pause l'appelaient également "Coffee-Break".
En instaurant le café dans cette institution qu'est la "Pause", la boisson se répandit et redevint à la mode, pour ne plus jamais perdre de son attrait.
La France ne fut naturellement pas en reste et imposa elle aussi la "Pause-café", avec le slogan "Chaque jour faites la pause-café" ; "La minute heureuse de la journée".
Même si la campagne publicitaire n'eut évidemment pas la même ampleur dans notre pays, les résultats n'en furent pas moins impressionnants.
Ainsi, la "Pause-café" représente-t-elle encore aujourd'hui un poids économique conséquent et un marché très lucratif pour les professionnels du secteur.
Différentes études menées à son sujet révèlent ainsi que le café est la première boisson consommée sur le lieu de travail.
Et que les trois quarts des travailleurs boivent au moins un café durant leur journée de travail. Près d’un sur deux (47%) commence sa journée de travail avec un café . Et les salariés français consomment en moyenne trois cafés par jour sur leur lieu de travail.
La "Pause-café" demeure un rituel important pour les Français : 9 salariés sur 10 (89 %) déclarent en faire une. Et le phénomène semble s’inscrire dans le temps, car la jeune génération est particulièrement attachée à ce rituel !
Pour finir, je vous propose, pour le régal des yeux, quelques uns des innombrables visuels états-uniens de presse écrite de 1952, au charme délicieusement désuet :
Il s'agit d'une marque de bière de la société néerlandaise Swinkels Family Brewers (anciennement Bavaria), deuxième plus grande société de brasseries aux Pays-Bas, derrière Heineken.
Elle tiendrait son nom de la concentration en alcool qu’elle titrait initialement (8,6° donc).
Après avoir titré pendant plusieurs années à 7,9° afin de réduire ses taxes de ventes, elle est de nouveau à 8,6°.