"Boire la tasse".

Une jeune femme en train de boire une tasse

Cette locution verbale, qui ne manque pas de surprendre nos amis étrangers ou nos jeunes enfants, relève du registre familier.

Et elle signifie, au sens figuré :

  • au XVIIIe siècle : mourir par noyade,
  • de nos jours : avaler involontairement une petite quantité d'eau en nageant,

On dit par exemple : "Mon fils ne voulait plus retourner à la piscine après avoir bu la tasse la dernière fois".

Un petit garçon en train de boire la tasse dans une piscine

  • ou : subir un échec.

On dit par exemple : "Nous avons bu la tasse avec ce produit l'année dernière".

Source : Alain Rey, Le Voyage des mots, quatrième édition, Paris, Guy Trédaniel éditeur, 2019, p.250.

"Un serment d'ivrogne".

Cette locution nominale masculine relève du registre familier.

Et elle désigne : une promesse pleine de bonnes intentions qu'on ne tient pas et sur laquelle on ne peut donc guère compter.

On dit par exemple : "Bien sûr, il t'a dit qu'il ne recommencerait plus et que tu pouvais lui faire confiance, mais ce n'est qu'un serment d'ivrogne".

Sources : wiktionary.org, www.languefrancaise.net et www.expressio.fr

"Un verre à vin" et "Un verre de vin".

Ces deux locutions nominales masculines du langage courant ne doivent pas être confondues :

  • "Un verre à vin" est un effet un verre destiné à contenir du vin,

On dit par exemple : "Il faut que je rachète des verres à vin : nous en cassons régulièrement lorsque nous avons des invités à la maison".

Il en existe de nombreuses sortes :

Les différents types de verre à vinLes différents types de verre à vin

  • tandis qu'"Un verre de vin" contient du vin.

un verre de vin

"Un coq hardi".

Tout jeune enfant je m'étais interrogé sur la signification de cette locution nominale masculine, qui me semblait omniprésente.

En effet :

  • un restaurant portait ce nom, à Payrac (46) le petit village du Lot dans lequel je passais la plupart de mes vacances, de 1965 à 1974,
Affiche du film franco-germano-italien "Merveilleuse Angélique", de Bernard Borderie (1965)
Affiche du film franco-germano-italien "Merveilleuse Angélique", de Bernard Borderie (1965)
  • ainsi que dans le film franco-germano-italien de Bernard Borderie "Merveilleuse Angélique", sorti en 1965 et tiré du roman français d'Anne et Serge Golon, "Le chemin de Versailles", sorti en 1957.
Angélique (Michelle Mercier), dans le film "Merveilleuse Angélique" (1965), devant l'enseigne du "Coq hardi", qu'elle reprend et rebaptise "Le Masque rouge", faisant prospérer cette modeste auberge parisienne, qui devient vite un endroit chic et réputé.
Angélique (Michelle Mercier), dans le film "Merveilleuse Angélique" (1965), devant l'enseigne du "Coq hardi", qu'elle reprend et rebaptise "Le Masque rouge", faisant prospérer cette modeste auberge parisienne, qui devient vite un endroit chic et réputé.
  • il s'agissait par ailleurs du titre d'un excellent journal de bande dessinée français, créé le 20 novembre 1944 à Clermont-Ferrand (69) par le dessinateur français Marijac, et publié jusqu'au 5 février 1963.

Couverture du n°35 de la 3e année de la nouvelle série du journal de bande dessinée français "Coq hardi", sorti le 21 novembre 1946

  • ainsi que du nom d'une bière blonde française, produite par la Brasserie du Coq Hardi, située à Marcq-en-Baroeul (59) et acquise, en 1972, par la brasserie belge Haacht, située à Boortmeerbeek et fondée, en 1898, sous le nom de Brasserie et Laiterie de Haecht !

Plaque émaillée publicitaire pour les bières belges "Coq Hardi"Plaque émaillée publicitaire pour la bière belge du "Coq Hardi"

Quelques années plus tard, j'ai pu découvrir que ce terme de "Coq hardi" désignait tout simplement, en héraldique : un coq avec la patte droite levée.

Un motif qui figure sur de très nombreux blasons :

Le blason de la ville de Romagne-sous-les-Côtes (55), avec un "Coq hardi"
Le blason de la ville de Romagne-sous-les-Côtes (55), avec un "Coq hardi"
Le blason de la ville de La-Neuville-en-Hez (60), avec un "Coq hardi"
Le blason de la ville de La-Neuville-en-Hez (60), avec un "Coq hardi"
Le blason de la ville de Baudignécourt (55), avec un "Coq hardi"
Le blason de la ville de Baudignécourt (55), avec un "Coq hardi"

Source : wikipedia.org

 

"Un faux-col".

Ce substantif masculin désigne :

  • au sens propre : un col de chemise amovible, pouvant être retourné après usure, très utilisé jusqu'au début du XXe siècle,

Des faux-cols

  • et au sens figuré, dans le registre familier : la mousse d’une bière dans un verre (idiotisme vestimentaire).

Un verre de bière "avec faux-col"

De fait, le blanc de celle-ci rappelle bien, en effet, la couleur et la forme de certains faux-cols.

Un faux-col

Source : wiktionary.org

"Un breuvage".

Ce substantif masculin désigne :

  • dans le registre soutenu et dans le registre désuet : un liquide destiné à la consommation, autrement dit une boisson,
  • et dans le langage courant : une boisson d'une composition spéciale, préparée en vue d'un certain effet, possédant des propriétés particulières, réelles ou supposées (curatives, magiques, bénéfiques ou néfastes).

Comme par exemple la célèbre "potion magique" du druide Panoramix, dans les aventures d'Astérix le gaulois.

Le druide Panoramix préparant son "breuvage" : la potion magique (© Albert Uderzo et Hachette)

Sources : Le Robert, www.cnrtl.fr et wikipedia.org

"De la pisse d'âne".

Un âne en train d'uriner

Cette locution nominale féminine en forme d'idiotisme animalier relève du registre vulgaire.

Et elle désigne, au sens figuré : une boisson fade ou infecte, et en particulier une bière de mauvaise qualité ou servie chaude.

On dit également, dans le registre argotique : "Une binouse" (ou "Une binouze") et "Une bibine".

Et, sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Une bière".

Source : wiktionary.org

 

On parle souvent de "Boisson alcoolisée" pour désigner ce qui est en réalité une "Boisson alcoolique" !

Or, ces deux locutions nominales féminines paronymes désignent des produits très différents :

  • "Une boisson alcoolique" est en effet une boisson contenant par nature de l'alcool, comme la bière, le vin ou l'eau-de-vie.

Des bouteilles d'alcoolDes bouteilles de vin

 

  • tandis que "Une boisson alcoolisée"est une boisson à laquelle on a ajouté de l'alcool.

Comme par exemple lorsque l'on arrose un café de cognac.

un café arrosé de Cognac

Le législateur français ne s'attache ainsi à réglement et contrôler que la vente, la publicité et l’abus des seules boissons "alcooliques" et non "alcoolisées".

Et c'est bien cet adjectif d'"alcoolique" que l'on retrouve dans les formules relatives à la conduite en état d’ivresse : délit de conduite en état alcoolique, conducteur circulant sous l’empire d’un état alcoolique, constat ou contrôle de l’état alcoolique d’un individu, dépistage ou détection de l’état ou de l’imprégnation alcoolique, intoxication alcoolique, ivresse alcoolique.

Pourquoi donc alors une telle confusion ?

Très vraisemblablement en raison de la connotation très négative attachée à l'adjectif "alcoolique", résultant du substantif "alcoolique", qui désigne une personne incapable de maîtriser sa consommation d’alcool, et en ayant une consommation excessive.

Sources : www.question-orthographe.fr et www.btb.termiumplus.gc.ca

"Picoler" et "La picole".

Ces deux mots désignent respectivement :

  • "Picoler" : boire de l'alcool en quantité excessive, s'enivrer,

On dit par exemple : "Depuis sa séparation, ma frangine a un peu tendance à picoler".

  • Picoler ou boire avec excèset "La picole" :
    • dans le registre populaire :
      • l'action de picoler ; le fait de s'enivrer par l'absorption d'alcool.

On dit par exemple : "T'es au jus pour Nanard ? Il est tombé dans la picole".

Deux jeunes hommes fortement alcoolisés, gisant sur un trottoir après la picole ( © Pascal Brocard / Le Républicain Lorrain)
Deux jeunes hommes fortement alcoolisés, gisant sur un trottoir après la picole ( © Pascal Brocard / Le Républicain Lorrain)

On dit par exemple : "J'ai apporté du sauciflard et du pain et ma gonzesse va ramener la picole".

Un carton de bouteilles de vin

    • et dans le langage courant : une sorte de pioche utilisé en viticulture pour travailler le sol au pied des vignes.

Source : wiktionary.org

"À réveiller un mort".

Cette locution adverbiale relève du registre populaire.

Et elle signifie, au sens figuré : très fort, très puissant.

On dit par exemple : "Vers trois heures, il y a eu une explosion à réveiller un mort".

Ou : "Ils ont voulu me faire boire une eau-de-vie locale à réveiller un mort".