Pourquoi dire : "Happy hour" ?

Affiche promotionnelle pour l'happy hour

Et pas : "La bonne heure" !

Ce terme, emprunté à l'anglais américain désigne la période de la journée d'une ou de plusieurs heures au cours de laquelle un débit de boisson propose des boissons, en particulier alcoolisées, à des tarifs plus avantageux que d'ordinaire.

La tarification s'applique au moment où l'on commande une boisson, et non au moment de la payer.

Et le moment de la journée choisi est généralement celui où l'établissement est le moins fréquenté, pour tenter d'attirer la clientèle ; soit le plus souvent en fin d'après-midi (après le travail) et/ou en début de soirée (avant le dîner), du lundi au jeudi.

L'action promotionnelle consiste généralement à offrir une seconde boisson identique pour chaque boisson achetée.

Source : wikipedia.org

Pourquoi dire : "Un coffee shop" ?

Et pas, selon le contexte :

Un "Coffee shop" français ou "Boutique de cafés"
Un "Coffee shop" français ou "Boutique de cafés"
  • un magasin de cafés, où l'on peut en acheter et en consommer.

Comme on peut de plus en plus en trouver dans notre pays, depuis quelques années.

Un "Coffee shop" néerlandais, à Amsterdam (Pays-Bas) ou "Magasin de cannabis"
Un "Coffee shop" néerlandais, à Amsterdam (Pays-Bas) ou "Magasin de cannabis"
Un "Coffee shop" néerlandais, à Amsterdam (Pays-Bas) ou "Magasin de cannabis"
Un "Coffee shop" néerlandais, à Amsterdam (Pays-Bas) ou "Magasin de cannabis"
  • un magasin de cannabis, où l'on peut en acheter et en consommer.

Comme on en trouve aux Pays-Bas, où ils sont tolérés depuis 1976.

Un "Coffee shop" new-yorkais correspondant à notre traditionnel "Café"
Un "Coffee shop" new-yorkais correspondant à notre traditionnel "Café"
  • ou : un café.

Puisqu'il s'agit tout de même de la définition originelle de ce terme pour les anglophones.

 

"Un kil de rouge" ou "Un litron".

Un "kil de rouge" ou litre (0,75 litre ici) de vin rouge premier prix de piètre qualité

Ces deux locutions verbales du registre populaire désignent : un litre de vin, généralement des plus ordinaires, pour ne pas dire de piètre qualité, sans appellation d'origine.

On notera que le mot "Kil" est l'apocope du mot "Kilo", lui même déjà apocope de "Kilogramme".

Un cas rare de double apocope.

"Un repas bien arrosé".

"Bien arrosé" est une locution adjectivale du registre familier qualifiant, au sens figuré : un repas au cours duquel on a bu beaucoup d'alcool.

On dit par exemple : "Tout le monde était bien joyeux car le repas avait été bien arrosé".

"Un vin de France" et "Un vin de table de la Communauté Européenne" ou "Un mélange de vins de différents pays de la Communauté Européenne".

Un vin de table de la Communauté Européenne

Ces trois vocables administratifs qui fleurent bon la novlangue désignent des vins européens sans indication géographique.

  • "Vin de France" est la mention portée par les vins sans indication géographique produits en France sous le contrôle de FranceAgriMer. Leur nombre peut varier d'année en d'année en fonction des agréments accordés par FranceAgriMer aux opérateurs et des choix de ces derniers.

On parle de "Vin sans indication géographique" en dépit de la mention "France" comme pays de production, par opposition aux vins sous AOC et aux vins sous IGP.

  • et "Vin de table de la Communauté Européenne" ou "Mélange de vins de différents pays de la Communauté Européenne" sont les mentions portées par les vins provenant de divers pays de la la Communauté européenne.

Dans tous les cas, il s'agit clairement de produits premiers prix de piètre qualité, que l'on aurait autrefois simplement qualifié de "Bibine", "Picrate" ou "Vinasse" dans le registre argotique.

"La potomanie", "La polydipsie primaire" ou "La polydipsie psychologique".

Ces différentes appellations désignent une pathologie psychiatrique. Ce TCA se caractérise par un besoin irrépressible de boire constamment, essentiellement de l'eau.

La victime, appelée "potomane" boit tout liquide à sa portée, jusqu'à plus de dix litres par jour.

Cette consommation excessive peut devenir mortelle, car il est impossible pour l'organisme de tout assimiler. La potomanie génère une sécrétion d’urine en quantité abondante, et donc une augmentation du volume urinaire au-delà de 2,5 l par jour, appelée "Polyurie".

Au-delà de dix litres par jour l'apport hydrique des cellules aboutit à une diminution de la quantité de sel à l'intérieur du sang, pouvant générer un oedème au sein du cerveau, lequel peut s'accompagner de troubles neurologiques parfois très sévères.

Source : wikipedia.org

"For", "Fort" et "Un fort".

Ces différents mots homophones ont des significations très différentes :

  • "For" est un substantif masculin qui nous vient du latin "Forum".
  • "Fort" est :
    • soit un adjectif masculin, qui signifie, selon le contexte :
      • agissant avec énergie, pour un produit ou un médicament ("Un somnifère assez fort"),
      • ayant de la force morale, de la force de caractère ("Être fort dans l'adversité"),
      • ayant des connaissances étendues, une grande habileté, une grande aptitude dans un domaine ; surpassant les autres ("Être fort en calcul mental"),
      • bien établi, sûr, résistant au temps, aux attaques, etc. ("Un amour très fort"),
      • corpulent, épais, gros ("Être fort des hanches"),
      • désagréable au goût ou à l'odorat, âcre ("Du beurre fort"),
      • dont la puissance, les moyens d'action, le pouvoir sont très développés ; qui s'impose aux autres ("Un parti politique fort"),
      • doté d'une teneur très importante en son principe actif, pour une substance ou une préparation ("Du piment fort"),
      • manifestant l'habileté, le savoir-faire, la compétence et s'imposant à l'esprit avec force ("Un film très fort"),
      • recourant à la contrainte et à des mesures autoritaires, pour un État ("Un régime fort"),
      • résistant, solide ("Du carton fort"),
      • robuste, solide, vigoureux, ayant de la force physique, pour un individu ("Un homme fort"),
      • tirant son assurance, sa supériorité de telle ou telle chose ("Fort de son expérience"),
      • ou : très actif, très correctif, puissant, pour un instrument ou un appareil ("Des verres correcteurs très forts").
    • soit un adverbe, qui signifie, selon les cas :
      • d’une manière forte et vigoureuse. ("Crier fort", "Frapper fort", "Pousser fort", etc.),
      • ou : beaucoup ("Couler fort", "Pleuvoir fort", "Venter fort", etc.)

Placé devant un adjectif ou devant un adverbe, "Fort" marque le superlatif : "Avoir fort à coeur de", "Savoir fort bien que", etc.

  • et "Un fort" est un substantif masculin désignant, selon le contexte :
    • une fortification permanente isolée et indépendante, autonome.
San Felipe de Lara, un fort colonial espagnol à l'entrée du lac Izabal, dans l'Est du Guatemala
San Felipe de Lara, un fort colonial espagnol à l'entrée du lac Izabal, dans l'Est du Guatemala

Ouvrage de terre ou de maçonnerie, parfois revêtu de métal, il s'agit d'un bâtiment militaire conçu pour la guerre défensive, destiné à résister aux attaques de l’ennemi.

Le fort de Jorey à Fermanville (50)
Le fort de Jorey à Fermanville (50)
    • à la chasse : un repaire, de la retraite de certains animaux, qui se réfugient toujours dans l’endroit le plus épais du bois ("Le sanglier est dans son fort"),
    • celui qui a la force ou la puissance, qui représente ou symbolise la force ("Le fort contre faible"),
    • dans le registre désuet : un portefaix . "Un fort des Halles" était le nom attribué au manutentionnaire qui avait pour mission de transporter les marchandises de l'extérieur vers l'intérieur des pavillons des anciennes Halles de Paris (75).
Forts des Halles, à Paris (75), vers 1910
Forts des Halles, à Paris (75), vers 1910

Portant une tenue de travail très caractéristique, les forts formaient une corporation très célèbre dans la capitale, créée sous le règne de Louis IX, et aujourd'hui disparue.

Mais le mot "Fort" pour désigner des employés devant porter de lourdes charges durant leur travail a également été utilisé ailleurs, puisqu'il a par exemple existé des "forts des Abattoirs de Lille (59)",

    • dans le registre familier : un genre de mérite ou de savoir, qui distingue une personne, la place au-dessus des autres ("Le français a toujours été mon fort"),
    • l'endroit le plus fort d’une chose ("Le fort d’une voûte, d’une épée"),
    • l'endroit le plus épais et le plus touffu d’un bois ("S’enfoncer dans le fort du bois"),
    • le temps où une chose est dans son plus haut point, dans son plus haut degré ("Au fort de la tempête", "Au fort de la mêlée"),
    • et enfin, pour nos amis québecois : l'eau-de-vie.

Sources : www.larousse.fr et wiktionary.org

 

"Faire un canard".

Cette locution verbale du signifie, au sens figuré :

  • principalement, dans le registre familier :
    • tremper brièvement un morceau de sucre dans le café et le croquer ensuite sans le laisser fondre dans la tasse ou entre les doigts.

Les nordistes disent aussi "Boire le café à l’chuchette".

Faire un canard : tremper brièvement un morceau de sucre dans le café et le croquer ensuite sans le laisser fondre dans la tasse ou entre les doigts.

    • ou la même chose, mais dans un verre d'alcool.

Souvent, c’est par prudence, notamment lorsque l’alcool est fort, qu'on le goûte de cette façon. En tout état de cause, on suce le morceau de sucre, et on recommence l’opération ... Un régal, paraît-il !

Cette expression, déjà en vogue au XVIIIe siècle, viendrait de la similitude entre le palmipède, qui a l’habitude de plonger son bec régulièrement dans l’eau, et l’action de tenir le sucre entre le pouce et l’index tout en le trempant rapidement dans le café ou l’alcool, afin qu'il s'en imprègne mais ne fonde pas.

La manoeuvre est délicate : trop rapide le sucre ne sera pas assez imbibé, trop lente il va fondre dans la tasse ou le verre…

  • accessoirement, dans le registre argotique : publier, animer, gérer un journal.

 

Sources : www.maisonconfiserie.fr, lebilletdelamarmotte.over-blog.com et verreleine.org

"L'arquebuse".

Ce substantif féminin désigne tout à la fois :

Une arquebuse italienne à double rouet de la fin du XVIe siècle

  • une arme à feu de portée effective limitée (moins de 50 mètres), assez lourde et encombrante, mais dont on pouvait épauler les dernières versions.

L'arquebuse à mèche, apparue vers 1450, a une masse de 5 à 9 kilogrammes et nécessite la prise d'appui sur une fourche appelée "fourquin".

Un arquebusier en position de tir

Les premières arquebuses à rouet semblent avoir été inventées au tout début du XVIe siècle en Allemagne du Nord. Leur fabrication se développe en Europe à partir de 15152. Cette arquebuse, plus maniable peut s'épauler, mesure de 0,80 à 1,30 mètre, pèse de 4 à 7 kilogrammes et tire une balle d'à peine 25 g.

L'arquebuse a une faible cadence de tir (un tir par minute) et son canon s'échauffe vite.

On distingue par la suite :

    • l'arquebuse à canon lisse, utilisée pour la chasse et destinée à tirer de la grenaille, très lourde et souvent fixée sur un chariot pour favoriser son transport le long des étangs pour la chasse au gibier d'eau,
    • et l'arquebuse à canon rayé, plus courte et plus maniable, destinée au tir à balle.

L'arquebuse est contemporaine des premiers "mousquets", qui finissent par la remplacer ; des armes bien plus lourdes, et nécessitant toujours la fourche de support (la "fourquine"), mais de plus gros calibre, lançant des projectiles capables de traverser toutes les armures.

Les arquebuses sont rapidement le support des plus belles ornementations des armuriers de l'époque : dorures, gravures, inserts en corne ou en ivoire sculptés, parfois même de pierres précieuses. Elles servent comme objet de décoration dans les demeures des plus riches seigneurs pour montrer aux visiteurs l'habileté des artisans qu'ils emploient.

  • et une boisson préparée par macération et distillation de plantes choisies pour leurs vertus naturelles (trente-trois selon le fabricant).

L'arquebuse (anciennement "eau d'arquebuse") tient son nom de ce qu'elle était censée guérir les blessures faites par les coups d'arquebuses et les armes à feu.

Deux anciennes bouteilles d'eau d'arquebuse de l'Hermitage
Deux anciennes bouteilles d'eau d'arquebuse de l'Hermitage

La recette définitive en a été élaborée en 1857 par le frère Emmanuel, qui était (selon les sources) herboriste ou infirmier , de la communauté des frères maristes de l'Hermitage de La Valla-en-Gier, près de Saint-Chamond (42).

À partir de 1869, la production a lieu à l'hermitage de Saint-Genis-Laval (69), puis a suivi l'exil des frères maristes à Carmagnola (Piémont) (Italie), en 1903, avant de revenir à Saint-Genis-Laval (69) en 1926.

Une bouteille d'Arquebuse de l'Hermitage

La commercialisation de l’arquebuse de l’Hermitage est assurée depuis 1986 par l’entreprise Cherry Rocher. En 1997, les frères maristes de la Sainte-Famille étaient encore les seuls possesseurs des secrets de fabrication de l’arquebuse.

Source : wikipedia.org

"Un Sam".

Ce substantif masculin désigne en France, depuis 2012 : un jeune restant sobre en boîte de nuit afin de pouvoir ramener ses amis en voiture.

Cette année-là, en effet, la DSCR (Délégation à la Sécurité et à la Circulation Routières), devenue DSR (Délégation à la Sécurité Routière) en 2017, avait organisé une vaste et lamentable campagne publicitaire destinée aux jeunes et ayant pour objectif la lutte contre les accidents de la route mortels causés par l'abus d'alcool.

Avec les pitoyables devises : "Si t'as pas de Sam, t'as le seum" et "Si t'as un Sam, t'as le swag".