J'aime beaucoup cette expression du registre désuet désignant de mauvais vers, faciles, peu recherchés, dépourvus d'ambition poétique, où la plupart des mots ne sont là que pour la rime, souvent approximative, ou pour obtenir le bon compte de syllabes.
Cette expression délicieusement désuète trouve son origine dans les rébus, devises ou poèmes de faible qualité, que l'on trouvait autrefois, imprimés sur des bandes de papier, enroulées autour de tubes de roseau creux servant d'instruments de musique bon marché appelés "Mirlitons".
Chacune des extrémités du tube comportait une ouverture latérale et était garnie avec une pelure d'oignon ou un morceau de peau de baudruche. On appliquait la bouche sur l'une des ouvertures, en chantant un air populaire. La vibration des pelures d'oignon donnant à la voix un son nasillard et ridicule, le "Mirliton" - surnommé "Flûte à l'oignon" - n'était employé que par plaisanterie et pour faire rire.
Ces deux adjectifs paronymiques du registre soutenu ont naturellement des significations totalement différentes :
"malvenant" (registre désuet), qualifie un végétal qui pousse mal ("un arbre malvenant"),
tandis que "malvenu" qualifie :
au sens propre : une personne qui ne s'est pas pleinement développé.
On dit par exemple : "Les traitements médicaux désormais disponibles limitent le nombre de personnes affectées d'un corps malvenu".
et, au sens figuré, :
une personne n'ayant pas de motif, de raison, étant peu qualifiée ou fondée pour dire ou faire quelque chose.
On dit par exemple : "D'accord, mes deux enfants ne sont parvenus en terminale qu'à l'âge de 20 et 21 ans, mais de là à dire que j'étais malvenu pour m'exprimer sur la rigueur et l'exigence parentale en matière de contrôle des devoirs !".
ou une personne indésirable, inopportune, venant au mauvais moment.
On dit par exemple : "Certes, mon avion avait du retard et je n'ai pu arriver chez mon oncle qu'à 3H du matin mais j'ai bien vu que j'étais malvenu".
Ces quatre expressions de registres de langue différents signifient toutes"Ne pas se mêler des affaires d'autrui".
"Se mêler de ses affaires" est une expression du registre familier.
On dit par exemple : "Mêle-toi plutôt de tes affaires et va donc ranger des ta chambre !".
"S'occuper de ses fesses" est une expression du registre vulgaire, en forme d'idiotisme corporel, employée au sens figuré.
On dit par exemple :"Je ne t'ai rien demandé : occupe-toi de tes fesses !".
Et "S'occuper de ses oignons"et "Se mêler de ses oignons" sont des expressions du registre argotique en forme d'idiotisme alimentaire, employées au sens figuré.
On dit par exemple :"Cela ne te regarde absolument pas : occupe-toi de tes oignons " ou "Mêle-toi de tes oignons !".
Il s'agit de la science et des spécialistes - homme ou femme - ayant pour objet et mission la culture, l'entretien et l'exploitation rationnelle des forêts.
J'aime beaucoup ces trois expressions très imagées du registre familier qui signifient naturellement "ne pas être très malin, ne pas briller par son intellignence".
Elles s'utilisent, de manière générale, pour qualifier une personne peu intelligente, simple d'esprit, sotte, dont on dira de manière ironique : "Il n'a pas inventé la poudre", "Il n'a pas inventé le fil à couper le beurre" ou "Il n'a pas inventé la machine à courber les bananes"...
On retrouve souvent ce mot dans la Bible, où l'on évoque son parfum.
Le mot "Myrrhe" - avec deux "r" ! - désigne tout à la fois :
la gomme ou résine aromatique produite par le "Balsamier" ou "Baumier", également appelé "Arbre à myrrhe", un arbre d'Afrique et d’Asie.
La myrrhe est utilisée :
comme composant de médicaments, pour ses propriétés stimulantes et antispasmodiques,
en parfumerie, notamment dans les parfums de type oriental, où elle accroît la sensualité des notes de rose,
et elle entre dans la composition de la célèbre Bénédictine.
L'histoire de la myrrhe est aussi ancienne que celle de l'encens :
Les Égyptiens la connaissent depuis quatre millénaires et l'utilisaient dans les embaumements.
Dans la Bible, la myrrhe est l'un des principaux composants d'une huile d'onction sainte (Exode, XXX).
Et elle fait partie des cadeaux apportés à Jésus par les rois mages.
Mais c'est surtout un parfum chargé d'érotisme, mentionné à ce titre sept fois dans le Cantique des cantiques, comme par exemple dans le verset I:13 : "Mon bien-aimé est un sachet de myrrhe, qui repose entre mes seins".
Les Grecs ont fait un grand usage de la myrrhe, allant jusqu'à en parfumer leur vin. Ils l'ont aussi associée à une légende : Myrrha était la fille de Cinyras, roi de Chypre. Aphrodite la poussa à avoir des relations incestueuses avec son père. Après quoi elle fut transformée en arbre à myrrhe, dont l'écorce se fendit pour donner naissance à Adonis.
ou cet arbre lui-même.
Il en existe une cinquantaine d'espèces réparties en Inde, à Madagascar, au Sénégal et sur les bords de la mer Rouge, principalement en Somalie, en Éthiopie et au Soudan, ainsi que dans la péninsule Arabique.
Une branche de balsamier ou "arbre à myrrhre" en fleurs
À la fin de l'été, l'arbuste se couvre de fleurs, tandis que son tronc se boursoufle de noeuds. C'est de ces boursouflures que s'écoule la myrrhe, en petites larmes jaunes que l'on recueille une fois qu'elles ont séché.
La récolte de la résine de myrrhe sur un balsamier ou "arbre à myrrhre"De la résine de myrrhe
L'expression "langue de bois" désigne un clichérhétoriquepéjoratif, visant à disqualifier un discours adverse en prétendant qu'il est tissé de formules stéréotypées.
Cette expression a d'abord été utilisée en France après la Seconde Guerre mondiale, afin de qualifier le discours officiel des dirigeants de l'URSS.
Et elle est utilisée depuis, de manière assez systématique, pour désigner une forme de communication pouvant servir à dissimuler une incompétence ou une réticence à aborder un sujet en proclamant des banalités abstraites, pompeuses. Ou faisant appel davantage aux sentiments qu’aux faits.
Au point de la faire elle-même relever d'un discours conventionnel et stéréotypé !
J'aime assez ces quatre expressions du registre familier en forme d'idiotisme botanique, qui signifient arriver de façon innocente, ingénue, et inopportune.