Casablanca est une ville située au Centre-Ouest du Maroc.
Capitale économique du pays et capitale de la région de Casablanca-Settat, il s'agit de la plus grande ville du Maghreb par la population, avec 4,36 millions d'habitants en 2014.
D'une superficie de 384 km2 (Paris en fait 105), Casablanca est située sur la côte atlantique, à environ 80 km au Sud de Rabat, la capitale administrative.
Les habitants de la ville se nomment "Casablancais" et "Casablancaise" en français. Et "Bidawa" ou "Casawa" en arabe marocain.
Rendue légendaire par le film Casablanca (1942), la ville possède un patrimoine architectural moderne important, dû à la diversité architecturale qu'elle a connue pendant le XXe siècle, où elle était alors le laboratoire de la modernité d'une nouvelle génération d'architectes ayant étudié à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (75).
Casablanca possède l'une des plus grandes mosquées du monde, la Mosquée Hassan-II, un emblème architectural dont le minaret culmine à plus de 200 mètres (la tour Montparnasse, à Paris (75), ne le dépasse que de 9 mètres).
Ville au passé turbulent, 440 ans après avoir été rasée par les Portugais, Casablanca fut quasiment détruite lors du bombardement de la ville par les Français en 1907 lors d'une insurrection faisant des milliers de victimes et constituant l'élément déclencheur de la Campagne du Maroc. Durant les années de plomb, sous le règne du roi Hassan II, la ville fut également assiégée par l'armée pendant les émeutes de 1981, faisant des centaines de victimes.
Casablanca connait aujourd'hui une période de croissance économique, marquée par de grands chantiers d'aménagement du territoire : éradication des quartiers insalubres, , création d'un nouveau centre d'affaires, construction du réseau de tramway, développement du réseau autoroutier et ferré avec l'accueil de la première LGV (Ligne à Grande Vitesse) d'Afrique.
Situation géographique
Casablanca est localisée sur la plaine de la Chaouia, région historiquement agricole et à ce jour l'un des principaux pôles de l'activité agricole du pays. Sa position sur la côte atlantique lui permet l'accès aux ressources maritimes.
Climat
Casablanca possède un climat méditerranéen à forte tendance océanique particulièrement agréable. Sa localisation en bordure de l'océan Atlantique lui confère des hivers doux et relativement humides, ainsi que des étés modérément chauds mais sans précipitations. La température moyenne annuelle y est de 18,88 °C, et le cumul annuel des précipitations s'élève à 426,1 mm.
Pendant l'hiver, le gel est quasiment absent, la température la plus basse jamais enregistrée étant de -2,7 °C. L'été, les températures sont généralement agréables lorsque le vent souffle de la mer. En revanche, lors des épisodes de vent de terre (équivalent marocain du sirocco), la ville peut enregistrer des températures caniculaires pendant quelques jours. Ainsi, la température maximale enregistrée est de 40,5 °C.
Urbanisme
Casablanca s'est développée à partir de la médina et du premier bassin du port, essentiellement à partir de 1920. C'est l'urbaniste Henri Prost qui en a dessiné les premières extensions entre les années 1917 et 1922. Lorsque celui-ci quitte le Maroc en 1923, l'essentiel de la structure de Casablanca est définie.
Dans les années 1950, l’architecte Michel Écochard dirige pendant 6 ans le service d'urbanisme du protectorat français et dessine un nouveau plan d'extension et d'organisation de la ville33.
La médina constitue le coeur historique de la ville. Elle est entourée d’une muraille et de huit portes dont la plus connue, la porte de Marrakech est à l'entrée Sud de la vieille ville.
À l'Est de la médina se déploie le quartier Art déco qui fut le quartier européen de la ville sous le protectorat français.
Étymologie
Casablanca signifie "la maison blanche" en espagnol et fait référence aux ruines d'une maison blanchie à la chaux qui servait d'amer aux marins ibériques naviguant dans les parages.
C’est à partir de 1781 que la locution nominale espagnole Casa Blanca fut employée. À cette date, des négociants italiens originaires de Venise (Vénétie) (Italie), les frères Chiappe, firent sortir pour la première fois des cargaisons de céréales depuis le nouveau port construit sur ordre de Mohammed III. Leur affaire fut reprise en 1788 par la compagnie espagnole Cinco-Grémios qui possédait le monopole de l'exportation du blé de la Chaouïa via ce port et répandit donc l'usage du nom Casablanca à l'étranger.
Histoire
Les Espagnols s'installèrent en nombre à partir du début du XIXe siècle, rejoints ensuite par d'autres Européens, notamment des Britanniques, des Français, des Belges et des Allemands, qui obtinrent la création de consulats nationaux à Casablanca durant les années 1860. À cette population européenne s'ajouta une communauté juive séfarade de plus en plus importante, qui servait d'intermédiaire pour les maisons de commerce étrangères implantées dans les différents ports de la côte marocaine.
Durant l'entre-deux-guerres, Casablanca abrite la plus forte communauté européenne du Maroc, les Européens représentant environ 60 % de la population casablancaise. Le centre-ville moderne et les quartiers résidentiels d'Anfa, de Longchamp et de l'Oasis accueillent essentiellement des familles françaises aisées de colons, de fonctionnaires et d'industriels, tandis que de nombreux Espagnols (dont des anti-franquistes à partir de 1936) mais aussi des Corses et Italiens se concentrent dans les quartiers populaires du Maarif, de Bourgogne et des Roches Noires. On trouve également mais en nombre plus restreint des Suisses, des Anglo-Saxons (britanniques et états-unien), des Arméniens, des Grecs, et quelques Russes blancs. Les Marocains pour leur part se répartissent entre l'ancienne médina, la nouvelle médina (quartier des Habous) et les nombreux bidonvilles qui commencent à surgir à Ben M'sick et aux Carrières centrales.
Juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale et à la suite du discours du sultan Mohamed V à Tanger, la ville se retrouve au coeur de la revendication nationale pour l'indépendance du Maroc. À partir de 1947 et surtout des années 1950, de nombreux bouleversements et troubles émaillent la vie casablancaise, à commencer par les affrontements meurtriers entre la population marocaine et les tirailleurs sénégalais, le 7 avril 1947, ainsi que l'attentat du Marché central de Casablanca le jour de Noël 1953, causant 18 morts européens et celui du 14 juillet 1955 à Mers-Sultan.
La ville fut un port stratégique durant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'elle accueillit la conférence de Casablanca, un sommet anglo-états-unien réunissant, du 14 au 24 janvier 1943, le Premier ministre Winston Churchill et le président Franklin Delano Roosevelt, afin de préparer la stratégie des Alliés après la défaite de l'Axe germano-nippon et la réorganisation de l'Europe libérée.
Après l'indépendance en 1956, la ville devint de facto le coeur économique du pays, symbole d'un Maroc moderne, dynamique et ouvert sur le monde.
Mais qui va néanmoins connaitre plusieurs périodes d'émeutes.
Économie
Casablanca connait aujourd'hui une période de croissance économique, marquée par de grands chantiers d'aménagement du territoire : éradication des bidonvilles et relogement des populations en condition salubre, construction du réseau de tramway, développement du réseau autoroutier et ferré avec l'accueil de la première LGV (Ligne à Grande Vitesse) d'Afrique.
Premier pôle industriel du pays avec plus d'un tiers des établissements industriels du pays, Casablanca concentre 55 % des unités productives, et près de 60 % de la main-d’oeuvre industrielle. Casablanca réalise 50 % de la valeur ajoutée du Maroc, et attire 48 % des investissements.
À elle seule, elle emploie 39 % de la population active du Maroc et représente 35 % de la consommation électrique nationale. L'aéroport de Casablanca accueille 51 % des passagers aériens et son port, avec celui de Mohammédia, assure 54 % des échanges maritimes extérieurs.
Premier port du Maroc et deuxième du continent africain, le port de Casablanca, d'où partent les cargaisons de céréales et surtout de phosphates, dont le Maroc est le deuxième producteur mondial, est également l'un des plus grands ports artificiels au monde et le plus grand port d'Afrique du Nord.
Première place financière du Royaume et du Maghreb, elle concentre 30 % du réseau bancaire et la quasi-totalité des sièges des banques et assurances du Maroc ; elle est également le siège de nombreuses entreprises nationales et internationales ainsi que de multinationales pour la région Afrique du Nord et Afrique de l'Ouest.
En septembre 2018, Casablanca annonce une richesse de 42 milliards de dollars, ce qui la place à la neuvième place du classement des villes africaines les plus riches.
La BVC (Bourse des Valeurs de Casablanca) est le marché officiel des actions au Maroc. Créée le 7 novembre 1929, sous le nom d'Office de compensation des valeurs mobilières, elle est l'une des plus dynamiques d'Afrique et se classe première du Maghreb, deuxième d'Afrique après celles de Johannesbourg (Afrique du Sud) et du monde arabe après celle de Riyad (Arabie Saoudite) avec une capitalisation de 90 milliards de dollars.
Cinéma
Casablanca est aujourd'hui célèbre dans le monde entier grâce au superbe film états-unien "Casablanca", du réalisateur Michael Curtiz (1942), interprété par Ingrid Bergman et Humphrey Bogart.
Ayant remporté 3 Oscars, il est considéré comme le film le plus romantique de l'histoire du cinéma.
Et compte assurément parmi les 5 films préférés du cinéphile invétéré que je suis (près de 4 000 films en DVD).
Architecture
En un demi-siècle, soit entre les années 1910 et 1960, Casablanca devient une grande métropole et la capitale économique du Maroc. Ce développement effervescent a également été accompagné d'un extraordinaire mouvement d'urbanisation, faisant à son tour figure de terrain d'expérimentation dans le domaine de l'architecture. Depuis, une variété particulièrement riche de styles cohabitent et enrichissent l'espace architectural de la ville de Casablanca.
Parmi les différentes influences architecturales de cette époque, on retrouve entre autres le style arabo-andalou revisité à la française, l'art nouveau, l'art déco, le cubisme, le mouvement moderne et le brutalisme.
C'est notamment par les réalisations d'un grand nombre d'architectes reconnus que s'exprime cette unique hétérogénéité de style.
Depuis le début du siècle, et en raison de l'image de "ville nouvelle" que véhiculaient les pionniers et colons, Casablanca a en effet attiré de nombreux architectes de différents pays.
À partir des années 1950, le développement économique commence à influer sur l'architecture de la ville. Fortement imprégnée de culture américaine, la bourgeoisie casablancaise investit dans des villas aux accents californiens. Ces villas sont marquées avant tout par la personnalité de leurs architectes, ainsi que par leur style ultra-moderne.
Par ailleurs, Casablanca devient en 1950 le siège de la construction du premier gratte-ciel du continent africain. C'est en effet cette année-là que l'immeuble Liberté conçu par l'architecte Léonard Morandi et haut de 78 mètres, sort de terre.
Source : wikipedia.org