"La cerise du diable" ou "L'herbe au diable" et "La cerise de juif".

Ces étranges locutions verbales en forme d'idiotismes religieux désignent familièrement deux plantes très particulières :

La belladone, une plante herbacée vénéneuse parfois appelée "Belle cerise", "Belle-dame", "Bouton noir", "Berise de juif", "Cerise du diable", "Cerise empoisonnée", "Guigne de côte", "Herbe empoisonnée", "Mandragore baccifère", "Morelle furieuse », "Morelle marine", "Morelle perverse" ou "Permenton"
La belladone
  • "La cerise du diable" et "L'herbe au diable" désignent en effet : la belladone, une plante herbacée vénéneuse également appelée "Belle cerise", "Belle-dame", "Bouton noir", "Cerise empoisonnée", "Empoisonneuse", "Guigne de côte", "Herbe empoisonnée", "Mandragore baccifère", "Morelle furieuse », "Morelle marine", "Morelle perverse" ou "Permenton".

Cette plante peut se révéler très toxique, ses baies noires contenant de l'atropine, une substance active sur le système nerveux, que les ophtalmologues utilisent afin de dilater la pupille lors d'un fond d’oeil.

C'est du reste à cette propriété que la belladone doit son nom, qui nous vient de l'italien "bella donna" ("belle dame" ou "jolie femme") ; ses propriétés mydriatiques amenant les femmes de Venise (Vénétie) (Italie) à s’en servir pour dilater leurs pupilles et rendre l’oeil brillant !

L’alkékenge, également appelée "Amour-en-cage", "Cerise d'hiver", "Coqueret alkékenge" ou "Lanterne"
L’alkékenge, également appelée "Amour-en-cage", "Cerise d'hiver", "Coqueret alkékenge" ou "Lanterne"
  • et "La cerise de juif" désigne l’alkékenge, également appelé "Cerise d'hiver", "Coqueret alkékenge" ou "Lanterne".
L'alkékenge, également appelée "Cerise d'hiver", "Coqueret alkékenge", "Lanterne" ou... "Amour-en-cage", mais on se demande vraiment pourquoi !.
L'alkékenge, également appelée "Cerise d'hiver", "Coqueret alkékenge", "Lanterne" ou... "Amour-en-cage", mais on se demande vraiment pourquoi !

Ou encore "Amour-en-cage" !

L'alkékenge, également appelé "Cerise d'hiver", "Coqueret alkékenge", "Lanterne" ou... "Amour-en-cage", mais on se demande vraiment pourquoi !
L'alkékenge, également appelé "Cerise d'hiver", "Coqueret alkékenge", "Lanterne" ou... "Amour-en-cage", mais on se demande vraiment pourquoi !

Cette plante est essentiellement connue pour son fruit complexe, une baie comestible de couleur orange enfermée dans un calice rouge orangé accrescent semblable à une lanterne.

Source : wikipedia.org

"Vénéneuse" ou "Vénéneux" et "Venimeuse" ou "Venimeux".

Ces adjectifs du langage courant sont parfois confondus alors qu'ils possèdent des significations apparentées mais néanmoins distinctes :

  • "Vénéneuse" ou "Vénéneux" signifie en effet :
    • au sens propre : toxique, contenant un poison ou pouvant empoisonner.

Il peut s'appliquer aux animaux ou à certaines substances minérales contenant un poison toxique à l’ingestion, voire au simple contact, provoquant des troubles, éventuellement mortels.

Mais il est principalement utilisé à propos des végétaux, notamment les champignons.

 Il vient du mot latin "venenosus" signifiant "qui empoisonne", lui-même dérivé de "venenum",  signifiant "poison".

On dit par exemple : "La belladone est une plante vénéneuse".

La belladone, une plante herbacée vénéneuse parfois appelée "Belle cerise", "Belle-dame", "Bouton noir", "Berise de juif", "Cerise du diable", "Cerise empoisonnée", "Guigne de côte", "Herbe empoisonnée", "Mandragore baccifère", "Morelle furieuse », "Morelle marine", "Morelle perverse" ou "Permenton"
La belladone, une plante herbacée vénéneuse parfois appelée "Belle cerise", "Belle-dame", "Bouton noir", "Berise de juif", "Cerise du diable", "Cerise empoisonnée", "Guigne de côte", "Herbe empoisonnée", "Mandragore baccifère", "Morelle furieuse », "Morelle marine", "Morelle perverse" ou "Permenton"

Ou : "L'amanite tue-mouches est un champignon vénéneux".

L'amanite tue-mouches, le plus célèbre des champignons vénéneux
L'amanite tue-mouches, le plus célèbre des champignons vénéneux
    • et au sens figuré, dans le registre soutenu : ayant des effets néfastes pour autrui, pouvant faire du mal.

On dit par exemple : "Ce journal véhicule des propos vénéneux".

  • tandis que "Venimeuse" ou "Venimeux" signifie :
    • au sens propretoxique, contenant un poison ou pouvant empoisonner.

Et s'applique aux animaux produisant du venin ou aux organes qui le sécrètent.

Il a été formé à partir du mot "venin", raison pour laquelle il s'écrit "vEnimeux" et non "vÉnimeux" comme on l'entend parfois.

On dit par exemple : "La couleuvre n'est pas une espèce venimeuse".

Une couleuvre à collier
Une couleuvre à collier

Ou : "La vipère et le cobra sont des serpents venimeux".

Une vipère aspic
Une vipère aspic
Un cobra royal
Un cobra royal

Mais également : "La raie possède un dard venimeux extrêmement dangereux".

Un dard (ou "aiguillon") de raie
Un dard (ou "aiguillon") de raie
La blessure infligée par un dard (ou "aiguillon") de raie
La blessure infligée par un dard (ou "aiguillon") de raie
    • et au sens figuré, dans le registre soutenu : empreint de méchanceté, de haine, en parlant d'une personne ou d'un comportement.

On dit par exemple : "Ce parti diffuse une idéologie venimeuse".

Ou : "Le violeur continuait de jeter sur sa victime un regard venimeux".

Sources : bdl.oqlf.gouv.qc.ca et www.larousse.fr

"Une attelle de doigts grenouille" ou "Une attelle grenouille".

Une "attelle de doigts grenouille" ou "attelle digitale"

Il s'agit du surnom couramment attribué dans le milieu médical aux "attelles digitales", dont la forme - avant emploi - peut rappeler celle d'une grenouille.

Cette appellation d'"attelles grenouille" relève donc du registre familier.

Pourquoi dire : "Un space cake" ?

Une part de "space cake" ou "gâteau au cannabis"

Et pas : "Un gâteau au cannabis" !

C'est à dire une pâtisserie à laquelle on a ajouté du cannabis sous forme de haschich ou d'herbe, puisque c'est ce que désigne cette locution nominale masculine anglaise, construite par juxtaposition du verbe "space out" et du substantif masculin "cake".

Source : wikipedia.org

"Un atèle" et "Une attelle".

Ces deux substantifs homonymes désignent respectivement :

Un atèle noir de Colombie
Un atèle noir de Colombie
  • "Un atèle" : un mammifère primate du Nouveau Monde se déplaçant beaucoup et avec une grande habileté en mode suspensif, plutôt que sur les branches et de manière quadrupède.
Un atèle noir de Colombie
Un atèle noir de Colombie

La survie de ces singes - également appelés "singes-araignées" - est gravement menacée par les atteintes de plus en plus nombreuses à l'intégrité écologique de la canopée, causées par les routes qui fragmentent écologiquement les forêts.

  • et "Une attelle" :
Un collier de cheval avec attelle en bois
Un collier de cheval avec attelle en bois
    • une pièce de bois fixée de chaque côté du collier des chevaux, afin de recevoir les moyens de fermeture et de tirage (rênes).

On parlait autrefois d'"éclisse" et l'on disait alors "Éclisser un cheval" et non "Atteler un cheval".

    • ou : un dispositif destiné à contenir un membre ou une articulation.

Dans les films de guerre ou les westerns, les attelles rudimentaires improvisées par les protagonistes sont constituées de pièces rigides en bois ou en métal, destinées à maintenir immobile un membre fracturé.

Mais l'indication du port d'une attelle peut être très diversifiée.

Les attelles sont utilisées principalement lors d'atteinte ou suspicion d'atteinte traumatique (choc, coup, chute, faux mouvement, fracture), mais également dans les cas de rhumatisme pour mettre au repos l'articulation, de tendinite, etc.

Les attelles sont de différentes tailles et formes suivant le membre à immobiliser. Et il en existe pour les chevilles, les coudes, les doigts, les genoux, les hanches, les orteils ou les poignets.

Une attelle de genou
Une attelle de genou
Une atelle de poignet
Une atelle de poignet

Sources : www.larousse.fr et wikipedia.org

"Mydriatique" et "Une mydriase".

Une mydriase ou dilatation persistante de la pupille de l'oeil

Cet adjectif et ce substantif féminin relèvent du jargon médical et signifient respectivement :

  • "Mydriatique" : capable de provoquer une mydriase, pour une substance,

On dit par exemple : "La belladone a des propriétés mydriatiques".

Les médicaments aux propriétés mydriatiques (l'atropine, l'épinéphrine, l'homatropine, l'hyoscyamine, la néosynéphrine, etc.) sont utilisés sous forme de collyre à instiller dans l'oeil ou les yeux malades.

  • et "Une mydriase" : une dilatation persistante de la pupille de l'oeil.

Source : www.larousse.fr

"Tourner de l'oeil", "Tomber dans les pommes" ou "Se trouver mal".

Ces trois locutions verbales signifient : s'évanouir, avoir (ou faire) un malaise (langage courant) ; défaillir (registre soutenu).

  • "Tourner de l'oeil" est un idiotisme corporel et appartient au registre familier,
  •  "Tomber dans les pommes" est un idiotisme alimentaire et relève du registre argotique,
  • et "Se trouver mal" appartient au registre familer.

"Résurrection" et "Ressusciter".

Le substantif féminin "Résurrection" désigne - dans un contexte mystique - le retour de la mort à la vie.

Autrement dit : le fait de "Ressusciter", qui signifie, selon le contexte :

  • au sens propre :
    • dans un contexte mystique :
      • être de nouveau vivant, revenir ou sembler revenir de la mort,
      • On dit par exemple : "D'après l'Évangile selon Jean (chapitre 11), Lazare de Béthanie a ressuscité, quatre jours après sa mort".
      • ramener de la mort à la vie,

On dit par exemple : "D'après l'Évangile selon Jean (chapitre 11), Jésus a ressucité Lazare de Béthanie".

La résurrection de Lazare de Béthanie : mort et enterré depuis quatre jours, il serait sorti de son sépulcre sur ordre de Jésus
La résurrection de Lazare de Béthanie : mort et enterré depuis quatre jours, il serait sorti de son sépulcre sur ordre de Jésus
    • ou, dans un contexte médical :
      • revenir à la vie normale, après une grave maladie ; sembler revenir de la mort,

On dit par exemple : "Je ne croyais que ma grand-mère ressusciterait ainsi".

      • ranimer, guérir d'une grave maladie.

On dit par exemple : "Ce médecin est parvenu à ressusciter mon oncle".

  • et au sens figuré :
    • manifester une vie nouvelle,

On dit par exemple : "Le pays ne ressuscitera qu'après six longues années de guerre civile".

    • ou : faire revivre en esprit, par le souvenir.

On dit par exemple :  "L'auteur parvient à ressusciter les héros de notre enfance".

On ne dit pas : "Ces nouvelles règles, si elles nous semblent suffisamment robustes, protectrices, contrôlables" !

Le ministre de la santé français Olivier Véran

Comme l'a déclaré en conférence de presse, le 1er octobre 2020, le ministre de la santé français Olivier Véran.

Mais : "Ces nouvelles règles, si elles nous semblent suffisamment SOLIDES, protectrices, contrôlables" !

Et même plutôt : "Ces nouvelles règles, si elles nous semblent suffisamment EFFICACES, protectrices, contrôlables" !

L'adjectif polysémique "robuste" me semble en effet ici parfaitement inadapté et relever, comme souvent chez monsieur Véran... du pur anglicisme.

Le président de la République, Emmanuel Macron a d'ailleurs évoqué le lendemain, 02 octobre 2020, de façon tout aussi impropre, selon moi "un dispositif antiputsch très robuste" !

Source : www.larousse.fr

"Les dents déciduales" ou "Les dents lactéales".

Dents de lait de petit garçon

Ces deux locutions nominales féminines peu usitées désignent ce que l'on appelle plus couramment "les dents de lait" ; à savoir les premières dents, temporaires, formant la première dentition de l'enfant.

L'adjectif "déciduale(s)" vient en effet du latin "Deciduus" signifiant "qui tombe".

Ces dents apparaissent chez l'enfant entre six et huit mois et tombent entre six et douze ans pour laisser la place aux dents permanentes.

L'appellation "dents de lait" provient du fait que ces premières dents apparaissent au moment où l'enfant se nourrit encore principalement de lait. Mais également, peut-être, qu'elles sont aussi blanches que du lait ?

Sur un thème contigu, je vous recommande la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Les dents" en français.

"Robuste".

Cet adjectif signifie, selon le contexte :

  • dans le langage courant :
    • solidement constitué, fort et résistant, capable de fournir un effort physique important et de résister à la fatigue (un "homme robuste" ou un "cheval de trait robuste"),
    • résistant, solide, supportant les conditions rigoureuses du climat ou du milieu, pour un végétal (une "plante robuste"),
    • résistant bien aux causes d'agression ou d'altération (une "robuste constitution"),
    • solidement construit et capable de résister à des efforts extrêmes et à un usage prolongé (une "machine robuste", "un "avion robuste"),
  • et dans le registre soutenu : ne se laissant pas ébranler facilement (de "robustes certitudes").

Source : www.larousse.fr

On ne dit pas : "La ministre n'a pas connaissance du niveau nécessaire aux masques" !

La femme politique française LaREM Agnès Buzyn

Comme l'a pitoyablement déclaré l'ancienne ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn, le 30 juin 2020, lors de son audition, à l'Assemblée nationale, devant la Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de Coronavirus-Covid 19.

Mais : "La ministre n'a pas connaissance du NOMBRE DE MASQUES nécessaires" !

Pour ce charabia indigne d'un ministre, qui plus est au cours d'une audition préparée de longue date et pour laquelle je ne doute pas qu'elle se soit entouré de conseillers en communication, je lui décerne mon label de médiocrité "Fâchés avec le français".