À l'image du verbe "Avoir" et du nom masculin "Un avoir" (ou du verbe "Être" et du nom masculin "Un être"), il existe en français au moins 63 cas de mots pouvant être tout à la fois un verbe et un nom masculin !

Je vous mets pourtant au défi d'en citer ne serait-ce qu'une vingtaine.

Et cela, alors même que vous les connaissez probablement tous, ou presque !

Il y a tout d'abord les 48 qui suivent :

  • "Aller" et "Un aller",
  • "Baiser" et "Un baiser",
  • "Baisser" et "Un baisser" (de rideau, au théâtre),
  • "Boire" et "Le boire",
  • "Boucher" ou "Un boucher",
  • "Bûcher" et "Un bûcher,
  • "Clocher" (registre familier) et "Un clocher",
  • "Cocher" et "Un cocher",
  • "Conseiller" et "Un conseiller",
  • "Coucher" et "Le coucher" ou "Un coucher" (de soleil),
  • "Déjeuner" et "Le déjeuner" ou "Un déjeuner",
  • "Devenir" et "Le devenir",
  • "Devoir" et "Le devoir" ou "Un devoir",
  • "Dîner" et "Le dîner" ou "Un dîner",
  • "Dire" et "Un dire",
  • "Foutre" et "Le foutre" (registre vulgaire),
  • "Goûter" et "Le goûter" ou "Un goûter",
  • "Jeter" et "Un jeter" (de canapé),
  • "Lâcher" et "Un lâcher" (de ballons ou de gibier),
  • "Lancer" et "Le lancer" ou "Un lancer" (de fusée, de navire, ou à la pêche),
  • "Lever" et "Le lever" ou "Un lever" (de rideau ou de soleil),
  • "Manger" et "Le manger" (registre populaire),
  • "Marcher" et "Un marcher" (au basket-ball),
  • "Médailler" et "Un médailler",
  • "Naufrager" et "Un naufrager",
  • "Noyer" et "Un noyer" (l'arbre),
  • "Officier" et "Un officier",
  • "Paraître" et "Le paraître",
  • "Parler" et "Un parler",
  • "Pêcher" et "Un pêcher" (l'arbre),
  • "Plancher" et "Un plancher",
  • "Pouvoir" et "Le pouvoir" ou "Un pouvoir",
  • "Quiller" et "Un quiller",
  • "Radier" et "Un radier",
  • "Ravoir" et "Un ravoir",
  • "Relâcher" et "Un relâcher",
  • "Se repentir" et "Un repentir",
  • "Rire" et "Le rire" ou "Un rire",
  • "Savoir" et "Le savoir" ou "Un savoir",
  • "Souper" et "Le souper" ou "Un souper",
  • "Sourire" et "Le sourire" ou "Un sourire",
  • "Se souvenir" et "Un souvenir",
  • "Tendre" et "Un tendre"
  • "Tomber" et "Le tomber" (d'une robe) ou "Un tomber" (de rideau),
  • "Toucher" et "Le toucher" (le sens) ou "Un toucher" (de balle, ou d'un tissu),
  • "Vivre" et "Le vivre" ("Le vivre et le couvert").

Mais également :

  • "Lire" et "Une lire" (l'ancienne monnaie italienne),

Ainsi que :

  • "Copier-coller" et "Un copier-coller,
  • "Lâcher prise" et "Un lâcher-prise",
  • "Petit-déjeuner" et "Un petit-déjeuner".

Ou :

  • "À valoir" et "Un à-valoir",
  • Faire valoir" et "Un  faire-valoir","
  • "Savoir être" et "Un savoir-être",
  • "Savoir faire" et "Un savoir-faire".

Ainsi que les 3  anglicismes suivants, qui présentent la particularité de se prononcer différemment, selon qu'il s'agit du verbe ou du substantif, la fin des verbes se prononçant "é" et la fin des substantifs "eur" :

  • "Racketter" et "Un racketter",
  • "Tuner" et "Un tuner".

Et, pour finir, les 4 cas suivants, dans lesquels il existe un verbe français et un substantif anglais homographes, c'est à dire s'écrivant de la même façon, mais se prononçant différemment :

  • "Corner" (verbe français) et "Un corner" (au football),
  • "Poster" (verbe français) et "Un poster",
  • "Reporter" (verbe français) et "Un reporter",
  • "Supporter" (verbe français) et "Supporter".

"Il m'édite" ou "Il médite" ?

Ces deux locutions verbales homopĥones ne doivent surtout pas être confondues :

  • "Il m'édite" est en effet la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif du verbe "éditer", et signifie  par conséquent : il me publie ; cet individu publie ce que j'écris ou dessine.
  • tandis que "Il médite"est la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif du verbe "méditer", et signifie donc : il pratique la méditation.

"Se fendre la gueule", "Se fendre la pêche", "Se fendre la pipe" ou "Se fendre la poire".

Ces différentes locutions verbales du registre argotique sont parfaitement synonymes, les substantifs féminins "Gueule", "Pêche", "Pipe" et "Poire" désignant ici le visage, la figure.

Et elles signifient toutes, au sens figuré : rire aux éclats, être plié de rire.

Sur le même sujet, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à  "Toutes les façons de dire "Bien rire" ou "Rire beaucoup".

"Imprudence" et "Impudence".

Ces deux substantifs féminins paronymiques ne doivent surtout pas être confondus.

Ils désignent respectivement en effet :

  • "Imprudence" (langage courant) :
    • le manque de prudence d'une personne.

On dit par exemple : "L'imprudence de mon chirurgien a failli me coûter la vie".

    • ou : une action imprudente.

On dit par exemple : "Veillez à ne pas commettre d'imprudences".

  • et "Impudence" (registre soutenu) :
    • l'attitude d'une personne qui agit volontairement d'une manière jugée choquante, offensante, indigne ou contraire à la bienséance ; l'impudeur, l'effronterie extrême, sans retenue ou cynique ; le culot (langage courant), le toupet (registre familier).

On dit par exemple :"Je ne saurais tolérer pareille impudence".

    • et par extension : une action ou une parole impudente ; un acte impudent.

On dit par exemple : "Les impudences de ce monsieur dépasse l'entendement".

Sources : www.cnrtl.fr et Le Robert

Quelle différence y-a-t-il entre "Voir" et "Regarder" ?

"Regarder" ou "Voir" : quand utiliser chacun de ces verbes ?

Ces deux verbes possèdent des significations distinctes mais pas toujours évidentes à identifier pour nos jeunes enfants ou nos amis étrangers.

Aussi est-il certainement utile de les préciser ici.

  • "Voir" est en effet un acte passif, involontaire.
    • Le verbe “voir” signifie que l'on perçoit quelque chose parce que cette chose se trouve dans notre champ de vision, dans notre environnement, proche ou lointain. Mais nous n'y prêtons pas vraiment attention. Nous enregistrons les images, mais d’une manière passive, sans le vouloir.

On dit par exemple : "J'ai la chance de voir la montagne Sainte-Victoire depuis les fenêtres de mon salon".

Ou : "En venant chez toi, j'ai vu qu'il allait pleuvoir".

    • Le verbe “Voir” peut également s’utiliser dans le sens de : distinguer quelque chose. Autrement dit, pour exprimer la capacité à percevoir quelque chose ("Es-tu capable de voir … ?" ou "Parvenez-vous à voir... ?").

On dit par exemple : "As-tu vu le magnifique voilier qui sort du port ?".

Ou : "Vous avez vu ces étoiles filantes ?".

    • Enfin, le verbe "Voir" s’emploie dans le sens de : rendre visite à une personne ou rencontrer quelqu’un régulièrement.

On dit par exemple : "Je suis allé voir ma grand-mère".

Ou : "Ma soeur a vu son fiancé hier".

  • tandis que "Regarder" est un acte volontaire, intentionnel.
    • “Regarder” signifie ainsi : porter son regard sur quelque chose ou sur quelqu’un. Lorsque l'on regarde, on dirige volontairement, consciemment ses yeux sur quelque chose ou sur quelqu’un. On est actif car on est attentif à ce que l'on voit.

On dit par exemple : "Dimanche, j’ai regardé de vieux albums photos familieux avec mes grands-parents".

Ou : "Mon grand-père regarde les navires qui entrent et sortent du port".

    • Conjugué à l’impératif, le verbe “Regarder” s’utilise également pour attirer l’attention d’une personne à qui l'on souhaite montrer quelque chose.

On dit par exemple : "Regardez la guenon ! Elle est en train d'allaiter son petit !".

Ou : "Regarde comment il fait, pour apprendre !".

Deux exemples concrets dans lesquels les deux verbes peuvent être utilisés :

Dans les deux cas, on utilise le verbe “Voir” pour parler de l’expérience .

Et le verbe “Regarder” pour parler de l’action.

  • "Voir un documentaire" ou "Regarder un documentaire" :
    • "Ma fille a vu ce documentaire la semaine dernière" (expérience).
      Ou : "Nous souhaitons voir ce documentaire que ma fille nous a recommandé" (expérience).
    • "Nous sommes en train de regarder un documentaire" (action).
    • Ou : "Je regardais un documentaire lorsque tu as sonné" (action).
  • "Voir une arrestation" ou "Regarder une arrestation" :
    • "Hier j'ai vu un jeune se faire arrêter à la gare" (expérience).
    • "Ce matin, j'ai regardé un homme se faire arrêter dans le métro" (action).

Source : parlez-vous-french.com

"Travailler comme une brute" et "Dormir comme une brute".

Ces deux locutions verbales du langage courant ne manquent sans doute pas de surprendre nos enfants et nos amis étrangers.

Et elles signifient respectivement, au sens figuré :

  • "Travailler comme une brute" : travailler avec acharnement, sans répit.

On dit par exemple : "J'ai beau travailler comme une brute, arriver au bureau à 8H00 et ne jamais en partir avant 19H00, je ne m'en sors pas !".

Ou : "Autrefois, un mineur de fond devait travailler comme une brute pour gagner à peine de quoi survivre".

Un mineur de fond obligé de "travailler comme une brute"

  • "Dormir comme une brute" : dormir d'un sommeil particulièrement épais.

On dit par exemple : "J'ai eu toutes les peines du monde à réveiller mon père : il dormait comme une brute".

Un homme en train de "dormir comme une brute"

Et l'on dit également : "Dormir d'un sommeil de plomb".

 

Source : www.cnrtl.fr

On ne dit pas : "Une antidote" !

Mais : "UN antidote" !

Ce substantif masculin du langage courant désigne :

  • au sens propre : une substance spécifique retardant ou neutralisant les effets nocifs d'un poison, d'un venin, d'un virus.

On dit par exemple : "Faute d'antidote efficace, l'absorption de ce poison est souvent mortelle".

  • et au sens figuré : un remède spécifique et radical contre les effets nocifs d'une situation pénible.

On dit par exemple : "La lecture de ce livre est un très efficace antidote à la mélancolie".

Sources : wiktionary.org; Le Robert et www.cnrtl.fr

Ne pas confondre : "Mettre à bas" et "Mettre bas".

Ces  deux locutions verbales du langage courant possèdent en effet  des significations très différentes.

  • "Mettre à bas" signifie : démanteler, abattre, démolir, détruire.

On dit par exemple : "Nous devons mettre à bas cette bicoque à moitié en ruine".

Ou : "Mettre à bas ce régime corrompu est une priorité".

  • tandis que "Mettre bas" signifie : donner naissance à un ou plusieurs petits, "accoucher" pour un animal, plus particulièrement pour les mammifères.

On dit par exemple : "Ma chienne va mettre bas d'ici peu".

Source : crisco2.unicaen.fr

"Rire quand on se brûle" ou "Ne rire que quand on se brûle et "Sourire quand on se brûle" ou "Ne sourire que quand on se brûle".

La chanteuse britannique Victoria Beckham qui "rit quand elle se brûle"

J'aime assez ces deux locutions verbales qualifiant, au sens figuré et de manière très ironique, selon le contexte :

  • une personne qui n'a aucun sens de l'humour,

On dit par exemple : "Inutile de lui raconter la moindre blague ; il rit quand il se brûle".

  • une personne qui ne rit ou ne sourit jamais,

On dit par exemple : "Tu verrais mon nouveau patron : il sourit quand il se brûle".

  • ou enfin : une personne au visage tellement peu expressif, voire figé, qu'il nous donne le sentiment de ne pouvoir être affecté - à l'instar d'un sourire ou d'un rire, qui nous fait désserrer les dents - que par une brûlure.

On dit par exemple : "La mannequin et vedette britannique Saffron Burrows, qui joue l'inspectrice Serena Stevens aux côtés de Jeff Goldblum, dans la neuvième année du feuilleton états-unien New York section criminelle ne rit que quand elle se brûle".

La mannequin et actrice britannique Saffron Burrows, qui "rit quand elle se brûle"

Quelle est la différence entre "Le réchauffage" et "Le réchauffement" ?

Ces deux substantifs masculins paronymes du langage courant ne doivent surtout pas être confondus.

Ils désignent en effet respectivement :

  • "Le réchauffage" :
    • l'action de chauffer à nouveau un objet ou une substance,.

On dit par exemple : "Le réchauffage de cette sauce doit se faire à feu très doux".

    • ou : le résultat de cette action.

On dit par exemple : "Le réchauffage de ce plat peut s'effectuer au four micro-ondes".

Le réchauffage d'une assiette de pâtes au four micro-ondes

  • et "Le réchauffement" :
    • au sens propre :
      • l'action de donner ou de redonner de la chaleur, en particulier au corps d'un être animé.

On dit par exemple : "Frictionner vigoureusement une personne victime d'hypothermie procure généralement un réchauffement suffisant".

      • le fait de se réchauffer, de reprendre de la chaleur, de devenir plus chaud.

On dit par exemple : "On assiste à un brusque réchauffement de la température au printemps".

Le réchauffement printanier

Ou : "Les conséquences du réchauffement climatique sont encore probablement très sous-estimées".

Le réchauffement climatique

      • et en horticulture :
        • l'ajout de fumier neuf à du fumier ancien, afin de réchauffer les couches refroidies.
        • ou : ce fumier neuf destiné à réchauffer les anciennes couches.

On dit par exemple : "Il va falloir que je remue ce réchauffement".

Et l'on parle également de "Réchaud".

Le "réchauffement" ou ajout de fumier neuf à du fumier ancien

    • et au sens figuré : le réconfort.

On dit par exemple : "Toutes ces délicates attentions contribuaient manifestement au réchauffement du malheureux vieillard".

Source : www.cnrtl.fr

"Un bide", "Avoir du bide" ou "Prendre du bide" et "Être un bide", "Faire un bide" ou "Prendre un bide".

Le substantif masculin "Bide" appartient au registre argotique.

Et il possède deux significations très différentes :

  • le ventre.

On dit par exemple : "Mon ancien copain avait du bide, mais j'ai horreur de ça".

Ou : "Si mon nouveau mec prend du bide, je le plaque".

Avoir du bide ou avoir du ventre

  • ou : un échec complet, un fiasco ; notamment dans le domaine du spectacle.

On dit par exemple : "Son nouveau disque est un bide"

Ou : "Faire un bide dans sa ville natale a dû être assez humiliant".

Et : "Ce réalisateur a pris un bide avec son nouveau film".

Source : wiktionary.org