"Une agrafe".

Ce substantif féminin polysémique peut désigner, selon le contexte, pas moins de sept objets différents :

Une agrafe de vêtementUne agrafe de vêtement

  • un crochet que l'on engage dans un anneau, une boucle ou une bride et qui sert à joindre les bords opposés d'un vêtement.

Agrafes pour le papier

  • un fil ou une lamelle métallique recourbé(e) aux extrémités, permettant d'attacher, de fixer, d'assembler ensemble plusieurs éléments (feuilles de papier, pièces de cuir, de bois, etc.).

Agrafeuse et agrafes cutanées

  • notamment dans le domaine chirurgical, où l'agrafe permet de souder et de suturer bord à bord les deux berges d'une plaie.
Agrafes métalliques de stylo
Agrafes métalliques de stylo

Stylo bille plastique avec agrafe

  • une languette de métal ou de plastique destinée à accrocher un stylo au rebord d'une poche.
  • dans le bâtiment : une pièce métallique scellée entre les pierres d'un mur, ou entre un placage et un mur, afin de les solidariser.

Un mascaron

  • un mascaron ornant la clef d'un arc de fenêtre ou de porte ; c'est à dire un ornement représentant généralement un masque, une figure humaine, parfois effrayante, à la fonction apotropaïque : il s'agit d'éloigner les mauvais esprits afin qu'ils ne pénètrent pas dans la demeure.
  • dans les chemins de fer : un dispositif permettant - sur un aiguillage - d'immobiliser les lames d'une aiguille dans l'une ou l'autre de ses deux positions possibles.

Sources : www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Un virage en épingle à cheveux" ou "Un virage en lacet" et "Un tournant en épingle à cheveux" ou "Un tournant en lacet".

Ces différentes locutions nominales extrêmement imagées du langage courant désignent respectivement :

Virages en lacet sur une route chinoise
Virages en lacet sur une route chinoise
Bottine à lacet
Bottine à lacet
  • "Un virage en lacet" ou "Un tournant en lacet" est un virage ou un tournant dans lequel la voie pivote et revient dans une direction sensiblement opposée à sa direction initiale, mais généralement à une altitude un peu différente, plus élevée en voie montante, plus basse en voie descendante.

Ils sont aménagés sur les reliefs, le plus souvent successivement, la sortie de l'un étant l'entrée d'un autre et alternativement dans la direction opposée, afin que que l'ascension ou la descente puisse s'effectuer selon une pente nettement plus faible.

Virages en épingles à cheveux
Virages en épingles à cheveux
Épingles à cheveux
Épingles à cheveux
  • "Un virage en épingle à cheveux" ou "Un tournant en épingle à cheveux" désigne un  virage ou un tournant dont l'angle est très grand et le rayon de courbure faible ; une courbe aigüe, repliée sur elle-même.

La sinuosité de ces routes est souvent particulièrement éprouvante pour les véhicules et leurs conducteurs, notamment pour les véhicules longs comme les autocars ou les camions, pour lesquelles elle est même souvent impossible.

Les dépassements y sont souvent difficiles, quel que soit le sens de circulation.

Virage en épingle à cheveux
Virage en épingle à cheveux

Sources : wiktionary.org et wikipedia.org

"Être dans le cirage" ou "Avoir la tête dans le cirage".

Ces deux expressions du registre familier signifient, selon le contexte, :

  • "Être dans un état de somnolence, mal réveillé, somnoler",
  • ou "Être à demi-inconscient, hébété".

Le plus souvent, à cause d'un abus d'alcool, d'un manque de sommeil ou d'un réveil très matinal.

Tout comme pour les expressions "Être dans le coaltar" ou "Avoir la tête dans le coaltar", dont la signification est exactement la même, l'origine des expressions "Être dans le cirage" ou "Avoir la tête dans le cirage" remonte à l'époque où l'on utilisait le coaltar ou le cirage dans des ateliers mal ventilés, et où leurs émanations tournaient donc la tête des ouvriers, les rendant à moitié conscients.

Sources : wiktionary.org, www.expressio.fr et www.expressions-francaises.fr

"Un alpaga" ou "Un alpaca".

Ce mot désigne :

  • au sens propre un mammifère domestique originaire d'Amérique du Sud, de la famille des camelidés.

L'alpaga est élevé pour sa laine de très grande qualité. Et sa femelle est appelée "l'alpaguette".

Alors qu'on l'avait longtemps considéré comme très proche du guanaco, une étude de 2001 a montré qu'il avait un ancêtre commun plus récent avec la vigogne qu'avec le guanaco.

Comme les autres camélidés, l'alpaga rumine mais n'est pas classé dans la famille des ruminants.

Selon le pelage, on distingue deux types d'alpagas : les suris et les huacayas.

Un alpaga
Un alpaga
  • et par ellipse lexicale, un manteau en laine d'alpaga.

Celle-ci est très haut de gamme : plus douce, plus chaude, plus résistante et plus légère que la laine de mouton. Et donc évidemment bien plus onéreuse.

Un manteau d'alpaga
Un manteau d'alpaga

Nota bene : le mot espagnol "Alpaca" est beaucoup moins utilisé en France que le mot "Alpaga".

Source : wikipedia.org

"L'entrecuisse" ou "L'entrejambe".

Entrecuisse ou entrejambe

Ces deux mots désignent :

  • dans le langage courant : la partie interne du haut des cuisses (ou jambes).

On dit par exemple : "Je trouve que ce pantalon me sert trop au niveau de l'entrecuisse (ou de l'entrejambe)".

  • et dans le registre familier : le sexe.

On dit par exemple : "Si tu veux mon avis : crois-en mon expérience, ce type s'intéresse davantage à ton entrecuisse (ou à ton entrejambe) qu'à tes capacités cérébrales".

Nota bene : Dans le domaine de la mode et du textile, lorsque l'on prend les mesures d'une personne en vue de déterminer une taille de pantalon, on utilise le mot "entrejambe" de façon impropre pour désigner la distance séparant l'entrejambe de l'extrémité de la jambe.

Mesure de l'entrejambe

Source : wiktionary.org

 

"Le crêpe de Chine".

Cette locution nominale datant du XIXe siècle désigne une sorte de tissu de châle d’été en soie, ordinairement orné de broderies, et originairement créé à Lyon (69), au XIXe siècle comme une imitation de tissu originaire de Chine.

Il s'agit d'un tissu mat en soie fine aux reflets soyeux. Le crêpe de Chine a une texture granuleuse, avec une finition satinée élégante.

Source : wiktionary.org

"Des spartiates".

Ce substantif désigne :

  • avant toute chose : celui ou celle qui est originaire de l'antique cité grecque de Sparte ("Lacédémone") ou qui y habitait ; en particulier celui ou celle qui fait partie de l'aristocratie, de la caste des guerriers et des citoyens de Sparte.

Spartiates

  • mais également : une sandale de cuir naturel à lanières entrecroisées laissant le pied à découvert, portée par les citoyens de l'antique cité grecque de Sparte.

Une spartiate : sandale de cuir naturel à lanières entrecroisées laissant le pied à découvert, en susage parmi les citoyens de la cité grecque antique de Sparte

Source : www.cnrtl.fr

"Les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés", "Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés" ou "Fils de cordonnier est le plus mal chaussé".

Ces différentes expressions proverbiales françaises signifient que l'on est souvent mal pourvu des avantages qu'on est le plus à même de se procurer par son état, par sa position.

On utilise donc ces expressions de façon ironique pour se moquer gentiment des personnes qui ne profitent pas des produits ou du savoir-faire que peut leur procurer leur métier.

Ainsi par exemple :

  • d'un cuisinier qui ne dispose pas, chez lui, d'un équipement correct pour cuisiner,
  • d'un peintre en bâtiment, dont la façade de la maison n'a pas été repeinte depuis une éternité,
  • ou d'un médecin qui ne possède pas de pansements ni d'antiseptique chez lui, lorsque l'un de ses proches se blesse.

Ces proverbes sont tirés d'une réflexion de Montaigne, sans doute à partir d’un cliché qui devait déjà être répandu à son époque, mais qu’il a sans nul doute contribué à installer.

Dans le livre I de son oeuvre phare "Les Essais" (1581), il écrit en effet que "Quand nous voyons un homme mal chaussé, nous disons que ce n’est pas merveille s’il est chaussetier".

Sources : wikipedia.org, www.expressions-francaises.fr et www.canalacademie.com

"Une main de fer" et "Une main-de-fer".

Des calibres de gantier métalliques ou "Mains-de-fer"

Ces deux locutions verbales du langage courant désigne deux choses tout à fait différentes :

  • et "Une main-de-fer" avec des tirets "-" est un outil de gantier.

Des calibres de gantier métalliques ou "mains-de-fer"

Ce calibre de métal a été inventé en 1838 par le français Xavier Joulin et il est utilisé en dernier dans l’étape de la coupe.

Le rectangle en cuir est posé sur cet emporte-pièce métallique. Et sous l’effet de la presse hydraulique, les doigts sont très précisément séparés et l’emplacement du pouce, évidé.

Des calibres de gantier métalliques ou "Mains-de-fer"

Source : www.larousse.fr et m.gantdefrance.fr

"Lâcher les baskets".

Cette expression du registre familier signifie, au sens figuré, : "Laisser tranquille, laisser en paix".

On dit par exemple : "Lâche-moi les baskets, bon sang : tu vois bien que je suis occupé !".

Dans le même registre on peut également utiliser l'expression "Lâcher la grappe".

"Chapeau !", "Chapeau bas !", "Chapeau l'artiste !", "Donner un coup de chapeau", "Rendre un coup de chapeau" et "Tirer son chapeau".

Toutes ces différentes formules du langage courant et du registre désuet, en forme d'interjection ("Chapeau !" par ellipse de "Chapeau bas !"), de locutions interjectives ("Chapeau bas !" et "Chapeau l'artiste !") ou de locutions verbales ("Donner un coup de chapeau", "Rendre un coup de chapeau" et "Tirer son chapeau") ne doivent pas manquer d'interloquer nos amis étrangers.

Elles s'utilisent toujours de nos jours en effet - mais au sens figuré désormais - afin d'exprimer le profond respect, voire l'admiration que l'on éprouve envers une personne.

Ou - plus largement - afin de faire part de ses félicitations, salutations ou remerciements.

Les porteurs de chapeau ayant naturellement totalement disparu de notre environnement depuis plus d'un demi-siècle, ces différentes formules trouvent leur origine au XVIIe siècle, lorsque le chapeau était un objet vestimentaire incontournable.

On avait alors coutume de saluer son prochain en enlevant et abaissant son chapeau.

Cette forme de salut respectueux consistant à incliner son chapeau vers le bas (saluer "chapeau bas") constituait alors une marque de respect et de déférence envers son interlocuteur.

La pratique (le geste) a perduré jusque dans les années 1960, lors de la disparition du chapeau.

Et la parole (les différentes formules : "Chapeau !", "Chapeau bas !", "Chapeau l'artiste !", "Donner un coup de chapeau",  "Rendre un coup de chapeau" et "Tirer son chapeau") jusqu'à nos jours, chez les plus âgés d'entre nous.

On notera que la forme "Chapeau l'artiste" s'emploie parfois au second degré, afin, par exemple de se moquer cyniquement de l'incurie ou de l'impéritie d'un pouvoir exécutif...

On dit ainsi : "Le Premier ministre Édouard Philippe ose annoncer, le 28 avril 2020, qu'il va rendre obligatoire le 11 mai, dans les transports en commun, le port de masques que son directeur général de la Santé déclarait totalement inutile, voire dangereux... le 19 mars : chapeau l'artiste !".

Sources : www.expressio.fr et www.linternaute.fr