On ne dit pas : "Préparez les coquelicots !" !

Le journaliste sportif français Yoann Riou

Comme s'est exclamé, enthousiaste, le journaliste sportif français Yoann Riou, le 11 décembre 2019, dans l'émission vespérale "La grande soirée" sur la chaîne de télévision française L'équipe.

Mais bien évidemment : "Préparez les CALICOTS !" !

Champ de coquelicots

  • Les coquelicots sont en effet des plantes herbacées sauvages aux fleurs de couleur rouge,

Calicots dans les tribunes du stade de l'Olympique Lyonnais

  • tandis que les calicots sont des banderoles de calicot (toile de coton assez grossière) ou d'une autre étoffe portant des inscriptions et utilisées par les manifestants ou les supporteurs !

Ne dites pas : "Faire le maillot" ou "Se faire faire le maillot".

Mais : "ÉPILER le maillot" ou "Se faire ÉPILER le maillot".

Le "maillot" est en effet le mot utilisé dans le domaine de l'esthétique pour désigner le pubis féminin.

Sur un thème contigu je vous recommande la lecture de mes autres articles :

"Avoir des oursins dans les poches".

"Avoir des oursins dans les poches"

J'aime beaucoup cette expression du registre familier en forme d'idiotisme animalier, qui signifie : être avare, rechigner à payer les choses.

On dit par exemple : "Mon oncle a des oursins dans les poches : impossible de lui faire acheter quoi que ce soit".

Et pour ceux que cela intéresse, je me permets de vous recommander la lecture de l'article que j'ai consacré à toutes les façons de dire "Être avare" en français.

Ne dites pas : "Une fermeture éclair" ni "Un Zip" ou "Un zipper" !

Fermeture à glissière dite "Fermeture Éclair"

Mais : "Une fermeture À GLISSIÈRE" ou "Une fermeture à CRÉMAILLÈRE".

"Éclair" est en effet une marque commerciale enregistrée en 1924 par la société française Éclair Prym France, située à Menneval (27).

Concrètement, il s'agit d'un dispositif mécanique permettant l'ouverture et la fermeture rapide d'un vêtement, d'un sac, de chaussures ou le raccordement et la séparation rapide de pièces de tissus (porte de tente par exemple).

Les premières fermetures rapides à glissières constituées d'oeillets et de crochets ont été élaborées aux États-Unis d'Amérique, à Chicago (Illinois) en 1851. Mais c'est en 1913, que l'ingénieur suédo-états-unien Gideon Sundbäck met au point de la fermeture à glissière moderne en remplaçant le système d'oeillets et de crochets par un dispositif de dents engrenées à l'aide d'un curseur.

La fermeture se compose de deux bandes de tissu fort sur lesquelles sont serties des dents métalliques. Les bandes sont mises en regard l'une de l'autre, les dents étant décalées. Le passage d'une navette, appelée curseur, comportant deux gorges qui se rejoignent, permet d'engrener les dents ou de les séparer. Les gorges servent à guider les dents lorsque l'on fait glisser le curseur. La tirette proprement dite est la languette accrochée au curseur et qui permet de le déplacer. Si, à l'origine, les dents et le curseur étaient métalliques, on utilise également aujourd'hui des matières plastiques comme le nylon.

  • Nos amis québecois pourtant si souvent hostiles aux anglicismes utilisent les mots "Zipper" ou "Zip".
  • Et nos amis belges parlent de "Tirette" ou de "Zip".

Source : wikipedia.org

"Coiffer Sainte Catherine".

Cette expression du registre familier et du registre désuet signifie, pour une femme, :

  • être célibataire au delà de l’âge de vingt-cinq ans,
  • et, par extension, devenir vieille fille c'est à dire ne s'être jamais marié.

Cette expression trouve sa source dans une tradition datant du Moyen Âge et aujourd'hui largement passée de mode, qui voulait qu'à la date du 25 novembre (la Sainte Catherine), les jeunes femmes de 25 ans non mariées - considérées à ce titre comme vierges et appelées "Catherinettes" - coiffent la statue de sainte Catherine à Paris (75), une jeune femme vierge, symbole de pureté et sainte patronne des jeunes filles. Et arborent des tenues excentriques ainsi qu'un couvre-chef de couleur jaune (symbole de la foi) et verte (symbole de la connaissance).

Pourquoi les hommes n'apprécient-ils généralement guère que les femmes portent des gaines ?

Réponse
Parce que où il y a de la gaine, il n’y a pas de plaisir !
Explication du calembour
Il résulte de la paronymie entre les mots « gaine » et « gêne » et fait référence à l’expression « Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir« .

"Une corne à chaussures".

Corne à chaussures ou chausse-pied en corne

"Une corne à chaussures" est une locution du langage courant constituant un parfait exemple de survivance lexicale.

On désignait en effet ainsi, il y a encore quelques dizaines d'années, cet objet du quotidien que nous appelons désormais plus couramment "Un chausse-pied".

S'il s'agit aujourd'hui, le plus souvent, d'une lame métallique incurvée, employée pour faciliter l'entrée du pied dans la chaussure, ou d'un objet en plastique en reprenant la forme, le même ustensile était autrefois réalisé... en corne.

Les "Monsieur-dames".

L'action se déroule en deux actes, en juin 1998, en plein durant la Coupe du monde de football organisée en France.

Je travaille alors à Pantin (93), en banlieue parisienne, à proximité d'une importante auberge de jeunesse internationale, où logent plusieurs centaines de supporteurs des différentes équipes jouant au Stade de France de Saint-Denis (93).

Acte I :

Un samedi, j’annonce à ma fille aînée, alors âgée de 3 ans, que nous sommes invités à dîner chez une amie de lycée que nous voyons régulièrement car elle est maman d’une petite fille du même âge que la mienne. Les deux fillettes jouent ensemble depuis toujours, aussi ma fille est-elle ravie de la voir. Mais, comme toujours trop bavard, j’ai le malheur de lui annoncer qu’il y aura aussi un "couple d'amis". Que n'avais-je pas dit là !

  • Ma fille : "Papa, c'est quoi un coupledami ?".
  • Moi : "Et bien, ce sont des amis, des gens que l'on aime bien, que l'on rencontre souvent. Et qui forment un couple, qui sont en couple".
  • Ma fille : "Et c'est quoi un couple, dis papa ?".
  • Moi : "Un couple, c'est un monsieur et une dame" (nous sommes en 1998 et que ma fille n'a que 3 ans, je vous le rappelle).
  • Ma fille : "Ah d'accord ! Et comment il s'appelle le monsieur alors ?".
  • Moi : "Je ne sais pas ma chérie".
  • Ma fille : "Et la dame elle s'appelle comment ?".
  • Moi : "Je ne sais pas non plus. On verra bien tout à l'heure, d'accord ?".
  • Ma fille : "D'accord !"

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Ne dites pas : "Mettre ses chaussures"

Une femme otant l'une de ses chaussures à talon

Mais : "Chausser ses souliers" ou "Enfiler ses souliers" !

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Des chaussures".

"Comment faire battre des montagnes"...

Chandail rouge pour enfant

La scène se passe en décembre 1998, à Paris (75). Ma fille aînée a 3 ans et demi et nous sommes allés au cinéma voir un film d'animation avec un couple d'amis et leur fille.

Comme nous nous sommes à l'évidence profondément assoupis tous les deux sur la fin, nous nous faisons légèrement chambrer par mon ami pendant que nous nous rhabillons à moitié endormis ; ce qui n'est manifestement pas du goût de ma fille.

Celle-ci est extrêmement débrouillarde et je la laisse donc se rhabiller seule malgré son jeune âge (chaudement car il gèle à pierre fendre) en bougonnant ; me contentant de finir de remonter la fermeture à glissière de son anorak et d'ajuster son écharpe et son bonnet.

Une fois parvenus au véhicule de mes amis, toutefois, je m'inquiète soudain de savoir si ma fille a bien mis son chandail avant d'enfiler son anorak...

Moi : "Au fait, ma chérie, tu as bien mis ton chandail sous ton anorak ?

Ma fille : Bien ennuyée par la question... "Ah non papa : j'ai oublié de le mettre" !

Moi : "Mais c'est pas vrai ! Alors il est resté là-bas, dans la salle ; heureusement que j'y pense maintenant..."

Mon ami : "Que se passe t-il ?"

Moi : "Ma fille a oublié son chandail dans la salle ; attendez-moi au chaud dans la voiture : j'y retourne et je reviens aussi vite que possible, c'est à 200 mètres à peine".

Mon ami : "Je viens avec toi ; on trouvera plus rapidement : la salle était immense".

Arrivés dans le hall d'accueil du cinéma, nous nous apprêtons à retourner dans la salle où nous étions dix minutes plus tôt, lorsque une ouvreuse nous apostrophe en nous demandant ce que nous faisons...

Mon ami : "La fille de mon ami a oublié son chandail dans la salle et nous allons le chercher vite fait".

L'ouvreuse : "Ah non messieurs, vous ne pouvez pas retourner dans la salle car il y a déjà des spectateurs pour la prochaine séance. Mais je peux envoyer quelqu'un vous le chercher. Comment est-il et où étiez vous assis s'il vous plaît ?".

Moi : "C'est un chandail rouge pour enfant de 7-8 ans (oui ; je sais : nous sommes assez costauds dans la famille !) et nous étions assis vers le milieu de la salle...".

Mais la personne partie dans la salle revient, à peine deux minutes plus tard, les mains vides en nous affirmant qu'il n'y a aucun vêtement oublié dans la salle...

Mon ami commence alors à s'agacer, expliquant qu'un petit chandail rouge ayant glissé entre des fauteuils rigoureusement de la même couleur ne se repère certainement pas facilement. Et que ce n'est pas en une minute qu'une seule personne peut ainsi affirmer de façon péremptoire que le vêtement en question n'est pas là.

Les deux jeunes femmes n'apprécient pas la remarque et le ton commence à monter. L'arrivée de plusieurs autres membres du personnel  ne fait malheureusement qu'envenimer les choses ; mon ami s'énervant réellement et commençant à bousculer tout ce petit monde afin de pénétrer en force dans la salle : "Viens Jipé, on va le retrouver ce chandail !".

Bien que d'ordinaire - à l'époque tout du moins ; je me suis calmé avec l'âge... - prompt à ce genre de pratique, je fais cependant preuve cette fois-là - très étonnamment - d'une grande sagesse et parviens à convaincre mon ami excédé de sortir avant que les choses ne dégénèrent, en lui expliquant que l'on n'allait tout de même pas mettre ce cinéma à sac pour un simple chandail !

Une fois sur le trottoir et jusqu'à la voiture, mon ami continue de maugréer tout ce qu'il sait, pestant à cor et à cri contre ce fichu cinéma !

Il finit tout de même par se calmer durant le trajet qui nous mène au restaurant chinois dans lequel il nous avait tous invité à dîner ce soir là. Et c'est donc détendus et contents de nous retrouver bien au chaud que nous nous installons tous autour d'une grande table ronde.

À peine déshabillé et assis, cependant, mon visage se fige soudainement, attirant un regard interrogatif de mon ami. Atterré, je lui indique alors ma fille du menton, mais il ne comprend pas...

Mon ami : "Qu'est-ce qu'elle a ta fille Jipé ?".

Moi : "Le chandail : elle l'a sur elle !"...

Mon ami : "Oh p....n ; c'est pas vrai !".

Ayant ôté son anorak, ma fille - tout sourire et toute fière, les baguettes à la main - arborait paisiblement son joli petit chandail rouge pour lequel mon ami avait failli se battre 25 minutes plus tôt !

Si cela ne s'appelle pas faire battre des montagnes !