"Faire tomber la veste" ou "Tomber la veste" et "Être en bras de chemise" ou "Être en manches de chemise".

Le président états-unien Barck Obama, en bras de chemise

Voila bien trois locutions verbales en forme d'idiotismes vestimentaires et d'idiotisme corporel qui ne doivent pas manquer d'interloquer nos amis étrangers.

  • "Faire tomber la veste" ou "Tomber la veste" relèvent du registre familier et signifient :
    • ôter sa veste, l'enlever, la retirer.

En raison de la chaleur ou parce que l’on s’attend à rester longtemps ou à prolonger une action.

On dit par exemple : "On le sait, le président Macron n'hésite pas à tomber la veste".

    • et par extension : se préparer à se battre, se bagarrer.

On dit par exemple : "L'autre jour, mon collègue n'a pas hésiter à tomber la chemise en pleine rue, afin de prendre la défense d'une jeune femme molestée par son compagnon".

  • et "Être en bras de chemise" ou "Être en manches de chemise" appartiennent au langage courant et signifient : être vêtu simplement, de façon décontractée ; de son pantalon et de sa chemise, mais sans porter de veste ni de veston.

Ce qui n'empêche pas de porter une cravate.

Et - contrairement à ce que l'on pense souvent - n'implique pas forcément que les manches de la chemise soient retroussées.

Le président de la République française Emmanuel Macron, en bras de chemise

On est donc "en bras de chemise" sitôt après avoir "tombé la veste".

À toutes fins utiles, précisons que la forme "Être en manches de chemise" est beaucoup moins usitée que la forme "Être en bras de chemise".

Sources : www.expressio.fr, www.languefrancaise.net et wiktionary.org

 

"Un col mandarin" ou "Un col Mao".

Une veste portant un "col Mao"

Ces deux locutions nominales masculines parfaitement synonymes désignent un type de col originaire de Chine, se distinguant par son pied-de-col ouvert au niveau de la gorge.

Ce col non fermé à vocation décorative se présente comme une alternative originale au classique col retombant, ou col boutonné.

Élégant et original avec ses pans de col qui s’embrassent au lieu de se chevaucher, il met le port de tête en valeur et offre une grande liberté de mouvement.

Dans la tradition chinoise, les pans de col sont fermés à la base du cou grâce à une passementerie. En Chine, on le retrouve tantôt sur les tuniques, tantôt intégrés aux kimonos en soie.

Et chez nous sur les vestes.

Une veste portant un "col Mao"

Ou sur les chemises.

Chemise "col Mao ou "col mandarin"

Le nom de "col Mao" est naturellement hérité du nom de l'homme d'État chinois Mao Tsé-Toung, fondateur de la République populaire de Chine, qui lui préférait pourtant souvent la veste à col retombant.

Le dirigeant communiste chinois Mao Tsé-Toung jeune (1893-1976), portant un "col Mao"
Le dirigeant communiste chinois Mao Tsé-Toung jeune (1893-1976), portant un "col Mao"

Comme elle ne dispose pas d’un col boutonné, et que de surcroît elle est ouverte au niveau du pied de col, la chemise col Mao pour homme se porte toujours sans cravate. Et si elle est à l’origine considérée comme exotique, elle a été largement démocratisée depuis les années 1960, d’abord par les étudiants, puis par des créateurs reconnus.

Elle se porte facilement avec une tenue de ville et offre une alternative décontractée et confortable aux autres types de col, tout en restant suffisamment élégante pour être portée sur le lieu de travail.

Le 17 avril 1985, la veste col Mao arborée par le ministre de la Culture Jack Lang au sein de l'hémicyle avait suscité une polémique, le ministre socialiste ne portant pas de cravate visible.

Source : www.hast.fr

"Ne rien avoir à se mettre" ou "Ne plus rien avoir à se mettre".

Ces deux formules du registre familier signifient, par ellipse :

  • "Ne rien avoir à se mettre" : ne rien avoir à se mettre sur le dos, c'est à dire ne pas avoir de quoi s'habiller correctement,
  • "Ne plus rien avoir à se mettre" : ne plus rien avoir à se mettre sur le dos, c'est à dire ne plus avoir de quoi s'habiller correctement,

 

"Ceinture !".

Cette interjection, qui ne manque pas d'interloquer nos amis étrangers et nos jeunes enfants, relève du registre familier.

Et elle constitue une ellipse de "IL VA FALLOIR FAIRE ceinture !".

Elle fait référence à la locution verbale "Faire ceinture", qui est déjà elle-même une ellipse de "Faire USAGE DE SA ceinture".

Dire à quelqu'un "Ceinture !" revient donc à lui ordonner ou, à tout le moins, à l'inviter fermement à se priver de nourriture (au sens propre) ou de quelque chose (au sens figuré).

Un médecin nutritionniste peut par exemple annoncer à un patient : "Vous oubliez complètement les barres chocolatées et les tartines de confiture au petit-déjeuner : ceinture !".

Ou un père, furieux après les mauvais résultats scolaires de son fils : "Terminé les jeux vidéo : ceinture !".

Pourquoi dire : "Outdoor", "Des vêtements outdoor" ou "Un sport outdoor" ?

Et pas, tout simplement : "De plein air", "Des vêtements de plein air" et "Un sport de plein air" !

Par peur d'être compris du plus grand nombre ?

"Un linceul".

Un linceul

Ce substantif masculin désigne :

  • au sens propre :
    • dans le registre désuet : un drap, un rideau, ou un couverture de lin.

Le terme "Linceul" vient en effet du latin "Lintoleum" ("Petite pièce de lin") et était à l'origine le nom usuel du "Drap de lit".

    • de nos jours, dans le langage courant : une pièce de toile dans laquelle on enveloppe le corps d'un mort avant de l'ensevelir. Que l'on appelle également "Un suaire".
Un linceul (rite funéraire juif)
Un linceul (rite funéraire juif)
  • et au sens figuré, dans le registre soutenu : ce qui couvre ou enveloppe complètement.

On dit par exemple : "Le paysage est recouvert d'un linceul de neige".

Ou : "Le monument émergeait à peine de son linceul de sable".

Sources : www.larousse.fr et wiktionary.org

On ne dit pas : "Il est vareuse !" ou "Elle est vareuse !", mais...

Réponse
« Il est unique ! » ou « Elle est unique !« 
Explication du calembour
« Il résulte de l’homophonie entre la locution nominale « Est tunique » et la forme conjuguée « Est unique » ; les substantifs féminins « Tunique » et « Vareuse » désignant tous deux des vêtements, et l’une des acceptions du mot « Vareuse » désignant une forme de vareuse.
Une vareuse
Une tunique
Une vareuse
Une vareuse

Ce savoureux calembour trouve sa source dans une très amusante saynète de 1957, des humoristes français Francis Blanche et Pierre Dac, constituant une extraordinaire parodie des numéros de music-hall de divination.

Voir mon article consacré à cette saynète, avec la vidéo couleur et le texte intégral de la saynète.

"Je ne comprends pas pourquoi ma femme me fait la tête : depuis le temps qu'elle me réclamait un manteau de bison" !

Un manteau de fourrure de bison
Un manteau de fourrure de bison
Explication du calembour
Il résulte de la paronymie entre les deux substantifs masculins « Bison » et « Vison », désignant deux noms d’animaux longtemps chassés pour leurs fourrures.
Un vison
Un vison
Un bison d'Amérique
Un bison d’Amérique

Mais la fourrure du « Vison » est immensément plus recherchée et appréciée que celle du « Bison » !

Un manteau de fourrure de vison
Un manteau de fourrure de vison
Un manteau de fourrure de bison
Un manteau de fourrure de bison

"Une lézarde".

Ce substantif féminin désigne :

Un lézard des sables mâle (vert) et un lézard des sables femelle (marron)
Un lézard des sables mâle (vert) et un lézard des sables femelle (marron)
Une lézarde sur un mur
Un mur présentant une lézarde
  • mais : une fente profonde, longitudinale, irrégulière, affectant toute l'épaisseur d'un ouvrage de maçonnerie, également appelée "Crevasse" ou "Fissure",
  • par analogie, au sens figuré, dans le registre soutenu : une fêlure, une fissure, une brèche, une atteinte compromettant la solidité de quelque chose, qui peut, en se produisant dans quelque chose, en provoquer la ruine et la fin prochaines.

On dit par exemple : "Ce problème risque de constituer à l'avenir une fissure au sein de la majorité".

Un galon lézarde
Un galon lézarde
  • dans le domaine de la passemanterie : un galon de petite largeur, utilisé comme cache-clous ou cache point, servant également à cacher les coutures des étoffes ou leur ligne de jonction avec le bois d'un meuble,
Une lézarde d'imprimerie
Une "lézarde" d'imprimerie, également appelée "Cheminée", "Rue" ou "Ruelle"
  • dans le domaine de l'imprimerie : une raie blanche, diagonale, sinueuse, se présentant occasionnellement dans la composition d'une page imprimée et formée d'espaces (ou "blancs") dans de nombreuses lignes successives de cette page, par exemple à la terminaison de mots au même endroit dans plusieurs lignes superposées.

On parle également de "Cheminée", "Rue" ou "Ruelle".

Un "galon à lézarde" militaire"
Un "galon à lézarde" militaire"
  • et dans le domaine militaire : un galon utilisé comme insigne de grade des sous-officiers, nommé "Galon à lézarde" à cause de la forme de sa trame.

Sources : www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Un contre-sens" ou "Un contresens" et "À contre-sens" ou "À contresens".

Ce substantif masculin du langage courant désigne :.

  • "Un contre-sens" ou "Un contresens" :
    • une action ou une attitude absurde, n'ayant pas de sens ; une situation opposée à ce qui devrait être.

On dit par exemple : "Ce type de mesures est un contre-sens".

Ou : "Cette décision est un contresens".

    • ou : une interprétation opposée à la véritable signification ; un sens erroné.

On dit par exemple : "Analyser ainsi ce discours est un contresens".

Ou : "Cette traduction est remplie de contre-sens".

  • "À contre-sens" ou "À contresens" : en sens contraire à celui dans lequel on doit prendre quelque chose.

On dit par exemple : "Attention : tu prends ce tissu à contre-sens".

Ou : "Il arrive régulièrement que des conducteurs sous l'emprise de l'alcool prennent une autoroute à contresens".

Sources : wiktionary.org et www.larousse.fr

"Lèche-cul" ou "Un lèche-cul" et "Lèche-botte" (ou "Lèche-bottes") ou "Un lèche-botte" (ou "Un lèche-bottes").

  • "Un lèche-cul"  est un substantif masculin du registre vulgaire en forme d'idiotisme corporel. Et "Un lèche-botte" (ou "Un lèche-bottes") est un substantif masculin du registre familier en forme d'idiotisme vestimentaire.

Les deux désignent, de façon très imagée, au sens figuré : une personne servile envers sa hiérarchie ou envers les puissants ; un flagorneur ; quelqu'un qui flatte servilement celui qui détient un pouvoir ou représente une autorité.

On dit par exemple : "L'assistant de mon directeur est un vrai lèche-cul".

Ou : "Je n'ai jamais pu jouer les lèche-botte(s) avec mes supérieurs hiérarchiques".

  • "Lèche-cul" est un adjectif du registre vulgaire en forme d'idiotisme corporel. Et "Lèche-botte" (ou "Lèche-bottes") est un adjectif du registre familier.

Les deux qualifient ce type de personnes, de façon très imagée, au sens figuré.

On dit par exemple : "Je recherche un collaborateur dévoué et efficace, pas un secrétaire lèche-cul".

Ou : "Les employés lèche-botte(s) sont bien vus dans cette société".

Sources : www.cnrtl.org, wiktionary.org et www.larousse.org

"Un bachi" ou "Un bâchi".

Le "Bachi" du fusilier marin avec pompon rouge et bande légendée

Ce substantif masculin appartient à l'argot maritime français désigne le couvre-chef des matelots et quartiers-maîtres de la Marine nationale française.

On l'appelle souvent à tort "Béret de marin" car il s'agit en réalité d'un bonnet en drap de laine bleu foncé porté par les matelots des marines de guerres de plusieurs pays.

Dans la marine française, le bachi est surmonté d'une houppette rouge appelée pompon. Le bachi est traversé de droite à gauche par un lacet de coton blanc appelé "jugulaire" qui permet à la fois d'éviter qu'il ne s'envole avec le vent et de reconnaître le personnel en service ou en armes, qui porte son bachi "jugulaire au menton". La ceinture du bachi est bleue, bordée de deux liserés rouges entre lesquelles se place le ruban légendé qui indique soit le nom du bateau, soit celui de l'unité dans laquelle sert le matelot.

Jusqu'à l'année 1988, dans la marine nationale française, le bachi se portait avec la coiffe blanche l'été et sans coiffe blanche l'hiver ; depuis, il se porte toute l'année avec la coiffe blanche.

Le cercle en métal à l'intérieur du bachi est appelé "Baleine".

Le bâchi est à l'origine un béret écossais qui était porté couramment par les matelots.

Croyances populaires

  • La croyance populaire veut que le pompon aurait initialement eu l'utilité d'amortir les chocs lorsque les marins se cognaient la tête en circulant dans les batteries et les coursives de faible hauteur sous barrot. Il ne s'agit en fait que d'une des nombreuses légendes relatives à cette houppette. En réalité, celle-ci apparaît dans les années 1840 à une époque où les conditions d'habitabilité des navires se sont déjà améliorées.

C'est en vérité pour un besoin technique de finir le fond du bonnet tricoté par le marin lui-même, que celui-ci terminait le fond par " terminait le fond en rabattant les mailles par "diminution" avec un fil de laine bleu et rouge qu'il faisait ressortir sous forme de pompon bicolore.

Et c'est en 1870 que ledit pompon devient rouge.

  • La tradition du "pompon porte-bonheur" pour les jeunes femmes qui le touchent ne résulte quant à elle que de l'esprit inventif des marins qui ont trouvé là un moyen de séduire la gent féminine.

Les pompons des bachis de marins français sont fabriqués par l'entreprise française de passementerie BBA (Borrel Bouvard Arthaud) Ss.a.s, située à La Chartre-sur-le-Loir (72), qui détient son secret de fabrication.

Sur un thême contigu, je vous recommande la lecture de mon article consacré aux fusiliers marins.

Source : www.wiktionary