"La montagne a accouché d'une souris", "La montagne accouche d'une souris", "C'est la montagne qui accouche d'une souris", ou "Être la montagne qui accouche d'une souris".

"La montagne qui accouche" : illustration de la fable de Jean de La Fontaine (livre V, fable X) publiée en 1668 par Gustave Doré

J'aime beaucoup cette expression du langage courant en forme d'idiotisme animalier, qui date du XVIIe siècle et nous vient directement d'une fable de Jean de La Fontaine, publiée en 1668 (livre V, fable X) : "La montagne qui accouche" .

Elle s'utilise lorsque l'on souhaite évoquer la disproportion entre un projet ambitieux dont on attend beaucoup, car il a été annoncé comme très important (métaphoriquement : la montagne) et l’inconsistance, la médiocrité ou le ridicule du résultat final (métaphoriquement : la souris).

On dit par exemple : "C'était bien la peine de prendre six mois et de déployer autant de moyens pour nous proposer un texte aussi incomplet et mal conçu : c'est la montagne qui accouche d'une souris !".

Texte original

La montagne qui accouche (livre V, fable X)

"Une montagne en mal d'enfant
Jetait une clameur si haute
Que chacun, au bruit accourant,
Crut qu’elle accoucherait sans faute
D’une cité plus grosse que Paris.
Elle accoucha d'une souris.
Quand je songe à cette fable,
Dont le récit est menteur
Et le sens est véritable,
Je me figure un auteur
Qui dit : Je chanterai la guerre
Que firent les Titans au Maître du tonnerre.
C'est promettre beaucoup : mais qu'en sort-il souvent ?
Du vent".

Jean de la Fontaine (1668)

Sources : wikipedia.org et www.linternaute.fr

"Prendre l'ascendant" sur quelque chose ou sur quelqu'un.

Cette locution verbale du registre soutenu signifie :

  • "Prendre l'ascendant sur quelque chose" : dominer, avoir la priorité par rapport à.

On dit par exemple : "L'économie prend malheureusement souvent l'ascendant sur les droits de l'Homme".

  • et "Prendre l'ascendant sur quelqu'un" : le dominer, exercer sur lui une autorité morale, être capable de l'influencer ou de peser sur ses décisions.

On dit par exemple : "Le défenseur français a rapidement pris l'ascendant sur son adversaire".

Source : www.larousse.fr

"Avoir une coupe à la Kojak", "Être coiffé à la Kojak" ou "Être coiffé comme Kojak".

Le gardien de but international français Fabien Barthez

Ces trois expressions du langage familier signifient : être chauve ou avoir le crâne rasé.

À l'instar du lieutenant Theo Kojak dans le feuilleton télévisé états-unien des années 1970 "Kojak", dont le rôle-titre était interprété par l'acteur états-unien Telly Savalas.

Sur un sujet contigu, je vous recommande la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Être chauve".

"Le ton monte".

Cette locution verbale du langage courant signifie, au sens figuré ou au sens propre : les esprits s'échauffent, la discussion devient plus âpre, la colère et la passion font leur apparition (sens figuré) et l'on en vient à parler de plus en plus fort, voire à se crier dessus (sens propre).

On dit par exemple : "Je n'aime pas trop les repas bien arrosés car souvent le ton monte lorsque arrive le dessert".

Sources : www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Un fait d'armes".

Cette locution nominale du langage courant en forme d'idiotisme militaire signifie :

  • au sens propre : une prouesse guerrière, un exploit militaire, un acte de bravoure, une action héroïque.

Les états-uniens utilisent la formule "une John Wayne".

  • et par extension, au sens figuré : une prouesse, un exploit, un haut fait.

On dit par exemple : "Le principal fait d'armes du nouveau ministre est d'avoir su, il y a quelques années, gérer la situation délicate provoquée par deux prises d'otages intervenues de façon simultanée".

Sources : wktionary.org, www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Avoir du pain sur la planche".

"Avoir du pain sur la planche" : enfournement d'un pain dans un fournil sur une "pelle à fournil"

Cette locution verbale en forme d'idiotisme alimentaire signifie, au sens figuré : avoir beaucoup de choses à faire ; avoir du travail devant soi, en réserve ; de quoi s’occuper plus ou moins longtemps. 

Étrangement, son sens a totalement été inversé avec le temps, puisque cette expression signifiait à l'origine : avoir du pain (cuit) sur la planche et donc (pour un boulanger) avoir fait son travail et pouvoir se reposer !

Sources : wiktionary.org et www.linternaute.fr

"Dans le coup", "Être dans le coup", "Rester dans le coup" ou "Ne plus être dans le coup".

  • "Dans le coup" est une formule du registre familier signifiant : à la mode, à la page, de son époque ; au courant, informé de ce qui se fait et ne se fait pas.
  • "Être dans le coup" signifie ainsi :
    • être à la mode, à la page, de son époque, conforme aux goûts du moment ; être au courant, informé de ce qui se fait et ne se fait pas.

On dit par exemple : "Question fringues, mon frère est dans le coup".

Si l'on n'y est pas on est certes "pas dans le coup", mais plutôt "plus dans le coup".

Super 45 tours de Sheila de 1963

En 1963, la jeune chanteuse française yéyé Sheila chantait ainsi à l'adresse de l'auteur de ses jours : "Papa papa papa t'es plus dans l'coup papa !" ("Papa t'es plus dans l'coup !").

    • ou : être au courant d'une affaire (surtout louche), être impliqué, complice, mêlé à quelque chose.

On dit par exemple : "La police l'a interrogé car ils pensent qu'il est dans le coup".

Si l'on n'y est pas, on est certes "pas dans le coup" mais plutôt : "en dehors du coup".

  • "Rester dans le coup" signifie : demeurer à la mode, à la page, de son époque, conforme aux goûts du moment ; au courant, informé de ce qui se fait et ne se fait pas.

On dit par exemple : "Ma tante veut faire celle qui reste dans le coup : elle s'habille comme sa fille".

  • et "Ne plus être dans le coup" signifie : ne plus être à la mode, à la page, de son époque, conforme aux goûts du moment ; ne plus être au courant, informé de ce qui se fait et ne se fait pas.

On dit par exemple : "Je ne suis plus dans le coup en matière de cinéma : il y a 20 ans que je ne lis plus la presse spécialisée et ne vais plus voir les films lors de leur sortie en salle".

Source : dictionnaire.reverso.net

"Qu'à cela ne tienne".

Cette expression ancienne - qui remonterait au XVIIe siècle - signifie : peu importe ; cela n'est pas important, ne doit pas constituer obstacle.

On dit par exemple : "Je ne pourrais pas venir samedi prochain. Qu'à cela ne tienne : on se verra la semaine suivante".

Ou : "J'ai égaré ton livre, je suis désolé. Qu'à cela ne tienne, je l'avais en double".

Sources : www.linternaute.fr, www.expressio.fr et wiktionary.org

"C'est le monde à l'envers" ou "Être le monde à l'envers".

Cette expression du langage courant signifie : c’est très inhabituel ; l’ordre des choses habituel est bouleversé ; les rôles de chacun sont inversés ; les choses sont à l’opposé ou vont dans le sens contraire de ce que l'on attend, de ce qui est censé être logique.

On dit par exemple : "Samedi soir je me suis écroulé à 23H00 et mes parents sont rentrés à 4H00 : c'est le monde à l'envers !".

Ou : "Mon prof de maths est toujours en retard et on doit l'attendre à chaque cours : c'est le monde à l'envers !".

Sources : www.expressions-francaises.fr, www.linternaute.fr et wiktionary.org

"Les lettres de noblesse" ou "Des lettres de noblesse", "Acquérir ses lettres de noblesse" et "Donner ses lettres de noblesse".

  • "Les lettres de noblesse" ou "Des lettres de noblesse" désignent :
    • au sens propre, autrefois : les documents par lesquels il était établi qu’une personne était noble (registre désuet).

C'est le roi de France qui conférait la noblesse par lesdites lettres. Et la première lettre de noblesse connue date du 24 juin 1008.

Elle déclareait "nobles et de noble race" Denis et Louis Jacquot, originaires de Bourgogne.

Et elle émanait de Robert II le Pieux - ou "le Dévot" ou "le Sage" -, fils de Hughes Capet, né vers 972 et mort le 20 juillet 1031.

    • et au sens figuré, dans le registre soutenu :
      • la reconnaissance de la compétence d’une personne par ses pairs,

On dit par exemple : "C'est avec son troisième film, que ce réalisateur a véritablement acquis ses lettres de noblesse".

      • ou la reconnaissance de l’importance d’une chose par les personnes compétentes.

On dit par exemple : "En France, ce n'est qu'au XXIe siècle que l'affacturage a acquis ses lettres de noblesse".

De nos jours, dans le registre soutenu et au sens figuré :

  • "Acquérir ses lettres de noblesse" signifie donc :
    • obtenir la reconnaissance de sa compétence par ses pairs, pour une personne,
    • ou : obtenir la reconnaissance de l’importance d’une chose par les personnes compétentes, pour une chose,
  • et "Donner ses lettres de noblesse" signifie :
    • reconnaître la compétence de l'un ses pairs,
    • ou : reconnaître l’importance d’une chose, pour une personne compétente.

Source : wiktionary.org

"Avoir fort à faire".

Cette locution verbale du langage courant signifie : avoir beaucoup à travailler pour venir à bout de quelque chose, ou pour parvenir à quelque chose.

On dit par exemple : "Je vais avoir fort à faire pour ramasser toutes ces feuilles mortes".

Ou : "Mon neveu va fort affaire cette année s'il veut intégrer une grande école de commerce".

Les formules "Devoir se lever de bonne heure", "Falloir se lever de bonne heure" ou "Pouvoir se lever de bonne heure" - qui appartiennent au registre familier - ont à peu près la même signification.

Source : wiktionary.org