"La Pléiade", "Les pléiades" et "Une pléiade".

  • "La Pléiade" (avec un "P" majuscule) est :
    • un groupe de sept poètes français du XVIe siècle, composé de Pierre de Ronsard, Joachim Du Bellay, Étienne Jodelle, Rémy Belleau, Jean-Antoine de Baïf, Jacques Peletier et Pontus de Tyard.

À travers leurs oeuvres littéraires et leurs textes théoriques, leur ambition était de renouveler et de perfectionner la langue française, afin de la rendre indépendante d'autres idiomes alors plus "nobles" comme le latin.

Le but politique était de participer à l'unification de la France par le biais de la langue française (déclaré langue officielle en France en 1539), sur le modèle mais aussi en rivalité avec l'italien, qui avait entamé un processus similaire un peu plus tôt.

Ce mouvement littéraire, créé en 1553, émane d'un groupe de poètes d’abord connu sous l'appellation de "Brigade". Le souci majeur de la Brigade, élevée sous l'égide de l'helléniste et érudit Jean Dorat, sous la protection de la princesse Marguerite de France, soeur du roi Henri II, était de faire reculer le "Monstre Ignorance" par la diffusion - en français - de la culture antique, dans l'esprit humaniste de la Renaissance à laquelle elle participe.

Le nom de "Pléiade" est emprunté par Ronsard, en 1556, à un groupe de sept poètes d’Alexandrie qui vécurent tous au temps de Ptolémée II Philadelphe, au IIIe siècle av. J.-C., et avaient choisi le nom de cet amas astronomique pour se distinguer : Apollonios de Rhodes, Aratos de Soles, Philiscos de Corcyre, Homère le Jeune, Lycophron, Nicandre de Colophon, Théocrite,

Et cette appellation sera adoptée par la postérité.

Outre le "meneur" Pierre de Ronsard, la Pléiade regroupe alors selon lui les poètes Joachim Du Bellay, Jacques Peletier du Mans (remplacé après sa mort en 1582 par Jean Dorat), Jean Bastier de La Péruse (remplacé après sa mort en 1554 par Rémy Belleau), Antoine de Baïf, Pontus de Tyard et Étienne Jodelle (peut-être remplacé par Guillaume Des Autels).

Ils se réunissaient notamment au cabaret de la Pomme de Pin situé rue de la Juiverie, à Paris (75).

  • les Pléiades (avec un "P" majuscule) (du grec ancien "pleiades") sont :
    • dans la mythologie grecque, sept soeurs, filles du Titan Atlas et de l'Océanide Pléioné.

Et elles se nomment : Maïa, l'ainée et mère d'Hermès, Alcyone (ou Halcyone), Astérope (ou Stérope), Sélène (ou Céléno, ou Célaéno), Électre, Taygète et Mérope (ou Dryope, ou Aéro), la benjamine.

    • et, en astronomie, en référence à ces sept soeurs : un amas ouvert d'étoiles, également appelé "Amas M45", qui s'observe depuis les deux hémisphères, dans la constellation du Taureau.

On dénombre aujourd'hui dans cet amas environ 3 000 étoiles, dont une douzaine sont visibles à l'oeil nu.

Les 9 étoiles les plus brillantes de l'amas tirent leur nom des 7 soeurs et de leurs parents.

De nombreux peuples comme les Hébreux ou les Aztèques ont appelé cet amas "Poussinière", les comparant à une poule et ses poussins.

Cet amas s'étend sur 2°, soit l'équivalent de quatre fois le diamètre apparent de la Lune.

Son âge est estimé à 100 millions d'années, mais il ne devrait pas vivre longtemps puisqu'il devrait se séparer dans 250 millions d'années (il s'agit ici de la vie de l'amas et non de celle des étoiles qui le composent).

L'exactitude de la distance de l'amas à la Terre fait débat, et varie en fonction des différents instruments techniques utilisés, mais elle est généralement estimée à environ 444 années-lumière.

  • et "Une pléiade" (avec un "p" minuscule) désigne :
    • un groupe de personnes considérées généralement comme illustres ou remarquables.

On dit par exemple : "Vous allez pouvoir découvrir ce soir une pléiade de vedettes".

    • et par extension : un groupe nombreux.

On dit par exemple : "Ils sont toutes une pléiade de gamins à vouloir entrer".

Source : wikipedia.org, www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Une respectueuse".

Ce substantif féminin peu usité peut avoir différentes significations :

  • il s'agit tout d'abord, dans le registre désuet, d'une sorte de dentelle,
  • mais également, par extension, toujours dans le même registre :
    • d'une sorte de mouchoir fait de cette dentelle,
    • ou d'une sorte de coiffure féminine, élaborée à l'aide de cette dentelle.
  • enfin, et surtout, serais-je tenté de dire, dans le registre soutenu : d'une prostituée !

Cette acception est en effet dérivée - par ellipse - du titre de la pièce de théâtre "La putain respectueuse", écrite par Jean-Paul Sartre en 1947.

Une "respectueuse", c'est à dire : une prostituée

Source : wiktionary.org

"Tu vas la taire, ta gueule !".

"Tu vas la taire, ta gueule !" : François l'ouvrier sableur (Jean Gabin) face au cynique montreur de chiens Valentin (Jules Berry), dans le chef d'oeuvre de Marcel Carné et Jacques Prévert, "Le jour se lève" (1939)

J'adore cette réplique - certes fort grossière et malheureusement introuvable sur la toile en extrait vidéo - adressée par l'ouvrier sableur François (Jean Gabin) au dresseur de chiens Valentin (Jules Berry), dans le film français réalisé en 1939 par Marcel Carné, "Le jour se lève".

François l'ouvrier sableur (Jean Gabin) face au cynique montreur de chiens Valentin (Jules Berry), dans le chef d'oeuvre de Marcel Carné et Jacques Prévert, "Le jour se lève" (1939)"Tu vas la taire, ta gueule !" : François l'ouvrier sableur (Jean Gabin) face au cynique montreur de chiens Valentin (Jules Berry), dans le chef d'oeuvre de Marcel Carné et Jacques Prévert, "Le jour se lève" (1939)

Résumé

Je vous rappelle ou dévoile la trame du film : une dispute se fait entendre dans une maison ouvrière de banlieue. Coup de feu, porte qui claque. Un homme, Valentin, roule sur les marches, mort. L'assassin, François (Jean Gabin), se barricade dans sa chambre. La police arrive et assiège la maison. Pendant la nuit, François revoit les étapes du drame, son amour pour Françoise (Jacqueline Laurent), la jeune fleuriste, sortie tout comme lui de l'Assistance publique, sa rencontre avec Valentin (Jules Berry), le cynique montreur de chiens, prêt à tout pour assouvir sa passion des jeunes filles en fleur, et ses relations équivoques avec Clara (Arletty), la compagne de Valentin.

Jules Berry, Jean Gabin et Arletty, dans "Le jour se lève" de Marcel Carné (1939)
Jules Berry, Jean Gabin et Arletty, dans "Le jour se lève" de Marcel Carné (1939)

Un chef d'oeuvre du réalisme poétique

Ce film dramatique extrêmement novateur au charme fou est un chef d'oeuvre du réalisme poétique :

Affiche du film français "Le jour se lève" de Marcel Carné (1939)

  • sa distribution prestigieuse réunit trois géants du cinéma français, qui comptent parmi mes acteurs préférés : Arletty, Jean Gabin et Jules Berry.

Jules Berry y est excellent, plus cynique et détestable que jamais.

Arletty est superbe et, comme toujours, formidable de naturel.

L'actrice française Arletty, dans le chef d'oeuvre de Marcel Carné et Jacques Prévert, "Le jour se lève" (1939

Et Gabin, magistral, écorché vif, humain et touchant à souhait,

  • les dialogues de Jacques Prévert sont exceptionnels ("Vous avouerez qu'il faut avoir de l'eau dans le gaz et des papillons dans le compteur pour être resté trois ans avec un type pareil !"),
  • la structure narrative du film est vraiment en avance sur son temps, puisque le film comporte un long retour en arrière ("flash-back"), procédé alors peu utilisé (nous sommes deux ans avant l'extraordinaire "Citizen Kane" d'Orson Welles),
  • le décor de la chambre, construit par le grand Alexandre Trauner, comporte les quatre côtés de la chambre de François (Jean Gabin) (et non trois comme il était de coutume) dans laquelle se situe l'essentiel du film, afin de permettre des plans circulaires et de souligner l'enfermement du héros,

Clara (Arletty) nue, dans sa douche, dans une séquence censurée par le régime de Vichy du chef d'oeuvre de Marcel Carné et Jacques Prévert, "Le jour se lève" (1939)

  • et le film comporte une scène étonnante pour l'époque, supprimée par la censure de Vichy, où l'on découvre Clara (Arletty) nue à la fin de sa douche. Le montage originel n'a pas été rétabli après-guerre, et il a fallu attendre 2014 pour la découvrir, sur un DVD présentant une version remasterisée et rétablissant le montage d'origine.

Affiche du film français "Le jour se lève" de Marcel Carné (1939)Affiche du film français "Le jour se lève" de Marcel Carné (1939)

Affiche du film français "Le jour se lève" de Marcel Carné (1939)Affiche du film français "Le jour se lève" de Marcel Carné (1939)

"Le jour se lève à fait l'objet d'une nouvelle version, sous le titre "The long night", sortie en 1947 et réalisée par Anatole Litvak.

Affiche du film états-unien "The long night" de Anatole Litvak (1947), nouvelle version du chef d'oeuvre français de Marcel Carné et Jacques Prévert, "Le jour se lève" (1939)"français "Les visiteurs du soir" de Marcel Carné (1942)Affiche du film états-unien "The long night" de Anatole Litvak (1947), nouvelle version du chef d'oeuvre français de Marcel Carné et Jacques Prévert, "Le jour se lève" (1939)"français "Les visiteurs du soir" de Marcel Carné (1942)

Avec Henry Fonda reprenant le rôle de Jean Gabin, Vincent Price celui de Jules Berry, Ann Dvorak celui d'Arletty et la jeune Barbara Bel Geddes (la mère de Bobby et J. R. Ewing, dans "Dallas") celui de Jacqueline Laurent (Françoise, la fleuriste) pour son premier rôle à l'écran.

Joe Adams (Henry Fonda), Maximilian (Vincent Price) et Charlene (Ann Dvorak), dans "The long night", la nouvelle version, réalisée en 1947 ,par Anatole Litvak, du chef d'oeuvre de Marcel Carné et Jacques Prévert "Le jour se lève" (1939)
Joe Adams (Henry Fonda), Maximilian (Vincent Price) et Charlene (Ann Dvorak), dans "The long night", la nouvelle version, réalisée en 1947, par Anatole Litvak, du chef d'oeuvre de Marcel Carné et Jacques Prévert "Le jour se lève" (1939)
Joe Adams (Henry Fonda), Maximilian (Vincent Price) et Charlene (Ann Dvorak), dans "The long night", la nouvelle version, réalisée en 1947 ,par Anatole Litvak, du chef d'oeuvre de Marcel Carné et Jacques Prévert "Le jour se lève" (1939)
Joe Adams (Henry Fonda), Maximilian (Vincent Price) et Charlene (Ann Dvorak), dans "The long night", la nouvelle version, réalisée en 1947, par Anatole Litvak, du chef d'oeuvre de Marcel Carné et Jacques Prévert "Le jour se lève" (1939)

Sources : wikipedia.org et www.vodkaster.com

"Un pont trop loin", "Être un pont trop loin", "S'avérer être un pont trop loin" ou "Se révéler être un pont trop loin".

Héritage langagier du cinéma et de la littérature, cette formule en forme d'idiotisme architectural, que l'on entend parfois, fait référence à un film et à un roman relatant un épisode de la Seconde Guerre mondiale situé aux Pays-Bas, en septembre 1944.

Et elle signifie concrètement, au sens figuré : trop ambitieux, trop dangereux, trop risqué, au-delà de ce qu'il est raisonnablement possible de faire ou de réussir.

C'est le réalisateur britannique Richard Attenborough, qui a réalisé, en 1977, le film "Un pont trop loin", d'après le roman éponyme de Cornelius Ryan, écrit en 1974.

Affiche du film américano-britannique "Un pont trop loin" de richard Attenborough (1977)

Les deux évoquent par le menu l'opération Market Garden, la plus grande offensive aéroportée de l'histoire, au cours de laquelle furent engagés 34 000 parachutistes.

Cette opération militaire alliée de la Seconde Guerre mondiale se déroula du 17 au 25 septembre 1944.

Principalement menée par les armées britanniques, il s'agissait d'une tentative de prendre des PONTS franchissant les principaux fleuves des Pays-Bas occupés par les Allemands.

Market Garden devait notamment permettre d'atteindre la ville d'Arnhem, située sur la rive du Rhin, derrière le troisième PONT à prendre.

Le succès aurait permis aux Alliés de contourner la ligne Siegfried afin d'accéder à l'un des principaux centres industriels du IIIe Reich, la Ruhr, et donc de terminer plus rapidement la guerre, peut-être avant Noël 1944.

Proposée par le maréchal britannique Montgomery, cette opération risquée avait rencontré l'opposition des généraux américains Patton et Bradley, qui voulaient continuer leur offensive au Sud, car ils avaient encore en mémoire les paroles du vainqueur d'El-Alamein qui se faisait fort de s'emparer de Caen (14) dès le soir du 6 juin 1944, alors que la ville n'était tombée que le 21 juillet...

L'opération Market Garden a finalement échoué. Ses objectifs finaux ne furent pas atteints malgré la libération d'une partie du territoire néerlandais. Et les Alliés ont perdu environ 16 000 hommes, contre 8 000 pour les Allemands.

Sans doute Montgomery avait-il visé "UN PONT TROP LOIN" ?

Source : wikipedia.org

36 façons de dire : "Réfléchir".

Une tête d'homme qui réfléchit, avec des rouages en marche (en dessin)

Nous avons dans le registre familier : "Faire marcher sa petite tête", "Faire travailler sa petite tête", "Faire travailler le ciboulot", "Faire travailler son ciboulot", "Se creuser le ciboulot", "Se triturer la cervelle", "Se triturer les méninges" et "Se triturer les neurones".

"Activer ses cellules grises", "Activer ses neurones", "Faire fonctionner sa cervelle", "Faire fonctionner sa tête", "Faire fonctionner ses neurones", "Faire fonctionner son cerveau", "Faire travailler sa cervelle", "Faire travailler sa tête", "Faire travailler son cerveau", "Se creuser la cervelle", "Se creuser la tête", "Se servir de sa cervelle", "Se servir de sa tête", "Se servir de son cerveau", "Se torturer les méninges", "Se torturer les neurones", relèvent du langage courant.

Ainsi que "Faire fonctionner ses cellules grises", "Faire fonctionner ses petites cellules grises", "Faire travailler ses cellules grises" ou "Faire travailler ses petites cellules grises", comme le célèbre détective privé belge de fiction Hercule Poirot, créé en 1920 par la romancière anglaise Agatha Christie.

Enfin le registre soutenu nous propose "Faire travailler ses méninges", "Faire travailler ses neurones", "Faire fonctionner ses méninges", "Faire fonctionner ses neurones", "Se servir de ses méninges" et "Se servir de ses neurones".

Ou encore, comme l'a écrit le génial Rabelais, "Se matagraboliser le cerveau", qui est évidemment - mes lecteurs habituels ne seront pas surpris  - ma formule préférée !

Et enfin, pour finir, "Cogiter", mais, cette fois, plutôt sur le ton de la plaisanterie.

"La rue de Siam".

La rue de Siam, à Brest (29), de nos jours

Même s'il en existe dans bien des villes de France - et notamment, par exemple, à Marseille (13) ou Paris (75) - c'est avant tout à la ville de Brest (29), que le nom de "la rue de Siam" fait le plus souvent penser, sitôt qu'il est évoqué.

Localisation de la ville de Brest (29)

La rue de Siam est en effet l’artère principale du centre-ville reconstruit de Brest (29).

D'une longueur de 800 m, elle va de la place de la Liberté à la place des Français-Libres et au pont de Recouvrance, un pont levant, inauguré le 17 juillet 1954 et franchissant la rivière Penfeld et qui fut longtemps le plus grand pont levant d’Europe. Dominant l'arsenal et le port militaire, il remplace le pont National, un pont tournant, détruit en 1944 par les bombardements alliés, et relie le bas de la rue de Siam au quartier de Recouvrance.

Le pont de Recouvrance, à Brest (29) reliant la rue de Siam au quartier de Recouvrance
Le pont levant de Recouvrance, à Brest (29), reliant la rue de Siam au quartier de Recouvrance
Le pont de Recouvrance (levé), à Brest (29) reliant, depuis 1955, la rue de Siam au quartier de Recouvrance
Le pont levant de Recouvrance (levé), à Brest (29), reliant, depuis 1955, la rue de Siam au quartier de Recouvrance

La rue Saint-Pierre (l'ancien nom de la rue) fut tracée par Vauban comme l'une des artères principales de la ville qu’était Brest (29), avec la Grand-rue (renommée rue Louis-Pasteur en 1907) plus importante.

La rue de Siam, à Brest (29), au début du XXe siècle
La rue de Siam, à Brest (29), au début du XXe siècle

Elle doit son nom actuel au débarquement de trois ambassadeurs du roi de Siam Narai le Grand, dans ce port, le 18 juin 1686. Accompagnés de six mandarins, trois interprètes, deux secrétaires et une vingtaine de domestiques, chargés de nombreux présents, ils venaient rendre visite au roi Louis XIV à Versailles (78), qui souhaitait, par cette alliance et l’établissement d’un comptoir au Siam, contrebalancer la puissance des Hollandais en Orient. (*).

Empruntant à pied la rue Saint-Pierre pour se rendre à l’hôtel du même nom, ils émerveillèrent les Brestois qui rebaptisèrent leur rue.

La rue de Siam, à Brest (29), au début du XXe siècle
La rue de Siam, à Brest (29), au début du XXe siècle

La rue de Siam d’avant la Seconde Guerre mondiale était bien plus étroite que l'artère actuelle, le centre-ville ayant été détruit quasi en totalité par les bombardements alliés et les bulldozers de la reconstruction.

La rue de Siam, à Brest (29), avant-guerre
La rue de Siam, à Brest (29), avant-guerre

Une rue célèbre dans le monde entier

La rue de Siam est connue des marins du monde entier. Tous ceux qui ont fait escale au moins une fois à Brest (29), se souviennent en effet toute leur vie de cette rue au nom court, facile à retenir.

Une renommée largement dûe à la chanson française

  • Jacques Prévert l'a cité dans son célèbre poème "Barbara", publié en 1946 dans le recueil "Paroles" (et qui n'a strictement rien à voir avec la chanteuse du même nom).

Il nous y fait part de l'attachement qu'il avait pour la ville de Brest (29) ainsi que de sa tristesse à la suite de sa destruction par les bombardements alliés, lors de la Seconde Guerre mondiale.

"Rappelle-toi Barbara,
Il pleuvait sans cesse sur Brest,
Et je t’ai croisée rue de Siam,
Tu souriais,
Et moi je souriais de même".

Son poème a été mis en musique par Joseph Kosma en 1947.

    • et le chanteur et acteur français Yves Montand a interprété ce poème dans une adaptation "poème parlé", en 1948, qui figure sous cette forme dans l'enregistrement public "L'Etoile 53".

Avant de le chanter, en 1955.

Par la suite, plusieurs autres interprétations en ont été effectuées, notamment par des artistes tels que :

    • le chanteur et acteur français Serge Reggiani, en 1966 (adaptation "poème parlé"),
    • le chanteur et acteur français Marcel Mouloudji, en 1970,
    • la chanteuse française Cora Vaucaire (adaptation "poème parlé").
    • ou le quatuor vocal français "Les Frères Jacques".
  • la chanteuse française Édith Piaf a également chanté une chanson portant le titre de "Rue de Siam".

Écrite par Jacques Larue et Guy Magenta et enregistrée en 1963, l'année de sa mort, elle n'a cependant été dévoilée qu'en 2003

"Avec ses yeux de marin anglais,
Et son ciré de la rue de Siam,
Dans la ville il déambulait,
Tellement sûr de plaire aux passants".

  • plus récemment, le chanteur français Christophe Miossec a cité la rue de Siam dans sa chanson "Brest", en 2004.

"Le Recouvrance que l'on délaisse,
La rue de Siam, ses nuits d'ivresse".

      • une chanson reprise, en 2010, par la chanteuse française Nolwenn Leroy dans son album "Bretonne".
  • enfin, le groupe de rock français Marquis de Sade a intitulé "La rue de Siam" l'une de ses chansons, ainsi que son deuxième album studio, en 1981.

(*) : la précédente ambassade avait débarqué au Havre (76), ce qui semble tout de même plus logique sur le plan géographique. Celle de 1686 était la troisième, puisqu'une première avait péri durant la traversée, en 1680.

Source : wikipedia.org

"Qui se sent morveux, qu'il se mouche" ou "Qui se sent morveux, se mouche".

On l'oublie souvent, mais c'est au génial Molière que nous devons cette extraordinaire formule devenue proverbiale, que j'utilise personnellement très régulièrement.

Elle est en effet extraite de l'acte 1, scène 3 de sa célèbre comédie en prose, écrite en 1668, "L'avare ou l'école du mensonge".

Et elle signifie en quelque sorte : "Si l'on se sent visé par quelque chose, c'est vraisemblablement parce que l'on est concerné".

Elle s'utilise - au sens figuré - pour commenter l'attitude d'une personne réagissant vivement à une critique, une réflexion, un reproche ne lui étant pas spécialement adressé, parce qu'elle se sent directement visée et la (ou le) prend pour elle-même parce qu'elle est concernée.

Et elle est assez proche de l'expression proverbiale "Si le chapeau te fait, mets-le".

Source : wiktionary.org

"Jeter le manche après la cognée" et "Il ne faut pas jeter le manche après la cognée" ou "Il ne faut jamais jeter le manche avant la cognée".

Il ne faut pas jeter le manche après la cognée

J'aime beaucoup cette expression proverbiale française du registre désuet, qui remonte au XVIIe siècle et signifie :

  • "Jeter le manche après la cognée" : abandonner ou renoncer par découragement parce que l’on a rencontré un obstacle ou des difficultés.
  • et "Il ne faut pas jeter le manche après la cognée" ou "Il ne faut jamais jeter le manche avant la cognée" : il est plus sage de conserver son sang-froid et son courage face aux problèmes, en poursuivant avec persévérance la tâche entreprise ou le but fixé.

La "Cognée" est en effet un substantif féminin désignant une variété de haches, ou simplement la pièce métallique coupante de l’extrémité d’une hache, comme dans ce proverbe.

Et ce proverbe fait référence à une fable de Jean de La Fontaine, "Le Bûcheron et Mercure", première fable du livre V du premier recueil de ses célèbres Fables, édité en 1668.

La cognée d'un bûcheron en train d'abattre un arbre, était tombé dans une eau profonde après s'être malencontreusement détaché du manche. Dépité et jugeant qu'il ne pourrait récupérer son fer, le bûcheron, au lieu d'essayer de le retrouver, jeta aussi le manche, considéré comme devenu inutile, et renonça à son travail.

"Un Bûcheron perdit son gagne-pain,
C'est sa cognée ; et la cherchant en vain,
Ce fut pitié là-dessus de l'entendre.
Il n'avait pas des outils à revendre.
Sur celui-ci roulait tout son avoir.
Ne sachant donc où mettre son espoir,
Sa face était de pleurs toute baignée.
O ma cognée ! ô ma pauvre cognée !
S'écriait-il, Jupiter, rends-la-moi ;
Je tiendrai l'être encore un coup de toi".

Sources : l-express.ca et wikipedia.org

"Tout est bien qui finit bien".

Cette expression bien connue impliquant que cela aurait pu mal se terminer conclut souvent une aventure pleine de péripéties.

Mais on ignore presque toujours, me semble-t-il, que cette formule nous vient directement de la littérature anglais et plus précisément de William Shakespeare.

Ce célèbre écrivain anglais est en effet l'auteur de "Tout est bien qui finit bien" ("All's Well That Ends Well" en anglais), une comédie écrite probablement entre 1601 et 1608.

Source : wikipedia.org et wiktionary.org.

"Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage".

"Le lion et le rat" de Jean de la Fontaine (Livre II, fable 11. 1668 )

J'adore cette admirable phrase du registre soutenu qui a si merveilleusement traversé les siècles.

Elle constitue en effet la morale concluant la fable de Jean de La Fontaine intitulée "Le lion et le rat" (Livre II, fable 11. 1668 ).

Et signifie qu'il est inutile de s'énerver lorsque l'on est confronté à une difficulté. Et qu'il faut au contraire faire preuve de patience et agir posément.

"Le lion et le rat"

"Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
De cette vérité deux fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde.

Entre les pattes d'un lion
Un rat sortit de terre assez à l'étourdie.
Le roi des animaux, en cette occasion,
Montra ce qu'il était et lui donna la vie .
Ce bienfait ne fut pas perdu.
Quelqu'un aurait-il jamais cru
Qu'un lion d'un rat eût affaire ?
Cependant il avint qu'au sortir des forêts
Ce lion fut pris dans des rets,
Dont ses rugissements ne le purent défaire.
Sire rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.

Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage".

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à un autre vers de cette fable : "On a souvent besoin d'un plus petit que soi".

Sources : www.linternaute.fr et www.lafontaine.net

"Une rodomontade".

J'aime beaucoup ce joli substantif féminin du registre soutenu qui désigne : une fanfaronnade, une attitude prétentieuse et ridicule, une vantardise pleine d'insolence ; une action, un propos, un comportement ou un propos de rodomont.

"Un rodomont" est un substantif masculin du registre soutenu qui désigne : un fanfaron de bravoure, un bravache, un fier-à-bras, un matamore.

Et "rodomont" est l'adjectif qualifiant ce type d'individu.

À l'instar de "sacripant", ces mots nous viennent directement de la littérature italienne, puisqu'il font référence à Rodomont, roi d’Alger courageux, fier et insolent, un personnage de Boïardo Matteo Maria, dans "Roland amoureux" (1483), un long poème inachevé, et de L’Arioste, dans "Roland furieux" (1516), sa suite.

Sources : www.larousse.fr et wikipedia.org

"Kent", "Kent Hutchinson" et "Kent Cokenstock"".

Le chanteur et écrivain français Kent

Il s'agit des noms de scène et noms de plume du chanteur, dessinateur et écrivain français Hervé Despesse, né 31 mars 1957.

Il est le cofondateur, en 1975, à Lyon (69), du groupe punk français Starshooter, dont il était le chanteur et guitariste.

Le groupe punk lyonnais Starshooter (1975-1982)
Le groupe punk lyonnais Starshooter (1975-1982)

À la séparation du groupe, en 1982, il enregistre le premier de ses 16 albums (à ce jour) : "Amours propres".

Le premier 33 tours solo du chanteur français Kent (1982)
Le premier 33 tours solo du chanteur français Kent (1982)

À titre personnel, je garde un excellent souvenir de sa chanson "J'aime un pays", enregistrée en 1990. Extrait du disque "À nos amours", elle constitue une alternative à "La Marseillaise".

Kent a également écrit et dessiné six albums de bande dessinée entre 1982 et 1986. Le titre du premier d'entre eux - "Sales amours" - constitue naturellement un clin d'oeil au titre de son premier 33 tours paru la même année ("Amours propres").

"Sales amours" premier album de bande dessinée, écrit et dessiné en 1982 par le chanteur Kent
"Sales amours" premier album de bande dessinée, écrit et dessiné en 1982 par le chanteur Kent

Il est également l'auteur de huit romans, parus entre 1989 et 2019.

"Peine perdue", le huitième roman du chanteur Kent, paru en 2019
"Peine perdue", le huitième roman du chanteur Kent, paru en 2019

Ainsi que de la chanson "Juste quelqu'un de bien", élue meilleure chanson de l'année en 1994 et interprétée par la chanteuse française Enzo Enzo, avec laquelle il a enregistré l'album "Enfin seuls !" en 1997.

Source : wikipedia.org