"Il y a loin de la coupe aux lèvres".

Ce proverbe en forme d'idiotisme corporel rappelle que de nombreux obstacles peuvent se dresser entre un souhait et sa réalisation, un projet et son aboutissement, ou un désir et sa satisfaction.
Et que ce n'est pas parce qu'un objectif semble proche que l'on va forcément l'atteindre.

Bien qu'il nous vienne du proverbe latin "Multa cadunt inter calicem supremaque labra", il s'agit d'un héritage direct de la mythologie grecque.

L'un des Argonautes, le grand Ancée (ou Ancaeos) rentra dans son palais de Tégée où un devin lui aurait prédit qu'il ne pourrait jamais boire le vin de la vigne plantée quelques années auparavant. Dès son arrivée, Ancée fut informé que son intendant avait fait les premières vendanges de ses vignes. Ancée, se servant une coupe de ce vin, appela son devin afin de lui montrer que ses prédictions étaient fausses. Le devin lui aurait alors répondu qu’"il y a loin de la coupe aux lèvres".

De fait, avant qu'Ancée puisse boire, on le prévint qu'un sanglier dévastait toutes ses vignes. Il se hâta alors de sortir en laissant sur la table sa coupe de vin encore pleine. Le sanglier, caché dans un buisson, lui fonça dessus brusquement et le tua.

Sources : wiktionary.org et www.expressio.fr

"Un sisyphe".

Ce substantif masculin est un héritage de la mythologie grecque, puisqu'il fait directement référence à Sisyphe, un personnage évoqué par Homère dans le chant XI de "L'Odyssée".

Et il désigne, selon le contexte :

Un Sisyphe

  • une personne vouée à une tâche surhumaine, à un labeur stérile ou qui semble ne pouvoir aboutir à rien de positif.

On dit par exemple : "Ce Sisyphe me fait pitié. Il ne parviendra jamais à évacuer toutes les pierres de son terrain ; il en remonte chaque jour des miliers de nouvelles".

Un bousier sisyphe

  • et, par analogie : un insecte coléoptère noir coprophage de la famille des Scarabéidés.

Il s'agit d'un genre de bousiers (ou "piluliers") composé de plus de 90 espèces, dont l'aire de répartition est très vaste, puisqu'on le retrouve en Afrique, Eurasie, Asie, Amérique Centrale et Australie.

Le sisyphe mesure 8 à 13 mm de long et se caractérise par un corps trapu, terminé en pointe ainsi que par des pattes postérieures très longues.

 Comme tous les bousiers, il fabrique des boules d'excréments, qu'il roule devant lui avant d'y déposer une larve.

Source : www.cnrtl.fr

"Nul n'est prophète en son pays".

J'aime beaucoup cette expression du langage courant en forme d'idiotisme religieux, qui daterait du XVIIe siècle.

D'origine biblique, elle signifie que le talent d'une personne est plus souvent reconnu à l'étranger que chez elle et que l'on a ordinairement moins de succès en son pays qu’ailleurs ; c’est parmi les siens, là où l'on vit, que l’on a le moins de chances d’être cru ou apprécié à sa vraie valeur, qu’on en impose le moins.

Il s'agit d'une paraphrase de la traduction des paroles prononcées par Jésus de Nazareth vers l’an 30, selon l’Évangile de Luc (4, 24) : "Mais, ajouta-t-il, je vous le dis en vérité, aucun prophète n’est bien reçu dans sa patrie".

Lorsque Jésus revint dans sa ville d'origine, Nazareth, tout le monde en effet se moquait de lui, et le considérait comme un simple fils de charpentier alors qu'il disait être le fils de Dieu.

Sources : wiktionary.org, www.linternaute.fr et www.expressio.fr

"Le rocher de Sisyphe" et "Un travail de Sisyphe" ou "Une oeuvre de Sisyphe".

Le rocher de Sisyphe

Ces différentes locutions nominales du registre soutenu désignent, selon le contexte :

  • une tâche interminable et ardu, qui n’en finit pas de durer, qu'il faut toujours recommencer, pour un résultat nul ou incertain,
  • une difficulté morale ou intellectuelle très éprouvante, insurmontable,
  • une situation psychique extrêmement pénible, caractérisée par l'ennui, la tristesse, le découragement, le désespoir, un sentiment d'absurdité.

On dit par exemple : "C'est le rocher de Sisyphe : plus on évacue d'eau de cette cave, plus il en arrive !".

Le rocher de Sisyphe

Ces formules trouvent leur origine dans la mythologie grecque et plus précisément dans le chant XI de l'Odyssée d'Homère :

Pour avoir osé les défier, Sisyphe avait déclenché la colère des dieux de l’Olympe.

En guise de châtiment, ces derniers l'avaient condamné à rouler perpétuellement devant lui un énorme rocher jusqu'en haut d'une montagne, d'où il retombait sans cesse. Et que le pauvre Sisyphe devait donc éternellement remonter, encore et encore.

Sources : www.linternaute.fr et www.cnrtl.fr

"Un paria".

Ce substantif masculin nous vient du portugais "Paria" et désigne :

  • au sens propre : une personne de la dernière caste, en Inde, également appelée "Intouchable" ou "Dalit" en sanskrit.

La caste des parias est réputée infâme par toutes les autres.

  • et par extension : un individu exclu d’un groupe social ou humain.

On dit par exemple : "Ne pas fumer ni boire d'alcool et détester le bruit, les cartes ainsi que les jeux vidéo a largement contribué à faire de moi un paria".

Un paria

Ce second sens de "personne exclue, bannie" s’est répandu, dans les milieux bourgeois, grâce au succès de la tragédie "Le Paria", de Casimir Delavigne (1821), où le mot n’apparaîssait pourtant qu'avec le sens de "individu hors caste".

Source : wikipedia.org

"Un Monsieur Jourdain" ou "Être le Monsieur Jourdain de quelque chose".

Cette formule du registre soutenu désigne une personne pratiquant une activité sans même avoir connaissance de son existence.

On dit par exemple : "À l'instar de Monsieur Jourdain, le très jeune collectionneur que j'étais classait déjà alphabétiquement conformément à la norme AFNOR !".

Elle fait référence au personnage du même nom, héros de la comédie-ballet de Molière "Le bourgeois gentilhomme", représentée pour la première fois le 14 octobre 1670, devant la cour de Louis XIV, au château de Chambord (41).

"Le bourgeois gentilhomme" Tableau du peintre anglais William Powell Frith (1850)
"Le bourgeois gentilhomme" Tableau du peintre anglais William Powell Frith (1850)

Dans l'acte II, scène IV, en effet, Monsieur Jourdain apprend, au cours d'un échange avec son maître de philosophie, qu'il dit de la prose depuis longtemps, sans le savoir :

- "Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m'avoir appris cela".

Source : wikipedia.org

"Une voix de stentor".

Cette locution nominale du registre soutenu désigne : une voix puissante, très forte, retentissante et parfaitement audible

On dit par exemple : "Dès son plus jeune âge, ma fille aînée se repérait de très loin à sa voix de stentor. Un jour, alors que j'appelais mon épouse depuis une fête foraine et que nous éprouvions des difficultés à nous entendre tellement il y avait de bruit, celle-ci est parvenu à identifier les hurlements de ma fille, depuis un manège situé à plusieurs dizaines de mètres de moi. Il faut dire qu'elle ne cessait de gagner ainsi des tours gratuits, en étant systélatiquement - et de loin, malgré son très jeune âge - celle qui hurlait le plus fort !".

L'expression semble ne dater que du XVIe siècle.

Mais elle fait référence à "Stentor", un personnage de "L'Iliade", l'épopée d'Homère, publiée au VIIIe siècle avant J.-C.

Celui-ci en effet avait "une voix de bronze, aussi forte que celle de cinquante hommes réunis".

Sources : www.expressio.fr et wiktionary.org

"Tout va très bien, Madame la marquise".

J'adore cette expression proverbiale utilisée pour désigner une attitude d'aveuglement face à une situation désespérée et une tentative maladroite d'en dissimuler la gravité.

Entrée depuis longtemps dans le langage courant, elle appartient même désormais, hélas, je crois, au registre désuet, car son usage me semble réellement se raréfier.

Il s'agit, à l'origine, du titre et du refrain d'une drolatique chanson de 1935 de Paul Misraki, devenue l'un des plus grands succès de l'orchestre de Ray Ventura et ses collégiens.

Écoutez la donc : vous ne serez pas déçus, je crois, car elle n'a - à mes yeux tout du moins - pas pris une ride ! L'énumération des catastrophes progressivement annoncées par quatre domestiques à leur maîtresse est tout aussi hilarante que leur façon d'en minorer complètement l'importance.

Un vrai délice qui a merveilleusement traversé le temps !

La chanson interprétée par Ray Ventura et ses collégiens (1935)

Paroles

Allô, allô James !
Quelles nouvelles ?
Absente depuis quinze jours,
Au bout du fil,
Je vous appelle ;
Que trouverai-je à mon retour ?

Tout va très bien, Madame la Marquise,
Tout va très bien, tout va très bien.
Pourtant, il faut, il faut que l'on vous dise,
On déplore un tout petit rien :
Un incident, une bêtise,
La mort de votre jument grise,
Mais, à part ça, Madame la Marquise
Tout va très bien, tout va très bien.

Allô, allô Martin !
Quelles nouvelles ?
Ma jument grise morte aujourd'hui !
Expliquez-moi,
Cocher fidèle,
Comment cela s'est-il produit ?

Cela n'est rien, Madame la Marquise,
Cela n'est rien, tout va très bien.
Pourtant il faut, il faut que l'on vous dise,
On déplore un tout petit rien :
Elle a péri
Dans l'incendie
Qui détruisit vos écuries.
Mais, à part ça, Madame la Marquise
Tout va très bien, tout va très bien.

Allô, allô Pascal !
Quelles nouvelles ?
Mes écuries ont donc brûlé ?
Expliquez-moi
Mon chef modèle,
Comment cela s'est-il passé ?

Cela n'est rien, Madame la Marquise,
Cela n'est rien, tout va très bien.
Pourtant il faut, il faut que l'on vous dise,
On déplore un tout petit rien :
Si l'écurie brûla, Madame,
C'est qu'le château était en flammes.
Mais, à part ça, Madame la Marquise
Tout va très bien, tout va très bien.

Allô, allô Lucas !
Quelles nouvelles ?
Notre château est donc détruit !
Expliquez-moi
Car je chancelle
Comment cela s'est-il produit ?

Eh bien ! Voila, Madame la Marquise,
Apprenant qu'il était ruiné,
A peine fut-il rev'nu de sa surprise
Que M'sieur l'Marquis s'est suicidé,
Et c'est en ramassant la pelle
Qu'il renversa toutes les chandelles,
Mettant le feu à tout l'château
Qui s'consuma de bas en haut ;
Le vent soufflant sur l'incendie,
Le propagea sur l'écurie,
Et c'est ainsi qu'en un moment
On vit périr votre jument !
Mais, à part ça, Madame la Marquise,
Tout va très bien, tout va très bien.

Une chanson présente dans les aventures de Tintin

Comme me l'a fort justement rappelé un vieil ami à moi, le grand Hergé lui-même fait référence à cette chanson, déjà devenue une expression en 1948, treize ans après sa sortie.

"Le temple du soleil", 14e album des aventures de Tintin, publié par Hergé en 1949 (et de 1946 à 1948 dans le journal "Tintin")
"Le temple du soleil", 14e album des aventures de Tintin, publié par Hergé en 1949 (et de 1946 à 1948 dans le journal "Tintin")

Dans l'album "Le temple du soleil", alors que Tintin et Haddock sont condamnés au bûcher par les Incas, le capitaine, entendant Tintin - qui a un plan pour les tirer d'affaire - lui dire : "Tout va bien !", lui rétorque en effet : "Tout va très bien !... Tout va très bien, Madame la marquise !...".

Case extraite "Le temple du soleil", le 14e album des aventures de Tintin, publié par Hergé en 1949 (et de 1946 à 1948 dans le journal "Tintin")

 Souvenir personnel :

J'ai personnellement découvert cette petite merveille très jeune, mais de façon indirecte, grâce à la superbe parodie qu'en avait réalisé, en 1971, l'idole de mes dix ans, Thierry Le Luron : "Tout va très bien, Pompon ça s'organise".

Le deuxième 33t de Therry Le Luron (1971)

Dans celle-ci, dont un demi-siècle plus tard je me souviens encore de la plupart des paroles, tant j'ai pu l'écouter et la réécouter, le jeune imitateur de 19 ans faisait appeler le Premier ministre Jacques Chaban-Delmas par le président de la République Georges Pompidou.

Source : wikipedia.org

"Nous n'avons pas les mêmes valeurs".

"Nous n'avons pas les mêmes valeurs" : publicité télévisée pour Bordeau Chesnel

Cette phrase culte est apparue sur nos écrans de télévision en 1986 et a généré depuis toute une saga de publicités télévisées.

Au point de faire entrer l'expression dans le langage courant.

Il s'agit du slogan publicitaire de "Bordeau Chesnel", la marque grand public de rillettes du Mans de la société LDC, filiale à 100% du groupe agroalimentaire  français Soparind Bongrain, devenu le Groupe Savencia en 2015.

"Nous n'avons pas les mêmes valeurs" : publicité télévisée pour Bordeau Chesnel

Inchangé depuis 1986, ce slogan est directement associé à l'actrice Marie-Hélène Lentini depuis 2004.

La première publicité avec l'huissier (1986)

Cette mise en scène d'un "huissier" dans le premier message publicitaire télévisé de la société LDC est particulièrement savoureuse lorsque l'on sait que ladite société résulte de la fusion, en 1973, de deux sociétés de charcuterie industrielle de la Sarthe (72) :

  • Bordeau Chesnel, créée en 1922, à Yvré-l'Évêque (72), par Jules Bordeau et Marie-Louise Chesnel,
  • et... Luissier, créée en 1900, au Mans (72), par Albert et Blanche Luissier !

Les deux sociétés réunies sont alors devenues LDC pour Luissier Bordeau Chesnel.

Sources : wikipedia.org, www.perche-sarthois.fr, www.journaldunet.com et www.lsa-conso.fr

 

"Être dans un état proche de l'Ohio".

Localisation de l'Ohio

Comme nombre d'entre vous j'imagine, j'aime beaucoup cette jolie formule du registre familier en forme de calembour, jouant sur le double sens du mot "état" et signifiant, au sens figuré : être épuisé, fatigué, sur les nerfs (*)

L'expression est assez largement entrée dans le langage courant depuis qu'elle a servi de refrain à la chanson à "Ohio" (o-aï-o), écrite par Serge Gainsbourg pour l'actrice Isabelle Adjani en 1983.

Disque 45 tours d'Isabelle Adjani de 1983, comportant les chansons "Beau oui comme Bowie" et "Ohio"

Sortie en 45 tours en 1983, avec la chanson "Beau oui comme Bowie", elle figurait sur le disque "Pull marine".

Le disque 33 tours "Pull marine" d'Isabelle Adjani (1983)
Le disque 33 tours "Pull marine" d'Isabelle Adjani (1983)

Ainsi que le revèle la lecture des paroles, Isabelle Adjani y répète pas moins de dix fois la formule "J'suis dans un état proche de l'Ohio", ce qui a contribué à ancrer durablement la formule dans notre imaginaire collectif.

Paroles de la chanson "Ohio" (1983)

"J'suis dans un état proche de l'Ohio
J'ai le moral à zéro
J'suis dans un état proche de l'Ohio
J'approche peu à peu du Nevada
J'ai envie de m'évader
D'passer les frontières et de m'extrader

J'suis dans un état proche de l'Ohio
J'ai le moral à zéro
J'suis dans un état proche de l'Ohio
Je me suis perdue dans le Colorado
On m'a laissée en radeau
J'imaginais trouver l'Eldorado

J'suis dans un état proche de l'Ohio
J'ai le moral à zéro

J'suis dans un état proche de l'Ohio
Je marche forcée dans le Massachusetts
A côté de mes chaussettes
J'ai un p'tit scarabée d'or dans la tête

J'suis dans un état proche de l'Ohio
J'ai le moral à zéro
J'suis dans un état proche de l'Ohio
Et dans quel état serai-je en Utah
Je n'en ferai pas état
Etat second j'suis dans tous mes états

J'suis dans un état proche de l'Ohio
J'ai le moral à zéro
J'suis dans un état proche de l'Ohio".

(*) Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Être très fatigué".

Source : www.languefrancaise.net

L'héritage langagier des Taïnos.

Les "Taïnos", ou "Tainos", sont une ethnie amérindienne considérée comme distincte du groupe des Arawaks, qui occupait les grandes Antilles lors de l'arrivée des Européens au XVe siècle.

Malgré leur quasi-disparition au XVIe siècle, beaucoup d'Antillais, plus particulièrement des Cubains, Haïtiens, Portoricains et Dominicains, continuent de se considérer comme Taïnos.

Or, on l'ignore souvent, mais pas moins de 17 mots français proviennent directement de leur langue, le taïno.

Ainsi, pour les végétaux, des mots :

  • "Ananas", qui nous vient directement du mot "Anana",
  • "Goyave", de "Guayaba",
  • "Papaye", de "Papaya",
  • "Patate", de "Batata",
  • "Pitaya" (fruit tropical, également appelé "Fruit du dragon"), de "Pitahaya".
  • "Tabac", de "Tabago",
  • "Savane", de "Sabana",
  • et "Yucca", de "Yuca".

Ou, pour les animaux, des mots :

  • "Caïman", qui nous vient directement du mot "Kaiman",
  • et "Iguane", de "Iguana".

Mais également des mots :

  • "Cacique", qui nous vient directement du mot "Katchik",
  • "Canoë", de "Canoa",
  • "Caraïbe", de "Karibe",
  • "Caye" (petite île basse principalement composée de sable et de corail, également appelée "Key"), de "Caicu",
  • "Hamac", de "Hamaka",
  • "Ouragan" (cyclone tropical de l'Atlantique), de "Hurakan",
  • et "Pirogue", de "Piragua".

Et l'on pense qu'il pourrait en être de même des mots "Cannibale" et "Colibri"...

Le président Jacques Chirac se passionnait pour les Taïnos

C’est en 1992, lors de l’exposition qui leur était consacrée au petit Palais, à Paris (75), que Jacques Chirac, alors au plus bas de sa popularité, révéla aux Français une facette surprenante de sa personnalité complexe. Son immense passion pour les arts et la culture des peuples premiers surprit tout le monde, ses détracteurs le considérant plutôt comme un personnage inculte et insipide. C’est pourtant grâce à ce fin connaisseur de cette ethnie amérindienne des caraïbes que cette exposition avait vu le jour.

C'est le collectionneur et marchand d'art français Jacques Kerchache (6 août 1942 - 8 août 2001), l’un des rares spécialistes des peuples premiers, rencontré quelques années auparavant sur une plage de l’île Maurice, qui lui avait transmis sa passion pour les Taïnos, premiers amérindiens a entrer en contact avec Christophe Colomb et la civilisation européenne.

Et c'est le même Kerchache qui lui donna l’idée et l’envie d’organiser cette exposition, qui permit de rendre enfin justice à un peuple oublié, grand "perdant" de la découverte de l’Amérique, en permettant aux parisiens de découvrir la beauté et l’esthétisme de leurs objets d’art.

Ce fut d’ailleurs l’un des plus grands tour de force de Jacques Chirac, que de faire découvrir au public les arts des Taïnos en mettant en valeur la profondeur de leur sens artistique plutôt qu’en exposant leur culture et leur histoire de façon froide et professorale. A cette occasion, le maire de Paris et futur président de la République renoua avec le jeune homme rêveur et passionné de voyages et d’exotisme qu’il avait été, faisant entrer les français dans son jardin secret et partageant avec eux ses véritables passions.

Devenu président en 1995 et réélu en 2002, il inaugura le 20 juin 2006 le "Musée des Arts et Civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques" ou "Musée du Quai Branly", rebaptisé "Musée du Quai Branly - Jacques-Chirac", le 21 juin 2016.

Consacré aux arts premiers, celui-ci se place parmi les plus fréquentés au monde dans sa catégorie, avec près de 1 300 000 visiteurs par an.

Sources : wikipedia.org et lesanneeschirac.wordpress.com

"Le Petit Poucet de la Coupe de France de football" ou "Le Cendrillon de la Coupe de France de football".

Ces deux appellations désignent de petites équipes de football amateures mises en lumière lors de leur participation à la Coupe de France parce qu'elles parviennent à réaliser l'exploit de battre successivement plusieurs équipes de divisions supérieures et notamment de première et de deuxième division (actuelles Ligue 1 et Ligue 2), qui sont des équipes professionnelles.

On parle souvent dans ces cas là de la "magie de la coupe", qui permet de telles surprises ; les rencontres à élimination directe rendant possible la mise en difficulté - le temps d' un match - d'équipes théoriquement supérieures par des équipes de divisions inférieures.

Ainsi, le 4 février 1957, le club algérien de division d'honneur du SCU El Biar élimine le glorieux Stade de Reims, finaliste de la précédente Coupe des clubs champions européens (actuelle Ligue des champions) face au Real Madrid !

De très nombreuses autres formations amateures ont éliminé des équipes professionnelles, parmi lesquelles l'incroyable US Quevilly :

  • finaliste en 1927,
  • puis victorieux en huitième de finale de l'Olympique lyonnais en 1968,
  • avant d'enchaîner deux séries mémorables en trois ans :
    • en 2010, face au Angers SCO, au Stade rennais et à l'US Boulogne avant de perdre en demi-finale 1-0 contre le Paris Saint-Germain,
    • puis en 2012, face au Angers SCO, à l'Olympique de Marseille et au Stade rennais avant d'échouer 1-0 contre l'Olympique lyonnais en finale.

Cependant depuis les débuts de la Coupe de France, seuls Le Havre AC (Ligue 2) en 1959 et l'En Avant de Guingamp (Ligue 2) en 2009 sont parvenu à gagner la Coupe de France en étant pensionnaires d'une division inférieure.

Source : wikipedia.org