"Emballage" et "Emballement".

Ces deux termes peuvent être synonymes lorsqu'il s'agit de qualifier l'action d'emballer un objet ou un produit.

  • Toutefois, l'"emballage", c'est également, :
    • par métonymie, ce qui sert à emballer un objet ou un produit,

On parle par exemple d'"Emballage consigné".

    • une rafle de police, dans le registre argotique,
    • et une accélération brutale et désordonnée des coureurs cyclistes au moment du sprint.
  • tandis que l'"emballement" désigne, :
    • par analogie, le régime trop élevé d'un moteur ou d'une machine qui s'emballe,
    • ou, au sens figuré, le fait de s'emballer pour quelqu'un ou quelque chose, de se laisser aller à l'enthousiasme, synonyme d'inclination puissante, de passion ou de coup de foudre. 

Source : www.cnrtl.fr

Ne dites pas : "Je suis en mode véner" !

Mais très simplement : "Je suis ÉNERVÉ" !

L'expression "Être en mode… " ou "Passer en mode…" n'est en effet qu'un calque de l'anglais "To be in… mode" ou "To get into… mode".

Et "véner" un mot de verlan du registre familier voire argotique signifiant "énervé".

"Becqueter tout cru", "Bouffer tout cru" ou "Manger tout cru" quelqu'un.

C'est dominer cette personne avec facilité, en venir aisément à bout, prendre le dessus sans problème.

"Becqueter tout cru" ou"Bouffer tout cru" relèvent du registre argotique et "Manger tout cru" du langage courant.

On peut également utiliser la formule : "Ne faire qu'une bouchée de quelque chose ou de quelqu'un".

Source : wiktionary.org

Les jeunes marseillaises sont elles malpolies ?

Plage de Salin-de-Giraud (13), en Camargue

Nous sommes le 31 octobre 1999, sur une plage de Camargue. Et nous profitons en famille de l'extraordinaire été indien pour aller prendre une dernière fois le soleil.

Cartes des plages de Camargue (13)
Cartes des plages de Camargue (13)

La plage est déserte malgré le soleil éclatant et la température plus que clémente.

Ma fille aînée de 4 ans et ma belle-fille de 6 ans jouent au sable près de nous, tandis qu'au loin s'amusent deux autres petites filles. Nous leur suggérons d'aller les voir pour faire connaissance et - peut-être - s'amuser davantage à quatre qu'à deux.

Elles se rapprochent donc des deux fillettes et commencent aussitôt à jouer toutes les quatre. Mais cela ne dure pas et elles ont tôt fait de revenir.

Curieux de savoir ce qui se passe, nous avons alors la surprise de les entendre nous répondre, très offusquées : "On peut pas rester avec elles parce qu'elles sont vraiment pas polies ! Elles arrêtent pas de dire "Putain, con !"...

Et oui : les petites chéries parisienne et aixoise venaient de découvrir l'une des principales spécificités de la ponctuation marseillaise !

Celle-ci est parfaitement décrite par l'humoriste phocéen Patrick Bosso dans son sketch de 1997 "La grammaire", que je vous recommande chaleureusement.

En résumé, sachez simplement que le mot "Putain" remplace la virgule et le mot "Con" (ou "Enculé") le point final.

Et que par conséquent, l'utilisation de ces termes, considérés partout ailleurs sur le territoire national, comme extrêmement grossiers (registre vulgaire), ne relèvent absolument pas du même niveau de langage dans le Sud de la France (registre familier).

Sur le même thème, voir également mon article : "Quand il est temps, il est temps !".

 

 

"Un pied-de-biche".

Curieusement, cette locution nominale masculine possède de nombreuses significations au sens figuré.

  • elle désigne tout d'abord, dans le registre populaire, différents objets et notamment des outils fendus en deux parties égales à leur extrémité :
    • Principalement : un court levier métallique ayant une extrémité recourbée (crosse) servant de point d'appui et se finissant, légèrement aplatie et fendue, permettant ainsi d'ouvrir des caisses en bois en facilitant l'arrachage des clous.

Pied-de-biche

    • le même outil, en plus grand est utilisé en démolition.
    • le pied-de-biche est également un outil de tailleur de pierres, que l'on percute avec une massette.
    • enfin, le pied-de-biche désigne, dans une machine à coudre, l'élément qui maintient le tissu fermement au niveau de l'aiguille.

Pied-de-biche de machine à coudre

  • dans le registre argotique, en revanche, elle qualifie un sexe masculin aux dimensions particulièrement impressionnantes.

On utilise également, dans le même registre de langue, la locution nominale masculine "Un bras d'enfant".

"Aller à Thubaneau" et "Faire la rue Thubaneau".

Localisation de la rue Thubaneau, à Marseille (13)

Ces deux locutions verbales typiquement marseillaises appartiennent au registre familier et font référence à une rue du 1er arrondissement de la ville, parallèle à la célèbre Canebière, allant du boulevard Dugommier au cours Belsunce, qui fut longtemps un haut-lieu de la prostitution.

Et elles signifient respectivement : aller aux putes (registre vulgaire) et faire le trottoir (registre argotique), se prostituer (langage courant).

Sources : wikipedia.org

"Comme de l'an 40".

  • "Se branler de quelque chose comme de l'an 40", "Se foutre de quelque chose comme de l'an 40" (registre argotique),
  • "Se ficher de quelque chose comme de l'an 40" ou "Se moquer de quelque chose comme de l'an 40" (registre familier),

... c'est s'en moquer éperdument, n'être absolument pas intéressé par cette chose.

Ne dites pas : "J'm'en cogne !", "J'men fous !", "J'm'en branle !", "J'm'en bats l'oeil !" ou "J'm'en bats les couilles !" !

Mais plutôt : "Peu m'importe" ou "Peu me chaut" (registre soutenu) !

Ou au moins : "Je m'en fiche" (registre familier) ou "Je m'en moque" (langage courant).

Et encore davantage de possibilités dans mon article "Toutes les façons de dire : "Ne pas s'inquiéter de quelque chose ou de quelqu'un".

"Les nuits d'un damoiseau" de Robeurt Féneck ou 17 délicieuses expressions imagées évoquant la fellation et la masturbation

Cette drolatique chanson constitue une parodie méconnue de la célèbre chanson grivoise de 1963 "Les nuits d'une demoiselle", écrite par Guy Breton, composée par Raymond Legrand et interprétée par Colette Renard.

Comme dans celle-ci, l'interprète, "Robeurt Féneck", y énumère pas moins de 17 délicieuses expressions imagées et "poétiquement incorrectes" pour reprendre ses mots, évoquant la fellation et la masturbation, envisagée cette fois du côté masculin.

Les nuits d'un damoiseau

Que c'est bon d'être damoiseau, car le soir dans mon petit lit,
Quand Mars à Vénus fait son show, quand doucement tombe la nuit,

Je m'fais sucer la mignardise, je m'fais essorer le pinceau,
Je m'fais r'dresser la tour de Pise, je m'fais souffler dans le manchot,
Je m'fais mousser le créateur, je m'fais secouer le goupillon,
C'est là qu'elle cria Vive l'ampleur ! en sortant la mine du crayon,
Je me fais plumer le caribou, chatouiller l'étendard sacré,
Si en zinc étaient mes dessous, c'est l'angélus qu'on entendrait,
Je me fais jouer du trombone, j'aimerais glisser le dieu Râ,
J'aurais dû éviter la bonne et invoquer la déesse Kâ,
Je m'fais lustrer le bras de nain, le grand ridé, le Mont Pelé,
Il fallait bien dans ces quatrains, un p'tit hommage au sieur Perret,
Je me fais gonfler le colosse, mamourer les bijoux en prime,
Je n'ai jamais vu Mykonos, y a pas d'rapport, c'est pour la rime,
Je me fais lustrer le grand chauve, taquiner le complet pour dames,
Avant qu'il ne devienne tout mauve, demande Grâce, ne rende l'âme,

Et vous demanderez peut-être ce que je fais le jour durant,
Oh, cela tient en peu de lettres, le jour, je dors, tout simplement.

Pour les amateurs, il existe une autre version de cette parodie, sensiblement moins poétique et d'un auteur dont j'ignore le nom, énumérant 27 expressions du registre argotique évoquant la fellation et la masturbation masculine.

"Bibi", "Bicrave" ou "Bicraver", "La bibi" ou "La bicrave" et "Un bibi" ou "Un bicrave".

Ces affreux mots relevant du registre argotique nous viennent de l'argot romani, parlé par les Gitans.

Et ils signifient respectivement :

  • "Bibi", "Bicrave", "Bicraver" : vendre et notamment vendre de la drogue, des produits illicites, dopants ou stupéfiants,
  • "La bibi" ou "La bicrave" : la vente et notamment la vente de drogue, de produits illicites, dopants ou stupéfiants,
  • et "Un bibi" ou "Un bicrave" : un vendeur et notamment un vendeur de drogue, de produits illicites, dopants ou stupéfiants.

Sources : wiktionary.org et photo.neonmag.fr