7 façons de dire "S'habiller" en français !

S'habiller

"Se fringuer", "Se niper" et "Se saper" appartiennent du registre argotique.

Tandis que "Mettre ses habits", "Mettre ses vêtements" ou "Passer un pantalon et une chemise" relèvent du langage courant.

Et "Se vêtir" du registre soutenu.

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Se déshabiller" en français.

"Bâcher" ou "Se bâcher".

Ce verbe français possède de nombreuses significations :

  • "Bâcher" signifie ainsi, au sens propre : couvrir d’une bâche.
    • et celà, qu'il s'agisse d'une remorque,

Un homme bâchant une remorque

    • du sol, des murs, des plafonds ou des meubles, lors de travaux de peinture,

Des meubles et un plancher bâchés

    • ou de la façade d'un bâtiment, durant des travaux.

  • et au sens figuré :
    • dans le registre populaire : se moquer plus ou moins méchamment de quelqu’un, avec souvent une intention vexante.

On dit ainsi "Se faire bâcher" ou "Se prendre une bâche".

    • dans le jargon cycliste (registre familier) : abandonner une course.

On dit par exemple : "C'est la première que ce coureur bâche en 15 ans de carrière"

On dit par exemple : "Si j'ai le choix, je préfère tout de même être bâché qu'agressé".

    • pour les français de La Réunion (97-4), en parlant des cours (registre familier) : ne pas y assister, les manquer volontairement.
    • et enfin, pour nos amis suisses (registre familier) : cesser son activité, s’arrêter.

On dit par exemple : "Impossible de résister à cette crise économique : je bâche".

  • et "Se bâcher", au sens figuré :
    • se couvrir (d’un vêtement ou de toute autre chose).

On dit par exemple : "Je vais me bâcher car il pleut à torrents".

Ou : "Après l'incendie, les toits de toutes les maisons étaient bâchés de cendres grises".

    • se couvrir, en parlant du temps, du ciel, notamment dans le contexte des sports d’altitude (aviation de loisir, alpinisme et autre sports de haute montagne),

On dit par exemple :"Dépêchons-nous de rentrer à la station, la vallée se bâche".

    • dans le registre argotique : aller se coucher, dormir ; se mettre sous la bâche (drap du lit),

On dit par exemple : "Vas-donc te bâcher : tu ne tiens plus debout !".

Sources : wiktionary.org, Le Robert, www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Se faire la malle".

Cette locution verbale relève du registre argotique.

Et elle signifie :

  • au sens figuré : s'évader, s'échapper,

Cette formule serait apparue en français en 1935, construite sur le même modèle que les expressions argotiques "Se faire la belle" ou "Se faire la paire", afin d'évoquer l’évasion d’un prisonnier.

On dit par exemple : "Commissaire : le prisonnier s'est fait la malle !".

  • et par extension : partir, s'enfuir.

On dit par exemple : "Dès que j'ai gagné assez pour me payer un billet d'avion, je me fait la malle direction l'Australie !".

Le substantif féminin "Malle" est apparu à la fin du XIe siècle. Il désigne d'abord un sac en cuir, puis, à partir de 1 135 un coffre en bois puis en cuir servant à emporter ses affaires de voyage.

Une réplique de malle ancienne

Source : www.lefigaro.fr

"Arquer".

Ce verbe change de signification en fonction du niveau de langue dans lequel il est employé.

Il signifie ainsi :

  • rendre courbe ou fléchir, dans le langage courant.

On dit par exemple : "Il faudrait que tu m'aides à arquer cette tige métallique".

"Arquer" ou "Cintrer" un tube

Ou : "Attention : cette poutre commence à arquer".

Une poutre arquée

  • et : marcher, dans le registre argotique.

On dit ainsi : "J'étais tellement crevé que j'pouvais p'us arquer !".

Ne plus pouvoir arquer (marcher) (registre argotique)

"Prendre une bâche".

Cette locution verbale relève du registre argotique et possède différentes significations.

Elle signifie ainsi, au sens figuré et selon le contexte :

  • rencontrer une situation difficile,

On dit par exemple : "On s'est pris une bâche avec ce projet : rien n'a fonctionné comme on l'espérait".

  • dans le domaine scolaire : avoir une mauvaise note,

On dit par exemple : "J'me suis encore pris une bâche en philo".

  • recevoir une remarque humiliante (on dit également "Se faire bâcher"),

On dit par exemple : "Évite de trop faire l'idiot en cours si tu ne veux pas te faire bâcher par le nouveau prof de maths : c'est un furieux !".

  • et dans le jargon du baskett-ball (registre f: voir son tir ("shoot") contré.

Source : wiktionary.org

"Avoir du nez" ou "Avoir du pif".

Ces deux locutions verbales en forme d'idiotismes corporels signifient, au sens figuré : bien deviner ; prévoir correctement ; avoir de la sagacité, de l'instinct.

"Avoir du nez" relève du langage courant. Et "Avoir du pif" appartient au registre argotique.

On dit par exemple : "Mon frère a du nez pour les bonnes affaires".

Ou : "On ne connaissait pas l'adresse exacte, mais ma frangine a du pif".

Sources : www.lalanguefrancaise.net et wiktionary.org

"Se faire avoir dans les grandes largeurs" ou "Se faire avoir jusqu'au trognon".

Ces deux locutions verbales relèvent du registre argotique.

Et elles signifient, au sens figuré : être trompé, abusé, escroqué.

On dit par exemple : "Je me suis fait avoir dans les grandes largeurs en achetant cette bagnole !".

Ou : "Si tu ne veux te faire avoir jusqu'au trognon, crois-moi : quitte cette fille au plus vite !" (idiotisme botanique).

Source : argot.canalblog.com

"Enfourailler" et "Défourailler".

Ces deux jolis verbes antonymes sont construits à partir du susbstantif masculin "Fourreau" (avec deux "r" et ils possèdent d'assez nombreuses significations.

  • "Enfourailler" signifie en effet, selon le contexte :
    • dans le registre argotique et dans le registre désuet : emprisonner, arrêter.

On dit par exemple : "À l'aube le commissaire va enfourailler Bébert le Stéphanois et Simon les mains moites".

    • dans le registre populaire et dans le registre désuet : remettre une épée dans son fourreau ; la rengainer.
    • dans le registre argotique :
      • munir d'une arme à feu.

On dit par exemple : "Pensez à vous enfourailler, parce que vous êtes attendus".

      • ou, sous une forme pronominale ("S'enfourailler") : empocher, en particulier des gains, de l'argent.

On dit par exemple : "Je compte bien m'enfourailler un paquet de fric avec cette affaire".

    • et enfin, dans le registre vulgaire : posséder sexuellement, et notamment sodomiser.

On dit par exemple : "Celle-là il faudrait me payer cher pour que je l'enfouraille !".

  • tandis que "Défourailler" signifie selon le contexte :
    • dans le registre argotique et dans le registre désuet : sortir de prison.

On dit par exemple : "J'vais pas défourailler avant 5 piges".

    • dans le registre populaire :
    • au sens propre : dégainer, sortir ou utiliser une arme à feu ; ôter du fourreau une arme blanche.

On dit par exemple : "Je te conseille ce film : ça défouraille sec du début à la fin".

    • et par extension, au sens figuré : agresser, attaquer, harceler verbalement.

On dit par exemple : "À l'assemblée, la séance a été agitée : ça défouraillait à tout-va".

  • dans le registre vulgaire : avoir des relations sexuelles.

On dit par exemple : "Je n'ai pas pu dormir avant 3 heures : mon pote à défouraillé une gonzesse dans la piaule d'à côté et ils n'ont pas fait dans la discrétion, je te le dit !".

  • enfin, à la forme participe passé, il désigne, dans le registre populaire : l’état d’une personne ayant consommé une quantité notoire de stupéfiants.

On dit par exemple : "Tu aurais vu cette soirée : la moitié des types étaient défouraillés".

Source : wiktionary.org

"Sauver la mise" ou "Sauver les fesses".

Ces deux locutions verbales signifient, au sens figuré : aider quelqu'un qui est dans une mauvaise situation ; difficile, délicate, dangereuse.

  • "Sauver la mise" relève du langage courant.

Cette expression tire son origine du milieu des jeux de hasard, où elle signifie qu'une personne jouant à la roulette a retiré sa mise avant le lancer de la bille, et que celle-ci ne s'est pas arrêtée là où la personne avait joué ; ce qui apparaît a posteriori comme une bonne décision.

Une roulette de casino

On dit par exemple : "Mon cousin m'a appelé pour me demander de lui sauver la mise, en rachetant l'une de ses sociétés en difficulté".

  • et "Sauver les fesses" (idiotisme corporel) relève du registre argotique.

On dit par exemple : "Le club est mal parti cette saison : les deux nouveaux attaquants vont avoir du mal à lui sauver les fesses".

Sources : www.linternaute.fr et wiktionary.org

"Un bras cassé" ou "Un bracass".

Un bras cassé dans le plâtre
  • "Un bras cassé" est une locution nominale désignant :
    • au sens propre, dans le langage courant : un membre supérieur humain fracturé,

On dit par exemple : "Mon fils a un bras cassé : il ne peut plus aller au collège à vélo".

    • et au sens figuré, dans le registre populaire : une personne incapable, bonne à rien, peu productive, sur laquelle on ne peut compter.

On dit par exemple : "Surtout ne fais pas appel à ce plombier c'est un bras cassé !".

  • et "Un bracass" est un substantif masculin en forme d'apocope de "Bras cassé", désignant : au sens figuré, dans le registre argotique : une personne incapable, bonne à rien, peu productive, sur laquelle on ne peut compter.

On dit par exemple : "Tu as vu les bracass en train de refaire les pelouses du parc ?".

Deux bracass : les municipaux (les Chevaliers du Fiel)
Deux bracass : les municipaux (les Chevaliers du Fiel)

Source : wiktionary.org

"La guigne", Avoir la guigne", "Quelle guigne !" ou "Se soucier comme d'une guigne" de quelque chose".

  • "La guigne" est un substantif féminin désignant :
    • dans le langage courant : une cerise à chair ferme et sucrée, de couleur rouge foncé ou noire,
Des cerises guigne
Cerisier guigne
    • et dans le registre argotique : la malchance, la poisse.

On dit par exemple : "Fais attention, ce type attire la guigne !".

  • "Avoir la guigne" : jouer de malchance, être très malchanceux, ne vraiment pas avoir de chance.

On dit par exemple : "J'ai la guigne : cela fait deux fois que mon train est en retard cette semaine".

  • "Quelle guigne !" : quelle malchance !

On dit par exemple : "Quelle guigne : la séance est annulée !".

  • et "Se soucier comme d'une guigne" de quelque chose ou de quelqu'un : s'en désintéresser totalement.

On dit par exemple : "Poutine se soucie comme d'une guigne des appels téléphoniques de Macron".

Sources :

11 façons de dire "Une grosse poitrine" ou "Des gros seins".

Le registre argotique est naturellement d'une immense richesse concernant ce sujet. Peut-être en raison de ce que, curieusement, une partie de la gent masculine y accorde un grand intérêt. Au premier rang desquels, l'auteur de ces lignes, je le confesse.

"Des loches" relève du registre argotique.

Tandis que "De gros poumons", "De la conversation", "Des airbags", "Des doudounes", "Des obus" et "Du monde au balcon", relèvent du registre familier.

De même que les idiotismes comportant des noms de fruits et légumes "Des melons" et "Des pastèques".

Ou encore, dans le Nord-Pas-de-Calais, "Des totottes".

Enfin, "Des seins comme des ballons" relèvent du langage courant.