"Échauffer la bile".

J'aime beaucoup cette locution verbale en forme d'idiotisme corporel.

Relevant du registre familier ainsi que du registre désuet, elle signifie, au sens figuré : mettre en colère, exaspérer.

On dit par exemple : "Tu commences à m'échauffer la bile avec tes excuses invraisemblables !".

On croyait en effet autrefois que la colère (du grec "khole" signifiant "bile") était le produit de l’échauffement de la bile.

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "S'énerver" en français.

 

"Avoir l'air de revenir de Pontoise".

Cette amusante locution verbale relève du registre populaire ainsi que du registre désuet.

Elle signifie : avoir l'air ahuri, hébété ; ne pas comprendre ce qui se passe ; ne pas être au courant de ce que tout le monde sait ; s’ébahir de tout ce que l’on entend.

On dit par exemple : "Tu aurais vu la tête de l'employé de la Poste : il avait l'air de revenir de Pontoise !".

La ville de Pontoise (95)

Pontoise (95) est une localité française d'environ 31 000 habitants, située en région Île-de-France, sur la rive droite de l'Oise, à environ vingt-cinq kilomètres au Nord-Ouest de Paris (75).

À seulement 6 km de Conflans Sainte-Honorine (78) la ville où j'ai vécu de 1969 à 1986.

Localisation de la ville de Pontoise (95)

Sources : www.linternaute.fr et www.lalanguefrancaise.com

"Une gourgandine".

J'aime beaucoup ce joli substantif féminin, qui relève du registre familier ainsi que du registre désuet.

Et qui désigne : une femme légère, facile, dévergondée ; une coureuse, une sauteuse.

On dit par exemple : "Même si je sais bien que cette gourgandine a un emploi du temps bien rempli lorsque je ne suis pas là, je suis fou d'elle".

Source : www.cnrtl.fr

"Franc du collier".

Cette locution adjectivale signifie, selon le contexte :

  • au sens propre, dans le registre désuet : qui tire de lui-même, sans qu’il soit besoin de lui donner des coups de fouet, en parlant d'un cheval,
  • et au sens figuré : qui est franc, sincère, en parlant d’une personne,

On dit par exemple : "Je le sens bien ce garçon, il m'a l'air franc du collier : tu peux lui faire confiance".

Ou : "Ce type ne m'a pas très franc du collier : tu devrais te méfier".

Source : wikipedia.org

"Enfourailler" et "Défourailler".

Ces deux jolis verbes antonymes sont construits à partir du susbstantif masculin "Fourreau" (avec deux "r" et ils possèdent d'assez nombreuses significations.

  • "Enfourailler" signifie en effet, selon le contexte :
    • dans le registre argotique et dans le registre désuet : emprisonner, arrêter.

On dit par exemple : "À l'aube le commissaire va enfourailler Bébert le Stéphanois et Simon les mains moites".

    • dans le registre populaire et dans le registre désuet : remettre une épée dans son fourreau ; la rengainer.
    • dans le registre argotique :
      • munir d'une arme à feu.

On dit par exemple : "Pensez à vous enfourailler, parce que vous êtes attendus".

      • ou, sous une forme pronominale ("S'enfourailler") : empocher, en particulier des gains, de l'argent.

On dit par exemple : "Je compte bien m'enfourailler un paquet de fric avec cette affaire".

    • et enfin, dans le registre vulgaire : posséder sexuellement, et notamment sodomiser.

On dit par exemple : "Celle-là il faudrait me payer cher pour que je l'enfouraille !".

  • tandis que "Défourailler" signifie selon le contexte :
    • dans le registre argotique et dans le registre désuet : sortir de prison.

On dit par exemple : "J'vais pas défourailler avant 5 piges".

    • dans le registre populaire :
    • au sens propre : dégainer, sortir ou utiliser une arme à feu ; ôter du fourreau une arme blanche.

On dit par exemple : "Je te conseille ce film : ça défouraille sec du début à la fin".

    • et par extension, au sens figuré : agresser, attaquer, harceler verbalement.

On dit par exemple : "À l'assemblée, la séance a été agitée : ça défouraillait à tout-va".

  • dans le registre vulgaire : avoir des relations sexuelles.

On dit par exemple : "Je n'ai pas pu dormir avant 3 heures : mon pote à défouraillé une gonzesse dans la piaule d'à côté et ils n'ont pas fait dans la discrétion, je te le dit !".

  • enfin, à la forme participe passé, il désigne, dans le registre populaire : l’état d’une personne ayant consommé une quantité notoire de stupéfiants.

On dit par exemple : "Tu aurais vu cette soirée : la moitié des types étaient défouraillés".

Source : wiktionary.org

"Flasque", "Une flasque" et "Un ou une flasque".

Ces différents termes homophonographes relèvent tous du langage courant.

Et ils ne doivent surtout pas être confondus.

  • "Flasque" est en effet un adjectif signifiant :
    • au sens propre : mou, manquant de tenue et de fermeté,

On parle par exemple d'un "ventre flasque" ou de "chairs flasques".

Le mnemiopsis leidyi, un envahisseur translucide et gélatineux, qui colonise les étangs et lagunes de Méditerranée (© F3 LR)
Le mnemiopsis leidyi, un envahisseur translucide et gélatineux, qui colonise les étangs et lagunes de Méditerranée (© F3 LR)
    • et au sens figuré : qui manque de vigueur, de consistance, de caractère,

On parle par exemple de "couleur flasque" ou de "bruit flasque".

  • tandis que le substantif féminin"Une flasque" désigne :
    • principalement : une petite bouteille plate, souvent en inox et de forme incurvée,

    • mais également : un flacon plat utilisé pour transporter le mercure,
    • et autrefois (registre désuet) : une poire à poudre utilisée par les arquebusiers,
  • et le substantif masculin ou féminin "Un(e) flasque" désigne :
    • chacune des pièces plates de fer ou de bois, allant par paire, qu'on dispose parallèlement dans un mécanisme,

On parle par exemple des "flasques d'une échelle" ou des "flasques des pédales d'une bicyclette".

    • et notamment : chacune des joues du moyeu d'une roue,

Des flasques de roue

    • ou, dans le domaine de l'artillerie : chacune des pièces latérales soutenant l'affût d'un canon et sur lesquelles s'appuient les tourillons,
    • et, dans le domaine maritime : les pièces de bois disposées latéralement à l'emplanture d'un mât, appelées "Flasques d'emplanture" ou "Jottereaux".
    • et par analogie : la pièce située au bas d'un poteau pour le maintenir.

Sources : www.larousse.fr, www.cnrtl.fr et Le Robert

"Battre froid" à quelqu'un.

J'aime assez cette locution verbale, qui relève du langage courant et, malheureusement de plus en plus, du registre désuet.

Et elle signifie, au sens figuré : manifester à quelqu'un de la froideur ou une indifférence marquée.

On dit par exemple : "Mon père était tellement agacé qu'il a battu froid ma fiancée durant tout le repas".

Source : wiktionary.org

"Tantôt".

Cet adverbe polysémique signifie, selon le contexte :

  • autrefois (registre désuet) : dans un proche avenir ; bientôt, prochainement,

On disait par exemple : "Je réparerai le toit tantôt".

  • pour nos amis belges et québecois : dans peu de temps.

On disait par exemple : "J'allumerai mon radiateur tantôt".

Ou : peu de temps auparavant,

On dit par exemple : "J'ai appris la nouvelle tantôt".

  • dans le registre familier : cet après-midi.

On dit par exemple : "Je reviendrai tantôt", "À tantôt !"ou "Je suis venu tantôt".

  • ou, dans le langage courant : un coup, une fois :

On dit par exemple : "Tantôt il pleure, tantôt il rit".

Ou : "Tantôt il pleut, tantôt il neige".

La formule "Tantôt..., tantôt..." exprime l'alternance, la succession d'un état ou d'une situation dans un/e autre.

Sources : www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Un fayot".

Ce substantif masculin relève du registre argotique.

Et il désigne, selon le contexte :

  • un haricot sec., également appelé "haricot en grains" ou "haricot à écosser".

Comme toutes les variétés de haricots, il trouve son origine en Amérique du Sud et arriva sur le sol européen par le biais des navigateurs conquérants au milieu du XVIe siècle. Il s’est vite adapté au climat français et se retrouve aujourd’hui comme ingrédient de base de nombreuses spécialités culinaires du terroir français.

Il s'agit d'une plante annuelle buissonnante (naine) ou grimpante qui peut se confondre avec celle du haricot vert, avec des feuilles de 8 à 12cm de long et des fleurs  suivies de gousses de 15 à 20cm de long.

Haricots blancs à écosserHaricots blancs à écosser

Les pieds de haricots en grains vont former, dans les gousses des graines qui vont grossir pour donner des haricots à grains blancs, verts, rouge foncé, brun, crème moucheté de pourpre ou tachetés de noir et blanc.

Différentes variétés de haricots secs

Il s'agit d'une légumineuse à la fois diététique et nutritive (74kcal/100g), prisée des végétariens, des personnes diabétiques et des sportifs. Riche en protéines, en fibres et en glucides complexes, le haricot consommé en petite quantité vous assure en effet immédiatement une sensation de satiété. Sans oublier que le haricot en grains, au faible indicé glycémique, contient également des vitamines B, ainsi que des minéraux nécessaires à l’organisme, dont notamment le fer, le potassium, le calcium, le magnésium ou encore le phosphore.

Certaines personnes trouvent les haricots en grains difficiles à digérer du fait des flatulences provoquées. Pour remédier à ces petits inconvénients, il convient de bien les mastiquer et de les consommer en quantité raisonnable.

On dit par exemple : "Y a encore des fayots ce midi à la cantine !".

Des fayots ou haricots blancs

  • un élève ou un militaire qui fait du zèle pour se faire bien voir de ses enseignants ou de ses supérieurs,

On dit par exemple : "Ce fayot de Jérémie a proposé de que l'on fasse une rédac sur notre visite u musée !".

Un fayot (© Arnaud Toulon Éditions Delcourt 2011)

  • ou, dans le registre désuet : un militaire rengagé.

On dit par exemple : "Ils devraient donner les corvées au fayot puisqu'il aime tant l'armée !".

Sources : www.cnrtl.fr et jardinage.lemonde.fr

"Nenni" et "Que nenni".

J'aime beaucoup ces deux formules interjectives héritées de l'époque médiévale, qui relèvent de nos jours du registre désuet.

  • "Nenni" est une expression négative employée dans les réponses pour marquer un refus catégorique ou encore par plaisanterie.

On dit par exemple : "Tu veux bien me masser ce soir mon chéri ?" Nenni !".

  • et "Que nenni" est une expression signifiant : "Que non", "Pas du tout", "Absolument pas".

On dit par exemple : "Dois-je comprendre que tu as décidé de faire la vaisselle pour une fois ?" "Que nenni !".

Source : wikyionary.org

"Peu me chaut" ou "Peu m'en chaut" et "Peu lui chaut" ou "Peut lui en chaut".

J'adore cette jolie locution interjective qui relève du registre soutenu.

Ne trouvez-vous pas, en effet, qu'il s'agit là d'une délicieuse façon de dire "Peu m'importe" ?

À l'apostrophe rageuse "Tu vas la dégager ta caisse pourrie espèce de gros con, où tu veux qu'j'appelle les keufs !", on peut ainsi répondre "Peu me chaut mon brave, il se trouve que je j'appartiens moi-même à la maréchaussée et qu'il ne me déplairait nullement de converser avec quelques collègues".

La forme conjuguée "chaut" correspond à la troisième personne du singulier du verbe "chaloir".

Relevant aujourd'hui du registre désuet, ce verbe nous vient du latin "calere" ("être chaud", "désirer").

En sorte que la formule "Peu me chaut" signifie littéralement "Cela ne me fait ni chaud ni froid".

Sur un sujet contigu, je me permet de vous recommander la lecture de mon article consacré à "Toutes les façons de dire : "Ne pas s'inquiéter de quelque chose ou de quelqu'un" en français.

Sources : wikipedia.org et ww.orthodidacte.com

"Sapristoche !" ou "Pristi !".

J'aime bien ces deux interjections qui relèvent tout à la fois du registre désuet et du registre familier.

Exprimant la surprise, la contrariété, l'agacement ou l'impatience, elles signifient toutes deux : "Sapristi !".

On dit par exemple : "Sapristoche ! Je ne savais pas que tu étais là ma chérie. Je te présente ma masseuse norvégienne".

Ou : "Pristi ! J'ai déjà terminé ce pot de glace !".