"En prendre pour son grade", "Barder pour son matricule", "Chier pour son matricule" ou "En prendre pour son matricule".

Ces différentes expressions en forme d'idiotismes militaires signifient : aller mal, barder, être mauvais, dangereux, fâcheux ; avoir des ennuis, des problèmes, du souci à se faire ; se faire fortement gronder, punir, sanctionner, sermonner.

On dit par exemple :

  • "Si tu ne rentres pas tout de suite tu vas en prendre pour ton grade car les parents sont furieux",
  • "Ça va barder pour son matricule si Michel oublie encore l'anniversaire de sa gonzesse",
  • "Ça va chier pour ton matricule car le patron a appris que c'était toi qui avais rayé la carrosserie de sa bagnole",
  • ou : "J'en ai pris pour mon matricule au boulot car cela faisait trois fois que j'arrivais en retard cette semaine".

Toutes ces expressions remontent au début du XXe siècle et puisent leurs sources dans l'argot des casernes et des prisons.

Dans l'administration pénitentiaire ou à l'armée, en effet, le "Matricule" désigne d'abord : le registre où sont inscrits et répertoriés les noms des prisonniers ou soldats, avec leur numéro d'inscription sur ce registre matricule.

Et, par extension : le prisonnier ou le soldat lui-même.

"Pour son grade" ou "Pour son matricule" s'emploie donc à la place de "pour lui".

En terme de niveaux de langage :

  • "En prendre pour son grade", "Barder pour son matricule" et "En prendre pour son matricule" relèvent du registre familier,
  • tandis que "Chier pour son matricule" appartient au registre vulgaire ainsi qu'au registre scatologique.

Sources : www.languefrancaise.net et expressions-francaises.fr

"Être cuit" ou "C'est cuit","Être mort" ou "C'est mort" et "Être plié" ou "C'est plié".

Ces trois locutions verbales du registre familier signifient, au sens figuré : il n'y a plus d'espoir, il n'y a plus aucune chance ; la chose espérée n'est plus possible.

On dit par exemple :

  • "Elle ne te répondra jamais mon pauvre : c'est cuit" (idiotisme alimentaire),
  • "C'est mort : je n'arriverai jamais à temps pour prendre mon train",
  • ou : "C'est plié, il ne rattrapera jamais son retard".

Et nos amis québecois disent... "Mon chien est mort" !

Ne dites pas à un québecois : "J'adore les gosses, je joue tout le temps avec ; je suis très tactile !" !

Mais plutôt : "J'adore les GAMINS, je joue tout le temps avec ; je suis très tactile !".

Ou : "J'adore les MÔMES, je joue tout le temps avec ; je suis très tactile !".

Car si, pour nous français, ce substantif masculin ou féminin du registre familier signifie "Enfant", il s'agit, pour les québecois, d'un substantif féminin du registre vulgaire signifiant... "Testicule" !

Sur un thème contigu, je vous recommande la lecture de mes articles "Quand la différence de niveau de langage crée l'incompréhension...". et "Ne dites pas : S'palucher l'engin tout l'temps" !

"Une touillette", "Un agitateur" ou "Une spatule".

Touillettes plastiques jetables interdites depuis le 1er janvier 2020

Ces différents mots désignent ce que les textes de loi français appellent "Un bâtonnet mélangeur".

Touillettes en bois

En plastique ou en bois, celui-ci sert à "touiller" une boisson chaude, généralement délivrée par un distributeur automatique.

D'où cet étrange vocable de "Touillette" (registre familier), qui s'est très rapidement et largement imposé.

Touillettes plastiques

À l'instar des pailles, les versions plastiques de ce petit accessoire, indispensable aux amateurs de café sucré, ont été interdites au 1er janvier 2020.

Attention : la "Touillette" ne doit pas être confondu avec le "Touilleur" ou "Touilloir" !

Sources : www.francebleu.fr, www.larousse.fr et wiktionary.org

"Le proto" et "Un proto".

Ces deux mots homophonographes sont des apocopes de substantifs masculins :

  • et "Un proto", c'est un prototype (registre familier).

C'est à dire :

    • autrefois : le modèle original, l'étalon, l'original (d'un objet à reproduire) (registre désuet),
    • par analogie : le modèle, l'exemple parfait.

On dit par exemple : "Ce type est le prototype du casse-pied".

Le MAVERIC (Model Aircraft for Validation), un prototype d'aile volante Airbus, présenté le 11 février 2020
Le MAVERIC (Model Aircraft for Validation), un prototype d'aile volante Airbus, présenté le 11 février 2020
    • et dans l'industrie : le premier exemplaire, le premier modèle réel d'un objet, d'une machine, d'un véhicule, établi afin de le mettre au point, avant d'entreprendre la fabrication en série.

Sources : wiktionary.org, www.cnrtl.fr et www.larousse.fr

Ne dites pas : "S'palucher tout l'temps !".

Mais, à tout le moins : "Se tripoter l'engin" tout lE temps" (registre familier) !

Et, si possible : "Se masturber en permanence" (langage courant) !

Voire, idéalement : "Pratiquer constamment l'onanisme" (registre soutenu) !

Sur un thème contigu, je vous recommande la lecture de mes articles : "Ne dites pas à un québecois : J'adore les gosses, je joue tout le temps avec ; je suis très tactile !" et "Quand la différence de niveau de langage crée l'incompréhension...".

"Une teuf" ou "Faire la teuf".

Une "teuf". "Faire la "teuf"
  • Le substantif féminin "Teuf" est un mot de verlan (registre familier) signifiant tout simplement : "Fête" (te-fê, contracté en "Teuf").
  • La locution verbale "Faire la teuf" signifie donc tout simplement : "Faire la fête".

On dit par exemple : "Mon grand frère a fait la teuf mardi pour fêter son bac".

Ou : "Je ferai une grosse teuf avec mes potes dès que mes parents seront à la campagne".

Sur un sujet contigu, je me permets de vous recommander la lecture de mon article consacré à toutes les façons de dire "Faire la fête" en français.

"Mon chien est mort".

Si vous entendez un québecois déclarer plusieurs fois par an, l'air dépité, "Mon chien est mort", inutile de vous précipiter sur votre téléphone afin de le dénoncer à la SPA (Société Protectrice des Animaux)...

Pour nos amis québecois, en effet, cette étrange expression du registre familier en forme d'idiotisme animalier signifie tout simplement, au sens figuré : il n'y a plus d'espoir, il n'y a plus aucune chance ; la chose espérée n'est plus possible.

Exactement de la même façon que nous autres français disons : "C'est mort".

On dit par exemple : "J'espérais séduire mon joli voisin, mais il vient de me présenter sa future femme. Mon chien est mort".

Ou : "Le poste auquel mon frère postulait a été pourvu. Son chien est mort".

Source : www.wikebec.org et

"Écorcher les oreilles" et "Faire saigner les oreilles".

Ces deux expressions imagées en forme d'idiotismes corporels signifient, au sens figuré : être extrêmement désagréable, voire insupportable à entendre, en parlant d'une musique ou d'un propos.

Parce qu'on ne l'apprécie pas, pour ce qui concerne la musique.

Ou parce qu'ils sont truffés de fautes de grammaire, de prononciation, d'anglicismes, etc., pour ce qui concerne des propos.

  • "Écorcher les oreilles" relève du langage courant.

On dit par exemple : "Les journalistes et invités des chaînes de télévision françaises d'information en continu m'écorchent les oreilles toutes les 90 secondes à tout le moins".

  • Et "Faire saigner les oreilles" relève du registre familier.

On dit par exemple : "Mon fils a voulu me faire écouter la nouvelle chanson de son rappeur français préféré : j'en ai saigné des oreilles".

Cette seconde formule est relativement récente, puisqu'elle est apparue - me semble-t-il - depuis le début du XXIe siècle.

Principalement employée par les djeun's, elle tend, je crois, à se répandre.

Ce qui ne me dérange aucunement, je dois le dire, puisque je la trouve personnellement excellente et n'hésite pas à l'employer !

Source : www.dico2rue.com

"Biberonner" et "Être biberonné".

Ce verbe et cette locution verbale signifient :

  • au sens propre, dans le langage courant :

Bébé buvant son biberon

    • boire à l'aide d'un biberon.

On dit par exemple :"Ce petit pourrait biberonner toutes les heures !".

Lionceau nourri au biberon
Lionceau nourri au biberon
    • fournir à boire à l'aide d'un biberon, nourrir au biberon.

On dit par exemple : "On a dû biberonner ce petit lionceau retrouvé près du cadavre de sa mère".

Ou : "Ce petit lionceau a été biberonné".

  • et au sens figuré, dans le registre familier :

Un homme consommant de l'alcool

    • boire de l'alcool avec excès, s’adonner à la boisson régulièrement, avoir une dépendance alcoolique.

On dit par exemple : "Certaines personnes qui manifestement biberonnent ne sont pas conscientes, je pense, que cela se voit sur leur visage".

    • élever, éduquer, former à un jeune âge.

On dit par exemple : "Ma fille cadette a surpris le père de l'une de ses meilleures amies, qui enseigne le cinéma, par l'importance de sa culture cinématographique et par ses goûts dans ce domaine, peu orthodoxes pour une jeune fille de 15 ans. Il faut dire que je l'ai biberonnée aux films de Francis Ford Coppola, Martin Scorsese, Stanley Kubrick et Sergio Leone...".

Ou : "Comment voulez-vous que nos jeunes dirigeants puissent s'exprimer convenablement : ils ont été biberonnés aux jeux vidéo, aux feuilletons télé et à la novlangue !".

Source : www.larousse.fr

"À la hussarde", "Faire l'amour à la hussarde" et "Hussarder".

  • "À la hussarde" est une locution adverbiale du registre familier signifiant :
    • brusquement, impétueusement et sans ménagement.

On dit par exemple : "Le Premier ministre a pris l'habitude de faire passer ses réformes à la hussarde".

    • brusquement, sans délicatesse ni distinction.

On dit par exemple : "Il est entré dans la villa à la hussarde, sans même avoir annoncé son arrivée ni sonné au portail".

    • à la manière des hussards (un "manteau à la hussarde"  ou un "cheval équipé à la hussarde"),
    • ample aux cuisses et étroit aux chevilles, pour un pantalon (un "pantalon à la hussarde"),
    • dont la tige monte en s'évasant, pour des bottes (des "bottes à la hussarde"),
    • d'origine hongroise, pour la "danse à la hussarde" ou par ellipse "la hussarde".
  • "Faire l'amour à la hussarde" est une locution verbale du registre familier signifiant : avoir une relation sexuelle rapide, éventuellement un peu brutale, sans s'embarrasser des préliminaires.

On dit par exemple : "Ses nombreuses maîtresses ne l'ont jamais caché et c'est de notoriété publique : le président Chirac faisait l'amour à la hussarde. Ce n'est pas pour rien qu'on le surnommait Cinq minutes douche comprise".

Dans le même registre militaire, on dit également "Aimer à la dragonne".

  • et "Hussarder" est un verbe du registre familier signifiant : agir avec hardiesse, promptitude.

On dit par exemple : "Je n'aime pas perdre mon temps lorsque j'agis, quitte, je le reconnais, à hussarder".

Sources : wiktionary.org, www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

"Une croqueuse de diamants".

Cette locution verbale du registre familier désigne : une femme fatale, avide d'argent.

La formule date du début du XXe siècle et elle est née de l'association :

  • de la locution verbale "Un croqueur de dot" désignant, dans le registre familier, un homme dilapidant une dot ou un héritage, après un mariage d'argent,
  • et du substantif féminin "Une croqueuse (d'hommes)" qui désignait, dans le registre argotique, une prostituée enchaînant les passes.

Source : www.linternaute.fr