"Couper la chique".

Cette curieuse locution verbale relève du registre populaire.

Et elle signifie : interrompre brutalement, dérouter, interloquer ; surprendre à tel point que la personne perd le fil de ce qu'elle était en train de dire ou de faire et reste sans voix.

On dit par exemple : "Ma gamine m'a coupé la chique en m'disant qu'elle pouvait payer avec son téléphone !".

Sources : wiktionary.org et www.expressions-francaises.org

On ne dit pas : "Moi ça m'fait rapp'ler" !

La journaliste française Mélanie Taravant

Ainsi qu’a pu le déclarer, le 30 octobre 2022, la journaliste française Mélanie Taravant, dans l'émission "C'est médiatique", qu'elle présente sur la chaîne de télévision publique française France 5.

Mais, à tour le moins : "Moi ça mE fait RAPPELLE" !

Et idéalement : "PERSONNELLEMENT, cELa mE RAPPELLE" !

"C’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe" ou "C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures".

Ces deux formules proverbiales en forme d'idiotismes alimentaires relèvent du registre populaire.

Elles font référence au pot de fonte ou "chaudron", dans lequel on cuisait la soupe autrefois, qui reposait sur un trépied dans la cheminée ou était suspendu à une crémaillère ou à une chaîne. On ne lavait jamais ce chaudron, qui, de ce fait, se culottait. Comme on faisait systématiquement cuire la soupe sur le reste de la soupe précédente, plus le culottage était important, plus la soupe prenait de saveur. C’était donc, au sens propre "dans les vieux pots qu’on faisait la meilleure soupe", ou "les meilleures confitures".

Un feu de cheminée et un chaudron suspendu à l'écart

Et elles signifient, au sens figuré, selon le contexte :

  • les vieilles méthodes qui ont fait leurs preuves sont parfois plus efficaces que les nouvelles, encore non rodées,

On dit par exemple : "Les éditeurs de bande dessinée s'arrangent désormais pour que les principaux héros survivent à leurs créateurs : c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe !".

  • ou, en matière de sexualité : les femmes d’âge mûr sont sexuellement plus intéressantes que les jeunes, parce plus expérimentées.

On dit par exemple : "Ma nouvelle compagne a dix ans de plus que mon ex-épouse. Mais c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures !".

Source : wiktionary.org

"Avoir l'air de revenir de Pontoise".

Cette amusante locution verbale relève du registre populaire ainsi que du registre désuet.

Elle signifie : avoir l'air ahuri, hébété ; ne pas comprendre ce qui se passe ; ne pas être au courant de ce que tout le monde sait ; s’ébahir de tout ce que l’on entend.

On dit par exemple : "Tu aurais vu la tête de l'employé de la Poste : il avait l'air de revenir de Pontoise !".

La ville de Pontoise (95)

Pontoise (95) est une localité française d'environ 31 000 habitants, située en région Île-de-France, sur la rive droite de l'Oise, à environ vingt-cinq kilomètres au Nord-Ouest de Paris (75).

À seulement 6 km de Conflans Sainte-Honorine (78) la ville où j'ai vécu de 1969 à 1986.

Localisation de la ville de Pontoise (95)

Sources : www.linternaute.fr et www.lalanguefrancaise.com

On de dit pas : "Il est 6 heures et demie tout pile" ni "Il est 7 heures tout pile" !

Le journaliste français Stéfan Etcheverry

Ainsi qu’a pu le déclarer, le 24 octobre 2022, le journaliste français Stéfan Etcheverry, dans l’émission "Les matins LCI", sur la chaîne de télévision française d'information en continu LCI.

Mais à tout le moins, dans le registre familier : "Il est pile 6 heures et demie" et "Il est pile 7 heures" !

Et idéalement, dans le langage courant : "Il est TOUT JUSTE 6 heures 30" ! et "Il est TOUT JUSTE 7 heures" !

Je suis proprement exaspéré par cette formulation récente "Tout pile", relevant du langage populaire et parfaitement incorrecte.

"Avoir du chien".

Cette locution verbale en forme d'idiotisme animalier signifie selon le contexte :

  • en parlant principalement des femmes, dans le registre familier : être séduisante, charmante, attirante, un peu provoquante ; retenir l'attention ; avoir du caractère,

On dit par exemple : "Tu as comme la femme de Maurice a du chien : je veux la même !".

  • et pour nos amis québecois, dans le registre populaire : avoir du caractère, de la ténacité.

Sources : wiktionary.org, www.larousse.fr et www.cnrtl.fr

On ne dit pas : "C'est quand qu'tu viens ?" !

Mais, à tout le moins, dans le langage courant : "Quand est-ce que tu viens ?" !

Et idéalement, dans le registre soutenu : "Quand viens-tu ?" !

"Une tototte" (ou, dans le Nord-Pas-de-Calais, "Une tututte") et "Des totottes".

Ce substantif féminin désigne selon le contexte :

  • dans le domaine de la puériculture et dans le langage enfantin : un petit objet, également appelé "Tétine", "Sucette" ou "Suce" (registre familier), comportant une pièce en caoutchouc, servant de succédané de biberon, afin d’occuper un nourrisson ou un jeune enfant.

Une tototte, de face et de profilUn nourrisson en marinière, avec une tototte

  • et dans le Nord-Pas-de-Calais, dans le registre populaire : des seins, et particulièrement de gros seins.

Une femme avec de grosses totottes

Source : wikipedia.org

"Tous les quatre matins".

Cette locution adverbiale en forme d'idiotisme numérique relève du registre populaire.

Et elle signifie, au sens figuré : très souvent.

On dit par exemple : "On ne va revenir sur ce problème tous les quatre matins !".

Ou : "Des publicités 100% en anglais à la télévision française, j'en vois désormais tous les quatre matins".

"Enfourailler" et "Défourailler".

Ces deux jolis verbes antonymes sont construits à partir du susbstantif masculin "Fourreau" (avec deux "r" et ils possèdent d'assez nombreuses significations.

  • "Enfourailler" signifie en effet, selon le contexte :
    • dans le registre argotique et dans le registre désuet : emprisonner, arrêter.

On dit par exemple : "À l'aube le commissaire va enfourailler Bébert le Stéphanois et Simon les mains moites".

    • dans le registre populaire et dans le registre désuet : remettre une épée dans son fourreau ; la rengainer.
    • dans le registre argotique :
      • munir d'une arme à feu.

On dit par exemple : "Pensez à vous enfourailler, parce que vous êtes attendus".

      • ou, sous une forme pronominale ("S'enfourailler") : empocher, en particulier des gains, de l'argent.

On dit par exemple : "Je compte bien m'enfourailler un paquet de fric avec cette affaire".

    • et enfin, dans le registre vulgaire : posséder sexuellement, et notamment sodomiser.

On dit par exemple : "Celle-là il faudrait me payer cher pour que je l'enfouraille !".

  • tandis que "Défourailler" signifie selon le contexte :
    • dans le registre argotique et dans le registre désuet : sortir de prison.

On dit par exemple : "J'vais pas défourailler avant 5 piges".

    • dans le registre populaire :
    • au sens propre : dégainer, sortir ou utiliser une arme à feu ; ôter du fourreau une arme blanche.

On dit par exemple : "Je te conseille ce film : ça défouraille sec du début à la fin".

    • et par extension, au sens figuré : agresser, attaquer, harceler verbalement.

On dit par exemple : "À l'assemblée, la séance a été agitée : ça défouraillait à tout-va".

  • dans le registre vulgaire : avoir des relations sexuelles.

On dit par exemple : "Je n'ai pas pu dormir avant 3 heures : mon pote à défouraillé une gonzesse dans la piaule d'à côté et ils n'ont pas fait dans la discrétion, je te le dit !".

  • enfin, à la forme participe passé, il désigne, dans le registre populaire : l’état d’une personne ayant consommé une quantité notoire de stupéfiants.

On dit par exemple : "Tu aurais vu cette soirée : la moitié des types étaient défouraillés".

Source : wiktionary.org

"Un bras cassé" ou "Un bracass".

Un bras cassé dans le plâtre
  • "Un bras cassé" est une locution nominale désignant :
    • au sens propre, dans le langage courant : un membre supérieur humain fracturé,

On dit par exemple : "Mon fils a un bras cassé : il ne peut plus aller au collège à vélo".

    • et au sens figuré, dans le registre populaire : une personne incapable, bonne à rien, peu productive, sur laquelle on ne peut compter.

On dit par exemple : "Surtout ne fais pas appel à ce plombier c'est un bras cassé !".

  • et "Un bracass" est un substantif masculin en forme d'apocope de "Bras cassé", désignant : au sens figuré, dans le registre argotique : une personne incapable, bonne à rien, peu productive, sur laquelle on ne peut compter.

On dit par exemple : "Tu as vu les bracass en train de refaire les pelouses du parc ?".

Deux bracass : les municipaux (les Chevaliers du Fiel)
Deux bracass : les municipaux (les Chevaliers du Fiel)

Source : wiktionary.org

"Y en a qui z'ont".

Cette épouvantable locution verbale relève du registre populaire.

Et elle signifie à tout le moins : "IL y en a qui ont".

Et même, idéalement : "CERTAINS ont".

On dira donc par exemple : "Certains ont les moyens de s'offrir une automobile électrique, mais pas nous" (langage courant).

Plutôt que : "Y en a qui z'ont les moyens de s'payer une bagnole électrique, mais pas nous" (registre populaire).