La scène se déroule le 28 décembre 1999. Ma fille aînée a 4 ans et demi et passe la deuxième partie des vacances d'hiver chez nous à Aix-en-Provence (13), où je suis venu me marier et habiter depuis quelques mois.
La veille et l'avant-veille, les dimanche et lundi 26 et 27 décembre, les tempêtes Lothar puis Martin, deux phénomènes météorologiques d'une ampleur tout à fait exceptionnelle ont frappé la France et une partie de l'Europe.
Ces deux cyclones extratropicaux extrêmement puissants ont causé des dommages majeurs par le vent.
D'innombrables rafales atteignant les 220 km heure (169 à Paris (75)) ont ravagé une partie du pays et causé des dégâts sans précédent, puisque l'on dénombrera finalement en effet :
- 92 morts,
- 2 000 blessés,
- 3,6 millions de foyers (soit environ 10 millions de français) privés d'électricité,
- 2,5 millions de personnes privées d'eau potable,
- 1 million de personnes privées de téléphone,
- 20 000 km de voies ferrées rendues inutilisables (sur 32 000),
- 20 000 km de routes et de sentiers forestiers endommagés,
- et des millions d'arbres cassés ou couchés (correspondant à environ 140 millions de mètres cubes de bois), dont des centaines de milliers d'arbres fruitiers.
Nous sommes donc le lendemain de ce désastre et nous dînons en famille devant le journal télévisé, évidemment presque intégralement consacré aux images de désolation et aux témoignages consternés des victimes de cette apocalypse.
Ma fille aînée mange paisiblement son hachis Parmentier (son plat préféré), visiblement guère préoccupée par l'ampleur de la catastrophe. Mais c'est après tout, je crois, relativement normal pour un enfant aussi jeune.
Soudain, cependant, son attention est brièvement attirée par l'annonce d'images concernant la ville de Paris (75) où elle habite avec sa mère, mon ex-compagne. Et en particulier du Parc Montsouris, situé à à 250 mètres à peine de là où elle vit, dans le 13e arrondissement.
Ma fille : "Oh : c'est le parc, à côté de chez moi !".
Puis, à la vue d'énormes chênes déracinés ayant totalement écrasé les grandes grilles métalliques plus que centenaires du parc, elle nous assène brutalement :
- "Et ben dis donc ; si ma mère elle s'rait morte, ça s'rait dommage !"... avant de finir d'engloutir sa deuxième assiette en se pourléchant les babines.
Puis, à la vue d'énormes chênes déracinés ayant totalement écrasé les grandes grilles métalliques plus que centenaires du parc.
Il manque un complément dans cette phrase... à la vue il se passe quoi ?
Merci Karine ! J'ai corrigé la phrase grâce à toi.