"Sentir le vent du boulet" ou "Sentir passer le vent du boulet".

Cette locution verbale en forme d'idiotisme militaire relève du langage courant.

Très imagée, elle signifie, au sens figuré :

  • frôler la catastrophe, être tout près d'un drame ; sentir le danger, la mort passer très près ; réussir à se sauver in extremis d'un grand péril,

On dit par exemple : ""Cette fois j'ai senti passer le vent du boulet : le camion qui me précédait a perdu l'un des tuyaux qu'il transportait et celui-ci s'est encastré dans mon pare-brise côté passager !".

  • ou : échapper de justesse à un insuccès, un échec, une grave déconvenue.

On dit par exemple : "Le PSG a encore une fois senti passer le vent du boulet, en marquant à la dernière minute le seul et unique but de la rencontre".

Sources : www.linternaute.fr, wiktionary.org et www.larousse.fr

On ne dit pas : "Ça permet de faire de la déconfliction" !

L'ancien ambassadeur français Claude Blanchemaison

Ainsi qu'a lamentablement pu le déclarer, le 8 juillet 2023, l'ancien ambassadeur français Claude Blanchemaison, dans l'émission "22H Darius Rochebin", sur la chaîne de télévision française d'information en continu LCI.

Mais, en français : "Ça permet aussi d'ASSURER la COORDINATION" !

Le substantif féminin "Déconfliction" n'a jamais existé en français !

Il s'agit d'un barbarisme, calque du mot anglais "Deconfliction", désignant l'ensemble des mesures prises, notamment dans le cadre d'opérations militaires (terrestres, maritimes ou aériennes), afin d'assurer la cohérence des actions menées conjointement par plusieurs intervenants dans un espace donné.

Source : www.legifrance.gouv.fr

"Feu" et "Un feu".

Ces deux mots homophonographes ne doivent surtout pas être confondus.

  • "Feu" est en effet un adjectif invariable :
    • désignant, dans le langage courant : une couleur rouge-orangé très vive.

La couleur "rouge feu"

    • et signifiant, dans le registre soutenu : décédé depuis peu, défunt.

On dit par exemple : "Feu mon mari avait acheté cette magnifique maison pour notre retraite".

Une tombe fleurie

  • Tandis que "Un feu" est un substantif polysémique masculin relevant du langage courant, désignant, selon le contexte :
    • la manifestation d'une combustion rapide et persistante accompagnée d'émission de lumière et d'énergie thermique.

On dit par exemple : "Nous avons aperçu une colonne de feu".

Une colonne de feu

    • un amas de matières en combustion ; l'embrasement d'une matière par les flammes.

On dit par exemple : "Viens donc te réchauffer près du feu".

Un feu de cheminée

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"Un fléau".

Ce substantif masculin nous vient du latin "Flagellum" ("Fouet").

Et il désigne, selon le contexte :

  • au sens propre :
    • un instrument utilisé pour battre les céréales, composé de deux bâtons (un manche et un battoir), reliés l'un à l'autre par des courroies.

Un fléau en châtaignier

    • une arme redoutable, le "Fléau d'armes", formé d'une ou de plusieurs boules hérissées de clous, reliées à un manche par une chaîne.

Un fléau d'armes

    • une pièce métallique constituée de deux parties mobiles reliées entre elles par un anneau, utilisée dans un broyeur à fléaux,

Un fléau de tondo-broyeurUn broyeur à fléaux

    • la pièce oblongue, pivotant autour d'un axe horizontal, aux extrémités de laquelle sont suspendus les plateaux d'une balance,

Un fléau de balanceUne balance à fléau

    • la bascule chargée d'un contrepoids, qui sert à fermer une écluse,
    • ou : l'armature sur laquelle les vitriers portent leur verre à vitres. Il s'agit d'espèces de crochets formés de tringles de bois plates, assemblées carrément et arasées, servant à porter le verre.
  • et au sens figuré :
    • une grande calamité publique, un cataclysme, une catastrophe, un désastre, un malheur.

On dit par exemple : "L'alcool est un fléau".

    • ou : une personne ou une chose catastrophique, de par son caractère nuisible, importun ; une calamité, une plaie.

On dit par exemple : "Ce type est un véritable fléau : il a don de me pourrir la vie".

Sources : Le Robert et www.larousse.fr

"Une cohorte".

Ce substantif féminin est polysémique puisqu'il désigne selon le contexte :

  • dans l'Antiquité romaine : un corps d’infanterie dans la légion romaine ("une cohorte de fantassins"),
  • par extension, surtout au pluriel, dans le registre soutenu : une troupe armée ("de vaillantes cohortes"),
  • au sens figuré :
    • un groupe important de personnes ("une cohorte d'étudiants"),
    • dans le domaine religieux : l'ensemble des anges, des saints et des bienheureux ("Les saintes cohortes"),
  • en démographie : un ensemble d’individus ayant vécu un même événement au cours d’une période donnée ("la cohorte des hommes devenu veuf en 2020),
  • et en biologie : un niveau intermédiaire introduit entre légion et ordre, afin de mieux décomposer l’arbre de la vie entre les classes et les ordres de la classification classique du vivant.

Source : wiktionary.org

Merci à David Pujadas !

Le journaliste français David Pujadas

Pour avoir parlé, ce 8 février 2023, dans son émission "24 heures Pujadas", sur la chaîne de télévision française d'information en continu LC, de "guerre d'usure".

Et non, comme la plupart de ses confrères, de "guerre d'attrition" !

Grâce lui en soit ici rendue.

 

Pourquoi dire : "Une guerre d'attrition" ?

Ainsi que nombre de journalistes et consultants militaires prétendument éclairés ne cessent malheureusement de le faire depuis quelques semaines sur les différentes chaînes de télévision française d'information en continu.

Et pas simplement, en français : "Une guerre d'USURE" !

Il s'agit naturellement d'un lamentable calque de la locution anglaise "attrition war", que tous ces veaux se précipitent pour reprendre bêtement et stupidement, comme ils le font régulièrement.

Une guerre d'usure est un conflit au cours duquel la stratégie militaire consiste à chercher la reddition de l’adversaire en l’épuisant par des pertes continues en personnel et matériel. La stratégie est donc simple : l’attente. La victoire reviendra au camp qui parvient à attendre et supporter les pertes que l’adversaire lui inflige sur une plus longue période que ce même adversaire ne puisse endurer. Ainsi, en théorie, la guerre sera gagnée par le camp qui dispose de la plus grande quantité de ressources en matériel ou personnel, et/ou du plus grand degré de résilience au conflit.

Ce concept de guerre d’usure n’est pas nouveau, et l'on a souvent opposé les guerres d’usure aux guerres de manoeuvres. Ce dernier type de conflit a pour objectif de remporter la victoire dans un temps limité pour minimiser les coûts pour l’État. D’un point de vue opérationnel, la conduite de la guerre est radicalement différente selon le type de guerre que l’on considère. Une guerre de manoeuvre nécessite des troupes légères, pouvant se déplacer rapidement pour surprendre l’ennemi. À l’inverse, une guerre d’usure nécessite une puissance de feu importante afin d’épuiser l’ennemi. Bien que les stratégies d’usure et de manoeuvre puissent coexister au sein d’un même théâtre, dans de très nombreux conflits où les adversaires étaient à peu près égal, le résultat final a presque toujours été déterminé par l’usure.

L’histoire moderne nous enseigne qu’un grand nombre de conflits du XXe siècle peuvent être qualifiés de guerre d’usure : la guerre de Corée, la guerre du Vietnam, le conflit israélo-arabe (1967-1970), la guerre soviéto-afghane ou certaines guerres civiles, comme celles en Libye ou en Syrie depuis 2011.

Plus proche de nous, la notion de guerre d’usure est revenue au premier plan avec les campagnes militaires en réplique aux attentats du 11 septembre 2001, menées par les coalitions occidentales et notamment l’armée états-unienne, en particulier en Irak et en Afghanistan.

Ces versions modernes du concept d’usure engendrent toutefois de nouveaux risques pour les belligérants, puisqu'elles peuvent se transformer en véritable "bourbier", dans lesquels le pays interventionniste peut se retrouver "enlisé" avec une image "d’occupant" pour la population locale.

Sources : www.defnat.com et wiktionary.org

"Conducteur" et "Un conducteur".

  • L'adjectif "Conducteur" signifie tout à la fois :
    • qui conduit.

On parle par exemple de "fil conducteur" ou de "principe conducteur".

    • et : qui peut être parcouru par un courant de conduction (pour un milieu, un corps) ; qui transmet l'énergie électrique ou la chaleur.

On parle par exemple de "matériau conducteur".

Conducteur d'électricité

  • Et le substantif "Un conducteur" signifie, selon le contexte :
    • une personne qui conduit un véhicule,
    • On parle par exemple de "conducteur de taxi", de "conducteur de bus" ou de "conducteur de car".

Un conducteur de car au volant

    • une personne qui guide, mène, dirige, gouverne.

On dit par exemple : "C'est un conducteur d'hommes né" ou "Il est le conducteur du peuple".

    • un soldat du train dans l'armée française,

Des conducteurs français ou soldats du trainDes conducteurs français ou soldats du train

    • un corps susceptible de transmettre d'un point à un autre de sa masse la chaleur ou l'électricité.
    • On dit par exemple : "Le métal est un bon conducteur" (et donc : un très mauvais isolant),
    • un plan dont dispose l’animateur d’une réunion ou d’un débat, indiquant l’ordre des questions à aborder, le nom des participants et, le cas échéant, l’enchaînement des interventions prévues,

Un conducteur d'émission

    • en musique : une partition réduite sur laquelle sont portées les principales indications de toutes les parties instrumentales, permettant au chef d’orchestre de diriger une oeuvre musicale.

Sources : Le Robert, www.larousse.fr et wiktionary.org

Pourquoi dire : "Une target", "Targeté(e)" ni "Targeter" ?!

Une cible

Et pas : "Une CIBLE", "CIBLÉ(E)" et "CIBLER" !

 

"Le ventre mou".

Cette curieuse locution nominale en forme d'idiotisme corporel relève du langage courant.

Elle constitue un calque de la formule anglais "Soft underbelly" ("Bas-ventre mou").

Il s’agit à l’origine d’une célèbre expression imputée à Winston Churchill, qui aurait qualifié l’Afrique du Nord de "soft underbelly of the Axis" ("ventre mou de l’Axe"), en août 1942, lors d’une rencontre avec Staline, alors qu’il défendait le projet d’un débarquement sur ses côtes (l'opération Torch). L’expression a surtout été répandue par la presse, reprise par Churchill lui-même et ensuite par les historiens, généralement sous la forme "ventre mou de l’Europe".
Son appropriation en français, sans citation explicite de Churchill, semble dater des années 1970, avec un glissement de sens assez rapide (marginalisation de la notion de point faible, au profit de celle de mollesse et de "centre mou", le ventre étant situé au centre du corps).

Et elle désigne donc, au sens figuré :

  • un point faible d’une entité comme un État ou une coalition, dans une perspective d’agression potentielle.

Ainsi lorsque Winston Churchill déclarait à Staline, en août 1942, que l’Afrique du Nord était le "ventre mou de l’Axe".

  • par glissement de sens, de façon péjorative : la partie d’un ensemble qui se caractérise par sa mollesse, son apathie, son suivisme (telle que le centre d’un parti politique, par exemple).

On parlait ainsi du "ventre mou du Parti socialiste".

  • et spécifiquement : le groupe des équipes qui occupent le milieu du classement dans un championnat de football.

On dit par exemple : "Le Toulouse FC, le Montpellier HSC, le FC Nantes ou le RC Strasbourg sont actuellement des équipes du ventre mou du championnat".

Source : wiktionary.org

"Prêter le flanc".

Cette locution verbale en forme d'idiotisme corporel et d'idiotisme militaire relève du langage courant.

Et elle signifie :

  • au sens propre, dans le domaine militaire : s'exposer à des attaques sur les flancs en marchant sans précaution latérales ; s'offrir à l'attaque de son adversaire en se découvrant,

On dit par exemple : "Nous ne pouvons pas avancer dans cette vallée avant l'arrivée de la colonne de renfort sans prêter le flanc à l'ennemi".

  • et au sens figuré, par analogie : s’exposer à quelque chose ; donner prise à quelque chose.

On dit par exemple : "En ne me relisant pas assez, je sais que je prête le flanc à la critique, car on admet difficilement que l'auteur d'un blogue consacré à la défense de la langue française commette des fautes d'orthographe ou des fautes de frappe".

Sources : www.expressio.fr, Le Robert, www.larousse.fr et wiktionary.org