Tel est le nom du véhicule et le slogan 100% anglais que nous impose la firme turinoise FIAT, dans ses publicités télévisées françaises de janvier 2021 !
Certes l'astérisque nous offre une traduction... mais pourquoi se contenter de "Économique et sexy", alors que la formule 100% française "Économique et sympa (par acocope de sympathique)" aurait, je pense tout aussi bien fait l'affaire ?
Ces différentes appellationsremontent au XVIIe siècle, sous l'Ancien Régime, où il existait, à proximité du palais du Louvre, à Paris (75), deux bâtiments appelés "La grande remise" et "La petite remise", dans lesquels devaient stationner les carrosses en fonction de leur importance des voitures et de la qualité des personnes transportées.
Du 20 juillet 1955 au 31 décembre 2009, elles ont été à nouveau utilisées, afin de désigner différents types de véhicules loués avec chauffeur :
"Une voiture de petite remise" est une voiture mise à disposition d'une clientèle moyennant paiement, dans certains territoires où l'offre de taxis est faible ou inexistante.
Mais cette catégorie de véhicules est amenée à disparaître, plus aucune autorisation ne pouvant être délivrée depuis le 28 octobre 2010. Cette autorisation, personnelle, n'étant effet pas cessible, les véhicules de petite remise disparaitront avec l’arrêt d’activité des détenteurs actuels d'autorisation.
et "Une voiture de grande remise" est une voiture de tourisme de luxe, conduite par le propriétaire ou son préposé selon des conditions fixées à l'avance entre les parties.
Cette appellation a été remplacée par "Un VTC" (alors même que l'on devrait dire "Une" !) pour "Voiture de Tourisme avec Chauffeur" (du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2014) ou " Voiture de Transport avec Chauffeur" (depuis le 1er janvier 2015).
Il s'agit d'un moyen de TPPP ou T3P (Transport Public Particulier de Personnes), mis à disposition uniquement sur réservation, avec un conducteur professionnel souvent appelé "Chauffeur privé".
Nous disposons ainsi d'au moins 14 façons de dire "Une automobile" :
"Une tuture" relève du langage enfantin.
"Une bagnole", "Une caisse", "Une chignole" et "Une tire" appartiennent au registre argotique.
Et "Un taxi" au registre familier, de même que l'apocope "Une auto". Et, pour nos amis québecois : "Un char".
"Une voiture" relève du langage courant.
Tandis que "Un véhicule automobile" appartient au registre soutenu.
Et que les locutions nominales "Un véhicule particulier" (VP) ou "Un véhicule de tourisme" relèvent du jargon administratif et du jargonmercatique.
"Une titine" (registre familier) désigne uniquement une petite voiture. Tandis que "Une gamos" (registre argotique) désigne - pour les jeunes - un véhicule haut de gamme).
2 façons de dire "Une vieille automobile" :
"Un tacot" appartient au registre familier.
Et "Une teuf-teuf" (gémination) relève du langage enfantin.
et 8 façons de dire "Une automobile en très mauvais état" :
"Une chiotte", "Une guimbarde" et "Un os" relèvent du registre argotique.
De même que "Un veau" (idiotisme animalier), qui s'applique aux véhicules jugés insuffisamment puissants ou rapides.
"Une poubelle", "Un tape-cul", "Un tas de boue" et "Un tas de ferraille" appartiennent au registre familier.
en athlétisme : "Le tour de chauffe", c'est à dire un tour de piste effectué avant une course, afin de permettre aux athlètes de s’échauffer,
et en sport mécanique : "Le tour de chauffe", "Le tour de formation" ou "Le tour de mise en place" !
C'est à dire un tour de circuit, effectué à vitesse réduite par les participants d'une course avant le départ de celle-ci, afin de leur permettre de vérifier l'état du circuit et les conditions de roulage, de mettre en température le moteur, les pneus et les freins (ils effectuent pour cela des zigzags et des accélérations-freinages), et de s'assurer du bon comportement du véhicule.
Ces deux verbes paronymiques ne doivent en aucun cas être confondus car ils ne veulent absolument pas dire la même chose :
"Rembrailler" (ran-braï-é) s'utilise en effet sous la forme pronominale "Se rembrailler" et signifie, pour les méridionaux : se rhabiller, rajuster ses vêtements.
tandis que "Rembrayer" (ran-brè-yé) ou "Réembrayer" (ré-an-brè-yé) signifie :
ausens propre : embrayer à nouveau, après avoir débrayé.
On dit par exemple : "Avec un parcours aussi sinueux et accidenté, j'ai passé mon temps à débrayer et rembrayer".
et par analogie ou au sens figuré : se remettre à fonctionner.
On dit par exemple : "Après deux mois de confinement j'ai eu du mal à rembrayer".
Telle est le nom anglais que nous impose le constructeur allemand Mercedès-Benz dans ses publicités télévisées d'octobre 2020, pour son opération promotionnelle des 15 et 16 octobre, consacrée à sa gamme de véhicules EQ.
Comme le proclament les affiches et encarts presse de la publicité automobile Hyundai du 1er juillet au 30 septembre 2019.
Mais : "L'AVENIR s'ouvre à vous" !
Au moins cette firme a-t-elle déjà le mérite de ne pas nous avoir imposé comme nombre d'autres - y compris françaises, c'est un comble ! - un slogan (voire une publicité parlée ou écrite) intégralement en anglais.
Telle est le sigle anglais (i-kiou-dai-ye-z)que le constructeur automobile allemand Mercedes-Benz nous impose pour désigner, depuis 2019, sa gamme de véhicules électriques à batterie.
Ce mystérieux "EQ", que pas un consommateur sur 100 ni un français sur 100 000 ne doit connaître, signifie en effet : "Electric Quotient" !
Les choses n'auraient-elles pas été bien plus claires si l'on nous avait parlé d'électromobilité intelligente ?
Il s'agit en effet d'un substantif féminin du langage courant, qui désignait à l'origine une route réservée à la circulation automobile, sur laquelle était bannies les circulations hippomobile et piétonne.
Et depuis plus d'un demi-siècle : une route à chaussées séparées pour chacun des deux sens et sans croisements, conçue pour la circulation rapide des automobiles.
Ou encore, ausens figuré : une voie ou un parcours rapide.
Le mot "Autoroute" est attesté en français depuis au moins 1927, la première "Autostrada" italienne ayant été inaugurée en 1924 à Lainate (Lombardie) (Italie).
L'inauguration du premier tronçon (Milan-Varèse) de l'Autoroute des Lacs, la première autoroute du monde, le 21 septembre 1924, à Lainate (Lombardie), par le roi d'Italie Victor-Emmanuel III de Savoie
On a du reste, un temps, utilisé - en parallèle du mot "Autoroute" - le vocable "Autostrade" (pluriel italien de "Autostrada"), qui appartient aujourd'hui au registre désuet.
Ces différentes locutions désignent toutes la société Renault, un constructeur automobile françaisfondé officieusement le 1er octobre 1898 et officiellement le 25 février 1899, à Boulogne-Billancourt (92) par les frères Louis, Marcel et Fernand Renault.
L'entrée de la société Renault Frères, à Boulogne-Billancourt (92)
Et devenue "Régie Nationale des Usines Renault", lors de sa nationalisation par le GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française), le 15 janvier 1945, après l'arrestation, à la Libération, comme collaborateur, de Louis Renault, son dirigeant, qui meurt en prison avant son procès.
L'industriel français Louis RenaultHerman Goering, Adolf Hitler et Louis Renault, au Salon de l'automobile de Berlin, en 1935 : l'industriel français leur présente le prototype de sa Juvaquatre
Privatisée en 1996, la société s'est ensuite successivement alliée aux constructeurs japonais Nissan, en 1999, et Mitsubishi, en 2017.
Le siège du groupe Renault, à Boulogne-Billancourt (92), de nos jours
Il s'agit du nom de plume du dessinateur et scénariste belge Jean De Mesmaecker, né le 21 décembre 1935 et mort le 30 avril 2017.
Jidéhem signait sous ce pseudonyme créé à partir des initiales de son patronyme : Jean De Mesmaeker, un nom naturellement bien connu des lecteurs de "Gaston Lagaffe".
Monsieur De Mesmaeker dessiné par Jidéhem (Jean De Mesmaeker)
Car Jidéhem fut bien davantage qu’un très précieux collaborateur de Franquin : un auteur à part entière, qui a fait l’essentiel de sa carrière dans l'hebdomadaire belge "Spirou".
Jean De Mesmaeker apprend à dessiner, enfant, en recopiant des aventures de Tintin, avant de suivre les cours de l’Institut Saint-Luc, l’une des écoles d’art belges les plus réputées.
"Ginger"
Très admiratif de Maurice Tillieux, il s’inspire alors de son personnage de "Félix" pour créer une série policière dont le héros est un détective privé du nom de "Ginger".
N°27 de la 12e année (1955) de l'hebdomadaire belge "Héroïc-Albums", avec en couverture "La mort et les 4 petits copains", une aventure de "Ginger", par Jidéhem
Le premier épisode est publié en 1954, alors qu’il n’a pas encore 20 ans, en quatrième de couverture du journal Héroïc-Albums, dirigé par Fernand Cheneval. La disparition de ce magazine, deux ans plus tard, interrompra par la même occasion les aventures de "Ginger". Jidéhem attendra plus de deux décennies pour les reprendre, en 1979, dans Spirou.
Assistant de Franquin
En 1956, Charles Dupuis, le patron du magazine de Marcinelle (banlieue de Charleroi), l’envoie chez André Franquin qui, débordé par ses multiples séries ("Spirou et Fantasio", "Gaston Lagaffe" et "Modeste et Pompon") a besoin d’un assistant.
Jean de Mesmaeker (Jidéhem) et André Franquin, au début des années 1960
"Starter"
En 1957, André Franquin lui confie la chronique automobile qu’il tient dans Spirou avec le journaliste sportif Jacques Wauters (qui l'a lancée en 1952) à travers le personnage de "Starter", un jeune mécano-pilote proposant des "essais voiture" à des lecteurs n’ayant pourtant pas l’âge d’avoir le permis de conduire; que Franquin a créé graphiquement en 1956.
"Starter 1963" : un recueil des chroniques et essais automobiles "Starter" parues dans l'hebdomadaire belge "Spirou", publié en 1962Starter en Fiat Dino, en couverture du n°1556 de Spirou du 8 février 1968
Jidéhem animera la rubrique jusqu'en 1978, illustrant 700 essais ou reportages.
Un fou de bagnoles
Qu’elle soit sportive, familiale ou utilitaire, Jidéhem aimait la voiture sous toutes ses formes. Combien en dessina-t-il tout au long de sa carrière ? Difficile à dire, mais probablement plusieurs milliers. A celles auxquelles il consacra des illustrations dans les pages du journal "Spirou", il convient en effet ajouter toutes celles qu’il glissa dans les planches d’autres dessinateurs, et tout particulièrement André Franquin, en tant qu’assistant spécialisé dans les décors. Ceci étant, les repérer n’était pas difficile : qu’il s’agisse ou non de modèles existants, les bagnoles "à la Jidéhem" se reconnaissaient immédiatement par leurs courbes élégantes et l’impression de dynamisme qui se dégageait d’elles.
Bras droit de Franquin pour "Gaston Lagaffe"
Même si le style de Jidéhem est plus proche de celui de Tillieux que du sien, Franquin a acquis une grande confiance en ce collaborateur discret, au point d’envisager de lui abandonner Gaston, ce qu’il ne fera pas.
Deuxième album demi-format de la série de bande dessinée belge "Gaston Lagaffe" (1963)
Jidéhem se contentera d’aider son mentor pour les décors, mais aussi dans la mise en place des personnages et dans le scénario. Plus de 400 gags de Lagaffe seront ainsi codessinés par Franquin et Jidéhem jusqu’en 1968.
"Gala de gaffes à gogo", album R1 de la série de bande dessinée belge "Gaston Lagaffe", dessiné par André Franquin avec des décors de Jidéhem, et reprenant les albums demi-format 1 ("Gala de gaffes") et 2 ("Gaffes à gogo")
Et pour "Spirou et Fantasio"
Plus indispensable que jamais, l’assistant sera également mobilisé, à la même époque, sur "Les Aventures de Spirou et Fantasio", dont il réalisera les décors de nombreux albums cultes tels que "Le nid des marsupilamis" (1960), "Le Voyageur du Mésozoïque" (1960), "Z comme Zorglub" (1961) ou "QRN sur Bretzelburg" (1966).
Sollicité par d’autres dessinateurs pour des décors, comme Roba pour "La Ribambelle" ou Walthéry pour "Natacha", Jidéhem parviendra néanmoins à dépasser son statut de "super-assistant".
"Sophie"
Alors qu’il a beaucoup misé sur "Starter", qui vit ses propres histoires en marge de ses chroniques automobiles, celui-ci va se faire voler la vedette par un personnage secondaire, une petite fille prénommée "Sophie", comme la propre fille de l’auteur, apparue subrepticement dans "L’oeuf de Karamazout", en 1964.
Son principal trait de caractère, la malice, lui est d’un précieux secours pour déjouer les projets d’affreuses crapules s’intéressant de trop près aux prototypes de son papa inventeur. Vingt et un albums suivront, jusqu’en 1995. Jidéhem s’éloignera alors progressivement d’une bande dessinée franco-belge en mal de renouvellement, dont il fut l’un des plus précieux artisans.
"Ginger" et "Sophie"Sophie, Ginger, Véraline, Starter et Pipette
Comme je l'ai entendu, le 16 septembre 2020, dans le doublage du 7e épisode de la saison 13, consacré au Land Rover IIA 1965, de l'émission britannique "Wheeler dealers : occcasions à saisir", de la chaîne de télévision française RMC Découverte.
Mais : "La suspension est plus CIVILE que militaire" !