"Une poire pour la soif" et "Garder une poire pour la soif".

Une poire
  •  "Une poire pour la soif" est une locution nominale féminine relevant du registre familier.

Elle fait référence à la poire, un fruit plein d'eau et donc juteux, capable d'étancher la soif d'une personne n'ayant pas d'eau.

Et elle désigne, au sens figuré : une chose ménagée ou préservée pour les besoins à venir.

L'expression est apparue au cours du XVIe siècle, faisant de la poire un symbole de la prévoyance et de l'économie.

  • et "Garder une poire pour la soif" est donc une locution verbale signifiant : ménager ou réserver quelque chose pour les besoins à venir ; qu'il s'agisse d'argent, d'aliments, etc.

On dit par exemple : "Tu as les moyens de faire grève en ce moment, toi ?" "Oui, car j'ai toujours une poire pour la soif, au cas où".

Sources : wiktionary.org, dictionnaire.notretemps.com et www.linternaute.fr

"Une espèce" ou "Des espèces".

Ce substantif féminin change de signification en fonction du registre de langue dans lequel il est employé, ainsi que du nombre.

  • au singulier ("Une espèce"), il désigne en effet tout aussi bien, selon le contexte :
    • dans le langage courant :
      • un ensemble d'individus animaux (on parle également de "race") ou végétaux (on parle également de variété"), vivants ou fossiles, à la fois semblables par leurs formes adultes et embryonnaires et par leur génotype, vivant au contact les uns des autres, s'accouplant exclusivement les uns aux autres et demeurant indéfiniment féconds entre eux.

On dit par exemple : "Mon verger compte de nombreuses espèces d'arbres fruitiers".

Ou : "Tout bébé déjà, j'aimais les serpents, quelle que soit leur espèce".

      • la nature propre à plusieurs êtres vivants ou à plusieurs choses, qui permet de les faire entrer dans une classe, une catégorie distincte des autres.

On dit par exemple : "Il y a plusieurs espèces de voyous" ou "Il y a de nombreuses espèces de bombes ou de missiles".

      • dans le domaine juridique : un point précis en litige ; le cas particulier dont il s'agit ; une circonstance, une occurrence.

On dit ainsi : "En l'espèce, nous avons affaire à un pauvre homme, exploité, abusé et battu par sa femme depuis des années".

Et l'on parle de "cas d'espèce".

    • tandis que dans le registre familier, il renforce une injure adressée à quelqu'un.

On dit par exemple : "Tu ne peux pas faire attention, espèce d'incapable ! Le jardinier masse beaucoup mieux que toi !".

    • et dans le registre familier ainsi que dans le registre désuet : l'apparence sensible des choses. Et donc : un genre, une sorte, un type.

On dit par exemple : "Mon chéri, j'ai trouvé une espèce de vieille armoire métallique chez ma grand-mère que j'aimerai installer dans mon bureau. L'armoire, pas ma grand-mère !".

Ou : "J'aimerai acheter une espèce de petite camionnette ou de très grosse voiture, pour ma maison de campagne".

  • tandis qu'au pluriel ("Des espèces"), il désigne, selon le contexte, dans le langage courant :
    • la monnaie fiduciaire (billets) et la monnaie divisionnaire (pièces métalliques) ayant cours légal, que l'on appelle également "le numéraire" ou dans le registre familier "l'argent liquide", voire "le liquide".
    • un mélange de plusieurs plantes ou parties de plantes séchées et divisées en petits fragments pour être utilisé en tisanes.

Sources : Le Robert, www.larousse.fr, www.cnrtl.fr et wiktionary.fr

On n'écrit pas : "Une compote de pêche" !

De la compote de pêches

Mais : "Une compote de pêcheS" !

... ... car il ne s'agit pas d'un plat de poissons !

Cliquer ici pour l'explication du calembour
Il résulte de l’homophonographie entre les deux substantifs féminins « Pêche » désignant respectivement :
  • le fruit comestible à noyau produit par le pêcher, charnu, juteux et sucré, avec une chair jaune, blanche, ou rouge (sanguine), une peau veloutée de couleur jaune ou orange plus ou moins lavée de rose-carmin à rose-saumon ou brune chez les sanguines,

Une pêche

  • et l’activité consistant à capturer des animaux aquatiques.
Des marins pêcheurs en train de déverser le contenu de leur filet sur le pont de leur bateau
© Jean-Marie Goyhenex /Sipa

Donner ou recevoir "Une volée de bois vert".

Cette locution nominale en forme d'idiotisme botanique et d'idiotisme chromatique relève du langage courant.

Et elle désigne :

  • au sens propre :
    • une bastonnade,

On dit par exemple : "J'ai reçu une volée de bois vert en pensionnat lorsque j'ai été surpris en train de m'enfuir en pleine nuit".

    • ou, par extension : une correction, une avoinée (registre argotique), une raclée (registre familier),

On dit par exemple : "Mon fils m'a pris ma voiture sans mon autorisation : je vais lui donner une volée de bois vert à son retour !".

  • et au sens figuré : une vive remontrance, de forts reproches.

On dit par exemple :"Ma prof de maths m'a mis une volée de bois vert en voyant que je l'avais dessinée à poil dans mon cahier".

Sources : wiktionary.org, www.linternaute.fr et www.expressions-francaises.fr

"Être chaud", "Être chaud bouillant" ou "Être chaud patate".

Ces trois locutions verbales relèvent du registre familier.

Et elles signifient toutes, au sens figuré : être excité ou très excité.

"Une dichotomie" et "La dichotomie".

Ce substantif féminin relativement méconnu relève du registre soutenu.

Et il nous vient du grec "dikhotomia" signifiant "division en deux".

  • "Une dichotomie" désigne : une opposition entre deux idées ou deux réalités ; une division de quelque chose en deux éléments que l'on oppose nettement.

L'adjectif qualificatif "dichotomique" signifie ainsi que deux choses s'opposent ou se divisent en deux catégories opposées.

On dit par exemple : "Il existe une véritable dichotomie entre croissance économique et protection environnementale".

  •   et "La dichotomie" :
    • une méthode de division, de subdivision binaire.

On parle par exemple d'un "Tri par dichotomie".

    • une division d'un concept en deux autres concepts qui sont généralement contraires mais complémentaires.
    • en botanique, un mode de croissance des axes végétaux, consistant en une suite de partages en deux rameaux égaux, sans axe principal,

La dichotomie, en botanique (© alamy)

    • en astronomie : l'aspect d'un astre du système solaire dont la surface éclairée visible occupe la moitié du disque,
    • en droit pénal : un partage illicite d'honoraires entre praticiens ou entre médecins et pharmaciens ou laboratoire d'analyses,
    • une opération consistant à couper une chaîne de caractères pour former deux chaînes disjointes.

Sources : Le Robert, www.cnrtl.fr, www.lalanguefrancaise.com et www.larousse.fr

"Se faire avoir dans les grandes largeurs" ou "Se faire avoir jusqu'au trognon".

Ces deux locutions verbales relèvent du registre argotique.

Et elles signifient, au sens figuré : être trompé, abusé, escroqué.

On dit par exemple : "Je me suis fait avoir dans les grandes largeurs en achetant cette bagnole !".

Ou : "Si tu ne veux te faire avoir jusqu'au trognon, crois-moi : quitte cette fille au plus vite !" (idiotisme botanique).

Source : argot.canalblog.com

"En quinconce".

Cette locution adverbiale nous vient du latin "quincunx" ("par cinq").

Et se dit :

  • d'objets disposés par groupes de cinq, dont quatre aux quatre angles d'un carré (ou d'un rectangle), et le cinquième au centre, comme on le voit sur un dé à jouer :

Un quinconce

  • ou d'un ensemble d'éléments alternant sur deux rangs.

Une disposition "en quinconce" est une disposition répétitive d'éléments, ligne à ligne, où chaque ligne est décalée de la moitié d'un élément par rapport à la ligne qui la précède et à celle qui la suit.

Le motif simple du quinconce est ainsi répété sur l'ensemble des éléments disposés.

Semis "en quinconce"

Les fruits ronds sont généralement disposés ainsi dans les cageots.

Ainsi :

  • un quinconce (substantif masculin) est une plantation d'arbres disposés en quinconce ou, par extension : une plantation d'arbres sur plusieurs rangs réguliers,

La plantation "en quinconce"Des arbres plantés "en quinconce"

 

 

  • la formation "en quinconce" était une des tactiques de la légion romaine, évoquée en 1967, par les géniaux Albert Uderzo et René Goscinny dans leur album "Astérix légionnaire,

La formation en quinconce de la légion romaineManoeuvres des légions romaines, dans "Astérix légionnaire" (1967), d'Albert Uderzo et René Goscinny

  • la disposition "en quinconce" est très utilisée en orfèvrerie,
Une boîte de la fin du XVIIIe siècle
Musée du Louvre, 1780
  • elle l'est aussi en héraldique pour représenter des meubles "semés" (sans nombre précis) ; comme par exemple pour un semé de fleurs de lys,
    Un semé de fleurs de lys en quinconce
  • un calcul "en quinconce" est parfois effectué en infographie pour un anticrénelage stochastique,
  • et un serrage "en quinconce", est un serrage appliqué aux roues de voitures fixées par au moins cinq écrous. On serre d'abord un écrou sur deux, afin d'obtenir une mise en place équilibrée de la roue.

Un serrage de roue "en quinconce"

  • La place des Quinconces à Bordeaux : place principale (une des plus grandes d'Europe), donnant sur la Garonne ;

Sources : wikipedia.org et Le Robert

"Le chiendent".

Du chiendent

Le chiendent est une plante vivace herbacée comptant plusieurs espèces appartenant toutes à la famille des Poacées.

Le chiendent le plus courant, le plus invasif et le plus honni des jardiniers est le chiendent commun ou chiendent officinal :

Du chiendent officinal (© Richard Mineault, 2008)
Du chiendent officinal (© Richard Mineault, 2008)

Étymologie

Le nom vernaculaire de chiendent fait référence aux feuilles pointues de la plante, évoquant plus ou moins bien des canines de chiens.

Par une formation insolite, ce mot a apparemment conservé l'ordre des mots du latin médiéval "cani dente" (latin classique "canis dens").

Sources : jardinage.lemonde.fr et wikipedia.org

"Pousser comme du chiendent".

Du chiendent

Cette locution verbale en forme d'idiotisme botanique relève du registre familier.

Elle fait référence au chiendent, une mauvaise herbe qui croît avec vigueur, et dont on il est très difficile de se débarrasser.

Et elle signifie, au sens figuré : croître et se développer avec vigueur, sans que rien ne puisse l'empêcher.

On dit par exemple : "Malheureusement, les émissions de téléréalité poussent comme duchiendent".

Sources : www.lalanguefrancaise.com et wiktionary.org

Qu'est-ce que "La montaison" ?

Ce joli substantif féminin souvent méconnu est polysémique, puisqu'il désigne tout à la fois, selon le contexte :

  • la montée en graines des légumes et végétaux, se traduisant par un allongement rapide des entre-noeuds de la plante constituant une tige dressée florifère.

La montaison des légumes

  • et la migration de certaines espèces de poissons qui remontent les cours d'eau pour aller frayer.

Ainsi par exemple des anguilles.

Ou des saumons, qui quittent le milieu salé pour remonter les fleuves et s'y reproduire.

  • ou : la saison pendant laquelle a lieu cette migration.

Sources : Le Robert et www.larousse.fr

"La guigne", Avoir la guigne", "Quelle guigne !" ou "Se soucier comme d'une guigne" de quelque chose".

  • "La guigne" est un substantif féminin désignant :
    • dans le langage courant : une cerise à chair ferme et sucrée, de couleur rouge foncé ou noire,
Des cerises guigne
Cerisier guigne
    • et dans le registre argotique : la malchance, la poisse.

On dit par exemple : "Fais attention, ce type attire la guigne !".

  • "Avoir la guigne" : jouer de malchance, être très malchanceux, ne vraiment pas avoir de chance.

On dit par exemple : "J'ai la guigne : cela fait deux fois que mon train est en retard cette semaine".

  • "Quelle guigne !" : quelle malchance !

On dit par exemple : "Quelle guigne : la séance est annulée !".

  • et "Se soucier comme d'une guigne" de quelque chose ou de quelqu'un : s'en désintéresser totalement.

On dit par exemple : "Poutine se soucie comme d'une guigne des appels téléphoniques de Macron".

Sources :