"Un blanc-matignon".

Des blancs-matignon de Guadeloupe (97-1)

Cette locution nominale masculine relève du langage courant.

Et elle désigne : un membre d'une communauté, présente dans l’archipel guadeloupéen depuis le 18e siècle et qui, parce qu’elle ne s’est pas (ou très peu) mélangée aux autres composantes de la société locale, s’est singularisée.

Cette communauté existe toujours aujourd'hui et ses membres ont un fief, situé sur le territoire de la commune du Moule, à une quarantaine de kilomètres de Pointe-à-Pitre (97-1), dans la région des Grands Fonds.

Une histoire singulière

Fuyant la répression contre les propriétaires d’esclaves, après la première abolition de 1794, ces anciens colons d’origine européenne se sont repliés dans une région escarpée et difficile d’accès.

Le premier d’entre eux, Léonard Matignon dit "La Creuse", a donné son nom à tous ceux qui l’ont accompagné et suivi. Ils ont fait souche et leurs descendants ne passent pas inaperçus.

Aujourd’hui, à part leur origine et la couleur de leur peau, ces "Blancs-Matignon" n’ont pas grand-chose de commun avec les Békés de Martinique (97-2) ou les Blancs pays de Guadeloupe (97-1), souvent d’ascendance noble, grands propriétaires terriens, qui possèdent, jusqu’à ce jour, un rôle central dans l’économie des Antilles.

D’ailleurs, les "Blancs-Matignon" sont désignés comme des "petits Blancs". Depuis plus de deux siècles, ils vivent isolés et pauvres, en toute discrétion, ce qui a favorisé des fantasmes sur leur identité. Ils restent méconnus et secrets de réputation.

Source : la1ere.francetvinfo.fr