"La chirurgie bariatrique".

La "chirurgie bariatrique", également appelée "chirurgie de l'obésité", a pour but de modifier la façon dont les aliments sont absorbés par le système digestif.

Elle consiste à restreindre l'absorption des aliments, diminuant, de fait, l'apport calorique journalier. Et constitue à ce titre un remède chirurgical à l'obésité.

Indications

La chirurgie bariatrique est une technique lourde, réservée aux personnes réunissant les trois critères suivants :

  • souffrant d'obésité massive, caractérisée par un IMC supérieur à 40, ou d'obésité sévère (IMC supérieur à 35) associée à au moins une complication pouvant être améliorée grâce à la chirurgie,
  • pour lesquels différentes tentatives de régime amaigrissant ont échoué,
  • ne présentant aucune contre-indication à la chirurgie ou l'anesthésie générale.

Le protocole comporte normalement un suivi pluridisciplinaire - endocrinologue, chirurgien digestif ou viscéral, psychiatre ou psychologue, diététicien-nutritionniste - avant et après l'acte chirurgical.

La consultation psychiatrique a pour but de repérer les éventuelles contre-indications que sont, en particulier, les troubles du comportement alimentaire : boulimie ou autre. Néanmoins, une étude pratiquée en France a montré l'inégalité de la qualité du suivi en fonction des équipes, parfois même le non-respect des protocoles et des contre-indications.

Types d'intervention

La chirurgie bariatrique, ou chirurgie de l'obésité, regroupe un ensemble de techniques qui modifie l’anatomie du système digestif.

Elles peuvent être classées en deux types principaux d’interventions :

  • les techniques restrictives, visant à réduire la capacité gastrique, c’est-à-dire le volume utile de l’estomac, et/ou, à réduire la vitesse de vidange de l'estomac afin d'obtenir un sentiment de satiété plus rapidement :
    • l'anneau gastrique ajustable,
    • la gastroplastie verticale calibrée, bandée par agrafage (de moins en moins pratiquée),
    • la gastrectomie longitudinale ("Sleeve").
  • les techniques mixtes, associant à cette restriction gastrique la création d’un système de dérivation dans le tube digestif afin de diminuer l’absorption des éléments nutritifs par l’intestin :
    • la dérivation biliopancréatique.

Ces techniques sont généralement pratiquées par coelioscopie (ou "laparoscopie"), plus rarement, pour raisons de sécurité, par incision de la paroi abdominale ("laparotomie").

Et la durée de l’hospitalisation est de 2 à 10 jours.

Résultats

L'efficacité de la chirurgie bariatrique sur la perte de poids est à peu près constante et elle diminue sensiblement la mortalité et la morbidité cardio-vasculaires et générales des patients obèses.

La perte de poids peut atteindre parfois 40 % du poids initial. Cette réduction pondérale s'accompagne d'une amélioration de l'hypertension artérielle, du bilan lipidique et la guérison d'un diabète pré-existant dans plus de trois-quart des cas.

L'amélioration de la glycémie est très précoce, avant même toute perte de poids. De même, la chirurgie prévient la survenue d'un diabète de type 2.

Efficacité comparée des techniques

L’analyse des données disponibles indique que les différentes techniques de chirurgie bariatrique sont efficaces.

Dans l’ensemble, les techniques mixtes, associant restriction gastrique et malabsorption intestinale, sont plus efficaces que les interventions qui ne font que réduire la capacité gastrique.

Les techniques laparoscopiques offrent quant à elles de nombreux avantages, comme une réduction de la durée d’hospitalisation, bien qu’elles ne soient pas exemptes de complications. Seules deux approches laparoscopiques sont assez au point et leurs effets assez connus pour ne plus être considérées comme expérimentales.

Importance d'un suivi ultérieur

Les patients subissant une importante perte de poids doivent être suivis annuellement par une équipe multidisciplinaire qui, en plus de l’équipe chirurgicale (notamment attentive aux complications précoces et tardives), inclut des nutritionnistes, des psychologues et des médecins spécialistes.

Une chirurgie plastique est souvent nécessaire.

La récidive de l'obésité peut se voir dans un peu moins d'un cas sur 10 sur le long terme.

Certains médicaments toxiques pour l'estomac devront être si possible évités à vie : aspirine, anti-inflammatoires, corticoïdes.

Engagement du patient

La réussite de l'opération dépend du respect par le patient de 3 engagements :

  • le changement durable de ses habitudes alimentaires et la pratique régulière d'une activité physique,
  • la prise quotidienne à vie de compléments en vitamines, en minéraux et en oligoéléments,
  • un suivi médical annuel à vie avec l'équipe pluridisciplinaire.

Vécu personnel

Ayant pour ma part failli mourir après avoir perdu 2,7 litres de sang (!) au lendemain d'une gastrectomie longitudinale, et repris en 6 mois les 34 kilos perdus, je m'abstiendrai de dire ce que je pense de ce type d'intervention.

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