Ces deux substantifs masculins du langage courant sont synonymes lorsqu'ils désignent :
- ce qui reste, subsiste d'un ensemble auquel on a retranché une partie.
On dit par exemple : "Je lègue le restant/reste de ma fortune à mes cousins".
Ou : "Le restant/reste de l'année je suis dans le Sud de la France".
- un élément ou une partie subsistant d'un ensemble dont l'intégrité ou la totalité n'a pu être conservée.
On dit par exemple : "Le malheureux n'avait plus sur lui qu'un restant/reste d'uniforme".
Ou : "La maison était abandonnée depuis des années et ne possèdait plus qu'un restant/reste de toiture".
- ou : une partie des aliments d'un repas qui n'ont pas été consommés (également appelés "Reliefs").
On dit par exemple : "Il y a un restant/reste de soupe, si cela te dit ?".
Ou : "Je mangerais bien ce restant/reste de gâteau au chocolat si personne d'autre n'en veut".
En revanche, le mot "Restant" ne peut remplacer le mot "Reste" :
- en arithmétique :
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- "Le reste d'une soustraction" (résultat d'une soustraction),
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- "Le reste d'une division" (somme ou chiffre qui demeure, lorsque le dividende n'est pas divisé exactement par le diviseur),
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- "Le reste d'une série" (somme de la série restante, après suppression de tous les termes qui précèdent un terme déterminé),
- en science politique :
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- "Le reste" désigne le nombre de suffrages exprimés qui, dans un scrutin à la représentation proportionnelle, n'ont pas été utilisés pour répartir les sièges. Les sièges non encore attribués sont alors attribués aux listes auxquelles il demeure les plus forts restes.
- ainsi que dans les différentes locutions ou expressions suivantes :
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- "Au reste" (registre soutenu) ou "Du reste" (d'ailleurs, en outre),
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- "Comme le reste" (comme beaucoup d'autres choses),
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- "De reste" (plus qu'il n'en faut) (registre désuet),
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- "Demander son reste" (demander la monnaie qui vous revient) (registre désuet),
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- "Et le reste" ou "Et tout le reste" (et caetera, et ce qui s'ensuit (registre populaire), et tout le bataclan (registre familier), et tout le saint frusquin (registre familier), et tout le tremblement (registre familier)),
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- "Être en reste (avec quelqu'un)" (devoir encore quelque chose, être débiteur, redevable envers cette personne),
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- "Faire le reste" (compléter une action afin d'atteindre le résultat espéré),
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- "Fermer les yeux sur le reste ou sur tout le reste" (tout ce que l'on estime sans importance par opposition à un élément que l'on désire mettre en valeur),
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- "Jouir de son reste" (jouir du peu de temps qu'il reste à vivre ; jouir d'une situation agréable qui va se terminer),
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- "Jouer son reste" (utiliser ses dernières ressources) (registre désuet),
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- "Ne pas demander son reste" (s'en tenir là, ne pas insister lorsque l'on se trouve dans une situation délicate ou périlleuse et préférer se retirer rapidement),
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- "Pour le reste" ou "Quant au reste" (en ce qui concerne ce dont il n'a pas été fait mention),
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- "Ne pas vouloir demeurer ou être être en reste (avec quelqu'un)" (vouloir être avec lui sur un pied d'égalité ; avoir toujours quelque chose à répondre, ne pas être pris au dépourvu) (sens figuré).
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- "Avoir de beaux restes" ou "Avoir de jolis restes" (demeurer physiquement beau/belle, en dépit du temps écoulé),
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- "Avoir l'art d'accommoder les restes" (savoir à merveille préparer de savoureux nouveaux plats en utilisant la partie des aliments d'un repas qui n'ont pas été consommés),
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- "Des restes de nourriture", "Manger les restes" (la partie des aliments d'un repas n'ayant pas été consommés),
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- "Des restes humains" ou "Les restes d'une personne" (le corps d'une personne décédée et enterrée depuis longtemps),
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- "Les restes d'un édifice ou d'un monument" (les ruines ou les vestiges),
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- ou "Se contenter des restes" (ne pas être regardant, accepter ce que les autres ont refusé ou déjà utilisé).
Source : www.cnrtl.fr