"Le syndrome de Hikikomori".

Cette appellation est utilisée au Japon, pour désigner l'état psychosocial et familial concernant les personnes - principalement des hommes, à plus de 70% - vivant coupées du monde et des autres, cloîtrées le plus souvent dans leurs chambres pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, et ne sortant que pour satisfaire aux impératifs des besoins corporels.

Ces individus se sentent en effet tellement accablés par la société, en ayant le sentiment de ne pas pouvoir atteindre leurs objectifs de vie, que leur réaction consiste à s'isoler du monde qui les entoure.

Le terme japonais de "Hikikomori" définit très précisément une personne ne s’étant pas rendue à l’école ou au travail pendant au moins six mois et n’ayant eu, pendant cette période, aucune réelle interaction avec quiconque hors du cercle familial.

Et ce phénomène est loin d'être marginal, puisque, selon une étude (*) publiée par le gouvernement japonais le 26 mars 2019, 613.000 Japonais âgés de 40 à 64 ans vivent entièrement coupés de la société, restant chez eux plus de six mois d’affilée.

Un hikikomori japonais

On considérait jusque récemment que cet état concernait principalement des adolescents et des personnes de moins de 30 ans mais le Japon vieillissant constate avec effroi l'existence d'un nombre croissant de hikikomori plus âgés, qui se cloîtrent pendant des périodes plus longues.

"Le nombre est plus élevé que ce que nous imaginions. Et le phénomène des hikikomori ne concerne pas que les jeunes", a ainsi déclaré à l’AFP un responsable du gouvernement chargé de cette étude.

La durée d'isolement également tend à s'accroître, puisqu'environ la moitié des personnes prises en compte dans l’enquête s’étaient isolées pendant plus de... sept ans !

Et le nombre total évalué par l’enquête est supérieur à celui des hikikomori de moins de 39 ans, estimé lui à 541.000 par une étude similaire du gouvernement diffusée en 2016.

Deux jeunes hikikomori japonaisLa chambre d'un jeune hikikomori japonais

 

"Les données du gouvernement viennent corroborer notre propre enquête, selon laquelle il existe un grand nombre de personnes plus âgées dans cette situation", a déclaré à l’AFP Rika Ueda, qui travaille pour une ONG de soutien aux parents d’enfants hikikomori. "Mais nous ne nous rendions pas compte qu’il en existait parmi les sexagénaires", a-t-elle ajouté.
"Cela montre que la société japonaise est dure. Les hikikomori préfèrent rester à la maison plutôt que de rencontrer du monde", explique Mme Ueda, qui estime que le conformisme et la culture du tout travail du Japon exercent des pressions très fortes.

Sur un sujet contigu, je me permet de vous recommander la lecture de mes articles consacrés à :

(*) : 5.000 personnes âgées de 40 à 64 ans ont été interrogées à travers le Japon entre le 7 décembre et le 24 décembre 2018, sur leurs habitudes de vie, dont 65% ont répondu. En plus de ces personnes 2.812 adultes vivant avec elles ont été questionnées.

Sources : wikipedia.org, french.almanar.com.lb et AFP (Agence France Presse)

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.