"On peut s'immoler autrement que par le feu !".

Contrairement à ce que l'on pense souvent, en effet, "s'immoler par le feu" ou "une immolation par le feu" ne constituent en aucune façon des pléonasmes.

Il s'agit de se sacrifier en se donner la mort pour ses convictions politiques ou ses croyances religieuses afin d'exprimer son point de vue et d'éveiller les consciences. Mais ce sacrifice peut parfaitement se faire autrement que par le feu. On peut ainsi s'immoler par l'eau en se jetant du haut d'un pont. Ou par le fer, en s'éventrant, à l'instar des officiers japonais à la fin de la guerre du Pacifique, qui avaient coutume de s'ouvrir transversalement le ventre avec un sabre ou un poignard. Cette pratique d'origine chinoise est appelée "seppuku". Mais nous la connaissons généralement davantage sous son nom japonais de "hara-kiri".

La confusion provient évidemment de la puissance des images (le fameux "choc des photos"du magazine Paris Match) de ces militants protestataires périssant par les flammes en public après s'être volontairement mis le feu.

  • D'abord, naturellement, celle de Thich Quang Duc, le moine vietnamien qui fit basculer l'histoire de son pays, le 11 juin 1963 en se sacrifiant par le feu au beau milieu d'un carrefour de Saïgon (Vietnam), afin de protester contre la répression anti-boudhiste. Les photos de sa mort atroce, réalisée par le jeune photographe américain Malcolm Browne, lauréat du prestigieux prix annuel World Press Photo 1963, firent le tour du monde. Et elles choquèrent à ce point le président Kennedy, qu'il ordonna aussitôt une reconsidération radicale de la politique étrangère au Vietnam et déclara : "Aucune photo d'actualité n'a jamais généré autant d'émotion au niveau mondiale que celle-ci".
  • Mais aussi celle de l'étudiant tchécoslovaque Jan Palach, s'immolant à Prague (Tchécoslovaquie), le 16 janvier 1969, afin de protester contre l'invasion de son pays par l'URSS.
  • Celle du jeune étudiant diplômé tunisien Mohamed Bouazizi, devenu marchand de fruits et légumes occasionnel, s'immolant à Sidi Bouzid (Tunisie), le 17 décembre 2010, après que la police lui ait, encore une fois, confisqué son étal.
  • Ou encore de ces 152 moines, nonnes et laïcs des régions nord-est (Amdo) et est (Kham) du Tibet (actuelles provinces chinoises du Gansu, du Sichuan et du Qinghai), protestant contre l'oppression chinoise, entre 2009 et 2017.

Source : wikipedia.org

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