Et pas : "Une fin heureuse" !
Cette formule de "UN happy end" est en effet d'autant plus inepte à mes yeux que :
- s'agissant d'un type de "Fin", le féminin "UNE" aurait, à tout le moins, davantage convenu,
- et que les anglophones n'utilise pas l'expression "Happy end"... mais "Happy ending" !
Mais après tout, "La fin heureuse" d'une histoire, notamment dans les films, est elle-même une spécialité états-unienne inepte, Hollywood ayant toujours eu tendance à privilégier ce type de fin, quitte à modifier la fin originale d'oeuvres adaptées au cinéma ou de films étrangers !
Ainsi de l'un de mes films français préférés, "Le grand bleu", de Luc Besson (1988), pour lequel la version états-unienne, "The big blue", ne montre pas Jacques Mayol ( Jean-Marc Barr) se laisser attirer par un dauphin, dans l'obscurité de l'océan qui le fascine, suivant ainsi le même chemin que son père et son ami Enzo Molinari (Jean Réno) avant lui... mais remonter à la surface pour jouer avec un dauphin !
Cette tendance aux fins heureuses a naturellement été la source de plusieurs conflits entre réalisateurs et producteurs, ces derniers estimant généralement qu'une fin heureuse serait plus vendeuse que la fin pessimiste voulue par le réalisateur, ce dernier ne parvenant généralement à faire connaître la fin qu'il avait prévue que des années plus tard grâce à la parution d'une version d'auteur ("Director's cut").
Deux de mes films états-uniens préférés font partie des cas les plus célèbres de ce genre de conflit :
- "Blade Runner" de Ridley Scott (1982),
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- La version "fin heureuse" (avec des images inédites du "Shining" de Stanley Kubrick) :
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- et un petit récapitulatif de l'ensemble des versions de ce film culte :
- et "Brazil" de Terry Gillian (1985) :
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- La version "fin heureuse" privilégiée par le studio :
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- et la fin voulue par Terry Gilliam :
Le plus souvent, la fin heureuse tourne à l'avantage du héros ou de l'héroïne : les personnages confrontés à des dangers et difficultés, survivent et accomplissent leur mission. Et s'ils sont amoureux, ils parviennent à concrétiser leur amour.
Mais il arrive également que la fin heureuse se limite à un message optimiste, comme c'est le cas à la fin d'"Autant en emporte le vent" où, malgré la fin de sa relation avec Rhett Butler, Scarlett O'Hara déclare : "Après tout, demain est un autre jour !".
Source : wikipedia.org et monfilmculte.com