"De cape et d'épée".

Cette locution adjectivale en forme d'idiotisme textile relève du langage courant.

Et elle désigne un genre littéraire et un genre cinématographique, tous deux dérivés des oeuvres littéraires du XIXe siècle, elles-mêmes inspirées des bretteurs du XVIIe siècle :

  • le roman de cape et d'épée est une forme de roman dit populaire. Cette forme se retrouve dans le cinéma et le jeu de rôle.C’est un roman historique, dont l'histoire se déroule pour l’essentiel entre les XVe et XVIIIe siècles, qui privilégie les péripéties, les rebondissements et le suspense, et qui accorde une place importante aux duels et à l’escrime. Les premiers romans de cape et d’épée ont été publiés sous forme de feuilletons dans la presse populaire au XIXe siècle.
  • il s’agissait à l'origine de la comédie de cape et d'épée, un genre dramatique représenté par des auteurs comme Scarron et Thomas Corneille, et fidèlement adapté de la Comedia de capa y espada espagnole, une sorte de drame domestique fortement intriguée et remplie d’imbroglios très compliqués et féconds en événements tragiques.

Les personnages portaient une cape et une épée, symboles de la fonction ou de l'état d'une personne, qui marquaient sa position et son rang.

On appela, ensuite, par abus de langage, "drames de cape et d’épée" des pièces à effets violents, à incidents tumultueux et où de grands coups d’épée tranchaient les situations et l’on appliqua le même nom aux romans d’aventures mettant en oeuvre des procédés analogues.

Le nom générique "De cape et d'épée" est dû au romancier français Ponson du Terrail mais aussi au roman d’Amédée Achard, "La Cape et l'Épée", en 1875.

  • le film de cape et d'épée est un genre cinématographique ayant pour contexte les époques allant du Moyen Âge à la veille de la Révolution française, en passant par la Renaissance, les guerres de religion, les siècles de Louis XIII et de Louis XIV.

Ce sous-genre du film historique a très tôt fait l’objet de différentes adaptations, inspirées par des oeuvres littéraires du XIXe siècle d'Edmond Rostand, de Paul Féval et surtout d'Alexandre Dumas.

L'oeuvre fondatrice du genre, en France, pourrait être "L'assassinat du duc de Guise", en 1908.

Et en 1921, Henri Diamant-Berger réalise la première grande adaptation des "Trois Mousquetaires", avant que tous les classiques ne soient adaptés : "Le Bossu", "Le Capitaine Fracasse", etc.

Si le genre est peut-être traité avec moins d'éclat qu'en Amérique, il est culturellement plus proche de la réalité : les Français introduisent la pointe de paillardise qui fait défaut aux États-uniens et surtout, les réalisateurs peuvent tourner en décors naturels, dans maints châteaux historiques ou demeures authentiques.

Ce genre connut en France ses plus grandes heures de gloire au cours des années 1950-1960. Deux oeuvres à la Libération, "Le Bossu" (1944) de Jean Delannoy et "Le Capitan" (1946) de Robert Vernay, amorcèrent en effet le genre.

    • Mais c'est surtout Gérard Philipe qui a ouvert la voie avec sa célèbre incarnation de "Fanfan la Tulipe" en 1952 de Christian-Jaque en 1952.
    • Georges Marchal prit ensuite le relais avec "Les Trois Mousquetaires" d'André Hunebelle (1953), "Le Vicomte de Bragelonne" de Fernando Cerchio (1954), "Les Aventures de Gil Blas de Santillane" de René Jolivet et Ricardo Munoz Suay (1956).
    • Avant de céder la place, dès 1957, à Jean Marais qui fut le héros de "La Tour, prends garde !" de Georges Lampin (1957) et enchaîna avec "Le Bossu" et "Le Capitan" en 1960, "Le Capitaine Fracasse" et "Le miracle des loups" en 1961 et "Le masque de fer "en 1962.

Affiche du film français "Le miracle des loups" d'André Hunebelle (1961)

    • C'est enfin Gérard Barray qui, apparaissant dans un second rôle auprès de Jean Marais dans "Le Capitaine Fracasse", prit la relève, principalement dans des réalisations de Bernard Borderie : "Les Trois Mousquetaires" (1961), "Le Chevalier de Pardaillan" (1962), "Hardi ! Pardaillan" (1964) et "Scaramouche" d'Antonio Isasi-Isasmendi (1963).

Le réalisateur français André Hunebelle est assurément l'un des maîtres du genre et Claude Carliez le maître d'armes de la plupart des films du genre.

Dans le genre, on trouve également des déclinaisons humoristiques comme "Cadet Rousselle" d'André Hunebelle (1954) ou historiques comme "Cartouche" de Philippe de Broca et "Mandrin, bandit gentilhomme" de Jean-Paul Le Chanois (1962). Sans oublier la saga sentimentale d'"Angélique, Marquise des anges" de Bernard Borderie (5 films entre 1964 et 1968).

Plus récemment, c'est en France que le genre trouva un nouveau souffle grâce aux deux adaptations réalisées avec succès par Jean-Paul Rappeneau (qu'il avait déjà brillamment abordé en 1971 avec "Les Mariés de l'an II") : "Cyrano de Bergerac" avec Gérard Depardieu (1990) et "Le hussard sur le toit" avec Olivier Martinez (1995). Philippe de Broca tourna une nouvelle version du "Bossu" avec Daniel Auteuil et Fabrice Luchini (1997). Et une version féminine, "La Fille de d'Artagnan" avec Sophie Marceau, réalisée par Bertrand Tavernier en 1994, renforça ce nouvel élan, que confirma la version plus moderne de "Fanfan la Tulipe", réalisée par Gérard Krawczyk (2003).

En revanche, quelques tentatives comiques s'apparentant vaguement au genre n'attirèrent pas beaucoup de public et semblèrent même signifier un coup d'arrêt au retour du film de cape et d'épée inauguré dans les années 1990 : "Le Libertin" de Gabriel Aghion (2000), le lamentable "Blanche" de Bernie Bonvoisin (2002) ou "Les aventures de Philibert, capitaine puceau" de Sylvain Fusée (2011).

De nombreux feuilletons télévisés ont également abordé le genre : "Thierry la Fronde" (1963), "Le chevalier Tempête" (1967), "Lagardère" (1967), "Thibaud ou les croisades" (1968), "D'Artagnan" (1969), "Quentin Durward" (1971), "La dame de Monsoreau" (1971), "Mandrin" (1972), "La Révolte des haïdouks" (1972), "La Juive du château Trompette" (1974), "D'Artagnan amoureux" (1977), "Gaston Phébus" (1978) ou "Le Chevalier de Pardaillan" (1988).

Aux États-Unis

Dans le cinéma anglo-saxon, on trouve trois grands cycles de films de cape et d'épée :

    • la période 1920-1929 de Douglas Fairbanks : "Le signe de Zorro", "Les Trois Mousquetaires", "Robin des Bois", etc.
    • la période 1935-1941 d'Errol Flynn : "Capitaine Blood", "Les aventures de Robin des Bois", etc.
    • les années 1950 avec "Ivanhoé", "Le vagabond des mers", etc.

Dans le registre cocasse, il faut citer "L'étroit mousquetaire" du français Max Linder (1922). Ainsi que les deux films de George Sidney : "Les Trois Mousquetaires" (1948) et "Scaramouche" (1952).

Dans les années 1970, Richard Lester marqua un retour fougueux au genre avec "Les Trois Mousquetaires" (1973), "On l'appelait Milady" (1974) et "Le Retour des Mousquetaires" (1988);

Et l'une des dernières réalisations anglo-saxonnes du genre est "L’homme au masque de fer" de Randall Wallace (1998).

Sources : wikipedia.org et wiktionary.org

Ne dites pas : "Cet acteur n'a pas beaucoup de comédies" ni "Ce réalisateur n'a pas fait de film policier" !

Mais plutôt :

  • "Cet acteur n'a pas TOURNÉ beaucoup de comédies",
  • et : "Ce réalisateur n'a pas RÉALISÉ de film policier" ou "Ce réalisateur n'a pas TOURNÉ de film policier" !

"Un trucage", "Un truquage" et "Une truquerie".

Ces différents substantifs désignent : la falsification, le fait de truquer, de falsifier quelque chose pour tromper quelqu'un.

Ainsi que le résultat de cette action.

Et notamment un procédé technique, notamment utilisé par les illusionnistes, permettant, par des moyens artificiels, de donner l'illusion d'une réalité visuelle ou sonore.

Au cinéma, l'illusion d'optique obtenue par des procédés techniques divers (ralenti, accéléré, surimpression, transparence, etc.) est appelé "Effet spécial".

On dit par exemple :

  • "Les trucages de ce magicien sont exceptionnels !",
  • "Cette scène incroyable a été réalisée sans truquages !",
  • et : "Cette image m'intrigue : je soupçonne une truquerie".

Source : www.cnrtl.fr

Pourquoi dire : "Un close-up" ?

L'acteur états-unien Charles Bronson, en gros plan, dans le film de Sergio Leone "Il était une fois dans l'Ouest" (1968)

Et pas simplement : "Un gros plan" !

C'est à dire : au cinéma ou en photographie, un cadrage à la valeur esthétisante maximale, qui isole une partie du corps humain (bras, torse, visage, etc.) ou un objet, afin de mieux en dévoiler les qualités ou les défauts.

Sources : wikipedia.org et

"Un bout d'essai" et "Tourner un bout d'essai".

Un chef d'audition ("directeur de casting") faisant passer une audition ("un casting")

"Un bout d'essai" est le test qu'effectuent les comédiens lorsqu'ils interprètent une scène devant la caméra afin de se faire engager pour le rôle par le metteur en scène ou le chef d'audition ("directeur de casting").

On dit par exemple : "Pour son premier long-métrage, en 1959, "Les quatre cent coups", le réalisateur français François Truffaut avait fait tourner un bout d'essai au jeune Jean-Pierre Léaud, alors âgé de 14 ans, en vue d'interpréter Antoine Doinel".

Sources : wikipedia.org et www.linternaute.fr

Pourquoi dire : "Un casting director" et même "Un directeur de casting" ou "Une directrice de casting" ?

Un chef d'audition ("directeur de casting") faisant passer une audition ("un casting")

Et pas, en français : "Un chef d'audition" !

C'est à dire : une sorte de chasseur de têtes de comédiens, qui, pour le compte d'un réalisateur, repère, procède à des essais puis sélectionne les comédiens qui lui paraissent convenir pour un rôle pour les besoins d'un film, d'un spectacle ou d'une publicité.

Sources : www.cidj.com et www.cpnef-av.fr

Pourquoi dire : "Un clap" ?

Une claquette ("clap") de cinéma

Et pas : "Une claquette" !

Ce mot polysémique français désigne en effet, tout aussi bien que le terme anglais "Clap", l'outil utilisé lors du tournage d'un film, au début de chaque plan ou séquence de tournage :

  • afin d'identifier les plans et numéroter leurs prises,
  • et afin de faciliter la synchronisation ultérieure de l'image et du son, au montage, ceux-ci étant enregistrés sur des supports séparés.

Il s'agit d'un outil de cinéma, composé de deux planchettes reliées par une charnière, que l'on filme en train d'être rabattu, en enregistrant simultanément le son du claquement sec.

Sources : wikipedia.org et wiktionary.org

Ne dites pas : "Faire un plan en extérieur" ni "Faire un plan en studio" !

Mais : "TOURNER un plan en extérieur" ou "RÉALISER un plan en extérieur" !

"Tourner un plan en extérieur"

Et : "TOURNER un plan en studio" ou "RÉALISER un plan en studio" !

Pourquoi dire : "Vas-y, fais un slow motion !" ?

L'antiquaire français Julien Cohen, acheteur dans l'émission "Affaire conclue", présentée par Sophie Davant, sur la chaîne de télévision publique française France 2

Comme a pu le déclarer, le 25 mai 2021, l'antiquaire français Julien Cohen, dans l'émission "Affaire conclue", présentée par Sophie Davant, sur la chaîne de télévision publique française France 2.

Et pas : "Vas-y, fais un RALENTI !" !

Certes, je reconnais bien volontiers que Julien Cohen a poursuivi sa phrase par ce mot français, en précisant : "Vas-y, fais un slow motion, un ralenti !"... mais pourquoi donc commencer par utiliser ce terme anglais qu'une immense majorité de spectateurs français ne connaît pas ?

Pourquoi dire : "Un happy end" ?

L'actrice états-unienne Meg ryan et l'acteur états-unien Billy Crystal, dans le film états-unien "Quand Harry rencontre Sally", de Rob Reiner (1989)

Et pas : "Une fin heureuse" !

Cette formule de "UN happy end" est en effet d'autant plus inepte à mes yeux que :

  • s'agissant d'un type de "Fin", le féminin "UNE" aurait, à tout le moins, davantage convenu,
  • et que les anglophones n'utilise pas l'expression "Happy end"... mais "Happy ending" !

Mais après tout, "La fin heureuse" d'une histoire, notamment dans les films, est elle-même une spécialité états-unienne inepte, Hollywood ayant toujours eu tendance à privilégier ce type de fin, quitte à modifier la fin originale d'oeuvres adaptées au cinéma ou de films étrangers !

Ainsi de l'un de mes films français préférés, "Le grand bleu", de Luc Besson (1988), pour lequel la version états-unienne, "The big blue", ne montre pas Jacques Mayol ( Jean-Marc Barr) se laisser attirer par un dauphin, dans l'obscurité de l'océan qui le fascine, suivant ainsi le même chemin que son père et son ami Enzo Molinari (Jean Réno) avant lui... mais remonter à la surface pour jouer avec un dauphin !

Cette tendance aux fins heureuses a naturellement été la source de plusieurs conflits entre réalisateurs et producteurs, ces derniers estimant généralement qu'une fin heureuse serait plus vendeuse que la fin pessimiste voulue par le réalisateur, ce dernier ne parvenant généralement à faire connaître la fin qu'il avait prévue que des années plus tard grâce à la parution d'une version d'auteur ("Director's cut").

Deux de mes films états-uniens préférés font partie des cas les plus célèbres de ce genre de conflit  :

  • "Blade Runner" de Ridley Scott (1982),
    • La version "fin heureuse" (avec des images inédites du "Shining" de Stanley Kubrick) :
    • et un petit récapitulatif de l'ensemble des versions de ce film culte :
  • et "Brazil" de Terry Gillian (1985) :
    • La version "fin heureuse" privilégiée par le studio :
    • et la fin voulue par Terry Gilliam :

Le plus souvent, la fin heureuse tourne à l'avantage du héros ou de l'héroïne : les personnages confrontés à des dangers et difficultés, survivent et accomplissent leur mission. Et s'ils sont amoureux, ils parviennent à concrétiser leur amour.

Mais il arrive également que la fin heureuse se limite à un message optimiste, comme c'est le cas à la fin d'"Autant en emporte le vent" où, malgré la fin de sa relation avec Rhett Butler, Scarlett O'Hara déclare : "Après tout, demain est un autre jour !".

Source : wikipedia.org et monfilmculte.com