"Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait".

Cette citation de l'imprimeur et humaniste français Henri II Estienne (1528-1598), extraite de son recueil "Les prémices ou le premier livre des proverbes épigrammatisés" (ou "Des épigrammes proverbiales rangées en lieux communs"), paru en 1594, m'a longtemps semblé très pertinente.

Quel monde idéal nous aurions pu avoir, en effet, si seulement les jeunes (catégorie à laquelle j'appartenais alors) avaient déjà de l’expérience et si les vieux (dont j'allais, un jour, grossir les rangs) avaient encore de la force !

Fort heureusement, me semble-t-il, les jeunes d'aujourd'hui (dont je ne suis malheureusement plus, je suis né en 1961) en savent d'avantage. Si tant est, du moins, qu'ils le souhaitent. Par exemple en exploitant les fantastiques ressources offertes par la toile, auxquelles l'enfant et l'adolescent dévoré de questions et de curiosité que j'étais aurait naturellement rêvé d'avoir accès.

Et les vieux peuvent. Plus longtemps. Et en bien meilleure forme qu'autrefois. Quelle satisfaction là encore ! Combien de fois, n'ai-je entendu, enfant, les adultes parler d'une personne, disparue "sans avoir profité longtemps de sa retraite", donc mort peu après 65 ans. Tandis qu'aujourd'hui on demande couramment de quoi est mort celui qui est décédé avant 75 ans, si ce n'est plus, sans guère imaginer qu'il puisse s'agir de simple vieillesse.

Collégien au début des années 1970, je faisais figure de phénomène en ayant toujours mon arrière-grand-mère de plus de 80 ans. Mais n'étonne plus personne aujourd'hui en disant que ma mère, née en 1933, prend régulièrement l'avion pour rendre visite à ma soeur aux États-Unis d'Amérique, en Chine ou au Mexique, au gré des mutations de mon beau-frère. Ou que mon père, né en 1934, prend plusieurs fois par an sa voiture, pour aller en vacances dans sa maison de Dordogne (24).

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