Cette locution nominale masculine en forme d'idiotisme animalier relève du registre familier.
Et elle désigne, par analogie, au sens figuré : une personne active la nuit, aimant vivre la nuit.
Appartenant à cette catégorie depuis plus de 40 ans, je me suis tellement reconnu dans l'article d'un blogue québecois, mis en ligne le 8 septembre 2015 et intitulé "8 choses à savoir sur ton ami qui est un oiseau de nuit", que je m'en suis très largement inspiré pour rédiger le présent article.
L'oiseau de nuit appartient à cette espèce d'individu qui ne s'endort jamais avant 4 ou 5 heures du matin (personnellement, c'est même plutôt 11 ou 12 heures. Et rien ne m'a jamais semblé davantage amusant que d'entendre une personne déclarer qu'elle s'était couché "à minuit passé"). Le soir en revanche, et même la nuit, il déborde d'énergie et fait souvent un million de choses en même temps.
Ce type de personne présente généralement plusieurs caractéristiques :
- Il est plutôt quelqu'un de créatif : ses bonnes idées lui viennent habituellement en tête après minuit.
L'expression "La nuit porte conseil" n'a pas été inventée pour rien. L'oiseau de nuit déborde d'idées. Inutile de se demander où il va les chercher : il les trouve la nuit ! Lorsqu'il est tout seul chez lui, les idées fusent de partout dans sa tête.
- Il est plus intelligent que la moyenne, mais son cerveau travaille beaucoup plus le soir que durant la journée.
Il pense beaucoup trop : ses neurones sont hyperactifs. C'est l'une des raisons pour lesquelles il s'endort à des heures impossibles. Curieux de tout, il raisonne en arborescence et son esprit n'arrête pas de le solliciter. (ma fille cadette - qui a de qui tenir - m'avait demandé, dès l'âge de 5-6 ans: "Papa, c'est quand que le cerveau s'arrête de réfléchir pour pouvoir dormir ?"). Il ne peut donc dormir qu'après de très longues phases d'activités intellectuelles ou physiques (plus de 40 heures pour moi, il y a 24 heures à peine), lorsqu'il est réellement épuisé.
- Il commence à avoir de l'énergie lorsque les autres songent à aller dormir (impossible pour moi de me joindre à un groupe d'amis désireux d'aller au cinéma le vendredi soir, vers 18 ou 19 heures, car je ne suis pas toujours levé à cette heure-là).
- Dormir est une perte de temps pour l'oiseau de nuit : il a beaucoup trop de choses à faire ou à penser ! Il a des projets plein la tête. Et le problème, c'est que les journées sont beaucoup trop courtes pour lui. Il rêve du jour où une journée durera 36 heures plutôt que 24 ! Le jour où cela arrivera, peut-être qu'il dormira davantage. En attendant, il trouve que la vie est trop courte pour passer son temps à dormir ! Dormir 7 heures par jour pendant 86 ans revient en effet à dormir l'équivalent d'un quart de siècle. Et chaque demi-heure quotidienne de "gagnée" permet de "récupérer" 22 mois de "vie". Aujourd'hui âgé de 61 ans et en préretraite, je me suis pour ma part nettement calmé, mais mon rythme nycthéméral très particulier consiste plutôt à alterner des phases d'activité plus ou moins intensive de 20 à 30 heures et des phases de sommeil-repos de 15 à 20 heures.
- Il mange avant de se coucher, à des heures parfois totalement saugrenues (pas pour pour moi puisque c'est souvent vers 11-12 heures. Je suis normal, moi, docteur !).
Accessoirement "Oiseau de nuit" est - de par son titre - l'une de mes chansons préférées de Michel Polnareff, enregistrée en 1966 et dont je reproduis ici les paroles.
"Je me vois marcher, la faim au ventre,
Dans la rue qui sent déjà l'hiver,
Ou !
Parmi tous ces inconnus qui rentrent,
Retrouver la femme et le couvert,
Ou !
L'oiseau de nuit,
L'oiseau de pluie,
Je ne l'oublie,
Je me vois attendre sur les marches,
Le matin qui me réchauffera,
Ou !
Guetter l'uniforme ou la démarche,
De ceux qui ne servent que la loi,
Ou !
L'oiseau de nuit,
L'oiseau de pluie,
Je ne l'oublie,
Et je vois aussi couler tes larmes,
Toi qui vins danser avec le jour,
Ou !
Mais il valait mieux rompre le charme,
Que te laisser croire à notre amour,
Ou !
L'oiseau de nuit,
L'oiseau de pluie,
Je ne l'oublie,
L'oiseau de nuit,
L'oiseau de pluie,
Je ne l'oublie pas".
Sources : www.expressio.fr et www.narcity.com et www.paroles.net