"Un stéthoscope".

Ce substantif masculin désigne l'instrument médical utilisé par les médecins pour l’auscultation du coeur et des poumons.

Le docteur René Laennec auscultant un enfant
Le docteur René Laennec auscultant un enfant

Devenu le symbole même de la profession de médecin, le stéthoscope a été inventé en 1816 par un français, le docteur René -Théophile-Hyacinthe Laennec (17 février 1781 - 13 août 1826).

Laennec est le fondateur de la pathologie pulmonaire moderne. Il fut élève puis collaborateur de Jean-Nicolas Corvisart (1755-1821).

En 1816, il est nommé médecin en chef à l’hôpital Necker à Paris et fait des recherches sur les maladies pulmonaires. Il invente, cette même année, un instrument pour permettre de mieux entendre les bruits du thorax par la technique de percussion mise au point par le médecin autrichien Léopold Avenbrugger (1722-1809).

L’idée lui serait venue en observant des enfants qui jouaient dans la cour du Louvre : ceux-ci se parlaient à travers une poutre en bois. Laennec étant par ailleurs musicien (il jouait de la flûte traversière), il est probable que ses dons musicaux ne sont pas étrangers à l’invention du stéthoscope.

Au début, l’instrument se présente comme un simple rouleau de papier ficelé en forme de cylindre. Il collait son oreille à une extrémité pour écouter la cage thoracique du patient. Il crée ainsi l’auscultation médiate, à l’aide d’un instrument, contrairement à l’auscultation immédiate, en collant directement l’oreille à la poitrine. L’objectif est double : la pudeur et la performance. Ainsi, le médecin garde une distance avec la poitrine du patient et surtout de la patiente et l’éloignement s’avère, aussi, plus efficace pour écouter l’intérieur de la poitrine et les bruits pathologiques (battements du coeur, râles, épanchements, liquide…). Le diagnostic est ainsi posé de manière plus précise.

À partir de la nature des bruits, Laennec établit une classification des maladies pulmonaires toujours utilisée aujourd’hui !

Le stéthoscope en bois de René Laennec
Le stéthoscope en bois de René Laennec

Il construisit lui-même de premiers modèles en bois creux, qu'il nomma d'abord "Cylindre", puis "Pectoriloquie" et enfin "Stéthoscope", du grec "stethos" ("poitrine") et "scope" ("observer").

Le docteur Laennec présente le 29 juin 1818 à l’Académie royale des sciences son "Mémoire sur l'auscultation à l’aide de divers instruments d’acoustique, employés comme moyen d’exploration dans les maladies des viscères thoraciques, et particulièrement dans la phtisie pulmonaire". L'année suivante, en 1819, il publie le résultat de ses recherches dans un traité en deux tomes, trois ans après la découverte du stéthoscope : "De l’auscultation médiate ou Traité du diagnostic des maladies des poumons et du coeur, fondé principalement sur ce nouveau moyen d'exploration".

"De l’auscultation médiate ou Traité du diagnostic des maladies des poumons et du coeur, fondé principalement sur ce nouveau moyen d'exploration". Un traité en deux tomes, dans lequel le docteur rené Laennec publie, en 1819, trois ans après l'invention du stéthoscope, le résultat de ses découvertes.

L’accueil fut mitigé. Le docteur Jean Noël Hallé (1754-1822) dit son admiration ainsi que François-René de Chateaubriand (1768-1848), tandis qu’une partie de la presse médicale le railla, parlant même de charlatanisme. Le cylindre fut l’objet de nombreuses plaisanteries.

Laennec a inventé l’auscultation médiate avec le stéthoscope, mais l’idée de l’auscultation et de l’observation revient historiquement à Hippocrate (460-377 av. J.-C) à qui il avait consacré sa thèse de doctorat en 1804.

Cette pratique née à l’hôpital Necker à Paris (75) en 1816 se répandit rapidement, presque partout dans le monde, et l’instrument connaîtra plusieurs évolutions techniques.

Sources : gallica.bnf.fr

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