La guillotine est une machine de conception française, inspirée d’anciens modèles de machines à décapitation.
Elle fut utilisée en France pour l’application officielle de la peine de mort par décapitation, à partir du 25 avril 1792, puis dans certains cantons de Suisse, en Grèce, en Suède, en Belgique et en Allemagne.
Dans notre pays, une guillotine fonctionna pour la dernière fois le 9 septembre 1977, à la prison des Baumettes, à Marseille (13), pour découper en deux le manutentionnaire tunisien Hamida Djandoubi.
Avant d'être définitivement remisée, après l’abolition de la peine de mort, le 18 septembre 1981, au Centre pénitentiaire de Marseille (13).
Noms successifs
La guillotine tient son nom du député, médecin et secrétaire de l'assemblée nationale constituante Joseph-Ignace Guillotin, qui - appuyé par Mirabeau - la fait adopter dans les tout premiers temps de la Révolution française.
Mais la machine fut d'abord appelée "Louison" ou "Louisette", en référence au nom du docteur Antoine Louis, son concepteur. Chirurgien militaire, celui-ci était secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie et fût l'un des contributeurs à l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert pour les articles consacrés à la chirurgie.
Ou encore "La mirabelle", en référence à Mirabeau.
Et "La machine à Guillotin".
Mais c'est le terme de "La guillotine" qui s’imposa rapidement, promu de manière ironique par le journal royaliste "Les actes des apôtres".
Une chanson contribua à attacher à cette machine le nom de Guillotin pour la postérité.
Elle avait pour titre : "Sur l’inimitable machine du médecin Guillotin propre à couper les têtes et dite de son nom Guillotine".
Et pour dernier couplet :
"Le romain
Guillotin
Qui s’apprête,
Consulte gens de métier
Barnave et Chapelier,
Même le Coupe-tête
Et sa main
Fait soudain
La machine,
Qui simplement nous tuera
Et que l’on nommera
Guillotine".
Un progrès médical
Le 1er décembre 1789, le docteur Guillotin demande que "la décapitation fût le seul supplice adopté et qu'on cherchât une machine qui pût être substituée à la main du bourreau". L’utilisation d’un appareil mécanique pour l’exécution de la peine capitale lui paraît une garantie d’égalité, qui devait, selon lui, ouvrir la porte à un futur où la peine capitale serait finalement abolie.
Guillotin plaidait ainsi en faveur de son projet : "Avec ma machine, je vous fais sauter la tête en un clin d’œil, et vous ne souffrez point. La mécanique tombe comme la foudre, la tête vole, le sang jaillit, l'homme n'est plus".
Et, de fait, selon les experts médicaux, la section de la moelle épinière entraîne une perte de connaissance instantanée.
La proposition de Guillotin vise également à supprimer les souffrances inutiles. En effet, jusqu’alors, l'exécution de la peine capitale différait selon le forfait et le rang social du condamné : les nobles étaient décapités au sabre, les roturiers à la hache, les régicides et criminels d'État écartelés, les hérétiques brûlés, les voleurs roués ou pendus, les faux-monnayeurs... bouillis vifs dans un chaudron.
L'idée de Guillotin est adoptée en 1791 par la loi du 6 octobre qui dispose que "la peine de mort consistera dans la simple privation de la vie, sans qu'il puisse jamais être exercé aucune torture envers les condamnés" et que "tout condamné à mort aura la tête tranchée" (la fameuse phrase de l'article 12 du Code pénal, déclamée sur tous les tons, en 1938, par le génial Fernandel, dans "Le Schpountz" de Marcel Pagnol).
L’appareil, inspiré d’anciens modèles de machines à décapitation existant depuis le XVIe siècle, est mis au point en 1792 par le chirurgien militaire Antoine Louis.
Après plusieurs essais sur des moutons puis trois cadavres à l'Hospice de Bicêtre le 15 avril 1792, la première personne guillotinée en France fut un voleur, du nom de Nicolas Jacques Pelletier, le 25 avril 1792.
Source : wikipedia.org